Chapitre 1
Tes doigts ont touché l'ivoire et l'ébène, ils ont atteint leur but. Tout le monde te regarde tu sais... Mais je sais aussi que je n'ai pas besoin de te le dire, tu es déjà conscients de tous ces regards dirigés vers toi. Mais cela ne te trouble pas. Tu m'as un jour avoué que "tant que tu me regardes jouer, rien ne m'arrivera". À croire que mes yeux t'encourageaient silencieusement et que tu entendais leurs appels incessants.... Mon désire ardent de t'entendre faire envoler les notes...
Je voyais tes doigts parcourir dans un rythme décidé d'avance le clavier de ce piano qui reflétait ton âme. Mais je savais que tu n'aimais pas les règles, donc faire une partition que déjà plein de pianistes avaient présenté, ce n'était pas ton truc... Donc ce que tu fis ne m'étonna guère... Soudain, tes mains ont commencé à aller plus vite.
À ce moment là, le monde m'a perdu. Ton âme m'avais conquise. Tes mains gracieuses s'arrondissaient puis s'élançaient vers des notes lointaines, dans des contrées que je découvrais en même temps que toi... Peut être que c'était ton but depuis le départ... Tu voulais me faire voyager avec toi n'est-ce pas? Je me souviens encore de ce défi qu'on s'était lancé au collège... Tu ne l'avais pas oublié? Très bien... Tu as gagné, je suis toute à toi. Ta musique m'a emporté sans que je n'ai le temps de me débattre.
Enfin... Ça c'était le bon vieux temps... Maintenant tes doigts ont flétris et ne peuvent pas me jouer cette mélodie que j'aimais temps.... Je me souviens encore que tu me la jouais quand j'étais fatiguée après être revenue du travail... Mais maintenant tu ne peux plus m'apaiser comme avant. Avec tes mains blessées par cet accident, je te vois te faner devant moi, au fil des secondes qui passent. J'ai peur... Un jour tu m'as dit "la musique que je créer fait partie intégrante de moi-même... C'est mon âme..." Est-ce une raison pour te laisser mourir? Si tu ne peux plus jouer et me faire voyager, alors je serais tes doigts. J'apprendrais à jouer du piano et j'inverserais ces rôles que l'on avait à l'époque. Je serais la pianiste et toi, celui qui me soutiendras en me regardant de tes yeux que j'espèrerais perçant et malicieux, comme avant...
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