— Surtout faites attention en rentrant, leur dit Erein.

Se tenant tous dans le hall d'entrée comme un petit groupe d'enfants devant leur maîtresse, ils acquiescèrent en chœur avant de sortir un à un de la demeure Uchiha. Restée derrière alors que les autres n'étaient plus là, la brune prit sa cousine dans ses bras.

— Passe le bonsoir à la famille pour moi. Et dit à Hanabi qu'elle me manque terriblement.

— Je n'y manquerais pas, répondit Hinata. Ah et s'il te plaît...

— Pas un mot à ton père, oui je sais.

— Merci.

Le fait qu'Erein n'allait rien dire la soulagea. De la famille, elle était la seule qui acceptait Naruto et qui ne lui interdisait pas de le voir. Et connaissant les penchants de la jeune femme pour le garçon, Erein se faisait une joie de la charrier. Même si le garçon était Naruto Uzumaki, ancien dealer de l'Akatsuki récemment sorti de prison. La dame Uchiha avait confiance en la brune, de ce fait, elle respectait ses choix.

— Prends soin de toi Hinata.

— Promis.

Elles se lâchèrent finalement. Hinata lui fit un signe de la main tout en s'éloignant. Elle descendit les marches du perron et courut rejoindre sa bande d'amis.

— Et toi Sasuke ne tarde pas trop dehors. Tu ne t'es pas bien couvert, je ne veux pas que tu tombes malade. Reviens vite, d'accord ?

— Ce qu'il peut être fragile notre Sasuke, prétendit Lee.

Le concerné se renfrogna tandis que les autres éclatèrent de rire. Il leva les yeux au ciel, agacé.

— Vos gueules.

— D'ailleurs on peut savoir pourquoi tu nous suis? Demanda Chôji

Shikamaru mit son bras gauche autour de ses épaules et lui tira la joue de sa main droite.

— C'est parce qu'on va te manquer que tu nous suis? Ce qu'il est mignon ce petit bout de choux.

Ils repartirent dans un fou rire. Frustré, l'Uchiha se dégagea de l'emprise de Shikamaru et darda sur eux son regard glacial.

— Même pas dans vos rêves. Vous faites chier.

— Allez quoi ! N'aies pas honte. On ne va pas te juger.

Il leur fit face et marchait à reculons.

— Shino, te la ramène pas.

— Bah pourquoi tu nous accompagne alors ? S'enquiert Hinata.

— J'avais envie de me dégourdir les jambes. Ça te va comme raison ?

— On va faire comme si on te croit t'inquiète, renchérit Chôji.

Sasuke soupira. Ça ne servait à rien d'argumenter avec eux, ils faisaient exprès de le provoquer. Il fit volte-face et se cogna soudainement à Naruto. Ce dernier, n'ayant pas participer à l'échange car perdu dans ses pensées, pencha légèrement la tête sur le côté pour les observer. La lune éclaira ses mèches blondes qui tombaient sur son visage, créant des ombres sur ses yeux. L'air perturbé qu'il affichait les fit perdre le sourire. Quelque chose le tracassait.

— Qu'est-ce qui t'arrives ? Lui demanda Shikamaru

— Tu n'aurais pas dû accepter la proposition d'Obito, lui reprocha-t-il fermement.

— Pourquoi pas ?

— Tu sais bien pourquoi, c'est dangereux. D'ailleurs ça l'est pour vous tous. Vous en savez énormément et rien que pour ça vous pouvez être en danger.

— Et que veux-tu qu'on fasse, qu'on oublie tout ce que Obito et le capitaine Kakashi nous ont dit ? Qu'on fasse semblant de ne rien savoir de cette histoire et qu'on continue de vivre comme si de rien était ? Rétorqua Sasuke.

— Exactement.

— Sauf que c'est impossible, dit l'Aburame. Tu l'as dit toi-même, on en sait beaucoup trop.

— Et puis c'est pour toi qu'on le fait, ajouta le roux.

— Je n'ai pas besoin de vous.

— Et voilà, il s'y remet.

Nara secoua négativement la tête et se tapa le front, dépité.

— Les gars je suis sérieux. Vous ne mesurez pas l'étendue de la situation. Cette histoire avec l'Akatsuki est bien plus dangereuse qu'elle ne le paraît. Vous n'en avez pas encore conscience mais ces gars-là ne plaisantent pas. Et maintenant qu'ils sont de retour, la ville n'est plus en sécurité. Ça vaut pour vous aussi. On aura beau se dire que la BCK est là pour assurer notre protection mais même les forces de l'ordre ne pourront rien pour nous, pire s'ils nous ont dans leurs collimateurs. Je n'ai pas envie qu'ils vous fassent du mal.

— Combien de fois je vais devoir te le dire, le rôle de la mère-poule, ce n'est pas pour toi.

— Shikamaru je ne plaisante pas.

— Et moi non plus. Arrête de nous prendre pour des imbéciles. On sait très bien ce qu'on fait. Que je saches, on a choisi de nous lancer là-dedans de notre plein gré et sans ton consentement. Il est trop tard pour reculer.

— Pourquoi vous vous entêtez ?

— Parce que c'est ce qu'on aurait dû faire y'a bien longtemps, justifia Sasuke. On aurait pu éviter tout ça si on avait réagi deux ans plus tôt. T'étais notre ami. Tu souffrais et on a fermé les yeux, prétextant que tout allait bien alors que ce n'était pas le cas. Les problèmes t'ont consumé à petit feu et il était trop tard pour nous d'y remédier.

— Si tu as choisi la voie tracée par Nagato, c'est de notre faute, enchaîna Lee. On a pas été là quand tu en as eu besoin et seul, tu as fini par craquer.

— On le sait très bien que c'est dangereux, renchérit Chôji. Et on a prit notre décision, on ne veut pas recommencer deux fois les mêmes erreurs.

Ils étaient sincères, il le voyaient dans leurs iris. Ça le touchait énormément de voir à quel point ses amis tenaient à l'aider mais c'était risqué.

— Sauf que je m'en voudrais à mort s'il vous arrivait quelque chose.

Le blond enfouie ses mains dans les poches de son pantalon orange et fit de grand pas pour s'éloigner. Sa réaction paraissait un peu bête mais il ne voulait aucun regret. Les autres restèrent figés sur place.

— Qui pour nous le ramener ? Demanda Nara.

— Hinata, répondirent les garçons.

— Pourquoi moi ?

— Tu veux vraiment qu'on te réponde ? Dit Shino en esquissant un sourire au coin.

La brune les abandonna sur le champ. Elle partit à la poursuite de l'Uzumaki qu'elle trouva calé contre le mur d'un bâtiment en construction, les yeux rivés sur le firmament au dessus de leur tête. Elle avait presque failli ne pas le reconnaître vu l'obscurité des lieux.

— Ça va ?

Elle réduit la distance qui les séparait et se mit en face de lui.

— Tu ne m'évites plus alors ?

La brune fut prise de court. Il faisait référence à son comportement, de la façon dont elle l'avait volontairement négligé et se mordit la lèvre inférieure.

— Ce n'est pas ce que tu crois.

— T'en fais pas. De toute façon tu n'étais pas obligé de rester à mes côtés.

Elle n'y était pas forcée mais ça l'avait vexé. Il s'était sentit rejeté et avait eu l'impression que sa présence la dérangeait, qu'elle ne voulait pas de lui. A croire qu'elle regrettait ce qu'il s'était passé la veille et il redoutait que ce soit le cas.

— Je ne t'évitais pas.

— Oh parce que t'asseoir à côté de Shino alors que je t'avais réservé de la place et faire comme si tu ne me voyais pas ce n'est pas m'éviter ça ?

Le ton dans sa voix montait légèrement. Il se maudit de laisser transparaître sa frustration.

— Ce n'est pas parce que je te fuyais.

— Alors pourquoi ?

Il se décolla du mur et fit un pas vers elle, la surplombant de toute sa hauteur. Elle dût relever la tête pour lui faire face. A la proximité de son corps, ses poils se hérissèrent.

— Par peur.

Naruto eut un mouvement de recul. Sa bouche se tordit et ses sourcils se froncèrent un peu plus.

— Ne vas pas t'imaginer que j'ai peur de toi. Disons juste que j'ai peur de ta réaction.

— Ma réaction ?

— De ce que tu vas penser... Non plutôt de ce que tu vas dire... oubien de ce qui va se passer ensuite... de... enfin...

Elle s'emmêlait dans ses mots.

— Tout ce que j'essaie de dire, c'est que j'appréhendais notre discussion à propos de ce qui s'est passé entre nous. Je n'arrivais pas à me comporter normalement avec toi, raison pour laquelle tu as eu l'impression que je t'évite. Je craignais juste que la situation change et qu'un malaise s'installe. J'aimerais pas que ce soit le cas. Peut-être que c'était sur le coup du moment qu'il y'a eu ce baiser. Que ce n'était pas grand chose et que ça n'avait pas d'importance. Bref, je ne veux pas qu'il y'ait un mal entendu après ça.

Le rejet. C'était du rejet que Hinata avait peur... tout comme lui. Ils faisaient bien la paire. Cette pensée le fit sourire.

— Viens là.

Naruto la tira vers lui et récupéra ses lèvres dans un baiser plus puissant que le premier.

La force de sa prise autour de sa taille et la passion de cette échange lui retourna complètement le cerveau. L'Hyuga se sentit vibrée de la tête aux pieds et s'abandonna à son étreinte, fermant les paupières. Elle s'agrippa à son cou et se mit sur la pointe des pieds pour approfondir leur contact. L'imposant corps de Naruto contre le sien fit jaillir un feu qui se répandit en elle telle une bourrasque de vent qui ravageait tout sur son passage. C'était exquis.

A court d'air, il la relâcha sans pour autant s'éloigner, gardant son front collé contre le sien et plongé dans un état de béatitude.

— Je t'aime, tu sais ?!

Elle manqua de peu la crise cardiaque. Avait-elle bien entendu ?!

— Je n'ai pas regretté le baiser. Encore moins celui-là et sûrement pas tout ceux qui viendront après, rit-il. La situation ne va pas changer. Enfin, juste un peu.

L'Uzumaki la plaqua contre son torse et posa le menton sur sa tête.

— On est ensemble maintenant.

— Ensemble ?

— Oui, t'es ma copine.

Il la prit par les épaules et l'écarta légèrement pour pouvoir ancrer ses iris dans les siens.

— Sauf si tu veux pas...

— Non non... Enfin si, je veux bien.

Naruto sourit et la ramena près de lui. Il soupira de bien être.

— Je me rends compte que j'ai failli laisser passer ma chance. Parce que j'étais trop bête pour remarquer que t'étais " la " personne malgré que t'étais toujours à mes côtés.

Heureuse mais aussi soulagée d'entendre ses paroles qu'elle avait tant espéré depuis belle lurette, Hinata ne put retenir les quelques larmes de joie qui coulèrent sur ses joues. Elle l'entoura de ses bras et enfouie son visage dans sa chemise noire.

— Et aussi parce que j'ai cru qu'il y'avait un truc entre Toneri et toi.

— Je ne le vois pas comme je te vois toi. Il n'y a jamais rien eu avec lui.

— Ce qui serait un peu bête parce que je suis mieux que lui.

Ils éclatèrent de rire. Le blond lui prit le visage entre les mains. Sous ses prunelles qui luisaient dans l'obscurité, Hinata rougit.

— Je t'aime sincèrement.

Son cœur explosa à l'entente de ses mots si particuliers.

— Et maintenant que je t'ai pour moi, je ne te laisserai pas partir.

Et elle ne comptait pas partir. Jamais.

— Je t'aime aussi Naruto.

Il lui offrit son plus beau sourire, réveillant les papillons dans son ventre.

Naruto entremêla ses doigts aux siens et l'entraîna à sa suite vers les autres qu'ils trouvèrent à mi-chemin de là où ils étaient.

— Ah, enfin! S'exclama Lee. On a bien cru que vous êtiez partis sans nous.

— Ç'aurait été mieux je crois, dit le blond.

Les garçons les détaillèrent et sourirent lorsqu'ils remarquèrent les doigts de l'Uzumaki entremêlés à ceux d'Hinata.

— C'est moi ou j'ai raté un épisode ? Fit Chôji

— Et pas qu'un seul, précisa Shikamaru.

Ils continuèrent leur route dans la joie et la bonne humeur surtout Naruto.

C'était plutôt ironique vue la situation dans laquelle ils se trouvaient avec tout ce qui se passait dans sa vie. Mais le peu de bonheur qu'il trouvait en compagnie de ses amis et en compagnie de Hinata lui apaisait le cœur et ravivait peu à peu la flamme de l'espoir.

Il se sentait prêt pour la suite...