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— Où comptes-tu t'enfuir, Naruto ? s'écria une voix qu'il reconnut sans peine. Ça ne te sers à rien de courir, tu n'iras nulle part.
Naruto accéléra la cadence, slalomant entre les arbres, s'enfonçant davantage dans la forêt. Les branches le fouettaient le visage, les épines des buissons lui écorchaient la peau, mais il n'en avait que faire. « Vite, plus vite », ne cessait-il de se répéter dans la tête. Il devait à tout prix s'éloigner, c'était sa seule chance de sortie, l'occasion ne se présenterait plus. Il vira subitement sur sa gauche.
Il faisait nuit noire, impossible de trouver son chemin dans cette obscurité qui lui donnait l'impression d'être dans l'antre des ténèbres. Il courait tel un aveugle mené par le vent, tentant désespérément de semer ses ennemis. Rien n'était gagné d'avance.
Le jeune homme courait depuis plusieurs minutes déjà et était à bout. Ses jambes lui faisaient atrocement souffrir et sa poitrine était en feu. Il n'avait qu'une envie, de s'arrêter mais il signerait alors son arrêt de mort.
Au loin, Naruto entendit les chiens aboyer, ils étaient à sa poursuite et ne cesseraient pas tant qu'ils ne l'auraient pas attrapé.
— Par ici !
Ils se rapprochaient, il le sentait. Ce n'était pas bon signe. Il redoubla d'effort.
Un coup de feu partit, la balle lui traversa la jambe. Naruto se cogna la tête contre un arbre et tomba lourdement au sol. Il hurla de douleur.
— Merde ! grogna-t-il.
Tant bien que mal, il se remit sur pieds. Le jeune homme tenta d'avancer. Malheureusement, impossible de courir, il était salement amoché.
Les aboiements et les pas précipités se firent plus proches.
— Il est là.
Naruto persista, un nouveau coup partit. La balle lui frôla la joue. Une troisième lui transperça l'épaule. Il hurla et tomba à genoux. Des éclats de rire s'élevèrent.
— Bah voyons, qui voilà ? Ne serait-ce pas notre supernova ?
Le jeune homme n'eut besoin de se retourner, il reconnût la voix de son bourreau. Celui-ci, d'un pas lent, vint se placer devant lui et lui tira les cheveux à l'arrière. Le faisceau lumineux de sa torche éclaira le visage du garçon. Leurs regards se croisèrent. Naruto le dévisagea avec toute la haine du monde.
— Ne me regarde pas de cette façon tout de même. Tu me vexes énormément.
— Lâche-moi.
Sans le vouloir, sa voix avait tremblé, signe de faiblesse qu'il regretta. Son opposant, par contre, s'en délecta. Voir la peur dans les yeux de ses cibles, il adorait cela.
Il pointa son arme sur le front du garçon qui perdit aussitôt des couleurs.
— Où croyais-tu t'enfuir, Naruto?
— Loin.
Une sourire malsain incurva les lèvres du bourreau.
— Mauvaise réponse. Je te l'ai dit, où que tu ailles, je te retrouverai toujours.
Il tira...
Naruto se leva si brusquement de son lit qu'il attérrit tête la première sur le sol froid de sa chambre. Il grimaça.
— Saleté de cauchemar, lâcha-t-il.
Il roula sur le côté et rencontra le plafond de ses yeux. Il soupira. Encore une nuit mouvementée, la troisième. Depuis son retour, il n'avait eu de sommeil proprement dit. Il ne dormait pas plus de quatre heures et ressemblait à un zombie chaque matin. Et pour cause ce foutu cauchemar, le même depuis son arrivée.
Ses souvenirs avaient pour habitude de défier le temps, en lui imposant un retour dans le passé auquel il n'échappait jamais. Il revivait certains événements marquants de sa vie, logés dans la boîte noire de son cerveau et qu'il ne pouvait gommer de son esprit. Seulement, c'était comme si sa mémoire avait récemment eu une mise à jour, puisqu'elle prenait un malin plaisir à s'immiscer dans ses rêves pour continuer à le torturer. Pour couronner le tout, ses heures de sommeil en subissait les dommages.
Naruto s'assît malgré lui. Ses yeux se perdirent sur les recoins de la chambre qu'il occupait, cette même pièce qu'il avait délaissé deux ans auparavant pour une cellule crade. Il ne s'en était pas aperçu à son retour, mais elle était telle qu'il l'avait laissé avant son départ. À droite du lit au drap gris, près de la fenêtre, se trouvait son bureau sur lequel reposait une boîte, une lampe et un pot à crayon. Sa collection de CD, sa maquette de bateau à voile et ses mangas se tenaient sur l'étagère au dessus de son espace de travail. Et sur sa gauche, de l'autre côté du lit, la place était occupée par sa penderie presque vide, encastrée dans le mur. Aucun n'objet ne semblait n'avoir été déplacer.
L'ex-prisonnier jeta un coup d'oeil à la petite horloge posée sur sa commode. Celle-ci indiquait trois heures du matin. Se sachant incapable de se rendormir de si tôt, Naruto se mit débout. Il enfila un sweat à capuche, un jogging et des converses puis s'extirpa de sa chambre. Il fit le moins de bruit possible pour ne pas réveiller son grand-père qui dormait encore et franchit la porte.
Une fois à l'extérieur, le jeune homme suivit le chemin tracé par les faibles lampadaires et se dirigea vers le centre ville. C'etait la première fois qu'il mettait le pied dehors.
Depuis son retour, il était resté enfermé, refusant obstinément de se confronter à la société, cette même société qui l'avait rejeté. Hormis Shikamaru qu'il avait presque menacé de se taire et son aïeul, personne n'avait connaissance de son retour au bercail. Tant mieux, se dit-il. Plus longtemps cela resterait un secret, mieux serait-il.
Revenir à Konoha lui faisait tout bizarre. C'etait à la fois génial et effrayant. Génial parce qu'il y avait passé les meilleures années de sa vie en compagnie d'êtres lui étant chers et effrayant parce que trop de choses s'étaient déroulées dans cette ville. Des choses abominables que le jeune homme voulait à tout prix oublier. Et regagner ces lieux était une mauvaise idée. Une boule lui noua l'estomac. Il n'aurait jamais dû laisser Shikamaru et son grand-père le convaincre de revenir.
Le klaxon d'une voiture le fit sortir de sa torpeur. Naruto se décala sur sa gauche, évitant de justesse la caisse roulant à toute vitesse et de surcroît trop prêt du trottoir.
— Non, mais t'es malade ! s'écria-t-il
Le chauffard s'en alla comme si de rien était. Un éclat de rire retentît. Naruto tourna vivement la tête, cherchant de ses yeux, le propriétaire de l'écho.
— T'es qui toi ? Je ne t'ai jamais vu dans les parages.
Un garçon brun d'environ dix-sept ans s'adressait à lui. Ce dernier portait un bandeau frontal et était vêtu d'une chemise à carreau vert et d'un jeans. Il fumait une cigarette appuyé contre un arbre de l'autre côté de la route. Naruto eut un pincement au coeur en l'observant. Par son style vestimentaire, ce jeune homme ressemblait quelque peu à Shibuki, un garçon qu'il avait connu.
— Eh oh, toi ! fit le jeune homme. Oui, toi là. T'es qui au juste ?
— Ça ne te regarde pas, répondit Naruto d'un ton mauvais. Traces ta route.
— Pas la peine d'être désagréable. Je demande juste. C'est rare de voir de nouvelles têtes par ici.
Naruto s'esclaffa. Lui, une nouvelle tête ? - pas du tout. Tout le monde connaissait Naruto Uzumaki à Konoha. Enfin, ce qu'il croyait jusqu'à maintenant.
— Si tu ne me connais pas c'est que c'est toi le bleu, retorqua Naruto.
Il se remit en route. Le moins du monde découragé, le jeune homme traversa la chaussée et suivi l'ex-prisonnier, ce qui l'agaça.
— Qu'est-ce tu fous dehors à cette heure ?
— Je te repose la même question, rétorqua le brun.
— Va voir ailleurs si j'y suis.
— T'enflammes pas, tu veux ? dit le garçon sur la défensive. Tiens, une clope. Ça te fera du bien.
Naruto poussa la main que le garçon lui tendit et tourna la tête sur le côté. La fumée que dégageait le mégot l'attrayait tout autant qu'il lui donnait envie de gerber. Il ferma les yeux pour se donner contenance.
— Non, merci.
— Quoi ! T'es comme ces vieux qui pensent que fumer ça craint, c'est ça ? Allez, soit cool.
Le blond fit un non radical de la tête. Il n'etait pas sorti de tôle pour y retourner.
— Lâches-moi les baskets et rentres chez toi, le môme. Ta mère doit sûrement s'inquièter. Fais pas le con.
Naruto s'en alla finalement, laissant derrière lui ce jeune garçon un peu trop bizarre. À son âge, il ne devait pas traîner aussi tardivement dehors et encore moins parler à des inconnus comme il l'avait fait. Se rendait-il compte des risques ? Ou était-il tout simplement insouciant ? Quoiqu'il en soit, cela ne le regardait pas. Trop se poser des questions l'avait conduit en cellule et il ne voudrait en aucun cas finir une nouvelle fois derrière les barreaux.
Naruto continua sa promenade et ne rencontra personne d'autres. Il se rendit compte que la ville n'etait plus la même. En deux ans, beaucoup de choses avaient changé. Il y avait beaucoup plus de buildings qu'auparavant. Et avait presque failli se perdre tant les nouvelles routes étaient nombreuses. Fort heureusement, le chemin menant à Ichiraku, son restaurant favori, était resté le même. Cependant, le restaurant en lui-même avait subi une transformation. Il allait devoir commander de leur ramen pour voir si c'etait toujours aussi bon. C'est avec cette pensée qu'il fit demi-tour et rentra finalement.
Le soleil pointait déjà le bout de son nez quand il franchit le seuil de sa maison. Il s'avançait vers l'escalier en colimaçon lorsque des voix provenant du salon le forcèrent à s'arrêter. Tel un voleur, il longea le mur et tendit l'oreille. Il reconnut la voix de Jiraya, son grand-père.
— Le compte y est. Merci infiniment pour ton aide et encore désolé de t'avoir appeler aussi tôt le matin.
— Ne vous en faites pas, ça me fait plaisir de vous aider, répondit quelqu'un d'autre. Je crois que je vais y aller, les cours démarrent bientôt.
— Passe une bonne journée.
Les sens en alerte, Naruto s'empressa de se cacher sous la rampe des escaliers. Il ne devait en aucun cas être vu, pas maintenant. Il n'était prêt à affronter personne.
Son corps se raidit à l'entente des pas dans le couloir. Il retint son souffle et attendit. Ce fut lorsque la porte d'entrée fut refermée derrière le venu qu'il sortit de sa cachette et soupira.
Moins d'une, se dit-il. Grosse erreur.
La porte s'ouvrit brusquement de nouveau. Naruto se figea, pétrifié.
— Jiraya, toutes mes excuses il me semble que j'ai oublié...
Leurs regards bleus se croisèrent...
— Et mince ! murmura l'ex-prisonnier.
•••
Bonjour!
Après un siècle, voilà finalement le premier chapitre. Il ne dévoile pas grand chose désolé. Il s'agit juste de la mise en place du scénario. Néanmoins j'espère que ça vous aura plus.
❤️
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