Jour 4
Le dictionnaire. Prendre 5 mots au hasard dans le dictionnaire. Écrire un début d'histoire/texte, qui comprend ces 5 mots...
Les mots à placer sont : défaut, frustrant, jacasser, mettre, quadragénaire.
Eridan avait les bras croisés sur sa table. Il fixait le tableau couverts de mot d'un regard endormi. Le professeur de français faisait de grands gestes avec ses bras, manquant chaque fois de laisser des traces bleu sur le mur blanc avec son feutre. Peu dans la classe l'écoutaient. Des boulettes de papier volaient à travers la salle, les élèves parlaient, se levaient, se disputaient. Du coin de l'œil, Eridan observait avec un certain amusement deux filles se cracher des insultes. Au milieu d'elles, un garçon se faisait petit, ne sachant pas où se mettre.
— Eh, Eri !
Le lycéen se redressa sur sa chaise et se retourna. Derrière lui, un garçon blond soutenait sa tête avec sa main. Il affichait un sourire hilare.
— Attrape.
Eridan saisit à la volée le feutre rouge du professeur. Il l'envoya ensuite à un camarade à l'autre bout de la salle, riant déjà en imaginant la tête furieuse de M. Jacottet. Ses yeux errèrent jusqu'au premier rang, où les plus sages répondaient aux questions de l'instituteur, qui paraissait ravi de constater qu'un minimum d'élèves trouvaient utile de savoir reconnaître les propositions subordonnées relatives explicatives dans un texte.
— T'as vu, Zoé et Romane se disputent. Elles font carrément peur, les filles, quand elles s'énervent. Regarde, on dirait qu'elles vont se sauter dessus à tout moment !
— J'sais. Je connais ça, j'en ai deux chez moi, des filles.
— C'est pas pareil, elles se disputent pas en plein cours de français et elles sont toutes petites !
— Ne juge pas à la taille. Mes sœurs sont de vraies sauvages, rit Eridan.
Le lycéen à sa droite ricana à son tour avant de froisser sa feuille et de la jeter sur un autre adolescent. Ce dernier, touché, se retourna et répliqua presque immédiatement. Baptiste se leva alors et bombarda son camarade de projectiles. Avec un sourire, Eridan le suivit et attaqua lui aussi l'adversaire de son voisin. Au milieu de ce chaos, leur bataille passait presque inaperçue. Quand une boule de papier le percuta, il ouvrit grands les yeux et porta la main à son cœur, ouvrant la bouche comme s'il cherchait son souffle. Puis, il s'écroula au sol, mimant sa mort. Baptiste poussa un petit cri faussement horrifié et s'agenouilla près de son ami, le secouant par les épaules.
— Oh non, Eri, m'abandonne pas !
— Dis... dis à Louis que c'est un connard. Et... et n'oublie pas...
— Eri ! On n'est pas allé en Australie ! T'as jamais vu de kangourou de toute ta vie, tu peux pas mourir !
— Les gars, debout, le prof arrive !
Très vite, les deux garçons se rassirent sur leurs chaises et firent mine d'écrire le cours avec sérieux. Quand M. Jacottet passa près d'eux, Eridan leva même la main.
— Alors pour la deuxième phrase, c'est une proposition subordonnée relative explicative ?
Baptiste pouffa de rire en voyant l'air atterré du quadragénaire. Il se cacha en faisant mine de fouiller dans son sac.
— Non, non, Eridan. Non...
— J'ai pas compris, monsieur...
— Si vous écoutiez le cours au lieu de jacasser et de vous amuser, cela vous permettrai sans doute de mieux comprendre.
— Alors ça c'est très frustrant monsieur, on a pas compris et vous nous expliquez même pas, lança le garçon blond derrière Eridan, l'air innocent.
— Je vois que votre vocabulaire s'est amélioré, Félix. Cependant, je ne sais pas si je dois m'en réjouir si c'est pour dire de telles idioties.
— Faut toujours voir le côté positif, monsieur, remarqua Baptiste entre deux rires à moitié dissimulés.
— C'est ce qu'on dit, oui, soupira l'adulte en s'éloignant. A défaut de travailler, vous êtes au moins de bonne humeur.
Les trois garçons s'échangèrent des regards rieurs. Ils se mirent à pouffer de bon cœur, ignorant les « chut » des élèves devant, à qui Eridan adressa tout de même un petit sourire d'excuse.
— On est vendredi soir, personne à envie d'un cours de français un vendredi soir, leur lança Félix, les défiant de le contredire.
Lorsqu'enfin la sonnerie retentit dans le lycée, Zoé et Romane furent les deux premières à s'échapper de la salle de classe.
— Zoé va la défoncer, glissa Eridan à ses amis, tout en observant les deux filles furibondes s'éloigner.
— T'inquiète pas pour ta copine, elle sait se défendre. J'me rappelle encore du jour où elle m'a foutu un coup dans le nez...
— Mon plus beau souvenir, ça, ricana Baptiste.
— Oh, tais-toi. S'il te plaît, je veux même pas m'en rappeler, gémit Félix.
Puis, les trois garçons sortirent du lycée et se séparèrent, chacun empruntant un chemin différent. Le sourire d'Eridan s'affaiblît et, remontant son sac sur ses épaules, il ralentit sa marche jusqu'à chez lui.
C'est un petit passage de la vie d'Eridan, un personnage qui est très important pour moi. N'hésitez pas à me dire votre avis !
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