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12 Décembre : Petites menées

« Poupées de chiffon
Ou petits soldats de plomb
Sont jouets d'enfants »


Dans le thème ! Aujourd'hui, le calendrier a vu juste ! D'ailleurs, je dois admettre qu'il me laisse tranquille depuis ce week-end. La hache de guerre serait-elle sur le point d'être enterrée ? Je ne crie pas victoire trop vite. Néanmoins, cette constatation me rend optimiste et me donne du baume au cœur ! Des jouets d'enfants, exactement ! Pas des jouets de garçons ou des jouets de filles. Des jouets d'enfants ! J'ai hâte de voir la tête de ceux de mon groupe quand ils vont découvrir notre petite surprise de ce soir.

Ce matin, je ne peux pas échapper au petit-déjeuner. À cause de ma cheville, maman va me déposer en voiture au lycée en se rendant à son propre travail. Et hors de question que nous partions avant que je n'aie avalé au moins un jus d'orange et deux tartines. Il a gelé cette nuit. Le sol est verglacé, impraticable en béquilles. Donc, c'est soit le petit-déjeuner complet, soit le risque de se faire la deuxième cheville. Je ne peux pas me le permettre. J'avale donc ma part sans broncher. Je n'ai rien contre ce repas, c'est seulement que je ne ressens aucune sensation de faim le matin. J'ai aussi remarqué que, quoi que je mange à cette heure, cela ne change en rien la quantité de nourriture que je vais ingurgiter sur le reste de la journée. En conséquence, je ne vois le petit-déjeuner que comme un surplus de calories inutiles, en-dehors d'apaiser l'instinct maternel de ma mère. Mais mon tour de hanches ne devrait pas être affecté par une seule matinée.

Une fois qu'elle a jugé que je m'étais convenablement sustentée pour entamer la journée, nous partons. Elle me dépose devant le portail où Lucas m'attend en bon chevalier servant pour m'aider à monter les marches glissantes. J'embrasse ma mère qui redémarre immédiatement pour ne pas être en retard.

Lucas passe son bras sous mon épaule pour me soutenir et m'aider à garder l'équilibre. Il a déjà monté au sommet du perron mes béquilles qui m'attendent en zone dégagée. Notre vision fait quelque peu jaser les lycéens, ce qui fait sourire Lucas.

« Ces mômes, toujours à l'affut d'un nouveau potin.

— On n'est pas tellement plus vieux qu'eux, signalé-je.

— Parle pour toi gamine tout juste diplômée.

— Lucas, tu as vingt-et-un an, ça ne fait que trois ans de plus que certains terminales.

— À leurs âges, trois ans de plus, ça fait de toi un dinosaure, réplique-t-il rieur.

— D'accord, papi, ton âge avancé t'accorde la grande sagesse du savoir ! »

Nous pouffons tous les deux. Ce qui ne va pas aider à arrêter la toute nouvelle rumeur qui commence à circuler parmi les élèves. Je trouve ça plutôt drôle en fait. Dire que j'étais exactement pareil il y a quelques mois... Si j'avais été témoin d'une telle scène, je me serais précipitée vers Audrey et Andy pour leur raconter mon tout nouveau ragot tout frais tout neuf. Au détail prêt que Lucas vit en actuellement en couple depuis un an avec sa copine et qu'ils se connaissent depuis leurs quinze ans. Même si j'en avais envie, je ne pourrais pas lutter contre six années de souvenirs. Sans compter qu'après tout ce temps, ils se regardent encore avec des yeux de merlan frit, les mêmes que ceux dans ma série romantique spéciale lobotomie. On pourrait croire que ce genre d'histoire n'existe que dans les films, et personnellement, j'aimerais le croire, ça me rassurerait quant au chaos que représente ma vie amoureuse. Cependant, j'ai Lucas et Myriam pour me prouver le contraire. Une histoire d'ado qui dure... Et à côté moi, plus longue relation au compteur : vingt-deux jours, vingt-deux heures et... vingt-trois minutes. Parce que j'ai toussé au moment où cet idiot a voulu me larguer et qu'il a dû s'interrompre au milieu de sa phrase, sinon on aurait eu le combo parfait. Voilà ! Bref, tout ça pour dire que la nouvelle rumeur qui gonfle dans l'enceinte de mon lycée, restera une rumeur.

Aujourd'hui, les collègues ont été sympas. Ils se sont débrouillés pour que je passe le moins de temps dehors possible. J'ai été affecté à la salle d'étude et aux couloirs intérieurs. Un peu moins dangereux que la patinoire qui s'est maintenant formée dans la cour de récréation. Néanmoins, je dois rester sur mes gardes. Les sols du rez-de-chaussée sont mouillés et donc tout de même glissants, mais c'est déjà mieux que dehors.


À 17 h 15, Andy vient me prendre devant le lycée pour me déposer à Arabesque pour mon cours avec les dix/onze ans. De son côté, il doit répéter dans le deuxième studio avec Aleksandr. Nous arrivons juste à temps pour accueillir Marie-Lou. Elle est donc la première à découvrir notre surprise. Grâce à l'aide de mes deux meilleurs amis, le studio ressemble désormais plus à un dressing géant et coloré qu'à une salle de danse.

Marie-Lou me lance un regard abasourdi, mais je vois une petite étincelle commencer à s'allumer dans ses yeux.

« J'ai décidé qu'on allait changer les costumes, expliqué-je à la petite fille.

— Ah bon ! s'étonne Marie-Lou. En-tout-cas, ils sont plus chouettes que ceux d'avant. C'est lequel le mien ?

— Celui que tu veux. »

Ses yeux s'arrondissent de surprise.

« Oui, oui, confirmé-je, tu m'as bien entendu. Je veux que vous ayez tous un costume différent et je vous laisse choisir. Et si aucun ne te plaît, tu peux apporter quelque chose de chez toi.

— Je vais attendre les autres pour choisir, sinon ça ne serait pas juste. »

La gentillesse et la générosité de cette fillette m'attendrissent. Elle aurait pu profiter de son statut de première arrivée, mais non. Elle a un grand cœur. Il faudra juste qu'elle fasse attention plus tard que les autres ne se servent pas d'elle.

Quinze minutes plus tard, nous sommes au complet. Enfin, presque,... Je constate que Léo n'est toujours pas là. Je soupire.

« Son papa n'est toujours pas d'accord, » me confirme Alexa en baissant les yeux.

Je fais la moue. Il faudra que je m'occupe de ce problème. Plus tard. J'ai autre chose de plus urgent à gérer : laisser ma petite marmaille choisir sa tenue sans que ça ne devienne totalement la foire.

Alexa s'oriente sur une combinaison noire toute en paillettes. Marie-Lou se compose un ensemble T-shirt bariolé et salopette. Je dois séparer Nina et Judy qui se disputent une robe de princesse rose (et moi qui voulais briser les clichés, c'est raté). Pour les départager, je déniche une robe style flamenco violette. Les yeux de Judy pétillent à la vue de l'imposante robe à volants. Impec ! Une affaire de résolue. Le temps de gérer cette petite crise et voilà que je retrouve une Alexa pensive devant un costume de Charlie Chaplin. Je m'approche, avant de lui parler en douceur pour la ramener dans notre monde :

« Tu ne veux finalement plus de ta combinaison ? Je suis sûre que ça t'ira très bien aussi, je...

— Non, Mademoiselle Eve, m'interrompt la fillette, je me disais juste que Léo aurait été chouette dedans. »

Je la prends dans mes bras.

« Il te manque ? Mais tu le vois toujours à l'école.

— Oui, c'est vrai, mais la danse, c'est plus pareil sans lui. C'est trop dommage qu'il ne fasse pas le spectacle.

— Je sais Alexa. »

Je n'ajoute rien de plus. Demain, il faut absolument que je parle directement au père de Léo. Je dois au moins essayer.

Une fois que tout ce petit monde a trouvé son bonheur vestimentaire, je leur demande de me présenter les jouets qu'elles ont apporté. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a de la diversité. Marie-Lou a un diabolo. Manon a apporté sa chère Sophie. Alexa me présente un dessin de Léo (tiens, tiens) et me demande si ça compte comme un jouet. J'accepte en souriant en coin. À tous les coups, il y a une amourette dans la classe de CM2. C'est trop mignon. La cerise sur le gâteau, c'est Nina avec son microscope. Comme quoi, on peut être princesse et femme de science. Finalement, les clichés n'ont qu'à bien se tenir.

Je passe une grande partie du cours à réadapter la mise en scène du ballet de mes petits rats afin d'y intégrer le mieux possible les nouveaux objets. Je touche le moins possible à la partie chorégraphiée. Nous ne sommes qu'à douze jours de la représentation, et ça fait déjà beaucoup de changements à intégrer pour des enfants en un laps de temps réduit. Le but n'est pas de les envoyer sur scène mal à l'aise. Pour certaines, c'est leur tout premier spectacle. L'idée n'est pas de les dégouter en leur rajoutant le stress d'apprendre tout à la dernière minute. Je me limite donc à l'essentiel. Par chance, les filles sont tellement enthousiasmées par le nouvel esprit du ballet qu'elles sont plus attentives qu'à l'accoutumée. À la fin de l'heure, les choses sont bien ficelées. Chacune sait ce qu'elle a à faire. Quand je les libère, elles sont tout sourire. Ça me fait chaud au cœur.

En sortant à mon tour du studio appuyée sur mes béquilles, je découvre Andy et Aleksandr adossés contre le mur d'en face, visiblement en train de m'attendre. Concernant Andy, rien de plus normal, il doit me ramener chez moi, mais Aleksandr... Qu'est-ce qu'il fait là ? Fait encore plus étrange, les deux hommes sont en train de discuter tranquillement comme deux vieux potes. À l'évidence, soit une tempête est en approche, soit je dois voir un ophtalmologue en urgence car ma vue doit certainement être en train de me jouer des tours.

Je me rapproche et la scène devant mes yeux ne semble pas vouloir s'évanouir, elle est donc bien réelle. Je regarde par la fenêtre : quelques flocons tombent mais ce n'est pas non plus le déluge. Je décide de faire comme si tout ceci n'avait absolument rien d'étrange, et je lance le plus naturellement du monde :

« La répétition s'est bien passé les garçons ?

— À merveille, me répond Andy, on a bien progressé. Il ne manque plus qu'à travailler le fabuleux lancé de pantoufle avec Audrey.

— Oui, on a bien avancé aujourd'hui, confirme Aleksandr. Dis-moi, Eve, tant que tu es là, tu es disponible demain pour qu'on répète un peu tous les deux ? »

Je le regarde incrédule. Il est idiot ou quoi ? Ou il se moque de moi, ce qui statistiquement est beaucoup plus probable. Je brandis mes béquilles dans un mouvement agacé.

« Je sais, poursuit le grand blond, je ne suis pas aveugle et en plus, tu m'as déjà fait un résumé de ton dossier médical par SMS. Mais aux dernières nouvelles, tu n'as pas besoin de ta jambe pour travailler l'interprétation, les regards et l'émotion. Laurent a bien insisté pour qu'on bosse là-dessus et il a raison. On était à pleurer vendredi. Je te promets que ton pied gauche ne touchera pas une seule fois le sol.

— Eve, sans vouloir être méchant, rajoute mon meilleur ami, vous devez vraiment bosser votre expression en duo. Vendredi, vous étiez tellement froids que j'ai commencé à claquer des dents rien qu'en vous regardant.

— Eh ben, je te remercie pour ton soutien amical sans faille, fais-je, mais je dois admettre que vous avez raison tous les deux. C'est OK pour demain Aleksandr. Enfin, si Andy peut me déposer ?

— Pas de problème princesse ! Bon, on y va maintenant ? Audrey nous attend.

— Ah oui, c'est vrai ! Allons-y. À demain, Aleksandr. Dix-huit heures ? Ça te va ?

— C'est parfait, acquiesce mon partenaire de danse. À demain. »

Et alors que nous nous dirigeons vers la sortie avec Andy, il m'interpelle une dernière fois :

« Au fait, Eve ! »

Je me retourne interloquée et l'interroge du regard.

« Ce que tu as fait avec les enfants, là, c'est du super boulot. »

Sur ces derniers mots, il se détourne et disparaît dans le studio. Cette fin de journée est de plus en plus étrange.

« Je rêve, où il vient de me faire un compliment ? murmuré-je à Andy, en montant dans sa voiture.

— Tu n'as pas rêvé. Et ce n'est pas le plus bizarre. Il a été extrêmement cool pendant la répétition.

— Ton charme opère peut-être enfin, le taquiné-je.

— Quand je passe enfin à autre chose ? Ça serait vraiment ironique.

— Ah oui, c'est vrai. Comment ça se passe avec ton Lillian ?

— Je ne répondrai pas à cette question pour le moment. Si je te donne ce type d'information en exclusivité, Audrey va m'arracher les yeux. Tu vas devoir attendre dix minutes que nous soyons tous à la maison. Ta curiosité va survivre.

— Je crois que oui, surtout que tu viens quasiment de te vendre en avouant avoir une info capitale à nous partager.

— C'est pas faux, grommèle Andy, mais pour en revenir à Aleksandr, je crois que Jessica a enfin fait quelque chose d'utile : elle rend ce grand blond glacial un peu plus sympathique. Et c'est nettement plus agréable de travailler avec lui dans ces conditions.

— Tu penses toujours qu'ils sont ensemble tous les deux ?

— Tu vois d'autres explications que l'amour à cette fonte soudaine des glaces ? rétorque Andy.

— Tu marques un point, pouffé-je, mais à ton avis, c'est depuis quand ? Je les ai toujours vus fourrés ensemble, alors que ce changement de comportement est fort brutal.

— Je pense, réfléchie Andy, que ça date de juste après l'annonce du résultat des auditions. C'est à ce moment qu'il a commencé à changer. Je suppose qu'il a dû réconforter Mademoiselle après qu'elle n'ait pas eu son rôle et là, bingo !

— Bingo ? répété-je, hilare. En parlant de bingo...

— Chut ! m'intime mon ami, tu vas bien attendre cinq minutes. Je vais tout vous raconter, rassure-toi. »

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