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Chapitre 22 : Les Cendres de la Guerre (non corrigé)

L'odeur âcre des cendres pénétra dans mes poumons, me fit lâcher une toux rauque. Ma vision, noire et obscure, reflétait l'actuel état de mon esprit.

Je ne savais pas où je me trouvais, simplement entourée d'un nuage de cendres qui filtrait la lumière. Cette dernière me brûlait la peau, rongeait ma chair jusqu'aux os. Une eau chaude s'écoulait le long de mes tympans et un peu partout sur ma peau ; un sifflement aigu se répétait dans le creux de l'espace infiniment petit sous lequel j'étais coincée.

Mais alors que je crus m'endormir pour enfin m'évader de cette prison, une voix cerna mes pensées et les tira jusqu'à la lumière au bout du tunnel sombre que j'arpentais depuis un moment déjà.

Mes yeux s'ouvrirent brusquement et je lâchai gémissement ; la lumière ainsi que mes sens me revinrent en quelques secondes, m'arrachant un hurlement déchirant. Les douleurs me prenaient partout, me scindaient en petits morceaux.

Un visage s'accola au mien, et des mains brûlantes m'attrapèrent les joues. Le son me revint alors, et l'aigu qui avait comblé ce vide auditif jusqu'alors se renforça. La terre tremblait, les bruits assommants d'explosions se prolongeaient, de même que les tintements des armes.

-Allez, debout ! m'ordonna une voix grave, rauque.

Mais j'étais incapable de bouger. Incapable de parler, ni même, il me semblait, de respirer...

-ALLEZ ! insista la voix. Mon fils ne me le pardonnera jamais si je te laisse là !

Je sentis mes sourcils se froncer, ma bouche tenter de produire un son. De quel fils parlait la voix ? Le flou qui avait jusqu'à présent envahit ma vision s'atténua enfin ; deux yeux verts émeraudes me fixaient, terriblement inquiets. Si le thorax imposant de la silhouette m'empêchait de voir aux alentours, il me protégeait au moins d'éventuelles attaques.

-Elle est réveillée ? demanda une autre voix, masculine.

-Oui, mais ça ne change rien ! s'emporta l'homme penché sur moi.

-Restons calme... temporisa l'autre.

-Je crois que c'est un peu trop demander, Kaï !

Mes yeux s'écarquillèrent, et un son surpris s'échappa de mes poumons, m'arrachant au passage une grimace de douleur.

-Kenfu ? articulai-je, un étrange goût métallique m'envahissant la bouche.

L'appelé se tourna vers moi, surpris et soulagé : mais ses traits durs et ridés me firent froncer les sourcils. Ce n'était pas Kenfu ?

-Sinna, tu peux te lever ? m'encouragea-t-il, comme pressé.

-Où est Kenfu ? insistai-je, ignorant la douleur que me provoquait chaque syllabe.

-Où est le bâton, Aïru ? demanda Kaï, pensif ; il semblait être concentré sur un problème de maths difficile à résoudre plutôt que sur une situation de vie ou de mort.

Le père de Kenfu m'aida à me redresser, tandis que je lâchai un cri de douleur. Il fit passer son bras dans mon dos et l'autre dans le pli de mes genoux ; l'instant d'après, il me souleva dans un grognement. Je ne pus cependant empêcher les larmes de rouler sur mes joues terreuses. J'avais si mal !

-Je sais pas, c'est toi qui l'avait ! s'inquiéta mon porteur.

-Je t'assure que non, renchérit Kaï.

-Quel bâton ? finis-je par demander, me refusant à regarder aux alentours.

-Celui pour le signal des troupes marines et aériennes, m'expliqua Kaï, les yeux plissés.

Je fus cette fois-ci forcée de balayer les environs du regard pour aider le Roi et Aïru : ma gorge s'assécha soudain lorsque je vis les combats qui s'étalaient jusqu'à l'horizon. Des avions ennemis scindaient le ciel, larguaient de lourds obus sur nos têtes à découvert. Les nôtres se battaient à terre, le visage ruisselant de sang. En face, d'immenses Aquass d'au moins deux mètres tiraient les cordes de leur arc pour planter leurs flèches de bois ocre dans les cœurs de nos armées. Les Changers, assis sur leurs fidèles destriers les couvraient, lâchant de retables cris de guerre à chaque vie prise. Venaient pour finir de gigantesques loups roux, blancs et noirs, leurs crocs plus tranchants et plus longs que la plus dangereuse de nos épées. Des êtres blafards les chevauchaient, prêts à bondir sur qui passait à leurs crocs dégoulinants de sang. Etaient-ils à leur repas ou bien sur un champ de bataille ? Les Vampires m'avaient toujours retourné le cœur.

Ce fut le ciel tempétueux qui me ramena à la réalité : l'orage rugit et déferla sur nous l'eau furibonde de la pluie. Je plissai les yeux, frissonnant et gémissant sous la douleur glacée des gouttes translucides qui couturaient ma peau. 

-Là bas ! s'égosilla Aïru, et je sursautai sous la puissance de sa voix.

Je réperai à mon tour le bâton écarlate à une centaine de mètre ; Kaï et Aïru s'élancèrent dans sa direction, moi secouée dans les bras de ce dernier. Sans même le sentir, je voyais leurs pieds glisser sur la terre mouillée. Un obus éclata non loin, nous soudoyant d'une peur extrême. Trébuchant quelques fois, Kaï poursuivit tout de même sa course, nous sur ses talons ; le ciel d'encre se noircissait tandis que le souffle haché d'Aïru se mêlait au vent qui se levait. 

Nous y étions presque.

Quelques mètres seulement à franchir.

Une ombre passa soudain au dessus de nos têtes : je hurlai, et le projectile s'écrasa quelques mètres plus loin. Nous fûmes projetés au sol ; Aïru encaissa un râle alors que je roulai au sol. Très vite redressée cependant, je vis les flammes ravager les alentours. Kaï rampait jusqu'au bâton, une grimace au visage. 

Le temps semblait comme ralentit. Les larmes roulant sur mes joues, je cherchai Aïru du regard. Je le repérai soudain et lâchai un hurlement ; tandis que le signal s'élançait dans les airs, éclatant tel un funeste feu d'artifice, la lumière éclaira les yeux écarquillés d'Aïru, un large éclat d'obus planté sur son torse, étalé sur le tapis des cendres de la guerre.

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