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Les mots du rêve

- S-s-si notre r-r-rencontre avait été d-d-d-différente... J-je suis s-s-sûr que l'on a-a-aurait été ami...

De sa gorge sèche sorti un rire sans joie. Il était fatigué, la désagréable sensation de ses os devenant poussière l'agaçait, mais le plus horrible était cette voix sanglotant. Sans quitter la contemplation du ciel flou, il parla d'une voix glacée.

- Je t-te hais, p-peu i-importe notre rencontre j-je t'aurais haïs. N-Nightmare est la seul p-personne qui compte p-p-pour moi, tu es son pire e-e-ennemie Dream, je t-te haïs du plus p-p-profond de mon âme.

Epuisé, le menteur ferma les orbites, il n'avait jamais été honnête. Il savait que cette sensation qui le liait au prince des rêves, cette sensation qu'il avait tant cherché à fuir était le lien d'âme-sœur. Saloperie de destin, maintenant que son âme était à nouveau « normale » il le sentait. Mais il ne pouvait pas dire « je t'aime » avant de crever comme une merde, il ne pouvait pas dire « je t'aime » après l'avoir tant blessé, il ne pouvait pas dire « je t'aime » après avoir tant refusé sa main. Il ne pouvait pas, il ne pouvait que lui mentir en espérant que cette sensation soit fausse...

Mais au fond il savait, Dream était son âme-sœur, et lui mentir ne changera rien à sa souffrance.

- Chienne de vie...

Malgré sa profonde fatigue, il se força à tourner la tête pour regarder celui avec qui son âme était liée. Le prince des rêves était allongé à côté de lui, les os en brisé dans un état aussi lamentable que le siens. Pourtant son corps restait entier, pas de trace de poussière. Une douce magie dorée couvraient ses os blessé et les soignaient dans une lenteur hypnotisante.

- Im... Immortelle n'est-ce pas ?

- Oui... N-Night et moi ne p-p-pouvons pas mourir... Mais d-d-dès que j'irai m-mieux je te s-s-s-soignerai d'accord ? Alors t-t-t-tiens e-e-encore un peu !

- P-p-pour que j-j-je te t-tue ? A-a-allons Dream l-l-laisse-moi crever.

Encore une fois le tueur mentait. Il sentait qu'il allait s'endormir d'une minute à l'autre Dream n'aurait jamais le temps de le « soigner ». Il ne voulait pas qu'il souffre de plus de remord par sa faute... Au fond, le mourant se doutait que le rêveur ne croyait pas ses propres paroles. Le prince immortel pleura à nouveau arrachant un soupire au tueur.

- S-si tu tiens t-t-tant à c-ce que je r-r-reste é-é-éveiller p-p-parle-moi.

Alors le doré parla d'un murmure doux semblable à une mère qui raconte une histoire. Le rouge n'écoutait pas vraiment jouant avec un anneau noir dans sa main en se perdant dans ses pensées. C'était juste une bague entièrement noir sans réelle particularité qu'il s'était acheté sans vraiment de raison.

Les « âmes-sœur », la plus belle des malédictions. Comme disait les livres d'enfants, quand on naissait, notre âme était liée à une autre. Lorsque ces deux âmes se rencontreraient, elles tomberaient immédiatement amoureuses... enfin en théorie. Si Dream était éperdument tombé pour Killer, le tueur lui n'avait rien ressenti. Ce n'était que maintenant, au bord de la mort que son âme était à nouveau « normal » qu'il ressentait ce besoin idiot de voir le prince des rêves heureux.

- Killer tu m'écoutes ?

- Ouais ouais...

Killer mentait encore, il n'écoutait pas, il n'avait pas besoin. Dream devait oublier, il devait oublier le présent, oublier que le repos éternel allait cueillir le menteur. Le tueur pouvait s'empêcher de maudire son cruel destin. Le petit rêve méritait le bonheur, et cette connerie d'avenir l'avait condamné à aimer quelqu'un, quelque chose qui était incapable d'aimer. Aimer un fou qui le traquait comme une bête, qu'elle cruelle vie. Quand le doré aura le droit au bonheur ?

Une seule âme-sœur, un seul amour. Un seul amour qu'il n'aura jamais goûté. Le petit rêve n'aurait que l'éternité pour pleurer son amour perdu.

- Chien de destin...

- Tu ne m'écoutes pas...

- Mmh... a-attrape.

D'un lent mouvement, le tueur envoya l'anneau noir contre la main du petit rêve.

- P-pour me f-faire p-p-pardonner.

En vérité c'était plus un « ne m'oublie pas », le tueur en plus d'être menteur était un égoïste. Le petit rêve se contenta de serrer son cadeau empoisonné, des perles humides coulaient de ses orbites, acceptant sans un mot la silencieuse demande.

- J-je suis s-sûr que si n-n-notre r-rencontre a-avait été d-différente nous a-aurions été ami...

Il avait envie de la traiter d'imbécile, mais au fond il savait, si leur histoire avait commencé différemment, il serait surement en train de partager la plus douce des vies. Le tueur lâcha un grognement discret, il devenait niait avec toutes ces conneries.

Une rencontre différente... Ricanant, le tueur s'imagina vivre dans une petite maison loin de la ville agaçante. Il serait libre avec un immense jardin. Oui, une vie calme sans violence où il vivrait avec son Papyrus sans se soucier des humains. Une vie paisible... Un jour il perdait son chat et se serait Dream qui lui rapporterait avec son petit sourire gêné. Et le chat joueur, portant le nom de ... Pancake, continuerait d'aller voir le petit prince créant des rencontres hebdomadaires qui deviendront des rendez-vous puis une vie commune. Une vie bien niaise mais tellement paisible Une vie... qu'il aurait aimé.

Une vie fictive...

Une violente douleur frappa son âme, s'il allait juste s'éteindre Dream lui souffrirai de son absence. Le petit prince qui avait tant besoin d'aide serait encore plus seul que jamais. Personne ne le consolerait et personne ne serait là pour comprendre son deuil et le réconforter.

- Je te ramènerai c-chez moi et on se reposera. J-j'ai une petite maison où on s-sera bien tous l-les deux. C-ce n'est pas b-bien grand mais... il y a-aura largement assez de place pour n-nous deux. Je te cuisinerai un tas de b-b-bon petit p-p-plat et on s-s-sera heureux... a-a-a-a-alors s'il t-t-te p-p-plait r-r-r-r-résistes à l'a-a-appel d-d-de... d-d-du ... s-s-sommeil...

Ce que Killer entendait était une prière, le petit prince ne pouvait pas supporter cette nouvelle souffrance, et pourtant le destin cruel semblait s'acharner.

- T'es v-v-v-vraiment pas v-v-verni toi...

- Si... o-on va v-v-vivre e-ensemble et on s-s-sera heureux c-car je suis sûr q-que l'on...

- Est âme-sœur, D-Dream tu p-pleures, tu sais d-d-déjà que je vais c-crever. Tu aimes c-celui qui te blesse, tu aimes u-un mec qui v-v-va partir sans avoir p-p-pu t'offrir l-la moindre raison de s-s-s-sourire. Et en plus tu es c-c-condamné à vivre...

- S-s-si je... s-s-si tu m-m-meures j-je d-d-donnerai m-m-m-mon âme à-

- J-je t'interdis d-d-de crever Dream ! E-et... connaissant Night i-il serait incapable de t-t-te tuer, c'est un menteur q-qui est incapable d-d'aller au b-bout des c-c-choses. Malgré s-ses affirmations i-il ne supporte p-pas que l'on te b-blesses, i-il t'aime toujours... S-surement bientôt il viendra essuyer tes l-larmes.

Le tueur senti ses orbites se fermer apaisé. Nightmare prendra soin de Dream, maintenant qu'il y pensait le comportement du roi du mal était logique. Il jouait un rôle qu'il était incapable de tenir. La profonde détresse du petit prince réveillera le roi et la guerre prendra fin. Sa mort était là juste pour que la paix revienne.

- Chienne de guerre... !

Le tueur s'endormi, triste mais apaisé. Après les nuages, un bonheur attendait Dream, peut-être même qu'il arrivera à trouver une nouvelle âme-sœur. Après tout l'avenir cruel est bien mystérieux. Et Dream méritait le bonheur plus que personne.

Dans le noir de la nuit, un long cri de pure souffrance retenti...











Killer grogna fort, il détestait le matin. On était si bien dans son lit, pourquoi ce foutu soleil devait l'éveiller ? Le discret ronronnement de Pancake le calma. Son chat aussi paresseux que lui semblait toujours être de bonne humeur. S'étirant, il caressa l'animal. Un léger mouvement obligea le squelette à ouvrir les orbites.

- B'jour Kill...

- Mmh salut Dreamy...

Apaisé et de bonne humeur le râleur serra son amant tendrement. Il huma son odeur avec le plus grand des plaisirs. Son petit soleil à lui, il l'aimait tellement... Tendrement il caressa les pommettes de son petit prince à moitié endormi. Le doré lâcha un adorable ronronnement.

- Tu as bien dormi mon petit prince des rêves ?

Les pommettes coloré, le surnommé petit prince se colla un peu plus à son amant appréciant sa chaleur. Il marmonna un oui à moitié endormi, adorable selon Killer.

- Tu veux quelque chose de spéciale pour le petit déjeuné mon cœur ?

- Des câlins et des bisous.

- Ça ne marche pas Dreamy ~ C'est toujours moi qui te manges ~.

Le doré cligna des orbites analysant la réponse de son amant avant de devenir doré. Comment pouvait-il penser à cela après la nuit passionné d'hier ? Il avait encore mal aux hanches... Son amant était assez sportif, trop selon Nightmare.

- Awwwww tu es si mignon Dreamy ~, tu me donnes si ... faim ~.

- Killer... ! C'est gênant...

Pourtant le doux rire du sportif suffi au doré pour oublier sa gêne et sourire à son tour. Baillant doucement, le petit prince se pelota un peu plus serrant tendrement sa main. D'un geste tendre le plus grand caressa la petit main de son aimé. Les doux rayons du soleil éclairaient la chambre. Au milieu du lit Pancake ronronnait les pattes en l'air sous un rayon chaud. C'était tellement paisible... Un bonheur simple et pur, une vie idéale.

Tournant la tête vers le ciel, Killer souri, il aimait cette vie. Il aimait Pancake qui lui avait permis de rencontrer l'amour de sa vie. Il aimait son Dream, celui qui arrivait à voir le bien partout, celui qui arrivait à rendre sa vie encore plus paisible. Il aimait ses orbites dorées, il aimait sa voix, il aimait tout de lui. Il aimait sa vie tout simplement.

Dehors les merles chantaient des aires de printemps, c'était une vision du paradis. Il senti un anneau sur le majeur du doré. Cet anneau Killer le connaissait par cœur, jamais le petit prince le retirait. Un cadeau de Nightmare. Un jour, curieux le rouge l'avait retiré pour le regarder, c'était un anneau assez simple avec à l'intérieur gravé « Συγνώμη ». Soudain il se remémora son rêve. Dans son rêve il avait cet anneau, s'était lui qui le donnait à Dream.

Distraitement il caressa le crâne du plus petit appréciant sa douceur. Un rêve bien étrange, un monde où il était assez fou pour blesser cet ange. Comment avait-il pu rêver de ça ?

- Dream, j'ai fait un drôle de rêve... J'ai rêvé qu'on était ennemie et que avant ma mort j'étais incapable de ressentir que j'étais ton âme-sœur. C'est con n'est-ce pas ?

Au lieu de rire, le petit soleil pleura. Essuyant ses orbites d'un geste enfantin il murmura tremblant.

- C'est la réalité... Je t'ai attendu plus d'un millénaire...

- Dream... Je suis désolé... Je...

- Je te l'avais dit... « On aurait été ami si notre rencontre avait été différente ».

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Voici une fin joyeuse :3, vous pouvez plus me gronder car je ne faisais que des drames. D'ailleurs à l'origine je voulais que l'histoire de termine sur « je suis sûr que si notre rencontre avait été différente on aurait été ami » dit par Killer avant de mourir. C'est en réfléchissant sur le scénario que je me suis dit que ce serait mieux de finir comme cela. De plus j'aime beaucoup la structure, on passe du drame, à un simple rêve (un peu comme dans « la tragédie des étoiles ») à une fin légèrement amère même si Dream est heureux.

Si je vous fais une note de fin c'est pour vous parler du titre. D'ailleurs, est-ce que vous voulez des « notes de fin » dans laquelle je reviens sur l'histoire ? Où je donne des éléments que je n'ai pas réussi à placer et / ou des anecdotes sur l'histoire ? (Inspiration, éléments caché, difficulté d'écriture...). Je ne le fais pas parce que je pense que ce n'est pas vraiment intéressant mais si ça vous amuse je pourrais le faire. Ca donnera à peu près ça.

L'idée de ce texte m'est venu durant mes finaux (pas pendant m'examen XD après, pas besoin d'imagination pour écrire la néoglucogenèse). Je l'ai noté sur une feuille, d'ailleurs je suis parti de la phrase centrale de ce texte : je suis sûr que si notre rencontre avait été différente on aurait été ami.

Je ne voulais pas faire un Nightmare méchant, il a assez morflé dans mes dernières histoires, et croyez-le ou non, j'adore ce personnage. Il a tellement de possibilité d'écriture, et sa puissance fait de lui une sorte de légende, c'est extrêmement amusant de l'utiliser. Après je préfère utiliser les Sans « classique » plus que les enfants qui sont beaucoup trop nombreux malheureusement et qui donne l'impression d'exister juste pour le fantasme d'avoir laissé sa patte dans le multivers.

Enfin bref, j'ai eu pas mal de difficultés à trouver la manière d'écrire le début, comment parler de trois époque sans que ça soit pas rythmé. J'espère que ce n'est pas décousu. D'ailleurs l'anneau noir est un cadeau de Nightmare dans le sens où c'est Nightmare qui l'a fait graver en grec. Il a fait graver ses excuses, il ne savait pas que Dream avait pour âme-sœur Killer. C'est d'ailleurs lui qui a kidnappé Pancake pour le mettre dans le jardin de Dream. Mais c'est un secret.

Enfin pour en revenir au titre il à trois sens :

· Les mots du Rêve : Les paroles de Dream avant la mort de Killer.

· Les mots du rêve : Le « rêve » qui raconte le passer à Killer

· Les maux du Rêve : « maux » signifie souffrance, c'est la souffrance de Dream. Bien sûr ce sens-là apparait seulement à la fin de cette histoire.

Merci de m'avoir lu jusqu'au bout ^^. 

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