L'agonie, c'est comme attendre que minuit sonne, perché sur ces toits de Londres en une nuit pluvieuse. Le tambourinement des gouttes sur les tuiles vous indique que l'univers n'arrêtera jamais sa course vers le futur, prisonnier de son présent, fuyant son passé. Vous attendez que la trotteuse passe le cap et entraîne les aiguilles reines dans sa foulée, mais il y a entre elles un immense gouffre qui perdra vos aiguilles. Vous avez alors l'impression que la page ne se tournera jamais parce que le rouage est coincé. J'entendis dans ce retard le fer tirailler accomplissant un combat de titans puissants. Je devinais alors que ce phénomène n'était pas à ma portée, qu'il s'agit d'un cadrant de cristal accroché à la Lune, qui porte dans son croissant les aiguilles figées du Temps. Il tire sur vos ficelles de pantin, vous levez la main, pourtant ce qu'il vous promet n'est qu'une illusion incrustée comme un joyau dans le ciel.