~32~
À peine Naruto fut sorti de la pièce que le cellulaire du chef de la division criminelle de Konoha ainsi que celui de son acolyte résonnèrent à l'unisson dans un concerto déchirant aux oreilles du cadet d'Itachi qui grimaça. Tout ce bruit incessant depuis l'arrivée de ses amis lui montait à la tête. Il sentait d'ores et déjà un mal de tête se pointer. Il ne manquait plus que ça.
Le jeune homme s'enfonça davantage dans le canapé sur lequel il était assis et porta ses billes noires sur un point invisible tandis que les deux agents de police sortirent répondre au téléphone. Il semblerait qu'ils aient une nouvelle mission à gérer. Leur journée était loin d'être finie.
Le silence remplit la pièce en une fraction de seconde, créant une atmosphère pesante et insoutenable. Ils étaient tout un chacun tiraillés par leurs pensées qui avaient Naruto pour constante gravitationnelle. Shikamaru ne dérogeait pas à la règle.
Comme ses comparses, lui aussi ressassait en boucle dans sa cage cérébrale, la discussion qu'ils avaient eu avec Obito Uchiha et Kakashi Hatake. Son jugement à ce sujet restait le même : c'était complexe. Il y avait beaucoup de zones d'ombres avec cette histoire. Et les informations qu'il avait réussi à dénicher pendant qu'il hackait le système informatique de la BCK la nuit précédente ne l'aider pas plus qu'il ne l'aurait espéré. Bien évidemment, les renseignements récoltés n'étaient pas à négliger mais trois points cruciaux manquaient pour rendre cette affaire logique. Oui parce que selon lui, la situation était bien plus farfelue qu'autre chose.
Primo, il ne comprenait pas l'intérêt qu'avait Nagato pour Naruto. On pourrait se dire que ce serait pour des raisons familiales. Que le chef de l'Akatsuki voulait avoir son cousin près de lui. Alors pourquoi avoir attendu maintenant pour apparaître alors qu'il était au courant de son retour depuis un moment déjà? Parce qu'il fallait le préciser, son informateur l'avait mis au courant deux semaines après le débarquement de Naruto en ville. Ce qu'il avait découvert en fouillant la liste des appels émis par le numéro de l'informateur. Il n'appelait jamais le même numéro deux fois et toujours, les numéros qu'il composait étaient inexistants. Confirmation que lui et Sasuke eurent pour les avoir tous essayer durant la nuit.
Deusio, les cadavres retrouvés ce matin. Obito affirmait que seul le fait qu'ils travaillaient à Konoha les liés. Sauf qu'il donnerait sa main à couper qu'il y'avait autre chose. Trois personnes que tous différes ne pouvaient être victimes d'attaque sans raison plausible. Surtout ce banquier de la B.I.C.K. Il y avait forcément un lien avec l'Akatsuki. Tertio, l'informateur du gang. Naruto n'était pas la seule clé qui menait au gang, l'espion nommé X en détenait la seconde.
Voilà qu'il se retrouvait en face d'une équation à trois inconnus et pas d'idée concrète pour la résoudre. La solution elle-même étant indéfinie. Il poussa un long soupir de frustration.
Il allait sérieusement devoir se pencher là dessus. Mais ce n'est pas en s'enfermant seul dans sa chambre devant son ordinateur qu'il allait y arriver. Il avait besoin d'aide celle de ses amis bien entendu mais aussi celle de la police. Avec la police derrière lui, il était sûr de pouvoir y arriver et ce sans risquer de finir en tôle pour infraction au code de sécurité informatique. De ce fait, la proposition d'Obito tombait à pique. C'était une pierre deux coups.
Un mouvement attira son attention. Shikamaru remarqua Hinata suivit de Shino disparaître derrière la porte qui menait à la cuisine avec îlot super high-tech des Uchiha. Là-bas, la jeune femme s'accapara de deux verres rangés dans les placards de cette cuisine bohème avec des pointes de vintage qu'elle maîtrisait comme sa poche pour y être venue plus d'une fois en compagnie de Erein, sa cousine. D'ailleurs en parlant d'elle, elle passerait la voir une fois leur réunion terminée.
La brune se servit un verre d'eau. Elle en proposa à son ami d'enfance qui déclina l'offre, lui indiquant la cannette de bière qu'il tenait en main. La jeune femme s'assit sur un tabouret et posa son verre sur le plan de travail fait de marbre. Elle fut rapidement imitée par Shino. Le garçon profita qu'ils soient seuls pour lui tirer les vers du nez.
— Bon vas-y, dis-moi.
— Te dire quoi !?
— Ce qu'il se passe avec Naruto.
— De quoi tu parles ?
— Joues pas à ça avec moi, Hina. Tu sais bien de quoi je parles. Naruto n'arrêtait pas de te regarder durant toute la discussion et toi tu faisais exprès de ne pas le voir. Il t'a même fait de la place à côté de lui mais tu n'y es pas allé.
C'était si visible que ça, ne put-elle d'empêcher de penser.
— Vous avez baiser c'est ça ?
Pour la seconde fois de la journée, elle faillit s'étrangler avec de l'eau.
— Shino !
— Bah quoi ? Je ne vois pas d'autres raisons valables.
— Non, bien sûr que non, dit-elle toute rouge.
— Bah alors, c'est quoi le soucis?
Elle hésita puis...
— On s'est embrassé.
— Ah! Ce n'est que ça.
— Comment ça, ce n'est que ça ?
— Je vois pas pourquoi tu en fais tout un plat. Ce n'est pas ce que tu voulais depuis le temps ?
— Shino !
Elle se cacha le visage dans les mains. Il pouffa de rire face à sa réaction enfantine.
— C'est juste qu'on en a pas encore parler et j'appréhende tu vois.
Shino lui caressa doucement les cheveux.
— T'en fais pas pour ça. Tu as tendance à trop réfléchir, même pour les choses simples.
— Sûrement.
Ses pensées se tournèrent vers le blond. Lui pendant ce temps n'avait pas dit un mot depuis qu'il s'était retrouvé en face de Kiba. Ce dernier, quant à lui, regardait partout autour de lui l'évitant bonnement du regard. Il avait l'air un peu mal à l'aise avec ses sourcils plissés, ses yeux qui traduisaient l'appréhension et cette façon machinale de taper du pied. On devinait sa gène à des kilomètres.
Parmitoust ceux qui auraient pu ouvrir, il avait fallu que ce soit lui, pensa le brun, dépité. N'ayant d'autres choix, il prit son courage à deux mains, fit sortir de son sac un petit carnet à la couverture plutôt vieille et le tendit au blond.
— Voilà, dit-il.
Incertain, Naruto s'empara du petit carnet qu'il regarda sous tous les angles.
— C'est quoi ?
— Le journal de mon père.
— Et qu'est-ce que j'en fais, moi ?
Kiba roula des yeux. Il prit sur lui et lui expliqua les choses clairement.
— C'est Hinata qui l'a demandé. Avant de venir j'ai appelé Lee et il m'a dit que vous serait ici chez Sasuke. Alors remet-le lui de ma part. Il semblerait que d'une façon quelconque, ce journal peut vous être utile pour en venir à bout de l'Akatsuki.
L'Uzumaki se figea de stupéfaction. Une vague de questions submergea son cerveau, incapable de comprendre ce qui se passait. Pour lui c'était inconcevable, même dans ses pensées les plus profondes. Il n'aurait jamais imaginé un tel geste de la part de Kiba.
— Pourquoi ?
Le brun haussa des épaules.
Les larmes lui montèrent aux yeux et sa gorge se noua alors qu'il ouvrit la bouche pour parler. Aucun mot ne sortit. Il se racla la gorge pour libérer sa voix.
— Je ne comprends pas tout mais merci Kiba. Ça me touche énormément.
— Qu'on soit clair, c'est seulement pour exterminer ces malfrats.
Naruto acquiesça le sourire aux lèvres.
— Bien.
L'Inuzuka fit un pas pour s'éloigner mais le blond lui empoigna l'épaule l'empêchant de partir.
— Kiba attend.
Le jeune homme lui fit face et planta ses orbes dans ceux de Naruto. Ses yeux avaient rougis, signe qu'il luttait pour ne pas verser de larmes, remarqua le brun.
— Je comprends ta colère tu sais. Ce qui est arrivé à ton père... Crois-moi je suis sincèrement désolé.
Une larme coula. Une seconde suivit le meme trajet avant de finalement laisser place à une déferlente.
— Et je suis désolé d'avoir réouvert tes plaies. Je sais que j'ai trahi ta confiance et je m'en veux énormément, je te jure. T'as peut-être l'impression que je ne suis qu'un putain de dealer mais je suis toujours ton vieux pote. Et puis, je suis pas comme eux tu sais?!
— Je sais, souffla Kiba. Et je te demande pardon.
Une larme passa également la frontière de ses yeux.
— J'ai laissé ma rancoeur prendre le dessus et je t'ai traité de la pire des façons. Pas toi seulement, Hinata aussi. Et Shino. Ce qu'ils doivent m'en vouloir. Je n'ai aucune excuse pour justifier mes actes. J'ai même honte de me retrouver face à toi. Je t'ai jugé sans chercher à comprendre tout ça parce que je me suis fixé sur le fait que t'as été dans un gang. Je me suis comporté comme un vrai trou du cul.
Ils pouffèrent tout les deux de rire.
— Excuse-moi d'être aussi con, fit Naruto
— Putain c'est bon, on ressemble à deux gonzesses. C'est assez gênant comme ça.
Ils partirent dans un fou rire. L'air saturée parut plus légère pour le plus grand bonheur du blond.
— Azy je vais y aller, on m'attend pour l'entraînement de foot. Fais attention au journal.
— Promis.
Sur cette note bénigne, Kiba s'en alla. Naruto, lui, retourna au salon rejoindre ses compagnons. Il ne trouva que Sasuke, Shikamaru, Lee et Chôji. Alors qu'il allait posait la question, Hinata et Shino firent leur apparition tout comme les deux inspecteurs de police.
— C'était qui ? Demanda Akimichi.
— Kiba.
Il comprit le choc qu'il lit au travers de leurs iris. Il avait eu une réaction similaire.
— Il est venu te remettre le journal de son père, Hinata.
Elle jeta un regard à Shino qui comme elle, était stupéfait. Se pourrait-il qu'il ait décidé de pardonner à leur ami ?
— De quel journal parlez-vous ? S'enquiert Kakashi.
— Celui où le père de Kiba écrivait tout ce qu'il y'avait à savoir sur le gang d'Orochimaru, expliqua Shikamaru. Vous avez délibérément négligé son importance alors qu'elle est capitale. Les gangs sont tous liés les uns, les autres vous devriez pourtant le savoir. Chaque information compte. Rien est à laisser au hasard. Et c'était une grave erreur parce que le groupe de Orochimaru et l'Akatsuki possèdent un membre commun.
Nouvelle énigme à ajouter à l'équation, se dit-il.
— Vous n'êtes pas très réfléchis pour des policiers.
La remarque de Sasuke fit sourire plus d'un. Les deux policiers s'échangèrent un regard complice. Ils devaient l'admettre, ces jeunes en savaient bien plus qu'eux sur cette affaire. Ils feraient des recherches dès leur retour à la BCK parce qu'il fallait l'avouer, ils ne savaient pas pour le journal. Quelqu'un avait sciemment omis ce détail dans les dossiers de l'enquête. Désormais, Il était à redouter la présence d'un espion au sein même de la police.
— Je vois, fit Obito. Si je comprends bien, c'est ça votre idée. Remonter à la source par le biais de ce journal.
— Ça ou creuser la piste de l'informateur, précisa Sasuke. Le fait qu'il se trouve dans notre université facilite un peu la tâche.
— Qui ça ? Demanda Lee
— Suigetsu Hôzuki, répondit Kakashi
Le temps se figea instantanément, laissant Naruto et les autres sans voix.
— Tous les appels ont été émis de son numéro. C'est lui l'informateur de l'Akatsuki, dit Sasuke.
Pour la tête d'ananas, ce n'était qu'une supposition. Bien que ce soit son numéro, il doutait de l'implication de Suigetsu. Quand il avait essayé de récolter des renseignements ce matin, le garçon n'avait pas l'air de comprendre ses sous-entendus pourtant explicites. A moins qu'il se soit jouer de lui comme un pro.
— Pour en découvrir davantage, j'ai prévu de programmer les données de son téléphone vers un système de surveillance mobile afin de récolter le plus d'informations possibles, precisa-t-il.
Les deux policiers se jetèrent un énième coup d'œil. Ce petit avait de l'avenir dans la police...
— Ok d'accord. Laissons tomber l'idée de l'agent infiltré pour le moment, fouillons un peu plus ces deux pistes et voyons ce qu'on peut trouver, dit Obito.
— Shikamaru qu'en dis-tu de notre proposition à nous aider ? S'enquit le capitaine Hatake.
— À une condition, pas un mot à mon père.
— Dans ce cas bienvenue à la Racine, l'unité spéciale de la D.E.C chargée de l'affaire « Akatsuki ».
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