Alors que Hinata se rendait dans la chambre du blond, la jeune femme s'arrêta à mi-chemin et se dirigea vers la seconde chambre d'ami, là où elle dormait ce soir. Consciente d'avoir passer la journée dans son uniforme, elle décida d'aller prendre une douche histoire de se rafraîchir. Il fallait bien le reconnaître, elle était fatiguée. La journée avait été longue et épuisante. Premièrement à cause des cours, sans parler des examens en approche et deuxièmement à cause de la situation avec Naruto. Une bonne douche lui ferait du bien.

La jeune femme retira ses vêtements à la hâte et passa sous la douche. Elle ouvrit le robinet et laissa couler l'eau fraîche sur sa peau laiteuse et frissonna. Elle aimait bien la sensation de ses piques de glace sur son corps. Cela lui procurait un bien être indescriptible. Mais l'esprit occupé par un certain blond, elle n'en profita pas longtemps.

La brune se lava rapidement puis saisit une serviette propre avec laquelle elle se nettoya avant de sortir de la salle de bain. Elle s'avança vers l'armoire placé contre le mur et en face du lit double qu'elle ouvrit. Et comme Shikamaru le lui avait dit, elle y trouva des vêtements propres, pliés et rangés.

Il lui arrivait de passer la nuit ici quand il rentrait après une soirée trop arrosée et qu'il tenait à peine sur ses pieds pour aller de l'autre côté du couloir, dans sa chambre. Il dormait ici et laissait quelques habits dans l'armoire.

Hinata s'empara d'un jogging qu'elle enfila en dessous de son débardeur. Il était deux fois plus grand qu'elle alors elle l'ajusta du mieux qu'elle put. Puis se fit un chignon rapide, s'empara d'un t-shirt orange et d'un pantalon de jogging noir pour Naruto avant de sortir de la pièce.

Elle traversa le couloir assez vite et se retrouva en face de la porte de la chambre du blond.
Tout doucement, la brune happa la poignée qu'elle actionna. La porte s'ouvrît et elle s'engouffra dans la pièce en faisant le moins de bruit possible.

L'Hyuga lâcha un petit cris de surprise lorsqu'elle fit face à Naruto, assis sur le lit entrain de l'observer dans l'obscurité.

— Désolé, lâcha-t-il d'une voix blanche.

— Ce n'est rien. Je ne m'attendais pas à ce que tu sois réveillé.

— J'ai perdu le sommeil.

Un silence gênant s'installa entre eux. Hinata en profita pour déposer les vêtements qu'elle avait ramené sur un petit banc en bout de lit.

— Je t'ai ramené des vêtements propres.

— Merci, lâcha-t-il sans grande conviction.

Un nouveau mutisme s'imposa à eux. Il n'était pas très enclin à parler remarqua-t-elle. Mais elle n'avait pas envie de lâcher pour autant.

— Ça va ?

— Pas vraiment, répondit-il.

Question bête. Bien sûr qu'il n'allait pas bien avec tout ce qui lui tombait dessus...

— Je t'ai demandé de ne pas m'abandonner et à la première occasion tu es partie.

Le regard rempli de tristesse qu'il lui adressa la laissa sans voix.

— Naruto je...

— Où étais-tu ?

— Je suis allée prendre une douche, désolé.

Mince, pensa le blond se rendant compte de l'avoir attristée.

— Hinata excuse-moi, je ne voulais pas. C'est juste que... c'est juste que...

Il se leva du lit et réduit l'espace qui les séparait.

— C'est juste que je n'ai pas envie de rester seul, pas maintenant. Alors quand je me suis réveillé et que j'ai vu que t'étais plus là avec moi, j'ai flippé. J'ai cru que tu m'as abandonné.

— Tu sais bien que je ne ferais jamais ça Naruto, lui dit-elle en lui caressant la joue.

Il ferma les yeux sous son touché, profitant de la douceur de son geste qui eut pour effet de le rassurer. Sa main était si douce qu'elle lui procurait un sentiment de légèreté et d'apaisement.

— Personne ne va t'abandonner, tu n'as pas à t'en faire.

— Sauf qu'avec tout ce qui m'arrive, j'ai l'impression que je me retrouve acculer, vouer à moi-même et sans moyen de défense. Si seulement je pouvais remonter le temps, ne jamais rencontrer Nagato, refuser d'entrer dans l'Akatsuki, choisir un autre chemin que celui de la drogue et empêcher tout ce merdier. Maintenant je dois subir la colère du gang et j'ai peur, si tu savais.

C'était la première fois qu'il était totalement honnête avec lui-même et avec quelqu'un. Avec Hinata, les mots sortaient tout seul. C'était si facile de s'ouvrir à elle qu'il n'avait trouvé aucune gêne à lui confier ses pensées.

— Tu n'es pas seul. On est avec toi et on le restera jusqu'au bout. Je ne peux pas savoir dans quel état tu te trouves présentement, encore moins ressentir cette peine et cette peur au même degré mais saches qu'on est là. Shino, Choji, Lee, Shikamaru, Sasuke et moi. On est tous là pour te soutenir. Alors relâche cette pression sur tes épaules et repose-toi sur nous. Tu peux compter sur nous, on se battra à tes côtés et on vaincra l'Akatsuki... ensemble.

— C'est que...

— Hé ! Le coupa-t-elle gentiment.

Elle lui prit le visage entre ses deux mains et plongea son regard dans le sien. Ses prunelles lui parurent si ternes, ça ne lui ressemblait pas.

— Aies confiance.

— Merci d'être là.

Tout en prononçant ces mots, il lui fit un câlin. Naruto plongea sa tête au creux de son cou et la serra fermement dans ses bras. Son étreinte était intense et impatiente, remarqua-t-elle. Elle l'entoura également et ils restèrent ainsi quelques minutes. Un moment qui suffit à le soulager et à le faire sourire.

— Je crois que maintenant il est temps pour toi d'aller te doucher.

— J'avais presque oublié, rit-il. J'y vais de ce pas.

L'Uzumaki se détacha de la brune et se dirigea vers la salle de bain. Il happa la poignée et s'arrêta avant d'entrer, faisant de nouveau face à Hinata.

— Et cette fois, ne t'en vas pas. Reste ici s'il te plaît.

Elle acquiesça. Ravi, il disparut dans la douche.

Naruto ferma la porte derrière lui et se tint aux bords du lavabo, s'observant dans le miroir. Ce qu'il avait une sale mine. Son teint hâlé paraissait plus pâle, ses joues, creuses et ses pupilles, sans vie en plus de ses cernes abominables qui les contouraient. Et pour clouer le tout, il était fatigué. Physiquement et mentalement aussi. Toute cette histoire le rendait malade. A tel point qu'il avait songé à s'enfuir. Mais...

« — Fuir n'est pas la solution. Regardes-moi, je suis bien resté. » lui avait dit Jiraya.

Il n'était pas un lâche, alors il ne le ferait pas. Et puis...

« — Aies confiance. »

Un sourire naquit aux commissures de ses lèvres. Cett fille ! Elle avait le don de lui remonter le moral. Elle réussissait toujours à le mettre à l'aise et à le faire sourire, même quand il ne fallait pas. C'était une amie en or.

Une amie qu'il avait essayé d'embrasser, pensa-t-il. Et bizarrement, le terme « amie » lui fit un effet étrange alors qu'il l'avait toujours traité ainsi.

Au fond, il savait, il se voilait juste la face. A quoi bon se mentir et faire semblant de ne rien voir. Ses réactions étranges à chacun de ses touchés, ce sentiment de vide qui résidait en lui quand elle s'éloignait, ce besoin de parler avec elle, d'être proche d'elle... c'est simple à comprendre.

Hinata était plus qu'une amie.

Le blond quitta le miroir et entra dans la cabine de douche. Il se lava rapidement, se sécha les cheveux puis se revêtit de son pantalon.

— Naruto, je t'ai mis les vêtements propres devant la...

Il lui ouvrit directement.

— Porte.

Ses orbes gris entrèrent en collision avec ceux de l'Uzumaki aussi neutre d'expression qu'elle.

— Tiens.

Hinata lui tendit les vêtements qu'il prit sans la quitter des yeux. Trop gênée, elle dévia le regard qui se perdit sur son torse. Elle écarquilla des yeux à la vue de cicatrices sur son torse.

— Ô mon Dieu !

La brune lâcha les vêtements qui s'étalèrent au sol et porta ses doigts au torse de Naruto. Il se crispa lorsqu'elle effleura une de ses cicatrices.

— Ne me dis pas qu'ils t'ont fait ça.

Pour la énième fois de la soirée, il fit un voyage dans le temps et se revit dans l'usine désaffectée, se faire battre à coup de fouet par Nagato. Naruto ferma brusquement les paupières et serra des poings.

Le contact de la main de l'Hyuga contre la sienne lui fit rouvrir les yeux et calma la nouvelle vague de tristesse qui s'annonçait.

— Je suis désolée. J'aurais pas dû te demander ça.

— T'en fais pas, ce n'est rien.

— Tu es sûr ? Je suis là, tu sais?

— Puisque je te le dis. Et puis...

Le blond fit un mouvement vers elle.

Ils se regardèrent intensément, s'étudiant minutieusement à tour de rôle, tentant de desceller la pensée de l'autre mais c'était mission impossible.

— Je sais que t'es là.

Son nez qu'elle trouvait parfait frôla le sien. Arborant un sourire séducteur, il l'effleura, attendant qu'elle réagisse. L'invitation à continuer qu'il vit dans ses mirettes élargit son sourire.

Il n'était pas sûr de ce qu'il faisait mais il en avait envie.

L'Uzumaki rompit finalement les quelques centimètres qui restait et l'embrassa sensuellement.