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Chapitre 32 : Deux yeux bleus azur

Rogers et Nell nous firent passer les imposantes portes de l'Ambassade, mais je ne pus observer l'intérieur attentivement ; en effet, l'obscurité imprégnait l'endroit. A peine entrés, nos guides virèrent à droite et nous nous retrouvâmes bientôt à dévaler d'étroits escaliers de pierre.

-Où va-t-on ? demanda George, curieux. Une bibliothèque ? Aux archives ?

-Dormir, s'amusa Rogers. Nous allons vous montrer là où vous allez dormir. La réunion débute demain à l'aube, le temps que tous les représentants de l'Ambassade arrivent.

-Combien y en a-t-il ? poursuivit mon ami, comme surexcité à la simple idée de rencontrer d'autres directeurs d'Affaires Magiques.

J'avais du mal à cerner cette curiosité dont faisait preuve George. Qu'y avait-il d'excitant à rencontrer des politiques ?

-Environ une centaine.

Rogers étouffa un rire lorsqu'il vit l'expression ahurie du jeune Erkaïn. Moi même en était hébété ; autant ?!

-Là, regardez, on y est, fit Nell, le ton cependant bien plus sérieux que son patron.

Elle se stoppa au seuil d'un couloir et leva de sa poche un petit boitier de métal, émanant de son dos un halot de lumière. Je plissai les yeux sous les rayons blancs éclatants et vis apparaître de l'ombre une dizaine de portes de bois.

-Il y en a une pour chacun de nous ? s'étonna Sinna.

-Oui, l'Ambassade est équipée d'une bonne centaine de chambres pour les visiteurs tels que vous. Les Directeurs dorment plus haut, dans des suites royales.

Sur ces mots, il nous laissa prendre chacun une porte. Je jetai un bref regard vers l'arrière, observai Sinna entrer dans la pièce en face de la mienne. Elle semblait épuisée. A sa droite, Nell poussai la poignée de sa chambre. Nos regards se croisèrent quelques secondes ; aussitôt, l'image de Sinna me revint en tête et je me détournai vivement. Que se passait-il ? Pourquoi avais-je soudain le sentiment d'être pris entre deux cœurs oppressants ?

Je refermai la porte, mal à l'aise, et pressai l'interrupteur pour dévoiler une petite pièce équipée d'un lit poussiéreux et d'une armoire à double battants. Les murs d'un jaune cassé me faisaient mal à la tête.

Je soupirai et revis le visage des deux femmes dans le couloir, se retournant pour me fixer. Mon regard qui jonglait entre les deux et mon cœur oppressé, hésitant. Je voulais parler à Sinna. Lui faire part de mes inquiétudes quant au fameux Dragon Blanc. Mais j'en étais incapable. Certainement pas après ce qui était arrivé à Jeane.

Soudain, un bruit sourd tonna à travers la pièce. On frappait à la porte. Je me levai lentement, méfiant, et on tourna la poignée. Stupéfait, je vis Nell se glisser sur le seuil, comme une ombre, le regard abaissé vers le sol. Je fus incapable de faire le moindre geste. Que faisait-elle ici ?

-Kenfu, murmura-t-elle.

Immobile, mes sourcils se froncèrent. Ses yeux s'embuaient de larmes.

-Je dois t'avouer quelque chose.

Mes muscles se crispèrent, et je reculai d'un pas. Ces paroles n'étaient pas de très bonne augure.

-Je ne suis pas Humaine.

Je battis des paupières. A vrai dire, je craignais que mon cerveau ne soit même plus en état de comprendre ce qu'elle venait de m'annoncer.

-Pourquoi tu me dis ça ? maugréai-je en me détournant, réprimant un soupir.

-Tu crois que je fais ça pour tes beaux yeux ? cracha-t-elle en m'attrapant brusquement le bras.

Elle me fit violement pivoter vers elle et me stoppa à une dizaine de centimètres de son visage. Hébété et le souffle coupé, je laissai le silence tomber entre la faible distance qui nous séparait. De grosses perles translucides ruisselèrent sur ses joues tandis qu'elle sifflait entre ses dents : 

-J'ai une question pour toi, ducon. Est-ce ça qu'à ressenti mon père lorsqu'il a dû quitter ma mère ? Ce même sentiment que tu m'as décrit dans la salle de réunion.

Je voulus reculer, mais elle m'en empêcha. Je ne comprenais plus.

-Pourquoi ?! rugit-elle. Pourquoi est-ce qu'ils meurent tous pour lui et ses stupides Prophéties ?!

Ma respiration s'accéléra et mes poumons se comprimèrent. J'avais un mauvais pressentiment.

-Nell, qui est ton père ? soufflai-je d'une voix rauque.

Elle approcha son visage au plus près possible, esquissa une grimace de haine et plongea ses yeux bleus azur dans les miens :

-Kaï.

Mon cœur rata un battement, et je titubai vers l'arrière. Impossible. Kaï ne pouvait pas... Kaï n'avait pas... Mais comment...

-Tu le connais bien ? m'interrogea-t-elle, soudain curieuse.

Mais j'étais incapable de réfléchir. Rien n'avait de sens.

-Quel âge as-tu ? bredouillai-je, perdu.

-Il m'a fait voyager, soupira-t-elle. J'ai vingt-trois ans.

-Tu... ta... ta mère... c'est Eleya ?

Elle esquissa et plissa les yeux :

-Alors tu le connaissais vraiment bien...

Je déglutis ; à présent que j'apprenais la paternité de Kaï, je n'en étais plus très sûr.

-Pourquoi t'a-t-il fait voyager ?

-Il ne m'a jamais dit. Mais...

Elle hésita, les yeux baissés et les lèvres pincées. Mon rythme cardiaque s'accéléra et je sentis la sueur glisser sur mes paumes. Je savais ce qu'elle allait dire. Je le savais comme je savais quelle était la nature de mes sentiments envers elle. Non comme ceux que j'éprouvai envers Sinna, évidemment. Comme ceux que mon corps désirait, que mon esprit choyait. Cette ébullition intérieure qui me faisait un instant oublier l'amour que je ne pouvais exprimer envers mon amie Panda-Roux.

Mais cela ne changeait rien. Rien au fait qu'il était impossible pour moi de ressentir la moindre petite étincelle, peu importe la personne. C'était bien trop dangereux.

-Ne le dis pas, murmurai-je. Je t'en prie...

-Je sais pourquoi il m'a envoyé ici, insista-t-elle. Maintenant, j'ai compris. Nous ne sommes tous qu'au service de la Prophétie, Kenfu. Je dois t'aider à comprendre ton Don. Je suis la seule à pouvoir le faire car mon père m'a tout expliqué à leur sujet. J'en sais plus que tous les livres des archives.

Je réprimai un soupir de soulagement. Au moins ne ressentait-elle rien envers...

-Mais il m'avait mis en garde, ajouta-t-elle, à ma plus grande surprise.

Je relevai le regard dans sa direction, et elle avala une partie de la distance qui nous séparait.

-L'amour, souffla-t-elle d'une voix à peine audible. L'amour est imprévisible. Il m'avait demandé d'y prendre garde. Ou tout irait de travers.

Elle fit à nouveau un pas. J'étais incapable de bouger, de sourciller. C'est la fille de Kaï, Kenfu. C'est la fille de Kaï. Réveille toi, c'est la fille de...

Mais demeurer immobile à cet instant relevait d'une force que je n'avais pas. Mon esprit chassa l'image de la vieille Tortue dans les yeux de Nell, jeta les questions qui tentaient de m'envahir et brisa cette réalité qui m'empêchait de souffler la moindre évasion à ma situation.

Sans prévenir, elle attrapa mon visage de ses mains, et je terminai le mouvement en plaquant mes lèvres sur les siennes.

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