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Chapitre 20 : Confessions (Corrigé)

La nuit n'était pas silencieuse, non, et c'était bel et bien son silence qui hurlait à mes oreilles. Ce seul et unique coeur battant perché sur un toit qu'était le mien, giflé par quelques bourrasques d'un vent froid. Un instant, je me demandai la raison de cette température si sèche, si mordante, qui s'acharnait à se glisser sous mon pelage pour emprisonner mes poumons. Stellarium était une Île équatoriale, ainsi son climat variait suivant les aléas météorologiques de ses pôles. Les saisons n'existaient pas à Phoenix. La Mer de Brume qui séparait les Îles du Sud et du Nord, loin dans les terres arides et bien plus haut après les blocs de glace d'Akalae, n'était qu'un océan de brouillard et d'orages qui s'étendait sur des kilomètres. Il n'y avait rien là bas. Seul un vide, de l'eau, des nuages. Un tout qui donnait lieu à un rien.

J'agitai les oreilles, agacé. Cette pensée n'avait ni de sens ni d'utilité. Qu'avais-je bien à faire de la Mer de Brume alors qu'une nouvelle guerre s'annonçait ?

Je serrais les crocs et mes griffes raclèrent le béton dans un geste rêche frustré. Je n'appréciais guère cette idée.  Ce qui était pour le moins idiot de songer à quel point on haïssait la guerre. Qui aimait cela ? Qui réellement, sans masque ni mensonge, prenait plaisir à danser entre les bombes et peindre les corps de sang ?

Je réprimai un soupir. Kaï n'était pas lui même. Il avait probablement mal interprété ces signaux de rivalités à venir qui, selon lui, n'avaient de cesse d'être lancés lors de réunions. Il avait probablement imaginé des superstitions farfelues à l'égard d'îles mises à l'écart par le reste de la société Phoenicienne par la simple cause de leur passé. Mais n'étions nous donc pas nous aussi porteurs de mauvaises ombres ? J'agitai les moustaches, inquiet, en songeant à la probabilité de n'être atterrit dans le mauvais camp. Étions nous responsables de ces conflits naissants ?

À vrai dire, je n'en avais pas la moindre idée et je n'avais aucune envie de le savoir. Si une guerre s'annonçait, mon rêve de quitter Phoenix débarquerait plus tôt que prévu. J'amasserais une quantité d'argent suffisamment importante pour nous emmener, ma mère et moi, loin d'ici. Là était mon seul souhait.

-Pourquoi t'es venu à Enohria, alors ? maugréai-je pour moi même, cerné par des questions auxquelles je ne pouvais apporter de réponses.

Qu'il était dur de se stopper ces pensées, ces questions, ces doutes et ces peurs qui ne faisaient que bourdonner à mes oreilles ! N'avaient-elles donc rien d'autre à faire de leur temps ? Non, bien sûr, et plus les minutes tombaient et plus cela allait de mal en pis. Elles se multipliaient sans crier gare, lorgnant mes faibles défenses rationnelles et de désobligeance d'un air railleur. Je ne pouvais rien faire contre elles.

Soudain, des échos métalliques me parvinrent et mon pelage se hérissa sur mon échine. Dans cette nuit obscure, qui oserait braver les longs couloirs des dortoirs pour grimper sur le toit ?
Je n'en connaissais que deux capables d'une telle chose, prêts à tout pour connaître mes secrets.

-Ah, grogna une voix essoufflée, j'savais trop qu'il était là.

Je ravalai un grondement menaçant. Malgré le fait que je n'avais pas la moindre envie de leur parler, je leur avais promis des explications. Je ne pouvais y échapper encore une fois.

Je coulais donc un regard exaspéré dans leur direction et les vis claudiquer jusqu'à moi. Ils semblaient exténués.

-Eh ben, quels sportifs, raillai-je, moqueur.

Ils tombèrent assis à mes côtés et je plissai de la truffe :

-Comment saviez vous que j'étais là ?

-On s'en doutait, s'amusa l'Ours. N'est-ce pas, Jeane ? C'est ce qu'on s'est dit. Que notre ami le solitaire ne se trouverait nul part d'autre que sur le toit à remettre sa vie en question.

-Mais c'est qu'la p'luche commence à parler comme moi, pouffa la Lapine avant d'ajouter, approuvant les paroles de son ami d'un vive hochement de tête : Ouais, Georgie et moi on t'connaît, maint'nant.

Je levai les yeux au ciel et reportai mon attention sur l'océan de toits en contre-bas. Je n'étais pas certain de son affirmation. Ces deux-là ne savaient rien de moi.

-Alors, tu nous racontes ? me pria George d'une petite voix.

Je lui décrochai un regard noir et étirai ma colonne vertébrale endolorie. Comme il était étrange d'avoir des gens à qui parler, à qui raconter des évènements que l'on aurait habituellement gardé pour soi. Les savoir ainsi à mes côtés, à l'écoute, me hérissait l'échine. Comment pouvaient-ils seulement s'intéresser à ce que j'avais à leur dire ? Mes problèmes leur semblaient très probablement dénués de sens. Pouvaient-ils seulement comprendre ? J'en doutais. Personne ne pouvait comprendre, ni même au moins tenter d'envisager ma situation du même œil que le mien. Sous leur crâne recouvert d'une belle fourrure soyeuse, il n'y avait qu'un petit cerveau uniquement préoccupé par les aléas stupides de la vie, soit les ragots et potins de l'amour, des relations. L'univers social d'une créature normale de mon âge. Mon cœur se serra à cette pensée. Jamais je ne connaîtrais une telle vie.

-Allez s'te plaît, insista Jeane en agitant des pattes comme le ferait un nourrisson.

-Ok, ok, c'est bon, j'ai compris, la calmai-je, déjà agacé par la conversation à venir.

Me prendraient-ils pour un dérangé si j'avouais l'entière vérité ? Un Erkaïn désirant faire parler de lui, et rien de plus ?

-Commence par ce qu'il s'est passé le soir où tu as parlé à ton papa, m'encouragea George d'une voix plus douce.

J'agitai les oreilles. Il avait visiblement capté mon hésitation. Je soufflai un bon coup et me râclai la gorge :

-C'est dur d'être le fils du directeur de la plus grande école de Phoenix, commençai-je en baissant les yeux vers mes pattes crispées, mais ça l'est encore plus quand le père en question m'a abandonné alors que je n'avais que cinq ans. Et il a prit tout l'argent au passage, sinon ça serait pas drôle. Ma mère et moi avons dû vivre dans la rue quelques années après qu'elle ait fait une dépression et ait été renvoyée de son boulot. Pour s'en sortir, elle a fréquenté des endroits pas très nets...

-Comment Tobias savait ? murmura Jeane, les yeux écarquillés. Pour ta mère, j'veux dire. Comment il savait qu'elle... ?

Je montrai les crocs :

-Je m'en fous et je ne veux pas en parler !

-Mais c'toi qui...

-Jeane, arrête, lui souffla George en lui lançant un regard chargé de sous-entendus.

Elle abdiqua et referma la gueule, battant des cils d'un air hébété. Je chassai sa question de mon esprit, évitant d'être préoccupé par ça à mon tour. Je ne voulais pas d'interrogations supplémentaires.

-Continue, m'incita l'Ours couleur miel.

Je déglutis ; pourquoi était-ce aussi difficile ? Je m'apprêtai à poursuivre, mais je n'en trouvai pas la force. Je tournai autour du pot. Je tournai autour de mes véritables ressentis, mes véritables préoccupations.

-Ecoutez, murmurai-je, les larmes perlant au coin de mes yeux, je vais pas vous mentir. J'ai toujours eu une vie bien bordélique. Mais depuis que je suis arrivé ici, les choses se sont... comment dire ? Envenimées. J'avais jamais fait de magie avant. J'avais jamais pété les plombs comme ça. J'avais jamais eu d'amis. J'avais jamais été aussi tourmenté, aussi perturbé par des évènements. Aussi assaillit de questions. Et puis là, je débarque ici. Là, je vois mon père. Et sans prévenir, mon cœur explose. Et je découvre quoi dedans ? Un monstre. Une source de magie ultra puissante que Kaï nomme "Don".

-Par Akala, s'étrangla George, les yeux écarquillés. Kenfu, tu as un Don ?

Je hochai le menton, la gorge serrée :

-Oui. Et Kaï s'imagine que ça va plus loin. Il m'a parlé d'une guerre. Il ne m'en aurait pas parlé s'il ne pensait pas que j'avais un rôle à jouer dedans. Putain, c'est vraiment n'importe quoi. Je suis personne, pourquoi me dire ça à moi, tout d'un coup ? Je comprends plus rien.

Le silence se coucha dans la nuit, et je pus même cerner leur faible respiration. Je fus reconnaissant de calme reposant. Qu'ils pensent ce qu'ils voulaient. Tout était dit. Je soupirai, puis passai mes pattes sur mon visage. Quelle journée épouvantable.

-Kenfu... murmura Jeane, émue. Merci d'nous avoir dit. On dira à personne. Et pis t'sais, moi j'trouve ça cool. J'sais tu vas dire "je te verrais bien à ma place, tu peux pas comprendre, rends toi compte" et plein d'autres trucs habituels que tu dis, mais... si pour de vrai t'as que'que chose à faire d'important dans c'te guerre, ben c'est cool. Vraiment cool. T'as une grande destinée, le chat, c'est c'que ça veut dire.

Mes oreilles se couchèrent vers l'arrière. Je ne voulais pas de cette destinée.

-En attendant, tu peux compter sur nous, sourit George en passant son énorme patte sur mes épaules. Tu as deux amis collants qui te suivent partout et t'agacent toute la journée mais au moins, on est là.

Un sourire me grimpa aux lèvres. Il disait vrai. j'avais des amis.

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