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Panique dans le train

Dans la gare de Bordeaux, l'écrivain en herbe eut du mal à trouver son chemin. Il lui fallut demander à une dame où trouver le guichet pour mettre ses dix francs restant dans son billet, puis repérer le bon quai pour le train qu'il devait prendre.

Le train était une grande découverte pour Édouard. De sa vie, il n'était jamais monté dans un transport, même pas dans une voiture,rien, et il fut surprit par l'air radieux qu'abordait la bête à vapeur. Cela n'avait beau qu'être de la ferraille rouge et noire, le bruit qu'émettait le train donnait une idée de la vitesse à laquelle il irait une fois en marche.

L'imposant contrôleur qui se tenait devant l'engin ne dit mot, regardant juste le billet que Édouard lui tendait d'une main avant de lui indiquer la porte menant au wagon. Une fois à l'intérieur, Édouard fut étonné par les fauteuils bordeaux en cuir à gauche et à droite du wagon, donnant l'impression de confort alors qu'il était facile d'entendre la cage où le sifflet pareil à une chouette ne cessait de percer les oreilles des passagers, sans compter le moteur qui tournait non loin dans un wagon particulier.

Se mettant au fond du train, celui-ci commençant à prendre la route,Édouard se retrouva à côté de la vieille dame à qui il avait demandé son chemin à la gare. Elle était très à l'aise, chantonnant comme si elle était toute seule chez elle en train de faire les poussières.

Édouard  se demandait s'il pouvait sortir sa machine à écrire alors que le transport faisait déjà un maximum de bruit. Comme il n'avait pas d'encre pour tremper la plume, il n'avait pas d'autre moyens pour inscrire des mots sur le papier. Mais il n'eut pas envie d'embêter sa voisine alors il tua le temps en contemplant le paysage, encore et encore. Toujours la même étendue d'herbe qui passait devant les vitres du train, la verdure qu'il ne voulait plus voir de sa vie et qui pourtant continuait de le suivre à la trace même dans la fuite de son ancienne vie.

Au bout d'une heure, qui pour lui parurent comme dix, Édouard comprit que cet ennui permanent lui donnait une occasion de réfléchir. En effet, il fallait avouer que le jeune homme était parti dans une insouciance remarquable et il se demandait toujours ce qu'il allait faire après,quand il serait arrivé à Paris. Certes il savait qu'il voulait être écrivain mais à qui s'adresser ? À qui donnerait-t-il sa confiance pour publier ses nouvelles qu'il écrivait depuis l'âge de treize ans ?

Sans envisager un bel avenir tout tracé, il songeait à aller voir un libraire qui pourrait peut-être faire paraître un premier essai, pour voir s'il y avait un peu de succès à en tirer ou pas du tout. Mais il lui faudrait une adresse et trouver un bâtiment dans Paris n'était pas si facile. Paris était si grand...

-Il n'en n'ont pas fini avec les juifs dis donc, marmonna la vieille dame à côté d'Édouard. Bon sang ces allemands n'ont aucune limite, aucune valeur de la tolérance !

-Ils ont arrêté des juifs ? s'enquit son voisin, alarmé.

La dame hocha la tête gravement, se replongeant dans la lecture de son journal. Par dessus son épaule, Édouard regarda l'article : un couple marié depuis peu venait d'être emmené à la Gestapo,abandonnant tout ce qu'il avait, dont leur premier enfant.

-Honteux, bougonna-t-il.

-J'espère que les prochains ne sont pas pour demain, soupira la dame âgée.

Édouard était sidéré, il n'avait pas l'habitude d'entendre ce genre de nouvelle. Lui même étant juif et pour la première fois, il se sentait concerné par tout ça, n'ayant auparavant jamais eu peur des rumeurs nazies dans sa campagne perdue où tout n'était qu'indifférence. Comme il ne pouvait pas s'exprimer à haute voix, il avait besoin d'écrire son indignation. Il se tourna vers sa voisine.

-Cela vous embête-t-il si j'écris à la machine ?

-Non jeune homme, pas du tout.

Le garçon sortit la machine et se mit à écrire : Qui sera le prochain à être pris par des mains poignantes sans justice ? Quel innocent se débattra contre des poings qui appartiennent à des intolérants qui dans les supplices, se réjouissent de la peur que nous éprouvons à chaque coups de feu, à chaque article de journaux, nous juifs impuissants qui sommes aperçus comme des traîtres alors que nous n'attendons que le paradis ?

Oui, le paradis où la guerre n'existerait pas, là où tout le monde serait égaux malgré la religion qui n'est pas forcément voulue, que je n'ai pas voulue, ni choisie.

Alors qu' Édouard écrivait pensivement, un violent courant d'air frappa les passagers et deux hommes entrèrent dans le wagon, refermant le battant qu'ils avaient ouverts.

Édouard n'avait pas remarqué que le train s'était arrêté et se fut avec stupeur qu'il comprit qui étaient les deux nouveaux venus, alors que ces derniers s'installaient sur la banquette à son extrême gauche.

Des allemands, des hommes habillés d'uniformes verts foncés à boutons d'argents, l'emblème de l'Allemagne nazi porté fièrement sur la poitrine de chacun.

Ces gens-là n'étaient pas des soldats, en ce cas ils porteraient des casque pointus. Ils étaient lieutenants ou capitaines, leur chapeau haut de vingt centimètres de même couleur que leur habillement,seule la visière étant noire.

On ne voyait ni la couleur des cheveux ni le front à cause de la visière. On voyait juste les yeux, l'un des hommes les ayant gris,l'autre bleus. Leur regard était inquiétant, froid et vigilant,fixant tous les passagers, même des nourrissons qui à l'entrée des allemands avaient cessé de pleurer.

Tout cela, Édouard le rédigeait sur sa machine, seul bruit plombant le silence lugubre. Il avait peur mais il était fasciné à la fois :jamais il n'avait vu d'homme militaire de son existence, aucune personne de ce rang ne venait intervenir dans son ancien village. On racontait seulement que les allemands étaient sournois, très polis mais très violent quand il s'agissait d'une arrestation ou d'un envoi à la Gestapo.

Cependant,leurs regards insistant dans sa direction l'irritait. L'un d'eux,celui aux yeux bleus, fit un signe de tête en direction de la machine à écrire. Édouard comprit qu'elle faisait trop de bruit au goût du militaire et il s'arrêta, résigné. Il n'aimait pas recevoir d'ordres, qu'ils soient muets ou audibles mais se faire enguirlander par un allemand était la dernière chose dont il avait envie.

« Pour qui se prennent-ils ? songeait Édouard, en jetant un coup d'oeil peu amène dans la direction des militaires. Ont-ils le droit de faire les fiers alors qu'ils viennent d'embarquer des innocents et de laisser un bébé orphelin, certainement mort de faim ? »

À ses pensées, il grinça des dents, détournant les yeux.

Au bout d'un quart d'heure, les lieutenants ne lui prêtant plus attention, il se remit à taper à la machine. À ses oreilles, le moteur de train faisait beaucoup plus de bruit que sa petite machine.

L'un des lieutenant allemands, le plus grand aux yeux gris, se leva de son siège et se posta devant Édouard, ce dernier levant lentement les yeux de ce qu'il écrivait. À côté de lui, la vieille dame retenait son souffle.

-Est-ce de la provocation, jeune homme ? demanda le militaire, en désignant les touches de la machine à écrire.

Il avait un accent très perceptible, mais son français était irréprochable.

-Non, répondit le jeune écrivain, posément mais agacé. J'écris c'est tout.

-Alors, si ce n'en est pas, je me questionne sur votre nervosité.Vous aviez l'air d'avoir peur, et en même temps vous semblez très hautain à notre égard.

-Je n'ai pas peur monsieur, et je vous observe hostilement parce que vous faites de même.

Plus aucune fascination ne brillait dans les yeux d'Édouard, mais une haine qui naissait de minutes en minutes depuis qu'il avait vu cet article dans le journal.

-Intéressant, commenta le lieutenant, moins pacifique à présent.Certains des français se plient au respect, ce qui n'est pas votre cas.

-Mais que vous ai-je fais ?

-Je viens de vous dire que vous étiez insolant et pourtant vous n'hésitez pas à jouer avec la désinvolture. Sachez que vous êtes devant un capitaine d'armée allemande et que je suis plus haut placé que vous, assez pour vous faire passer devant un juge.

-Il n'y a pas besoin d'aller jusque là, murmura Édouard, parlant avec moins d'assurance. Je veux juste écrire, rien de plus.

Édouard voulait que ce lieutenant s'en aille, il ne supportait plus cette soumission. Il l'avait connue toute son enfance par ses parents, et lui tout ce qu'il voulait c'était oublier les marques de fouet dans son dos, ses yeux qui n'arrivaient plus à soutenir le regard du capitaine. Ce dernier s'esclaffa :

-Vous voyez, vous ne trouvez plus les mots pour vous défendre maintenant, ce qui me laisse penser que vous êtes sur vos gardes.Levez vous !

Édouard se leva, prenant soin de plier les feuilles qui reposaient sur ses genoux. Malheureusement, le lieutenant était vigilant.

-Qu'avez-vous là dans les mains ?

-Des écrits, répondit Édouard, les jetant machinalement sur son siège.

-Pourquoi ne les gardez-vous pas en main ?

-Parce que...

Il n'eut pas le temps de répondre, le capitaine lui arracha des mains les textes qu'il avait rédigé, et il prit la première de la pile en fixant Édouard d'un air soupçonneux.

Et là, il lut les mots qu'il n'aurait jamais dû lire.

- « Nous juifs impuissants qui sommes aperçus comme des traîtres alors que nous n'attendons que le paradis »,« la religion qui n'est pas forcément voulue, que je n'ai pas voulue, ni choisie. »

Le lieutenant foudroya du regard une personne qui pour lui, ne devrait pas exister dans ce monde : un juif. Quant à Édouard, il baissa les yeux, comprenant ce qui allait arriver. Même si il n'était pas pratiquant et qu'il n'était qu'à moitié juif, cela ne pèserait pas beaucoup dans la balance.

- C'est amusant, on retrouve la peur dans vos yeux, monsieur le Juif rêveur ! ricana le capitaine, avant de hurler :Embarquez-le !

Son acolyte, plus fort qu'il n'en avait l'air, saisit Édouard par la taille et le força à reculer de son siège tandis qu'il voulait récupérer sa machine et sa mallette.

- Lâchez-moi ! supplia-t-il, je veux juste aller à Paris !

-Tu iras à Paris mon petit gars, mais en restant dans l'ombre, sans voir la Tour Eiffel ! se moqua le capitaine, en lui plaquant une étoile jaune sur la poitrine.

Édouard fulminait. Autour de lui, les passagers du train s'agitaient,certains protestant contre l'arrestation, d'autre restant silencieux tout en regardant le symbole juif avec mépris sur la poitrine du jeune homme.

Les deux officiers tenaient Édouard à présent, celui-ci se démenant avec acharnement. Ce à quoi ni lui ni les deux militaires ne s'attendirent, ce fut la vieille dame, la voisine du jeune juif qui s'affala de tout son poids sur le capitaine allemand obligé de la rattraper dans sa chute.

Affolé,Édouard se déboîta le cou pour regarder derrière lui. Il croyait,comme tout le monde, que l'octogénaire avait fait un malaise vagale mais il se rendit compte qu'elle bougeait la main gauche dans sa direction.

« Une feinte ! », comprit-il, retrouvant un peu d'espoir.

Profitant de l'instant où les deux lieutenants étaient accaparés par la diversion, Édouard se dégagea brutalement en donnant un coup de poing dans le visage de son agresseur. Dans son élan, il voulut récupérer sa mallette et sa machine à écrire, ne pouvant prendre que la mallette puisque le capitaine se tenait devant la machine.Puis, il courut à travers le wagon, les deux allemands à sa poursuite.

Édouard finit par forcer la porte qui donnait sur le chemin de fer et les champs qui s'étendaient devant lui.

Pendant une fraction de seconde, il songea que s'il sautait, il pouvait se tuer. Mais d'un autre côté, il préférait cela plutôt qu'être embarqué par les boches.

Au moment où les militaires allaient le prendre par les épaules, il se jeta à corps perdu dans le vide, n'ayant plus aucun contact avec le sol.

Dans sa chute, Édouard entendit au loin les lieutenants jurer dans leur langue, le sifflet du train qui s'évaporait... puis plus rien.


- Vous croyez qu'il est mort ? interrogea le second du capitaine, à bord du train.

-Je n'en sais rien, mais sa chute a été rude, commenta l'intéressé.S'il est vivant, il faudra qu'on le retrouve.

Son interlocuteur était perplexe.

- Mais comment ? Nous n'avons pas sa carte d'identité !

Le capitaine lui fit signe de se taire. Il alla à la place qu'occupait Édouard et prit la machine à écrire qu'il avait délaissée. Il l'examina sous toutes les coutures et finit par trouver une étiquette blanche où une inscription y était rédigé d'une délicate écriture : Édouard Leroy

Le capitaine se retourna vers son acolyte et ordonna :

- Retenez ce nom là.

                                                                                            ***

          Coucou !

J'admets que ce chapitre est un peu long, mais je crois que le contenu en vaut la peine non ?

J'ouvre les paris : pensez-vous qu'Édouard a survécu ? Sera-t-il indemne ou blessé ? Vous saurez ça au prochain chapitre mais n'hésitez pas à voter et a laisser un commentaire  pour dire votre pronostic !

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