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22 Décembre : Port de bras

« Si la neige fond
Sous le soleil du printemps
C'est pour donner vie »

« Eh ben, j'espère que tu n'es pas déjà enceinte ! »

Je suis réveillée par une voix enjouée et la lumière de mon plafonnier qui ne devrait pas être allumé alors que j'ai encore les yeux fermés. Je me force à déplisser mes paupières pour découvrir qui ose me tirer si violemment de ma torpeur, quand je tombe nez-à-nez avec un torse nu et parfaitement dessiné. L'interruption intempestive de mon sommeil me semble soudain beaucoup plus agréable.

« Levée des nuages, Cœur fou et glacier sauvage, Fondent au soleil. Je comprends mieux pourquoi tu m'as sauté dessus hier, » reprend la voix.

Mes neurones se reconnectent enfin. Les pectoraux devant moi appartiennent à Alek. Alek que j'ai... Fraîchement dépucelé. Alek qui est en train de lire tous les haïkus de mon calendrier de l'Avent en se tapant une barre !

« Voici donc le fameux calendrier d'Audrey dont Andy m'a parlé et dont tu crois qu'il prédit l'avenir ! »

Son ton est gentiment moqueur. Qu'à cela ne tienne, je lui balance un oreiller vengeur à la figure. Je reprends le haïku du jour pour le relire attentivement. Je manque de m'étrangler. Bon sang ! Et si la capote était trouée. Je n'en ai pas eu l'impression en la jetant hier, mais ne sait-on jamais. Je me lève d'un bond et me précipite sur ma poubelle. Je me saisis de l'objet en plastique et l'examine sous toutes les coutures.

« Beurk ! Mais qu'est-ce que tu fabriques ?

— Je vérifie qu'aucun têtard n'ait pu s'échapper.

— Ma parole, Andy a raison. Tu crois vraiment tout ce que dit ce pauvre calendrier innocent.

— Pas si innocent que ça. Il avait prédit mon entorse.

— Mais bien sûr... Alors verdict ? Je vais devenir papa suite à un accident calendaire ?

— Non, je crois qu'on est tranquille, conclue-je, satisfaite, après observation minutieuse.

— De toute façon, on est encore loin d'un premier jour du printemps, l'hiver n'a officiellement commencé qu'hier. À moins que le calendrier annonce des perturbations climatiques majeurs avec des décalages de saisons de trois mois.

— Arrête de te moquer de moi !

— Je ne prends qu'un peu d'avance pour la suite.

— Que veux-tu dire ? »

Sa bonne humeur disparaît dans un soupir :

« J'ai été nul hier soir, je le sais... »

Ah ! Les mecs et leur souci de la performance... Bon va crever le problème dans l'œuf :

« Oui, tu as été nul. » Il mort sa lèvre inférieure, contrit.

« Et non, je ne vais pas me moquer de toi. On en avait parlé avant. Je savais que ça ne serait pas exceptionnel. Ça le deviendra avec le temps.

— Je ne pense pas être capable de... Tenir longtemps avant un certain temps. J'ai peur, qu'à force, tu sois frustrée.

— Mon petit, tu as d'autres outils que ton pénis pour donner du plaisir à une femme.

— Apprends-moi ! m'implore-t-il en se ruant vers moi, collant son corps au mien et en m'embrassant fougueusement.

Je le repousse tendrement.

« Doucement, jeune étalon, ce n'est pas que je ne rêve pas de t'initier à l'art du plaisir féminin, mais nous n'avons malheureusement pas le temps pour un cours particulier ce matin.

— Il est encore tôt, insiste Alek, on n'a rendez-vous à la salle qu'à neuf heures, ça nous laisse...

— Tu oublies un détail.

— Lequel ?

— Ma mère ! »

Une fois que nous sommes tous les deux douchés et prêts, je mets en place l'opération commando « extraction de petit-ami ». Habituellement, je suis une marmotte. Maman sait que je ne me lèverai jamais avant 8 h 30 si on ne m'attend que pour 9 h. Considérant qu'elle va me préparer un de ses petits-déjeuners des champions pour le grand déménagement, ce qui peut lui prendre jusqu'à une heure de préparation, il faut donc que nous ayons quitté les lieux avant 7 h 30 pour ne pas risquer de la croiser dans la cuisine. Le mieux est donc de partir maintenant !

Après un dernier bisou langoureux, j'appuie en douceur sur la poignée de la porte de ma chambre, l'ouvre si lentement que, si nous étions dans un film, on serait probablement dans une séquence ralentie. Pas un grincement. Parfait ! J'attrape le poignet de mon amoureux pour le guider à ma suite dans les escaliers. Ne surtout pas faire de bruit.

L'avantage d'être deux danseurs classiques, c'est que nous maîtrisons la marche sur la pointe de pieds à la perfection et que nous savons garder le pas léger. Nous progressons à la lumière de nos portables. Nous parvenons jusqu'au salon, aussi discrets que des panthères à l'affût d'une proie. Nous nous dirigeons vers la porte d'entrée. Nous attrapons nos manteaux et nos chaussures sous le bras. Nous les enfilerons dehors. Je glisse ma clé dans la serrure, je la tourne vers la gauche... Et la lumière s'allume !

Alek et moi nous retournons tel un seul homme. À l'autre bout de la pièce, le doigt encore sur l'interrupteur, se tient ma mère qui nous toise du regard. Habillée et coiffée, le tablier déjà taché de farine. Échec de la mission « extraction de petit-ami »...

« Eve-Marie ! Tu comptais vraiment partir comme ça sans même dire bonjour à ta mère ?

— Mam... Maman... Je... Je... »

Je fixe son visage et essaie de décrypter les indices. Elle fronce les sourcils pour se donner un air sévère, mais le tout à l'air forcé. En observant attentivement ses joues, je remarque qu'elle est crispée. Elle se retient de rire ! Je crois qu'on a échappé au savon !

« Mais, comment tu as su ?

— Vous avez oublié de dissimuler les preuves hier soir. »

D'un geste de la tête, elle désigne le manteau et les chaussures d'Alek qu'il tient toujours dans les mains. Quelle bande d'idiots nous sommes ! Un rire nerveux commence à secouer mes entrailles.

« Tu comptes me présenter ce jeune homme ou rester la bouche ouverte toute la journée ? »

Je déglutis. Je n'avais pas prévu une rencontre aussi vite. Mais ce qui est fait est fait. Espérons seulement que maman ne va pas faire fuir mon prince charmant à peine sorti de l'œuf. Je ravale ma salive :

« Maman, je te présente Aleksandr Vasilyev, mon partenaire de danse dans Casse-Noisette. »

Elle me fixe comme si elle attendait la suite. Je reste interdite un instant. Maman ne démord pas. Bon, d'accord, perdue pour perdue et comme visiblement je suis déjà totalement grillée, autant se jeter une bonne fois pour toute directement dans le feu, a priori, je ne vais pas me carboniser encore plus :

« Et mon petit-ami, » complété-je.

Je sens Alek tressaillir derrière moi au mot « petit-ami ». Maman aborde désormais un large sourire satisfait.

« Bonjour Aleksandr, je suis ravie de faire ta connaissance. Je suis Edith. J'espère que tu pardonneras les manières inconvenables de ma fille qui a tendance à jeter les invités dehors en sans leur offrir l'accueil qu'ils méritent. Je te promets que je ne l'ai pas éduquée comme cela. Permets-moi de rattraper le manque de délicatesse de ma progéniture. »

Sur ce discours grandiloquant elle se décale, laissant apparaître derrière elle une table débordante de victuailles. Forcément, elle a cuisiné pour trois (ce qui pour une famille normale constituerait un petit-déjeuner pour douze) et elle a clairement voulu impressionner notre invité, mettant les petits plats dans les grands. Alek roule des yeux impressionnés. Un peu plus et je serai jalouse de ma mère, elle est plus dangereuse que Jess en fin de compte.

« Tu comprends maintenant pourquoi je ne peux pas tenir une ligne de danseuse.

— Je suis impressionné, j'aurai ça tous les matins, je crois que je ne me lèverais jamais de table. Tout à l'air tellement bon Madame Beautré.

— Appelle-moi Edith, mon garçon, » fait ma mère avec un clin d'œil.

Nous nous installons à table, prêts à nous exploser la panse. L'ambiance est plus détendue que je ne le craignais pour une première rencontre. Il faut dire que maman fait tout pour qu'Alek se sente à l'aise. Je lui découvre également un côté commère que je ne lui soupçonnais pas. Elle veut tout savoir sur nous. Je suis heureuse, ils ont l'air de bien s'entendre. L'étape présentation à maman est validée. Je ne pensais pas cocher cette case aussi tôt, après tout c'est vraiment tout frais avec Alek, mais au final, ça fait un stress en moins sur la liste. J'espère que les choses se passeront aussi bien quand je rencontrerai ma belle-famille. Mais n'y pensons pas pour l'instant, ce serait dommage de gâcher une journée si bien commencée.

Une chose est sûre, c'est que cette année encore le grand déménagement va tenir toute ses promesses. Quand nous arrivons avec Alek, nous découvrons un chantier qui aurait de quoi décourager plus d'un travailleur motivé. La tâche ne s'annonce pas de tout repos. Laurent a encore vu les choses en grand, en trop grand. Nous n'avons pas le temps de retrousser nos manches qu'une Nathalia essoufflée se précipite vers nous.

« Eve-Marie, je te cherchais ! Il faut qu'on essaie tes costumes !

— Mes... mes costumes... me... merde ! Euh je veux dire, mince ! Nathalia, pardon, avec toute cette préparation, j'ai complétement oublié de venir te voir ces derniers jours, tu aurais dû me le rappeler.

— Ne t'en fais pas, il ne me reste plus que toi, mais il faudrait qu'on fasse ça tout de suite pour que j'ai le temps de m'occuper des retouches. »

Nathalia est notre responsable costumes depuis... depuis très longtemps. C'est même grâce à ses talents de couturière qu'elle a intégré l'école initialement. Ce n'est qu'ensuite qu'elle a renfilé les chaussons et nous a rejoint sur scène. J'abandonne Alek dans le montage périlleux d'une arche en faux sucre d'orge et suis Nathalia vers les loges.

Nous entrons dans une petite pièce tellement remplie de tutus que c'est un miracle que nous tenions encore toutes les deux à l'intérieur. Qu'est-ce que j'aime ça, me noyer dans le tulle et le satin. Ça a la douceur d'un canapé au coin du feu. Le goût d'une madeleine de Proust. Tout est magnifique, Nathalia fait vraiment un travail de pro.

Je commence par enfiler la tenue de la danse arabe. Ça semble convenir. Nathalia opine du chef pour approuver. Je retire la tenue pour revêtir le traditionnel tutu rose à plateau de la Fée Dragée. Le Saint-Graal de la danseuse. Je dois avouer que ça me fait une petite émotion. Après avoir passé mes deux jambes, je remonte le justaucorps, puis... rien. C'est bloqué. J'ai les hanches trop larges. Beaucoup trop larges. Il semblerait que la Fée Dragée et le les petits-déjeuners de ma mère aient un problème de compatibilité.

« Qui a porté ce costume pour la dernière fois ?

— Jessica, me répond Nathalia.

— J'aurai dû m'en douter. Pas étonnant que je n'entre pas. Tu vas pouvoir trouver une solution ?

— J'ai ma petite idée, fait-elle en reprenant mes mensurations au mètre-ruban. Reste dans les parages pour qu'on puisse refaire rapidement des essaies.

— Vu tout ce qu'il y a à faire à coté, je ne suis pas prête de partir rassure-toi.

— Laurent s'est encore surpassé, je suppose ? » rigole-t-elle à ma remarque en me gratifiant d'un petit clin d'œil.

Je quitte la quarantenaire, la laissant à sa couture pour aller aider Alek qui peine avec son arche actuellement plutôt bancale.

Comment ai-je pu oublier Nathalia ? Je l'oblige à faire des retouches complexe de dernières minutes. J'aurais dû me douter que le costume serait aux mensurations de Jess, ce n'est pas pour rien que c'est son personnage favori, elle l'a interprétée plusieurs fois, Laurent monte régulièrement ce ballet pour le spectacle de Noël. Et je suis loin d'avoir la taille de guêpe de la meilleure danseuse de notre école. Heureusement, Nathalia a de la ressource. Je ne doute pas qu'elle fasse des miracles.

Je vais à la rescousse de mon petit ami avant qu'il ne se fasse assommer par une canne à sucre géante en carton. À nous deux, nous parvenons à redresser l'élément de décor, avant de le fixer sur des rails pour faciliter sa mise en place rapide sur scène au bon moment. Nous nous attelons ensuite à la décoration du sapin qui va trôner tout le long du premier acte au centre de la scène en arrière-fond.

À la fin de la matinée, Nathalia vient me solliciter pour un nouvel essayage. Elle a ouvert tout l'arrière du tutu et y a inclus un laçage en satin magnifique. Je l'enfile et cette fois, l'ensemble de mon corps arrive à passer à l'intérieur. Nathalia vient nouer le laçage dans mon dos. Je me regarde dans le miroir. Je costume se compose désormais d'un magnifique dos-nu. Seuls les rubans de satin viennent couvrir élégamment ma peau à ce niveau. Le système permet d'ajuster le tout parfaitement à mon anatomie et met ma taille en valeur. J'ai rarement autant apprécié mon reflet. Je me tourne vers Nathalia, la gorge nouée par l'émotion :

« Merci ! Tu es une magicienne. Comment tu as réussi un tel miracle en si peu de temps. Je me trouve même... jolie... C'est incroyable.

— Ce n'est qu'un tutu, rétorque la couturière. Tu n'as pas besoin d'une tenue pour être belle. Le but d'un vêtement n'est que de mettre en avant les atouts que tu as naturellement.

— En tout cas, tu es douée pour les faire ressortir.

— Je me défends ! »

Elle relève le menton dans un geste de fierté théâtrale et je laisse échapper un gloussement. Je retire le tutu et la remercie une dernière fois avant de rejoindre les autres pour un pique-nique dans la salle.

Je m'assois en tailleur entre Alek, Audrey et Andy, mon triple A à moi, un gage de qualités humaines ! Je déballe mon sandwich et le mords goulûment. Je ne m'étais pas rendue compte que j'avais aussi faim. Malgré le petit-déjeuner copieux de maman, l'activité et l'effervescence de cette matinée m'ont ouvert l'appétit.

« Oxy, ne t'étouffe pas, s'il te plaît, se moque Andy, si tu meurs aujourd'hui, Laurent devra annuler le spectacle. Et alors le monde ne connaîtra jamais mon interprétation grandiose de Casse-Noisette. Ma grande carrière à Broadway serait alors anéantie à cause de toi ! »

J'explose de rire et manque d'avaler de travers devant sa tirade mélodramatique. Pour peu, j'ai bien failli mourir vu la taille de la bouchée que je tentais d'ingurgiter.

« Arrête de dire des conneries, tu vas finir par assassiner ma copine, » proteste Alek, hilare. « Je ne sais pas si je peux sereinement te la confier cette après-midi finalement. J'ai peur de ne pas la retrouver en un seul morceau demain. »

Puis, se tournant vers Audrey, il poursuit d'un ton tragique :

« Tous mes espoirs reposent sur tes épaules.

— T'en fais pas, je veille aux grains, » lui assure-t-elle faussement complice en lui tapotant l'épaule.

Je fronce les sourcils :

« Et pourquoi mon preux chevalier ne pourrait-il pas veiller lui-même sur moi ?

— Parce que je m'en vais. Je ne reste pas au Grand Déménagement cet après-midi. Je me suis déjà arrangé avec Laurent.

— Il y a un souci ? m'inquiété-je.

— Non aucun, je dois juste aller réviser et bosser mon bac. »

Il se penche vers moi et me donne à rapide baiser.

« À demain, ma belle, » me souffle-t-il avant de s'échapper avant que je n'aie pu réagir.

Je le regarde s'éloigner bouche bée.

« À demain ? Il est sérieux ? Il est en terminale pas en prépa ou en médecine. C'est une fausse excuse, non ? Pourquoi, il aurait besoin de travailler toute l'après-midi et toute la soirée ? Il aurait pu juste travailler de 14h à 18h, ce qui est déjà énorme pour un lycéen en vacances et on aurait pu ensuite se retrouver ensemble pour dîner, et...

— Mais qu'est-ce tu nous chantes là ? C'est ton copain, pas ton petit toutou, me gronde Audrey. Laisse-le vivre un peu. Je te rappelle qu'il habite toujours chez ses parents et que tout le monde n'est pas aussi permissif que ta mère quand il s'agit de passer la soirée ou la nuit ailleurs qu'à la maison. Il semblerait d'ailleurs que les siens de parents n'aient pas trop apprécié qu'il découche hier soir, vu les sons qu'on entendait sortir de son téléphone tout à l'heure. Alors crois-moi, à mon avis, il ne va plus quitter ses bouquins de la journée. »

Je me renfrogne. Elle a probablement raison. Pourquoi je pique une crise aussi débile. Je me sens idiote.

« Je crois que je suis juste stressée par le fait de le voir aussi impliqué dans les cours. Je n'ai aucune idée de ce qu'il compte faire après le lycée, et... Je crois que ça m'angoisse. J'ai peur qu'il parte faire je ne sais quelles études à l'autre bout de la France.

— C'est vrai que tes études à toi te bloquent forcément ici, tu ne pourrais clairement pas faire la même chose ailleurs, me fait ironiquement remarquer Andy.

— Je n'ai jamais pensé à quitter la ville, admis-je. Et maman, je ne peux pas la laisser seule ?

— Ta mère est parfaitement capable de se débrouiller sans toi. Je dirai même qu'elle rêve du jour où tu vas quitter le nid pour enfin faire des études et ne plus être dans ses pattes. »

Un éclat malicieux passe dans son regard, au moment où elle ajoute :

« Et maintenant que Monsieur Beau Gosse est parti, tu vas pouvoir nous raconter ce qui s'est passé pendant cette nuit qui a mis autant en rogne M. et Mme Vasilyev... »

Je jette un regard incrédule à mes deux amis qui me dévisagent avec impatience. Ces deux-là ne me lâcheront pas avant de connaître chaque détail...


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