Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 1 : Amoureuse d'un monstre (Corrigé)

2 mois plus tôt...

Je sais, on ne se connait que depuis peu, même très peu, et on ne s’est pas toujours très bien entendus... mais il y a quelque chose d’important que je dois te dire.
Je battis des paupières, les yeux plissés. Oui, c’était plutôt bien. Un discours qui ne l’émouverait probablement pas, mais qui soulagerait au moins ma conscience. J’émis une quinte de toux, redressai la poitrine et m’apprêtai à répéter mes pensées :

— Je suis amoureuse de toi.

Je réprimai un grognement frustré et me laissai tomber sur les draps. J’étais incapable de prononcer le moindre discours. Il fallait toujours que cela soit direct, brutal. Après tout, quel intérêt de tourner autour du pot ? Mais Jeane, George et Ashley avaient été clairs ; j’étais bien trop sèche dans ma façon d’aborder de tels sujets. Et déclarer mes sentiments de cette façon, après un mois de coma, n’était pas le meilleur moyen de faire valoir ma cause.

Le menton sur les mains, une grimace agacée étirée sur les joues, je laissai mon regard glisser sur son visage endormi. Ses joues, d’origine déjà creusées, s’étaient teintes d’une effrayante couleur pâle. Il semblait aux prises avec la mort et pourtant, il s’était bien rétablit depuis son arrêt clinique d’il y a deux semaines. J’avais compris, assise devant les vitrines, derrière lesquelles les machines indiquaient une ligne fixe et immobile, que mes sentiments pour lui étaient bien plus forts que je ne l’avais imaginé. J’étais terriblement amoureuse.

Oh, comme je l’aimais ! Comme je souhaitais l’embrasser, me blottir dans ses bras et ne jamais plus le quitter ! Seulement voilà, cet imbécile dormait, et il refusait de se réveiller.

Des bruits de pas me parvinrent alors depuis le couloir, et je me relevai vivement. Le visage fatigué de Julie parut dans l’entrebaillement et un faible sourire se dessina sur ses lèvres gercées :

— Sinna, il faut aller manger. George et Jeane nous attendent en bas.

Je devinai ainsi que Aïru devait se tenir aux côtés de son ex-femme, derrière la porte. Depuis l’hospitalisation de leur fils, il était rare qu’ils ne mangent pas à la même table.

Je me redressai sur ma chaise, fis pivoter les roues. Julie se précipita pour attraper les poignées dans mon dossier tandis que je jetai un regard par dessus mon épaule. J’espérai qu’il ne se réveille pas en mon absence.

— Kaï vient avec nous ? m’enquis-je auprès de Aïru lorsque je lui fis face au seuil de la chambre.

Lui et Julie, par soucis d’empathie probablement, s’étaient métamorphosés en Humains. Le père de Kenfu, dont le regard émeraude s’était assombri, ne se coiffait ni ne se rasait depuis la bataille. Ainsi terne, supportant de lourdes poches sous ses yeux, il avait l’air d’un homme de qui la vie ne tenait plus qu’à un fil. Et il était évident que le fil en question était Julie. Bien que ces deux là aient passé leur temps à se disputer au chevet de leur fils, ils avaient finalement réglé leurs comptes et semblaient même être à nouveau ensemble. Chose qui nous avait grandement surpris. George et Jeane m’avaient parlé de leur situation, de la misère dans laquelle Kenfu avait dû vivre toute son enfance, de l’abandon de son père. La rancune avait fait de lui un Erkaïn méfiant, froid et arrogant. Voilà qui expliquait bien des choses. Et après ces révélations, me dissuader de mes sentiments pour lui s’était révélé encore plus difficile.

— Kaï nous rejoint en bas, normalement, approuva Aïru d’un léger hochement de menton.

— Il est rentré de Delta aujourd'hui, c’est ça ? l’interrogea Julie, debout dans mon dos.

Il releva les yeux dans sa direction et opina :

— Oui.

Il nous fit signe de le suivre, et Julie me poussa à travers le couloir. Les allées et venues des médecins pressés me rappelaient l’angoisse qui avait paralysé l’hôpital deux semaines plus tôt. Kaï, qui avait annulé son départ -à notre plus grande surprise- pour demeurer aux côtés de Kenfu, avait hurlé sa détresse à travers tout l’édifice. Il avait déployé des dizaines de médecins, lui donnant la priorité officielle et royale. Il n’avait cessé de répéter "Pas lui, pas lui..." chaque fois qu’un silence s’éternisait, oubliant parfois la présence d’Aïru et de Julie, en larmes, à ses côtés. Finalement, le vieux Roi s’en était allé dès l’instant où le cœur de Kenfu était reparti. Son changement brutal de comportement avait effrayé George et Jeane, qui craignaient désormais que Kaï ne soit en réalité fou à lier.

Quant à moi, eh bien je n’avais pas vraiment d’avis sur la question. Je savais que Kenfu faisait confiance au Roi, chose qui n’était pas courante, alors cela me suffisait. Mon père, qui était venu s’assurer de mon état les trois premières semaines, m’avait mis en garde à ce sujet. Il n’appréciait pas beaucoup Kenfu, et à juste titre ; il avait tout de même anéantit une armée entière, alliés comme ennemis confondus, en quelques secondes. Aussi qualifiait-il mes sentiments de totalement insensés. "Tu es amoureuse d’un monstre", avait-il soupiré. D’après lui, ma mère était du même avis. Mais étant alitée à Erkaï depuis quelques mois, elle n’avait pas pu le confirmer d’elle-même. Quant à mes deux frères, ils étaient probablement en train de gambader dans le jardin sous l’œil agueri de mes grands-parents. Je n’étais même pas sûre qu’ils aient été mis au courant de ma situation. Mes parents veillaient à leur innocence comme l’oiseau couve ses œufs. De toute façon, ils n’auraient probablement pas compris. Ils peinaient à percevoir les choses qu’ils ne voyaient pas d’eux-mêmes et ne pouvaient envisager des possibilités futures. Aussi, s’ils avaient été tenus au courant de mon état, sûrement auraient-ils ignoré la nouvelle. Puisque les liaisons neuronales de leur cerveau n’aurait pu accomplir correctement leur mission.

Cela ne me laissait donc peu d’avis sur lesquels m’appuyer. Aux yeux d’Ashley et Jeane, mes sentiments seraient une chose très excitante, qui leur permettraient de s’épanouir dans leur rôle d’amie. Mais elles n’en savaient rien. Pour le moment, du moins. Quant à George, il n’était pas question de le lui confier. Il le répèterait à Kenfu à la seconde même.

Ne restait que les parents de l’intéressé. Aïru s’en moquait probablement, mais Julie serait peut-être de bon conseil. Encore faudrait il que son fils se réveille avant de dire quoi que ce soit, au risque de la voir fondre en larmes. Bien que cela intéresserait Aïru, qui y verrait là une excuse pour prendre son ex-femme dans ses bras et l’emmener déjeuner en tête à tête.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur le hall de l’hôpital. Les lumières tamisées de l’endroit adoucirent la lueur extérieur, filtrée par les grandes baies vitrées. Les infirmières aux comptoirs nous saluèrent, tout sourire. Julie et moi échangeâmes une oeillade amusée lorsque nous remarquâmes leur regard insistant, braqué sur Aïru. Même si ce dernier demeurait froid, les dents serrées, elles roucoulèrent à sa vue. Cela ne m’étonnait guère. Il était grand et large d’épaules, avait une mâchoire ciselée et de parfaits yeux verts. Kenfu lui ressemblait sur tous ces points. Je détournai le regard, honteuse, tandis que nous passions les portes coulissantes. Je devais arrêter de songer à lui.
Il n’était pas le centre du monde.

Il n’était pas le centre de mon monde...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro