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Ransom Wilkins

— La petite sœur endeuillée, tu n'aurais pas pu trouver autre chose ?

Ivy pince ses lèvres en un adorable mouvement de la bouche. Elle secoue le dossier sous mes yeux.

— Oui, mais on a ça, maintenant.

— Certes.

Je n'arrive toujours pas à croire qu'Avery nous pensait...

— Tu rougis, constate-t-elle.

— C'est juste... qu'il fait chaud.

Ivy éclate de rire.

— Il ne fait pas plus de vingt degrés. Dis-le que c'est plutôt pour la fille de tout à l'heure. Celle qui nous a donné le dossier. Je t'ai bien vu l'observer de la tête aux pieds, ou plutôt de sa tête à sa minijupe.

Elle m'a trouvé toute seule une excuse. Parfait.

— Et bien... oui.

— Bon, c'est bien drôle, tout ça, mais on a des témoignages à étudier.

— Enfin, tu as des témoignages à étudier, déclaré-je.

— Pourquoi ? me demande Ivy.

— Je dois rentrer chez moi, dis-je. Désolé.

Elle fait la moue.

— Mais pourquoi ?

— J'ai simplement dit à mes parents que j'allais voir Avery pour prendre de ses nouvelles, ils vont s'inquiéter s'ils ne me voient pas rentrer.

— Dis-leur que... tu vas déjeuner et passer le reste de l'après-midi avec elle.

— Je déteste mentir, soufflé-je.

— On peut prendre ça comme un oui ?

Je souris.

— Oui.

Je sors mon téléphone de ma poche, et tape un message simple sur le clavier. Quelques secondes plus tard, le OK de ma mère s'affiche à l'écran.

— Alors ? me demande Ivy en regardant l'écran au-dessus de mon épaule.

— Alors, je viens de mentir à ma mère.

— Ce n'est pas grave, dit-elle en haussant les épaules.

— Si tu le dis... Au fait, où va-t-on travailler ?

— Que dirais-tu... d'aller à St James ?

J'écarquille les yeux, étonné.

— Mais, les professeurs, ils vont nous voir, et je suis sensé être en vacances, je te rappelle...

— Les professeurs ne te diront rien, rit-elle. Ils ne feront même pas attention à nous.

— Tu es sûre de toi ?

— Je le suis toujours.

*

Ivy. Ivy.

Je fixe mon visage dans la salle de bain. Rien à faire, je deviens rouge à chaque fois que je prononce son nom. Mais pourquoi ?

— Ransom ? Ça va ?

Sa voix me fait rougir à chaque fois. Il va falloir que je trouve quelque chose pour cacher ça.

Mon regard fouille la pièce et tombe sur du maquillage. Non, je ne peux pas. Elle le remarquerait tout de suite.

Je passe une main dans mes cheveux, les fais un peu retomber sur mon visage. Non, rien y fait. Mes mèches blondes ne font que ressortir le rouge de mes joues. Tant pis. Si elle le voit, elle arrivera tout de suite à comprendre, je m'en doute, et ce sera de ma faute. Mais comment diable ai-je pu tomber amoureux d'elle ?

— Ransom, j'ai trouvé quelque chose ! Sort de cette salle de bain ! me hurle Ivy depuis sa chambre.

— J'arrive ! crié-je en retour.

Fébrile, j'ouvre la porte. Elle m'attend, ses lunettes tombant un peu sur son nez et ses écouteurs enfoncés dans ses oreilles. De la musique emo en sort. Elle les retire dès qu'elle me voit. Sur son bureau s'étalent les copies des témoignages. Ivy retire ses montures et se masse les yeux.

— Je ne... savais pas que tu avais des lunettes, tenté-je.

Je la vois sourire.

— Bien vu, Watson ! Je te sens très observateur, aujourd'hui, ironise-t-elle.

— Si mademoiselle Holmes pouvait arrêter ses sarcasmes...

Ivy reprend son sérieux après un dernier rire.

— Vient voir, me dit-elle en me faisant signe de m'asseoir sur une chaise qu'elle a placé à côté d'elle.

J'avale difficilement ma salive. Mon corps tout entier me semble paralysé. Mais plus que tout, je me sens stupide. Complètement stupide. Je m'assieds à son bureau, résistant à ne pas lui dire que...

— Pourquoi tu me regardes comme ça ? Tu as avalé un philtre d'amour ou quoi ? Tu tombes amoureux de toutes les filles que tu vois ce matin, c'est ça ?

— Mais de quoi parles-tu ?

Je ne suis pas peu fier du ton détaché que j'ai su adopter. Si elle comprend quand même, je suis fichu.

— Heureusement. J'ai vraiment cru quelques minutes qu'il se passait un truc pas normal, soupire Ivy. Bref, regarde ce que j'ai trouvé.

Des traits de surligneur parcourent à peu près toutes les feuilles. Vert, bleu, jaune, rose. Elle y a mis tous ses stylos. J'ai beau être intelligent, je ne comprends rien à ce charabia. Je suis meilleur en sciences.

— Qu'est-ce que ça veut dire ? demandé-je en parcourant les copies du regard.

— Ah, oui. Je pensais que tu comprendrais, excuse-moi.

Je la sens déçue. Je l'ai déçue.

— Peu importe. Je vais t'expliquer.

Elle s'approche un peu plus de moi. Ses cheveux noirs me frôlent le visage. Ivy tapote du doigt l'un des traits de surligneur.

— Là, cette femme dit qu'elle a surpris une altercation entre un homme de grande taille et Janet juste avant le meurtre. Pourtant, cet autre homme, dit-elle en pointant une autre feuille, assure l'avoir vu en pleine démonstration amoureuse avec le pseudo meurtrier. Mais, la dernière personne affirme ne pas les avoir vu ensemble.

— Je ne vois pas ce qu'il y a d'étrange là-dedans.

— Et bien moi je le vois, déclare Ivy en croisant ses bras sur sa poitrine. Ces trois personnes étaient côte à côte au même moment. Soit deux d'entre elles mentent, soit elles ont toutes raison. Mais ça, ça reste encore à déduire.

*

— Alors, trésor, ta journée s'est bien passée ?

Ma mère pose une pile de courriers sur la table et commence à les ouvrir.

— Oui, ça allait, dis-je, laconique.

— J'ai eu Avery au téléphone, d'ailleurs.

Je m'empêche de lui demander pourquoi. Si Avery lui a dit quoi que ce soit, je peux dire au revoir à ma petite enquête. Je retiens mon souffle.

— Apparemment, vous avez passé la journée avec ta petite copine. C'est vrai ?

— Oui, réponds-je, soulagé de constater qu'Avery ne lui a rien dit.

— Et la sœur de cette certaine... Ivy – je crois, je ne sais plus – serait cette pauvre femme qui a été assassinée avant-hier. Tu sais, perdre sa sœur est très compliqué, alors prend bien soin d'elle.

— Oui maman.

— Tu es allé voir Laura ?

— Non, mais je comptais y aller après que tu sois rentrée.

— Très bien. J'irai la voir après toi, décrète-t-elle.

Je monte les escaliers jusqu'à la chambre de Laura et m'arrête devant sa porte pour toquer. Un faible Entres me parvient de sa chambre. J'ouvre.

Laura me sourit de ses lèvres pâles et gercées, laissant retomber sur le lit le livre qu'elle avait entre les mains.

— Ransom ! Comment vas-tu depuis ce matin ?

Je m'approche d'elle et l'embrasse sur le front. Elle serre ma main dans les siennes.

— Ça peut aller. Et toi ?

— Toujours aussi malade, plaisante-t-elle.

Mais je sais très bien que sa maladie ne la fait pas rire. Laura se sait condamnée, elle n'a aucun échappatoire. Nous le savons tous ici depuis cinq ans. Mais ma sœur s'accroche plus que tout à la vie.

— Qu'est-ce que tu as fait de ta journée ? Maman m'a dit ce matin que tu étais allé voir Avery. C'est vrai ?

— Comment a-t-elle pu te prévenir ?

Elle me montre le téléphone posé à ses côtés. Je n'y avais pas pensé.

— Alors, c'est vrai ou non ? Et tu m'as caché le fait que tu avais une petite amie, hein ? Tu voulais pas le dire à grande sœur ? rit-elle en prenant une voix enfantine.

— Non, parce que je savais exactement que tu réagirais comme ça... Et puis, ce n'est qu'une bonne amie.

Laura sourit encore plus, avant de se mettre à tousser. Je me lève aussitôt, la main sur la poignée de la porte, prêt à aller chercher ma mère.

— Non, Ransom. C'est bon, revient t'asseoir, m'ordonne-t-elle.

Je m'exécute et prends place sur le petit fauteuil placé près de son lit.

— Ça fait longtemps ? demandé-je.

— De quoi ?

— Ta maladie. Elle est en train d'empirer.

Elle s'allonge un peu plus, puis soupire.

— Elle n'est jamais allée mieux. Et puis tu as entendu le médecin, hier. C'est foutu.

— Non, ça ne l'est pas ! m'énervé-je. Ça ne le sera jamais. Papa y travaille, il...

— Ransom, arrête. Tu mens... extrêmement mal. Papa est légiste, je ne vois pas en quoi il pourrait trouver une solution à ma maladie. Incurable, c'est ce que m'a dit le médecin, et c'est surtout ce que je pense.

Je tente de me retenir de pleurer. Laura ne m'avait jamais parlé si sincèrement. Elle n'avait jamais évoqué ça de cette manière. Une larme coule sur ma joue.

— Ne pleure pas, petit frère. De toute façon, on le savait déjà. Je t'ai simplement dit la vérité en face.

Elle m'incite d'un geste à venir près d'elle. Je me blottis dans ses bras. Mourir à vingt ans, ce n'est pas possible. Elle ne mérite pas ça. Au contraire. Elle mérite de vivre. Je me demande vraiment s'il y a une véritable justice dans ce monde.

*

Un message s'affiche sur l'écran de mon téléphone. St James minuit vient. Ivy. Je ne sais pas si je comprendrais un jour pourquoi elle signe tous ses messages.

Je m'assois dans mon lit et rabats la couverture sur mon torse.

Certainement pas.

C'est tout ce que je trouve à lui dire. Je le regrette amèrement lorsque je vois la réponse d'Ivy s'afficher. Tant pis pour toi.

Je râle, mais lui envoie quand même :

Je m'habille et j'arrive. Mais je veux des explications.

Un emoticon et un pas maintenant plus tard, je suis debout et devant mon placard. J'en sors une tenue sobre et noire. Je sors de la maison en après avoir laissé un mot sur le réfrigérateur expliquant que je vais retrouver Ivy parce qu'elle ne se sent pas bien.

J'appelle immédiatement ma camarade en chemin.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Viens voir par toi-même, me répond-elle d'une voix étouffée.

— Pourquoi est-ce que tu parles si bas ?

— Si tu te souviens, je suis sensée dormir. Tu sais, je suis toujours au collège...

— Ah oui, je ne m'en souvenais pas.

— Joli veste, chuchote-t-elle.

Je me retourne et la voit. Sa veste en cuir et son pantalon moulant de la même couleur que ses cheveux relevés en une queue de cheval haute la rendent pratiquement invisible dans la nuit noire. Seule la lumière de son téléphone fait ressortir son visage pâle et ses yeux bleus. Ivy est assise sur un muret de pierre, juste devant le collège. Discrète, mystérieuse. Ivy Miles dans toute sa splendeur.

Elle remarque ma surprise.

— Tu ne t'attendais pas à me voir là ?

— Je te pensais encore à l'intérieur. Et puis, dis-je en regardant ma montre, il n'est que vingt-trois heures cinquante-sept. Je me suis dit que tu n'arriverais pas avant minuit pile. Peu importe. Pourquoi vouloir sortir à minuit ?

— J'ai repéré quelque chose. Le tueur, il recopie des scènes de crimes de bouquins policiers ou d'affaires célèbre. Un copycat, quoi. Regarde, le ruban noir, ça te fait penser au... ?

— Dahlia Noir de James Elroy. Ensuite ?

— WhiteChapel... ? continue-t-elle.

— Jack l'éventreur, réponds-je.

— Et enfin, Janet Johnson nous donne la lettre J.

— ABC contre Poirot d'Agatha Christie.

— Exactement. Donc, j'ai de bonne raison de croire qu'il tente cette fois-ci de tuer Alison Agman.

— Celle sur les lieux du crime ?

— Exactement, conclue Ivy en se relevant du muret. Elle habite au 50 Dorset Street.

Direction l'East End. Les passants, ivres pour la plupart, nous regarde passer d'un mauvais œil. Il est peu habituel de voir passer deux gamins de quinze ans dans les rues de ce quartier de Londres.

— Je crois qu'on ne devrait pas être là, soufflé-je.

— Ah bon ? me répond-elle. Je ne savais pas...

— Ça ne me fait pas rire, Ivy. Je suis sensé être chez moi, dans ma chambre. Et demain je dois... aller voir le médecin à huit heures.

— Tu es malade ?

— Pas moi, ma sœur.

En parler est toujours difficile, même quand je connais la personne qui me fait face.

— Tu n'as pas envie d'en parler, j'imagine ?

— Non.

— D'accord.

Elle soupire, puis montre du doigt l'un des bâtiments.

— C'est là, dit Ivy.

— On ne pointe pas du doigt, commenté-je.

— Ne joue pas au rabat-joie et aide-moi plutôt à ouvrir cette porte.

Elle retire une épingle de son chignon et la fait tourner dans la porte. Son crochet improvisé cliquette difficilement dans la serrure. Je saisis quant à moi la poignée.

— Tu n'aurais pas pu me le dire plus tôt ? s'exaspère-t-elle.

Je souris.

— Non, et estime-toi heureuse : je voulais te regarder galérer plus longtemps.

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