~35~
— Et voilà! Fit Naruto.
Accompagné de Konohamaru aux bras chargés de plats, il déposa chacune des commandes sur la table, en face de chacun de ses amis.
— Génial ! S'exclama Chôji.
Il s'empressa de prendre des baguettes — hashi — qu'il plongea dans son bol de Hiyamugi. Il prit une grosse portion de nouilles qu'il avala d'une traite. Ses paupières fermées, frémirent de béatitude.
— Tu mourais vraiment de faim, remarqua Sasuke.
— Si tu savais!
— Mange pas trop vite sinon tu vas te brûler, lui dit Lee.
Le blond déposa le plat d'Hinata devant elle puis s'installa sur le siège vide à sa droite. Elle le remercia du bout des lèvres. Le jeune homme lui sourit.
— Surtout, ne tombe pas dans le coma, souffla Shino.
L'allusion évidente à leur discussion empourpra ses joues.
Le côté tactile de Naruto s'éveilla à la vue du visage rouge de Hinata. Il porta automatiquement sa main à son front pour l'examiner. La proximité de ses yeux océans et la pression de sa paume chaude contre sa peau raviva le feu qui ne s'était pas entièrement éteint. La température de son corps monta en flèche et ses joues s'enflammèrent de plus belle, donnant l'image d'un volcan en éruption.
— Ça va, t'es malade ?
Le reste de la bande partit dans un énième fou rire à l'évocation de cette phrase qui faisait ressurgir leurs souvenirs passés.
— Purée j'en peux plus, dit Shikamaru qui était à deux doigts de tomber de son siège.
Le blond fronça des sourcils. Il questionna l'Hyuga sur leur réaction incompréhensible mais elle garda le silence, trop gênée pour répondre.
— Arrêtez de rire, vous voyez pas que vous déranger ?
— Tu casses l'ambiance Naruto, se plaignit Chôji.
— On ne peut même plus plaisanter, suivit Lee.
— Tu fais vieux jeu sérieux.
— Bah tant pis pour vous.
L'apparition subite d'un garçon châtain en uniforme scolaire dans l'enceinte du restaurant coupa court à leur chamaillerie. Son visage déformé par la peur qu'on lisait clairement dans ses prunelles noisettes plongea la salle dans un silence absolu.
Malgré les regards curieux qu'on lui adressait, il se précipita vers une table occupée par d'autres jeunes de son âge et planta son téléphone devant eux.
— L'Akatsuki a encore frappé.
Sa voix résonna à travers toute l'assistance. Personne ne manqua l'annonce qui fit chuter l'atmosphère chaleureuse des lieux, provoquant une vague de frissons générale.
Avec lento, les regards convergèrent vers Naruto et les murmures s'élevèrent autour de lui tel un bourdonnement d'abeilles. Il vit un quinquagénaire assis au fond de la pièce de lever et le pointer du doigt. Ses orbes noirs trahissaient une haine qui lui glaça le sang.
— C'est toi, dit-il. C'est de ta faute s'ils sont de retour.
Une deuxième s'éleva. Ce fut autour d'une femme d'une trentaine d'années, assise en compagnie de ses enfants, qui prit la parole.
— C'est vrai, c'est de ta faute. C'est parce que t'es sorti de prison qu'ils sont revenus.
— C'est parce que t'as remis tes pieds dans notre ville que des innocents sont morts, vociféra une jeune fille.
Très vite, un regroupement se forma. Hommes et femmes quittèrent leurs sièges respectifs et s'avancèrent vers le blond qui eut un mouvement de recul.
— T'aurais dû mourir en tôle, fulmina quelqu'un.
— T'arrêtes pas de nous porter la poisse, cria un autre.
La tension monta. Une masse plus nombreuse se forma autour de la table de l'Uzumaki et sa bande qui se retrouvèrent acculer et sans moyen d'échappatoire face à ce groupe de personnes agitées et en colère. Shikamaru, Sasuke, Chôji, Shino et Lee firent office de barrière entre leur ami et les protestataires, leur empêchant de s'en prendre à lui.
— Reculez ! Menaça Shikamaru.
— Écartez-vous qu'on lui règle son compte.
— Bougez ou en vous bute avec lui.
— Dégagez, merde !
— Ça suffit ! Hurla Teuchi au dessus du tohu-bohu.
L'agitation cessa et les têtes pivotèrent dans sa direction. Le gérant du restaurant se posta en face de l'attroupement, les bras croisés. Il arborait une mine sévère que Naruto ne lui reconnaîssait pas. A ses côtés se tenaient également Konohamaru et les chefs cuistots.
— N'avez-vous pas honte de vous en prendre à lui ?
— Avec tout le respect que je te dois mon ami, pardonne-moi mais c'est un délinquant, rétorqua le quinquagénaire.
— Lui et sa famille n'apporte que le malheur à notre ville.
— Ce n'est qu'un jeune. Il a commis des erreurs qu'il regrette amèrement. Il n'a plus rien avoir à faire avec eux, dit Aneri.
— Faites preuve de sagesse et laisser-le en paix, dit Ayame.
— Il en est hors de question, il doit payer.
Des cris d'approbation fusèrent.
— Vous n'êtes que des imbéciles tous autant que vous êtes, s'écria Konohamaru. Vous ne voyez pas que ça l'affecte tout autant que vous voire plus? Putain vous allez le laisser respirer ? Il n'en peut plus.
— C'est vous qui êtes cons. Comment pouvez-vous l'accepter ? Un malfrat, voilà ce qu'il est. Il ne mérite pas votre compassion.
— Et on va lui régler son compte ici et maintenant.
— Arrêtez-vous tout de suite.
Shikamaru et les autres se débâtirent contre les protestataires... en vain. Ceux-ci empoignèrent Naruto par le col de son uniforme et le jetèrent rudement au sol. Le blond ne réagit pas, prêt à endurer sa sentence.
— Vous êtes sourds ou vous le faites exprès ? J'ai dit pas un geste.
Obito, que personne n'avait remarqué avant maintenant, pointa son arme sur l'assemblée, imité par le capitaine Hatake qui l'escortait.
Les contestataires stoppèrent tout mouvement, les mains levés en l'air.
— Heureusement qu'on était dans le coin, souffla Hatake.
— Maintenant éloignez-vous de lui et sortez un à un. Je ne veux plus voir personne, ordonna le chef de la DEC.
Un à un, les convives quittèrent les lieux. Le restaurant se vida rapidement et les agents de police purent ranger leurs revolvers. Obito soupira.
— Moins d'une.
Le capitaine Hatake s'approcha du blond qu'il aida à se lever.
— Merci.
L'Uzumaki mobilisa toute ses forces pour ne pas craquer devant eux et tenta un sourire qui se transforma en une grimace.
— Je suis désolé pour ce qui vient de se passer dans ton restaurant Teuchi.
— T'en fais pas pour ça. D'ailleurs je suis reconnaissant envers le capitaine Hatake et le chef Uchiha pour leur intervention. Mais toi, tu vas bien ?
Ayame s'avança vers lui et posa délicatement sa main sur sa joue tout en gravant son regard dans le sien. Il se laissa aller à la douceur de son geste et ferma les paupières.
— Rien de casser? Tu es sûr que ça va ?
— Oui, ne t'en fait pas.
— Ça me rassure.
Naruto rouvrit brusquement les yeux et se tourna vers Hinata. La jeune femme avait la tête baissée et se pinçait la lèvre inférieure tout en se frottant machinalement le bras. Il comprit très vite qu'elle était gênée de le voir aussi proche de la fille de Teuchi et décida de réduire la distance qui les séparait.
Elle n'eut le temps d'assimiler ce qu'il se passait qu'il entoura sa taille d'un geste doux et plongea sa tête au creux de son cou. Il huma son parfum tout en la serrant fortement contre lui. La brune répondit à son étreinte et lui caressa le dos. Se tenir dans ses bras le rassura.
— Hey, ça va ? S'enquiert-il.
— C'est plutôt à moi de te demander ça.
— Juste un peu boulversé mais ça va.
Shikamaru se laissa tomber sur une chaise et lâcha un soupir de soulagement.
— Sacrée journée!
— Ça tu l'as dit. J'ai même perdu l'appétit.
— Arrête un peu de penser qu'à ton ventre Chôji, se plaignit Lee.
— Encore merci Mr.Uchiha, dit l'Aburame.
— D'ailleurs qu'est-ce que vous faites dans le coin? Demanda Sasuke.
— On est venu se chercher à manger, répondit Hatake.
— Dit en passant, votre commande est prête. Je vais la chercher. Maru tu viens avec moi, dit Ayame.
Konohamaru pesta tout en suivant Ayame en cuisine. Aneri et son acolyte firent de même. Seul Teuchi resta avec les autres.
— Il serait plus judicieux si tu arrêtais de venir travailler Naruto, dit Obito. Avec le retour de l'Akatsuki, les habitants de la ville n'hésiteront pas à s'en prendre à toi pour se venger. Ça pourrait devenir dangereux.
— Si ça peut éviter les emmerdes à Teuchi alors pas de soucis.
— Tu sais bien que je n'ai aucun problème à ce que tu restes travailler, répliqua le gérant.
— Peut-être mais non. Il en va pour ta sécurité également. Je ne veux pas vous causer plus de problèmes à toi et aux autres.
— Promets-moi de faire attention.
— Promis.
Teuchi acquiesça et disparut en cuisine également.
— Qu'est-ce qu'on fait alors? Demanda le roux.
— On se contente de suivre le plan. Il n'y a rien d'autre à faire, répondit Nara.
— Par ailleurs, avez-vous découvert des informations intéressantes dans le journal du père de Kiba? S'enquiert Shino.
— Aucune, répondit le capitaine Hatake.
— Comment ça se fait ?
— Il n'y avait rien d'autres que des noms de dealers et des adresses de différentes villes: Konoha, Suna, Iwa, Kiri et Kumo.
— Et ce n'est pas utile ? S'interrogea Lee.
— On connaît déjà les noms des gangters pour les avoir tous arrêtés. Ce ne sont que des pions inutiles qui ne sont jamais entrés en contact direct avec le gang de Orochimaru mais seulement par l'intermédiaire d'un membre que l'on surnomme Scorpio. Concernant les adresses, elles ne mènent nulle part. Ce sont exactement les mêmes fausses pistes que nous avons eu ces deux dernières années.
— Tobirama Senju, le chef de la BCK nous a confirmé l'existence du journal. Seulement, ce n'est pas celui que Kiba vous a remis. La BCK s'en était accaparée à la mort de l'agent Inuzuka mais il a mystérieusement disparu de nos archives. On pense qu'il est entre les mains des gangs, poursuivit Obito.
— Ce qui voudrait dire qu'il y'a un agent double dans la police, conclut Hinata.
— C'est une supposition, dit Kakashi.
— Et mince ! Fit Chôji. Il ne nous reste plus qu'à coincer Suigetsu si on veut pouvoir les arrêter.
Les agents de police acquiescèrent.
— Une idée de comment tu vas t'y prendre pour copier les données de son téléphone, Shikamaru? Demanda le chef Uchiha.
— J'ai déjà ce qu'il me faut.
Kakashi leva un sourcil l'air surpris tout en souriant. Il croisa les bras et attendit les explications de ce génie qui ne cessait de le surprendre.
— Il me fallait simplement son ID et son numéro de téléphone. Par contre, le matériel manque. Je n'ai pas les ressources nécessaires pour mettre au point les puces que j'insèrerai dans son phone en plus de l'appareil qu'on utilisera.
— Pour ça, on s'en charge. Tu seras assister de Saï notre ingénieur et de Rosaïs notre technicien principal de la division technique et scientifique (DTS). Je leur ai parlé de toi et ils sont ravis à l'idée de faire ta connaissance.
— Et comment on fait pour insérer la puce dans son portable? Demanda Naruto.
— On va user de sournoiserie lors du gala de Charité.
— Celui organisé chaque année par les Otsutsuki? L'interrogea Sasuke.
— C'est dans une semaine, précisa le capitaine Hatake.
— Exactement. Si l'un d'entre nous tente de l'approcher à l'université il va obligatoirement se douter de quelque chose parce que nous n'avons pas l'habitude de traîner ensemble. Et sachant que les fêtes sont en général un moyen de rassemblement, nous profiterons de l'occasion. Tout Konoha sera présent, on passera inaperçu.
— Bien pensé, le complimenta Obito.
— Mais y'a un détail qui manque, rétorqua Lee. Qu'est-ce qu'on fait de Toneri avec qui il traîne tout le temps? Parce qu'on ne peut pas lui piquer son phone si l'Otsutsuki est là.
— Hinata s'en chargera, elle est proche de Toneri et de sa famille. Ce sera facile pour elle de l'éloigner.
— Non mais t'es malade, fulmina l'Uzumaki en prenant la brune par la main. Pas question.
— C'est pour la bonne cause, affirma Sasuke.
— Elle n'a d'yeux que pour toi de toute façon, ajouta Shino.
— N'empêche que...
Hinata lui tira la main. Il croisa son regard qui lui intimait de lui faire confiance. Le jeune homme bouda mais abdiqua.
— Nous avons donc un plan, s'enjouie Obito. Parfait!
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