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Chapitre 38 : La bombe (Corrigé)

Anxieux, je laissai mon regard glisser sur les environs. Les tambours de mon cœur frappaient mes tympans, coupaient à court ma respiration hachée. Je n'aimais pas les brouhaha qui dansaient dans la pièce, ces silhouettes trapues comme courbées à la mine creusée. L'alcool rongeait leur expression, avalait l'éclat de leurs yeux pour n'y laisser qu'une empreinte de profonde lassitude. Sinna, à mes côtés, tournait et retournait la bouteille dans le creux de ses paumes moites. Ce mouvement saccadé ne faisait qu'accentuer mon malaise et ma nervosité. Apprendre que la guerre ne faisait qu'en réalité que débuter, que tout ce temps j'avais été berné par le refus de considérer la réalité faisait très mal. J'étais juste un idiot. Un idiot qui s'était pris pour un Erkaïn lambda, naïf et inconscient. Qui, en acceptant de venir à cette stupide soirée, prenait tous les risques du monde.

Ma vie n'était pas le seul objet de mon inquiétude ; mes tresseaux nerveux sur mon siège étaient dus au monstre qui grognait dans ma poitrine. Sous l'effet de l'alcool, ses rugissements n'en étaient que décuplés et j'étais terrorisé à l'idée qu'il puisse jaillir à mon moindre sursaut. Pire ; s'il venait une attaque, je savais d'ors et déjà que je serais incapable de le retenir. Dans ce scénario catastrophique, ce serait la vie de toutes les créatures présentes dans ce bâtiment qui seraient en jeu, et non plus uniquement la mienne.

-Bon, finis-je par lâcher, tandis que ma gorge se nouait sous l'appréhension. J'crois qu'on ferait mieux de rentrer.

-O-Oui... bredouilla Sinna en reposant maladroitement sa bouteille sur le comptoir. Bonne idée.

-Ah, vous partez ? s'étonna Jack en redressant la truffe.

-Jacky est pas habitué à mieux tenir l'alcool que les petits jeunes de votre âge, s'esclaffa Bort en lorgnant son ami d'un oeil moqueur.

-Bien sûr, railla ce dernier, les oreilles agitées.

Il semblait tout à coup étrangement mal à l'aise, ce qui me surprit. Mais ce sentiment s'évanouit vite, car je n'étais absolument pas d'humeur à me préoccuper de deux parfaits inconnus. Je glissai de mon siège, maladroit, et titubai sur le parquet. Alors que je me redressai, pris de vertiges, je fus brutalement percuté par une épaule pressée. Sous le choc, je crus que j'allais vomir ; mais un bruit sec attira mon attention et je vis tomber sous mon nez un étrange objet rectangulaire. Sinna m'attrapa par le bras pour m'aider à me relever mais je me dégageai. Mon cœur avait manqué un battement.

Je relevai les yeux, parfaitement immobile, et croisai un regard tétanisé. Une capuche masquait le reste du visage, mais je pouvais lire la peur dans ses yeux écarquillés. Je jetai un coup d'oeil à l'objet, vérifiant une dernière fois ce que j'avais vu, et l'effroi me paralysa. Un boitier métallique, relié de fils multicolores, affichant un compte à rebours à chiffres rouges électriques. Cinq minutes.

-Par Akala, s'étrangla Jack lorsqu'il pivota vers moi, inquiet de mon inactivité soudaine.

En l'espace d'une seconde, Bort et lui avaient dégainé leur arme ; ils menacèrent l'intrus de leur dague, mais ce dernier les avait devancé. En une brève pirouette, il les avait désarmé d'un coup de pied. J'écarquillai les yeux et plaquai Sinna vers l'arrière tout en me protégeant le visage des mains. Le souffle court, je fis aussitôt volte-face mais il avait déjà détalé. Horrifiée, Sinna s'agrippait à mon bras comme à une bouée de secours. Je croisai son regard épouvanté, et une pierre chuta au fond de mon estomac lorsque je réalisai que le monstre venait se fuir au plus profond de mes entrailles. Sinna l'empêche de sortir, me souvins-je, plus soulagé que jamais. Mais mon soulagement fit rapidement place au malaise ; je la tenais serrée contre moi, chose qui m'étais des plus inconfortable. Je me dégageai et fit ensuite face au profond désarroi des deux soldats.

Bort s'essuya la joue, qui avait été éraflée par la dague. Jack revenait vers nous précipitemment, les deux armes perdues entre les crocs.

-Putain, grommela-t-il, la truffe plissée de rage. Il faut partir d'ici. Et très vite.

Je jetai un regard aux alentours ; étrangement, le reste des clients n'avaient pas été alertés par ce qu'il venait de se produire. Impatient, le Lynx me lança un coup de patte sur le bras et répéta :

-On doit partir !

-Quel chien de Changer, grinça Bort, qui n'écoutait pas.

J'entendis la respiration de Sinna s'accélérer.

Mon cœur s'emballa et les vertiges me secouèrent. Je n'arrivai plus à penser, à respirer, à réfléchir. Que venait-il au juste de se produire ? En une fraction de seconde, Jack mutait en homme ; il m'attrapa les épaules et ses boucles dorées me fouettèrent les joues :

-Kenfu, il y a une bombe ici. On a moins de cinq minutes pour dégager, sinon on est morts. Tu comprends ça ?

Les bruits revinrent à l'assaut et la réalité me rattrapa. Une bombe. Il y avait une bombe dans le bâtiment. Putain, mais quelle est la probabilité pour que la bombe soit placée exactement dans la boite de nuit où je suis ?! rugis-je en mon fond intérieur tout en m'attrapant le visage des mains. La probabilité était nulle. C'était impossible qu'elle ait été placée là par hasard.

-On doit... balbutiai-je, secoué par les vertiges. George, Jeane...

-Et Ashley, ajouta Sinna, le visage blême.

Je me renfrognai :

-Et Ashley.

-C'est qui ceux là ? grogna Bort, qui semblait bien moins déterminé qu'il y a quelques secondes.

Son visage trahissait une grande épouvante, tout comme ses yeux écarquillés me laissaient deviner que malgré son expérience de bataille, il n'était pas habitué à ce type de situations.

-Ce sont nos amis, gémit Sinna. On ne peut pas les laisser là.

-Alors ne perdons pas de temps ! nous pressa Jack.

Sans réfléchir, j'attrapai Sinna par la main et me lançai au travers des tables du bar. Mes appuis rendus maladroits par l'alcool se firent plus obéissants et me permirent de rapidement traverser la pièce ; à la sortie, nous fûmes plongés dans une quasi obscurité. Nous dévalâmes les escaliers à tâtons, le souffle court. Sinna manqua une chute et mon cœur rata un battement. A vrai dire, je peinai à réaliser l'urgence de la situation. Une bombe. Il y avait une bombe dans l'établissement. Cela me semblait invraisemblable.

-Grouillez vous, lança Bort entre ses crocs serrés.

Il appuya sur nos épaules de lourdes pattes impatientes et émit un grognement menaçant. Les yeux écarquillés, je sautai les dernières marches et m'engageai dans la grande salle. Là, la musique perça mes tympans épuisés et mes yeux peinèrent à décerner le moindre visage tant que les spots de lumière m'aveuglaient.

-Putain ! mugit le Crocodile dans notre dos, la queue battante de frustration. On va jamais les trouver là dedans !

-Surtout qu'on ne sait pas à quoi ils ressemblent... soupira Jack en faisant glisser ses doigts sur son visage.

A cet instant, il paraissait si découragé que moi-même cru ne pas trouver la force de m'engager dans la foule pour trouver mes amis. Notre sort était-il scellé ? Etions-nous condamnés à mourir ainsi, pris au piège dans une boîte de nuit, à demi ivres ?

Je coulai un regard vers Sinna, la gorge nouée. Mon esprit embrumé ne décernait que ses yeux bleus chargés de larmes, qui dansaient sur la foule dans l'espoir d'y voir apparaître l'un des trois Erkaïn. Je me demandai si son visage serait le dernier que je verrais.

Soudain, une épaule me percuta et la réalité me frappa, envoyant sa paume gifler mon visage endormi. Mes poils se dressèrent sur ma nuque et les tremblements m'agrippèrent férocement les membres. J'allais mourir. J'allais... J'allais mourir. Je voulus revoir le sourire de ma mère, oublier nos querelles, mais j'en étais incapable. Ne restait que le voile de brume qui planait lourdement sur mes souvenirs. Les larmes cherchèrent un chemin jusqu'au coin de mes yeux, mais ne parvinrent à poindre ; mon cœur s'emballa, ma respiration se hacha sous la peur, l'épouvante, qui me tenaillait. La mort se glissait dans les moindres recoins, me mordait férocement la peau.

-J'suis désolé, mais nous on s'en va, déclara Bort d'une voix rauque.

Mais je ne l'écoutai pas. Je perçus cependant leurs pas précipités dans notre dos, et je m'ébrouai, frustré. Je voulais m'enfuir avec eux. Mais je ne pouvais pas laisser George et Jeane ici. Je les cherchai à nouveau du regard, me dressant sur la pointe des pieds, mais il n'y avait nulle trace d'eux.

-LA ! s'époumona brusquement Sinna.

Je sursautai sous la force de la voix et suivis du regard la direction pointée par son doigt tremblant. L'espoir refit surface lorsque le visage suant de George m'apparu parmi la marée de créatures.

-GEORGE ! hurlai-je, pris d'un frisson de terreur.

Maintenant que nous les avions repérés, le robinet de l'adrénaline s'était ouvert et coulait à flot dans mes veines. 

-GEORGE ! fit Sinna en écho à ma voix brisée.

-Ils ne nous entendent pas ! gémis-je, les yeux écarquillés.

La musique tonna de plus belle à mes oreilles, fit résonner contre ma poitrine une mélodie funeste. Une force invisible me poussa vers l'avant et je me jetai contre les vagues vivantes, qui écumait les rivages de ma vision tétanisée de formes floues. Je me frayai un chemin entre les courants, comprimait ma poitrine pour me glisser entre eux. Jamais auparavant je n'avais ressenti une pareille peur. Celle dont parlaient les rescapés de guerre, qui évoquaient ce serpent sournois rampant dans vos entrailles, paralysant chacun de vos muscles avec une force inouïe. J'étais incapable de penser, de comprendre et réaliser la situation. Seules les larmes semblaient percevoir l'ombre de la mort planer dans ma direction, car elles ruisselaient à flots sur mes joues, fuyaient pour me noyer d'épouvante. Les mots s'envolaient, quittaient ma bouche qui voulait hurler des paroles que moi-même ne pouvait comprendre. Voilà donc ce que ressentait ces pauvres âmes qui n'avaient pu entamer la moitié de leur vie, qui toutes ces années n'avaient pu comprendre que vivre était en vérité le plus grand trésor que l'on puisse posséder.

Je réprimai un sanglot lorsque je vis l'éclat des cheveux blonds de George au milieu des lumières rouges et mauves. Je fis un bond en avant, attrapai son bras et m'y accrochai solidement.

-Kenfu ?! s'étrangla-t-il, les yeux écarquillés.

-Il se passe quoi ? ajouta Jeane à ses côtés, les sourcils froncés.

Je tentai de reprendre mon souffle, mais ma poitrine comprimée par les pleurs et la peur empêchaient tout son de quitter ma gorge.

-Je... sanglotai-je, la respiration hachée. Il-Il y-y a... une-une b-bombe...

J'essuyai mes larmes d'un revers de manche. J'avais le sentiment que c'était la dernière fois que je voyais leur visage, et cela me déchirait le cœur.

-Quoi ? grimaça Jeane en se penchant vers l'avant.

George l'imita et je pris une longue inspiration. L'odeur de sueur qui émanait de leur cou emplit mes narines et me ramena à la réalité. Le nœud de ma gorge se détendit et je les paroles de Kaï résonnèrent soudain en moi. J'ai le pouvoir. Le pouvoir de les sauver.

Je redressai le menton et mon regard jongla entre leurs yeux inquiets :

-On doit s'en aller maintenant. Il y a une bombe dans le bâtiment qui est prête à exploser à tout moment.

Je vis les couleurs quitter leur visage en quelques secondes à peine. Une féroce détermination s'empara de moi et les battements de mon cœur rugirent un nouveau rythme. J'aperçus Ashley à un mètre de là et la hélai d'une voix bourrue. Elle accouru et, sans plus attendre, je les entraînai hors de la grande salle.

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