Le vent frais du matin
Les premiers jours cela avait était très amusant.
Ark n'avait alors jamais été dans l'espace. Ark n'avait jamais rencontré des gens d'horizons si différents. Il était gonflé d'espoir. Persuader que le meilleur l'attendait.
Chaque fois qu'il passait devant la grande baie donnant sur l'espace il s'arrêtait et les yeux brillant il observait ce vide immense. Il n'était jamais seul.
Il tentait de faire connaissance avec les autres voyageurs aussi, mais beaucoup étaient venus en groupe et y restait. Il s'entendait convenablement avec quelques-uns comme Triv, Dzevrol et Ker. Il y avait quelques filles à qui il faisait les yeux doux.
La première fois qu'il s'était servie une portion de nourriture spatiale, même si l'aspect soupe grisâtre était loin d'être appétissant il y avait goûté avec curiosité devant l'œil curieux de ses voisins, car il n'était jamais seul.
Pas même le soir où il rejoignait une couchette dans une chambre avec cinq autres hommes. Pas même dans les douches qui étaient communes. Pas même dans le salon où des tas de gens se divertissait à chaque instant de la journée.
Il avait fini par étouffer.
Trop de gens autour de lui. Toujours enfermé. Il rêvait de sentir un courant d'air lui souffler dans les cheveux, il rêvait même de respirer un air autre qu'artificiel. Et partout, tout le temps il y avait des murs. Toute la journée, toute la nuit.
La nourriture aussi il en avait vite eu assez. Elle n'avait aucun goût et une fois la découverte passé il n'y trouvait plus rien d'intéressant. Et pourtant ce fut tout ce qu'il mangea encore et encore, à chaque repas, pendant cinquante-sept longs jours.
Ce fut long. Le temps semblait s'étirer indéfiniment. Et très vite il n'avait plus connu qu'ennui. Il avait lu tous les livres à sa disposition, avait joué encore et encore aux quelques jeux présents, écouter les quelques chansons enregistrés en boucle, parcourut encore et encore le vaisseau qui lui semblait de plus en plus petit. Il ne s'arrêtait plus devant la baie vitrée, n'y voyant que le désespoir.
Allongé sur sa couchette inconfortable le matin il souhaitait être ailleurs, loin. Il rêvait qu'il se passe quelque chose. Il rêvait de chez lui, oui il n'y avait connu que malheur et misère mais il mangeait de la vraie nourriture à l'odeur alléchante, sentait la pluie, le vent ou le soleil sur sa peau. Il pouvait sortir et être seul.
Il allait devenir fou. Il voulait hurler de frustration, d'ennui. Il pensait parfois à se jeter par la baie dans l'espace. Il mourrait mais il ne serait au moins plus enfermé et enfin seul.
Cinquante-sept jours.
Se lever, manger, se doucher, s'ennuyer et manger et se coucher. Jamais seul, toujours enfermé.
Le programme était toujours le même.
Comment faisait les prisonniers pour ne pas perdre la tête ?
Cinquante-sept jours et on leur informa qu'une première planète habitée était enfin à vue.
Il était assis sur sa couchette quand il entendit l'annonce. Il bondit jusqu'à ses affaires. Il avait pensé aller plus loin, mais impossible pour lui de rester ici une seconde de plus. Il rassembla ses positions et rejoignit la foule aux portes.
Le vaisseau fut pris de secousse au moment de l'atterrissage mais il supporta près à jaillir loin de cet endroit infernal. Dans un mouvement bien trop lent à son goût les portes s'ouvrirent. Les gens se bousculèrent pour sortir il se fraya un chemin dans toute cette agitation.
Et il le sentit.
Un petit vent tout léger. Une brise fraiche qui lui caressa la joue comme une amante. Lui souhaitant la bienvenue.
Et il vit le soleil qui se levait paresseusement sur cette planète dont il ne percevait qu'une plaine d'herbe bleue.
Il avança vers l'astre, vers l'horizon, aspirant à plein poumon cet air frais et naturel, s'écartant des autres. Il était enfin seul.
Il s'effondra en larme sur l'herbe encore mouillé.
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