L'homme de la gare
Le bruit sourd des talons qui claquent sur le sol de la gare,
Le rythme effréné de la course de l'homme contre le temps,
Les effluves de fleurs dont le luxe est loué par l'argent,
Les drapés de vêtements qui défilent devant mes yeux hagards.
Les regards gênés qui fuient les angles de mon corps décharné,
Ce désespoir qui affame les dernières flammes de mes espoirs,
Les jours qui effacent les onces de bravoure qu'il me reste pour demain,
Ne laissant que ces larmes que je balaie vivement d'un geste de la main.
Je suis perdu dans les affres du temps qui semble s'allonger,
Menotté, attaché, pieds et poings liés à une infâme pauvreté.
Sauvez-moi avant que je ne sombre dans la solitude éternelle,
Je sens déjà mon âme qui s'échappe de mon enveloppe corporelle.
Le bruissement bruyant des pas semble s'écouler plus lentement,
Un doux parfum de cèdre et de pain enserre mon corps frêle,
L'arôme d'un café brûlant flotte dans mon esprit délirant,
Réchauffant mon âme qui s'envole vers les lumières du ciel.
Une voix me parvient à travers le vertige de la soif et de la faim,
Es-tu réelle ou te promènes-tu dans les vestiges de mes rêves ?
Les vivres que tu déposes m'offrent une pause, une trêve,
Et l'envie de vivre se ravive dans ton sourire sans fin.
Au milieu de l'océan de tous ces regards cruels et indifférents,
Tu es cette vive lumière qui a sauvé mon âme de la noyade.
Tu as figé les flèches du temps au creux de sa folle cavalcade,
M'offrant quelques instants de vie sur la course de son cadran.
Reviendras-tu demain me lire tes histoires merveilleuses ?
T'assiéras-tu à mes côtés sans te soucier du temps qui défile ?
M'apporteras-tu ce café qui réchauffe mes doigts fébriles ?
Me laisseras-tu rassasier mon corps où la faim creuse ?
Et vous, le ferez-vous ?
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro