Chapitre 2 : L'héritage d'Albe
Bonjour tout le monde !
Toujours très ravie de vous retrouver dans ce nouveau chapitre de LMDR (il est temps de familiariser avec ce nouvel acronyme qui fait beaucoup rire Anna'). Encore une fois je vous remercie infiniment pour toutes vos réactions, elles me vont droit au cœur !
Présentement en train de rassembler mon courage parce que j'ai perdu 2500 mots, tout mon début de chapitre 13. Comment, pourquoi je ne sais pas. Je faisais une petite pause de deux jours dans l'écriture (qui m'ont fait du bien), je rouvre mon doc et envolés. Mon seum est immense. Je préfère procrastiner en préparant le présent chapitre.
BUT on my way pour retrouver L'hydre et ça je suis AUX ANGES (ET NOTRE CITROUILLE NATIONALE revenue de Corée). (Pour celle.eux qui ne nous connaissent pas : nous sommes 4 filles qui se sont rencontrées grâce Booknode nous où écrivions des fanfictions HP, maintenant on est devenu un groupe ultra soudé avec un groupe Whatsapp hyperactif)
MAIS EN PLUS je reste jusque mercredi, parce que mardi soir je vais à la Cité de l'Histoire suivre une conférence sur Néron présentée par Franck Ferrand (aka monsieur patrimoine du Tour de France aka mon job de rêve) et Virginie Girod, intervenante de Secrets d'Histoire dont j'écoute le podcast Au cœur de l'Histoire presque tout les matins. Voilà I'm soooo exciiiting !
Voilà pour mes nouvelles ! Et vous tout va bien? Vacances, partiels, concours IEP? Vie en général?
Maintenant le chapitre !
La mention est vraiment très brève et très elliptique mais bon je préfère protéger les petits cœurs. Bonne lecture à tous.tes !
***
Chapitre 2 : L'héritage d'Albe
Cinq ans plus tard ...
Antho avait les jambes raides et les genoux qui tremblaient. La colline n'en finissait plus d'alourdir ses pentes : à chaque pas elle semblait un peu plus raide et ses muscles souffraient. Essoufflée, elle s'arrêta quelques instant une main sur le cœur et pivota pour faire face à la vallée. Sous elle, le lac s'étendait comme une mer d'huile, bleue comme le ciel qu'elle reflétait et en plissant les yeux elle parvint à distinguer Albe sur les flancs de la montagne opposée, avec ses petites huttes de torchis, les quelques maisons de pierre qui avaient poussées sur les hauteurs pour abriter les riches familles du conseil. De la fumée s'élevait depuis le foyer de Vesta et ses colonnes de pierre circulaires surplombée par un toit de chaume, comme tous les foyers de la cité. Elle s'élevait haut, s'évaporant dans l'air pour assurer Albe de sa protection et uniquement dominée par le palais perché sur un pic rocheux qui donnait sur le lac, élégante structure toute de pierre dont la blancheur rendait justice au nom du site.
— Tout va bien ?
Antho baissa les yeux pour découvrir un peu plus loin sur la pente sa cousine Silvia. Les deux mains pleines du tissu qu'elle retroussait sur ses jambes pour faciliter ses mouvements, son visage ne portait pas le moindre stigmate de leur ascension. C'était à peine si ses pommettes s'étaient parées de rouge sous l'effort.
— Oui excuse-moi ... je reprends mon souffle, j'ai l'impression que cette montagne me l'avale à chaque pas que je fais.
— Nous sommes presque arrivées. Les tertres sont de l'autre côté de la colline ... Courage, ma sœur.
Ma sœur. Le mot, touchant et laconique à la fois sur les lèvres de Silvia, arracha un pincement au cœur d'Antho et lorsqu'elle observa sa cousine, le visage de Lausus se superposa au sien. Pourtant la plupart du temps, elle parvenait à ignorer le spectre de son cousin, cet être qu'elle avait admiré dans sa jeunesse pour sa bonne humeur et son statut de prince d'Albe. L'aura de prêtresse de Silvia le masquait efficacement : ses cheveux d'ébènes étaient tressés et masqués constamment sous un voile blanc et ornés de bandelettes de laine qui encadraient son visage aux traits souvent durs, impassibles. Avec sa robe de lin aussi immaculée que son voile, elle avait tout d'une vierge sacrée semblable aux deux autres ... Mais Antho savait où regarder. Et toujours au fond de ses yeux en amande à l'iris ambrée qui en ce jour radieux flamboyait de tous ses pigments se cachait, tapis dans les ombres, le nom de Lausus. Et lorsqu'Antho le retrouvait, il éclatait pour se confondre avec la figure de Silvia.
Et malgré le deuil qu'elle portait depuis cinq quand et qui avait à jamais figé son visage dans un masque d'albâtre, Silvia trouva la force de sourire face à Antho. Parce la tragédie qui l'avait frappé n'avait pas dénoué les liens de l'enfance – bien au contraire, ils étaient devenus vitaux. Elles étaient sœurs. Alors cela méritait bien un sourire.
— Allez, viens, lança-t-elle en lui tendant la main.
— J'apprécie le fait que tu ne me sèmes pas dans la poussière.
— C'est un plaisir. Tu me ramèneras des gâteaux de miel du palais pour me remercier ...
Antho s'esclaffa doucement, mais la pente éteignit bien vite son rire pour le transformer en souffle haletant. Son père, qui les devançait depuis le début de l'ascention, avait déjà disparu et basculé de l'autre côté, mais comme promis par Silvia, il ne lui fallut que quelques foulées pour à son tour atteindre le sommet. Là, plus de hutte ou de palais, aucune trace d'activité humaine. Les monts albains s'étendaient à perte de vue, avec leurs montagnes aux cimes arrondies par les âges. Quelque part dans les vallées se nichaient d'autres villages, d'autres colonies fondées par Albe au fil des générations et qui s'en revenait toujours vers le cœur pour se connecter au sacré y mourir. Les doigts de Silvia tressaillirent contre les siens.
— Tout va bien, murmura Antho.
Cette fois, Silvia ne tenta même pas d'esquisser le moindre sourire. Elle s'était immobilisée sur le sommet et promenait son regard vif sur les tertres qui parsemaient la pente plus douce de la colline. Elles ne venaient jamais ici, puisque pour Albe elle était devenue la terre des morts ... Le sol était boursoufflé de tumuli dessinant des tertres, tombeaux des anciens dux et grandes familles d'Albe. Lausus aurait dû y être, songea Antho en chassant le grand malaise qui s'éprenait d'elle chaque fois qu'elle songeait à son cousin. Sachant que c'était également le nom qui devait saturer le cœur de Silvia, elle raffermit sa prise sur sa main et la guida au milieu des tombeaux. A mesure qu'elles descendaient elles en découvraient les entrées scellées par une stèle de pierre nue, souvent petites qui dissimulant l'urne funéraire des défunts.
Toutes sauf une. Amulius avait posé un genou face à une stèle droite, piquée dans un replat et dépourvue de tumulus. Contrairement aux autres, elle était finement taillée, gravée d'une épée croisée d'une couronne de laurier et totalement épargnée par la mousse et le lierre. Procas, devina Antho. Son grand-père.
— Numitor n'a jamais pu se résoudre à brûler le corps de notre père, lâcha Amulius, les yeux rivés sur la stèle. Encore un exemple parfait de son mépris pour nos rites et nos traditions ...
Antho glissa un regard sur Silvia, qui tressaillit à peine à la mention à peine voilée du règne éphémère mais chaotique de son père. Comme toujours Antho se tendit, attendit ... mais rien ne vint de sa cousine. Silencieuse comme une ombre et immuable comme la roche, elle aurait pu aisément se fondre dans le paysage telle une nymphe dans la montagne si elle n'avait pas eu ce regard brillant capable de capter toute l'attention.
— Je ne dis pas cela pour t'accabler, ma nièce, reprit Amulius sans même tourner le regard vers elle. Celui qui nie la vérité est un idiot et je sais que tu n'es pas une idiote.
— Oui, mon oncle.
La réponse laconique et sans âme parut satisfaire Amulius. Après avoir baissé la tête devant la tombe de son père, il se redressa et fit face aux filles toujours unies par la main. Son regard éclatant était presque masqué par le diadème de bronze qui ceignait son front.
— Même mon père savait ce qu'il faisait le jour où il périt. Il a certes laissé le diadème à Numitor, mais c'est moi qu'échut tout notre héritage. Les coffres et richesses que nos ancêtres emportèrent lorsque leur ville brûla ... C'est à moi que mon père et les dieux ont confié la tâche de faire prospérer leur vision.
— Je me demanderai toujours s'ils viennent de la même cité que mère ..., s'interrogea vaguement Antho.
Sa mère aussi était née par-delà les océans dans un pays où les belles cités blanches étaient ceintes de hautes murailles et où la musique comme les mots régnaient en maître. Les récits de Callidice et de sa Grèce natale avaient bercés Antho presque autant que ceux qu'Helve avait fait du périple de leurs ancêtres qui avaient fui en sauvant les trésors de leur cité de la ruine.
— Nos origines se sont perdues, mais pas la vision des fondateurs d'Albe, rétorqua Amulius. Ils sont venus ici récupérer leur grandeur, renaître de leurs cendres, créer une nouvelle cité blanche ...
— Albe est belle, père. Elle a prospéré ...
— Albe manque d'une bonne muraille. De fortifications qui découragerait nos ennemis d'attaquer. Mais où placer les murailles ? Autour du palais ? Englober les huttes ? Le chapelet de hameau qui longe le lac ?
Les questions étaient purement rhétoriques et Antho comme Silvia s'abstinrent d'y répondre malgré leur regard perçant qu'il dardait sur elles. Elle aurait aimé avoir un tel regard, ces prunelles ambrées dont l'intensité perçaient le front et embrasait l'âme ... mais elle avait hérité des yeux noirs maternels qui lui donnaient l'air d'une biche parfois boudeuse. Elle se força à redresser le menton et à carrer les épaules pour compenser.
— J'ai décidé de suivre la voie de nos ancêtres, annonça Amulius en écartant les bras pour englober les tombeaux. Et d'être plus ambitieux, de voir par-delà l'Albe que je contemple depuis les terrasses du palais ...
— Le peuple latin, comprit Antho dans un souffle. C'est cela la frontière qu'il faut tracer ...
— C'est pour ça qu'autant de monde sera à la cérémonie qui honore Jupiter Latiaris, ajouta Silvia, un peu étonnée.
Antho l'avait été aussi, lorsque toute l'année les domestiques, membres du conseil et même son père avait battu les sentiers tout l'hiver pour inviter les différents dux des cités latines à se joindre à Albe au printemps pour honorer Jupiter Latiaris, dieu de l'orage, roi des cieux ...
— Jupiter Latiaris, répéta Amulius comme une incantation. Jupiter Latin. Nous nous faisons la guerre à longueur d'année en oubliant que ce sont les mêmes dieux qui arment nos bras. Mars nous donnent la force autant qu'à eux ... c'est sur son champ que se réunissent nos soldats en priant pour la victoire.
Son poing se serra avant de s'abattre sur la tombe de Procas.
— La guerre des hommes a échoué. Il est temps de tenter la paix et l'union. C'est vital. A l'est les Sabins ont réussi à porter une de leurs familles à la tête de Tibur et continuent de traverser l'Anio pour piller. Par-delà le Tibre les Etrusques ont liés leurs douze cités pour former une ligue organisée ... il faut qu'Albe tienne son rang dans notre région et génère autour d'elle une ligue latine.
— Unifiée dans la vénération commune du roi des dieux, protecteur des latins, enchérit Silvia en acquiesçant, stoïque. Une même langue, un même panthéon ... unis sous une autorité. Celle du princeps.
Amulius tiqua au terme choisi par Silvia. Chaque personne à la tête de tribu ou d'une cité n'hésitait pas à se désigner sous le mot de « dux », le chef. C'était ce qu'avait Numitor, Procas avant lui et tous leurs ancêtres. Lui c'était choisi un autre paradigme le jour où le conseil et les armes avaient choisi de le hisser au sommet d'Albe en lieu et place de son frère. Dès lors, Amulius s'était fait appeler princeps, le premier, prince au sein des mortels. Sans doute était-ce une façon symbolique d'usurper la place de Numitor dans la famille en plus de son trône, songeait vaguement Antho. C'était sa mère qui lui avait expliqué lorsque, naïve enfant, elle avait demandé pourquoi son père n'était pas un dux comme les autres.
— C'est exactement cela, confirma Amulius d'un ton pincé. Ils viendront de Tusculum, d'Aricie, de Cabum et de Gabies ... Même Lavinium et Tibur enverront une délégation. L'ensemble des peuples latins seront présents sur les rivages de ce lac pour rendre hommage au dieu des dieux.
Il leur tendit les mains. Si Antho n'hésita pas une seconde, celle de Silvia fut nettement plus lente à s'élever et à se loger contre la paume d'Amulius. Un regard glissé sur elle indiqua à Antho qu'elle se refusait à contempler son oncle pour préférer les tertres.
— L'heure est venue enfin de s'affirmer, mes filles, dans notre région, asséna Amulius avec fermeté. Bientôt, vous vous tiendrez toutes deux à mes côtés et comme ce lieu si sacré vous représenterez les deux faces de ce monde : le sacré, le divin, et le mortel des hommes. Et à deux vous apporterez la force nécessaire à Albe d'enfin embrasser son destin. Prendre la tête du territoire latin et enfin unir un peuple capable de tenir tête aux puissances ... au lieu de subir leur joug. Les fêtes latines marqueront non seulement la paix des dieux, mais aussi la paix des hommes. Il est grand temps que le sang cesse de couler de part et d'autre du Tibre ...
— Et nos ancêtres sont témoins de notre détermination à faire éclore la grandeur éteinte avec leur cité, acheva Antho. Elle coule dans notre sang.
Le mot figea Silvia, qui voulut retirer sa main mais Amulius referma ses doigts sur son poignet. Le bref geste bloqua le souffle d'Antho dans sa poitrine alors que nièce et oncle se fixaient en chien de faïence.
— Numitor a ignoré nos traditions et nos rites et pourtant c'est ce qui maintient depuis des générations notre paix avec les dieux. La répétition régulière de nos sacrifices et nos maux les apaisent dans leurs cieux et unit notre peuple par la même occasion ...C'est notre piété collective qui permet cette concorde et l'harmonie de notre monde. Il suffit d'une faute de la part de l'un d'entre nous pour tout mettre en péril ... C'est qu'il a oublié.
— Et c'est ce que je n'oublie pas, répliqua Silvia, sans agressivité mais avec un regard perçant. N'ai-je pas réussi à te prouver que je ne suis pas mon père ?
Antho aurait voulu réagir, mais aucun mot ne lui vint à l'esprit – ni aucune position. Arracher sa main à celle de son père pour venir seconder Silvia ? Fusiller sa cousine du regard ? Son père la priva de ce choix lorsqu'un sourire caustique retroussa ses lèvres.
— Je ne t'aurais pas consacré à Vesta si je n'en avais pas été persuadé.
— Parfait. A présent mon oncle, me permets-tu de me retirer ?
Son regard vagabonda plus loin et Antho se fustigea de ne pas avoir compris plus tôt. Ce n'était pas Lausus qui saturait le cœur de Silvia ... Elle trainait d'autres fantômes dans son sillage. Amulius donna son consentement d'un hochement de tête et la prêtresse se défit enfin de sa prise pour s'éloigner. D'un pas souple, elle descendit la colline pour venir à genoux s'incliner devant un tumulus plus petit et râblé que les autres totalement recouvert de pâquerettes. Antho referma son poing au creux de sa gorge et lorsqu'elle se détourna, elle perçut l'expression fermée de son père.
— Cloelia était une véritable femme d'honneur. Née à Albe, l'une des plus anciennes familles ... Si elle avait vécu ... un peu plus longtemps ...
La fin de la phrase fut avalée par le soupir que lâcha Amulius. Sa main glissa sur son bras pour venir couvrir son épaule avec douceur.
— Tu es bien ma fille. Tu as compris pourquoi je vous ai amené ici ... Nos ancêtres nous regardent. Nous n'avons pas le droit de bafouer leurs efforts en refusant notre destinée.
L'air des tertres empli les poumons d'Antho lorsqu'elle prit une profonde inspiration. Oui, elle comprenait. Elle avait été élevée par les histoires, les récits épiques de batailles à la lueur des flammes, de trésors amenés depuis les mers et de la puissance qu'était celle de leur famille, grandie par cet héritage. Et surtout elle se souvenait d'Albe en flamme, contemplée depuis le sanctuaire dédié à Jupiter sur le mont Albain et de la terreur qui l'avait étreinte alors que les huttes partaient en fumée. Et face à cela, ce n'était pas Numitor, aviné et hagard qui avait réagi, mais son père qui avait tiré l'épée pour chasser les Sabins et limiter l'incendie.
— Je compte particulièrement sur toi, reprit son père avec une gravité mêlé de tendresse. Ta mère est une femme admirable, et la façon dont elle a maîtrisé notre langue en moins d'un an m'épatera toute ma vie ... Mais notre rapport au divin, lui, lui échappe ...
— Les dieux de mère ont des visages, des histoires ..., se souvint-t-elle pour en avoir entendu mille dans son enfance. Ils sont presque humains, façonné par les humains avec des statues, des temples ...
Face à cela, les dieux latins paraissaient plus froids, inaccessibles et incompréhensibles à Callidice. Hauts dans le ciel, ils ne prenaient forme que dans l'éclat du tonnerre ou la brillance d'une flamme. Pour les honorer pas de temple, mais un simple autel de pierre au sommet du mont Albain ou un long champ où les soldats s'agenouillaient pour demander à Mars d'armer leur bras. Comme elle ne pouvait pas les visualiser, elle ne pouvait pas les comprendre. Antho, bien que née dans le territoire grec de sa mère, le pouvait, était latine dans le cœur. Elle n'avait pas besoin d'un temple pour croire au pouvoir de Vesta, ni d'une statue pour contempler le visage de Jupiter. Leur toute-puissance s'affirmait dans chaque miracle de la nature et l'harmonie de leur monde.
— Mais tu n'as pas besoin de moi que pour cela, devina Antho, et sa poitrine se rétracta sur elle-même. N'est-ce pas ?
Son père la dévisagea quelques instants et elle eut la sensation que son enfance défiler dans ses prunelles. Elle se revit enfant timide et délicate, jouant dans l'herbe avec Silvia ou se blottissant contre sa mère qui lui racontait les mythes et légendes de son enfance. La fleur avait trop vite poussée. Ses pétales avaient éclos d'une magnifique chevelure noire de jais qu'elle parait de broches de nacres et le pollen fertile était venu sous la forme de sang qui revenait à chaque lune. Elle avait hurlé la première fois qu'il avait taché ses draps. Même aujourd'hui, l'envie de hurler chaque fois qu'il arrivait la tenaillait encore.
— J'ai retardé ce moment tant que j'ai pu, ma douce, assura Amulius, non en princeps mais en père. Le conseil me poussait à te marier depuis quelques hivers déjà ... mais puisqu'un jour je devais me séparer de ma fille, je voulais le faire pour une bonne cause.
— Nouer une alliance avec un autre clan latin. Je comprends, père.
Elle comprenait. Oui, la froide logique ne lui laissait pas la moindre miette à laquelle elle aurait pu s'accrocher pour protester. Albe s'était reconstruite dans le sang et la difficulté. Elle avait de nouveau étendu son influence au chapelet de hameaux qui bordaient le lac et la crète de la montagne, ce qui chez les autres peuples lui avait valu le surnom d'Albe la Longue. A présent, forte de sa proximité avec le mont Albain et le sanctuaire de Jupiter, son père pouvait arracher pour elle l'hégémonie au cœur du monde latin. Mais si la guerre passait par les hommes, la paix, elle, s'inscrivait dans la matrice d'une femme. Cette fois, cette femme ce serait elle.
N'hurle pas, Antho. Les ancêtres risquaient de t'entendre et d'ouvrir la terre pour t'avaler.
— Aurais-je le choix ? demanda-t-elle du bout des lèvres. Plus de vingt délégations seront ici pour quelques jours ... je suppose que j'aurais le temps de les observer ...
— Tu auras ton mot à dire, promit son père et l'étau sur la poitrine d'Antho se desserra légèrement. Mais tu ne seras pas la seule. Le conseil a ses préférences – le dux de Lavinium vient de perdre son épouse et cela nous permettrait de recoller à nos origines. Pour ma part, je préfèrerais un clan avec lequel Albe n'a encore aucun lien et surtout avec un homme qui n'a pas déjà des enfants.
— Parce qu'il faut que je fonde des nouvelles lignées régnantes.
Sa bouche était sèche et ses mots pâteux dans sa bouche. Bien qu'elle s'efforçât d'être aussi impassible que pouvait l'être Silvia face à son sort, elle ne pouvait s'empêcher de porter son poing au creux de sa gorge et sa poitrine d'enfermer un peu plus son cœur à chaque mot. Paniqué face à pression qui l'opprimait un peu plus, il battait tel un oiseau terrifié.
— Tu as tout compris, Antho. Le but n'est pas simplement que le lien soit éphémère mais qu'il perdure, et que notre sang inonde le Latium. Le mariage et tes enfants seront le meilleur moyen d'unir les latins. J'en suis convaincu et il faut que tu le sois aussi.
Avec une certaine tendresse, il saisit de nouveau sa main et la pressa dans les siennes. Antho expia un souffle tremblant avant de plonger son regard dans celui de son père. C'était si difficile pour elle de le voir autrement ... A tous il montrait le visage du princeps froid et lucide, du chef de guerre impitoyable qu'il était depuis cinq ans, digne des pires mots qu'on murmurait dans son dos : le cruel usurpateur qui avait égorgé Lausus ... Antho n'aurait pas dû faire abstraction de cet évènement. De pas oublier que sur la lame dont il s'était séparé avant de grimper jusqu'aux tertres perlait encore le sang de son cousin. Et pourtant c'était si facile lorsqu'il la contemplait avec tant de tendresse ... Son père l'aimait. C'était un fait immuable en ce monde qui lui donnait de la force.
— Tu sais que j'aurais tout fait pour te garder près de moi, ma petite fleur, murmura-t-il. Que j'ai même hésité à t'offrir le rôle qui a échu à Silvia et que tu sois une vierge éternelle enracinée à Albe ... mais ce n'est pas ton destin. Ton destin est d'unir notre peuple, comme celui de Silvia était d'assurer notre paix avec les dieux.
Malgré elle, le regard d'Antho vagabonda jusque Silvia, toujours agenouillée dans l'herbe. Etait-ce des larmes qui faisaient ainsi luire ses yeux alors qu'elle contemplait la mort de sa mère ? Pourquoi l'enviait-t-elle autant avec ce masque de pierre et ses prunelles hantées ? Sans doute parce qu'elle n'arrivait pas à faire abstraction de ses beaux atours immaculés ...
— Je sais, père ...
— M'en veux-tu ?
Antho sourit courageusement.
— Pas si tu tiens ta promesse. Aussi petite soit ma voix, je tiens à la garder. Sinon j'en toucherai deux mots à mère.
— Misère, sourit Amulius. S'ils savaient, mon fidèle conseil, combien je suis terrifiée par mes deux femmes ...
Pour sceller leur accord tacite, il l'embrassa sur le front, face à tous leurs ancêtres témoins devant l'éternité de sa promesse. Antho savoura le contact, pressa les paupières pour que sa peur demeure invisible, confinée en elle ... mais très vite il s'éloigna et sans attendre reprit l'ascension. L'instant dédié à la famille, ancêtres comme fille, s'était égrainé : il était temps de revenir à Albe.
Pleine de désarroi, Antho hésita longuement avant de s'en retourner à Silvia. Plus elle se rapprochait, plus elle songeait que les larmes avaient été une illusion. Lorsqu'elle leva les yeux sur elle, ses prunelles étaient parfaitement sèches. Antho resta quelques instants silencieuse, dans le recueillement comme elle, le regard rivé sur la pierre brute qui refermait les cendres de Cloélia.
— Je ne me souviens pas d'elle ...
— Et moi à peine. J'ai encore moins de souvenirs d'elle que de grand-père ...
Les épaules de Silvia tremblotèrent alors qu'elle aspirait un souffle tremblant. Elle porta la main à ses lèvres avant de déposer un baiser sur la pierre. Mais lorsqu'elle se leva et pivota vers Antho, son visage était aussi grave qu'habituellement. Seule la flamme dans ses iris demeurait vivace. Une partie d'elle était morte avec Lausus, lui avait-t-elle confié un jour. Cette partie venait-t-elle de s'éveiller dans cette terre dédiée aux morts ?
— Partons, exigea finalement Silvia. La marche est longue jusque Albe ...
Antho accepta en silence et elles se mirent à cheminer l'une à côté de l'autre en silence. Sa conversation avec son père tournoyait dans son esprit tel un essaim d'abeille particulièrement vorace et les mots la brûlaient comme une piqûre ... Elle voulut céder et hurler, mais par égard pour Silvia elle attendit qu'elles aient rejoint la route et que la mort cesse de s'accrocher à leurs pas. Bientôt, le lac fut en vue et elles marchèrent avec la brise et les doux clapotis de l'eau comme compagnon de route.
— Je vais me marier, lâcha Antho alors que les premières huttes se dressaient à l'horizon.
— Cela devait bien arriver un jour. C'est même assez tardif. Leucaria est mère depuis peu et elle est plus jeune que nous.
— Oh ça on ne pouvait pas la rater, elle parade littéralement avec son enfant depuis, toute contente d'avoir pondu un fils ...
Un très vague sourire frémit sur les lèvres de Silvia devant son ton suprêmement ennuyé.
— Elle a accouché dans le palais, reprit Antho avec emphase. Et j'ai tout entendu, Silvia. Il y avait de quoi te glacer le sang ...
— Je n'en doute pas. Ma mère m'avait confié un jour que l'enfantement te déchire tout entière de l'intérieure ...
— Je n'ai pas la moindre envie de vivre ça.
Silvia perdit son sourire et face au ton sec de sa cousine finit par comprendre l'ampleur du sérieux de la conversation. Son pas ralentit légèrement et avec douceur, sa main vint chercher la sienne.
— Je sais que c'est terrifiant, Antho. Essaie de te dire que c'est une chance ...
— Une chance ? répéta Antho d'une voix qui partait désagréablement dans les aigus. Une chance de quitter tout ce que j'ai toujours connu ? D'être arrachée à ma famille, à toi ? Une chance de voir ma main offerte à un homme que je connais à peine et à qui j'appartiendrais totalement ?
Elle passa une main fébrile sur son corps qu'elle découvrait à peine. A dix-sept printemps, il continuait de changer, ses hanches et sa gorge de s'arrondir. Les changements de femme lui avait fait horreur et elle se souvenait même, encore candide, avoir demandé à sa mère s'il était possible qu'elle se coupe les seins pour retrouver ton torse lisse d'enfant. Sa mère avait ri. « Et comment nourriras-tu tes enfants ? ». Antho plaqua une main contre sa joue.
— Et les enfants, Silvia ... comment ils arrivent ?
— Après la nuit de noce ..., répondit Silvia avec prudence.
— Celle où coule le second sang ?
C'était ainsi que sa mère lui avait présenté les choses. Le premier sang coulait jeune fille pour indiquer qu'elle était prête à devenir femme. Le second aspergeait le linge de noce pour prouver au monde qu'elle en était enfin une. Le troisième recouvrait l'enfant lorsqu'il venait au monde. Les lèvres de Silvia se pincèrent et elle replaça nerveusement une mèche sous son voile.
— Je suppose ...
— Le sang suit toujours la douleur, énonça sa cousine avec dépit. Souffrance quand je serais donnée à mon mari, souffrance quand j'enfanterai, encore et encore pour inonder le Latium du sang d'Amulius et que mes fils, en faisant couler le sang, fassent régner guerre et paix sur le monde des hommes ! Sang et douleur le long de ma vie !
— Antho, calme-toi, lui enjoignit Silvia.
Non, elle n'allait pas se calmer. Sa main s'était mise à trembler dans celle de la prêtresse. Maintenant que les premières angoisses avaient jailli de sa bouche, le reste n'aspiraient qu'à suivre. Elle s'immobilisa sur la rive du lac et emprisonna les deux mains de Silvia dans les siennes.
— Je n'ai aucune envie de souffrir, Silvia. Mais le pire reste encore l'idée d'avoir à partir. On s'est toujours connue. On est nées le même hiver. Nous sommes sœurs plus que cousine et même mon père ne s'y trompe pas. J'aurais tout donné pour qu'on soit encore plus et qu'ensemble nous puissions donner éclat au feu sacré ...
La lueur dans les yeux de Silvia vacilla, exactement comme la flamme soufflée par la brise. Ses mains se raidirent dans celles d'Antho et quelque part la vie sembla les avoir quittés.
— Peut-être que tu n'auras pas à nous quitter, tenta de la rassurer Silvia, mais d'une voix lointaine, presque froide. Peut-être que ton époux choisira de demeurer à Albe un temps ... Tranquillise-toi. Ça ne sert à rien de t'imaginer le pire.
— Je ne m'imagine pas le pire. On me raconte le pire. Ta mère t'a dit que l'enfantement te déchire, la mienne que je saignerai le soir de mes noces ... (Antho déglutit difficilement). Silvia, je suis terrifiée par mes noces. Par l'idée qu'un homme va me toucher, va ... me posséder. Suivi ce moment je ne m'appartiendrai plus jamais ... mon corps sera tout entier livré à mon époux et mes enfants et ils en feront ce qu'ils veulent.
— Ton père aussi peut en faire ce qu'il veut. En plus d'être le princeps il est le chef de famille, et c'est lui qui t'offre à un homme.
Antho aurait voulu répondre que son père ne lui ferait jamais le moindre mal, qu'il n'avait jamais été à l'origine de la plus petite douleur ... pas une seule fois il l'avait frappé, pas même lorsqu'elle s'était montrée insolente et que sa mère s'était fendue d'une gifle qui lui avait entaillé la lèvre. Ce jour-là, c'était son père qui l'avait relevé. Mais c'était dans ces moments-là qu'Antho ne devait surtout pas oublier : si Silvia était si distante, si stoïque et traversait cette vie comme un spectre, c'était que la douleur l'avait étourdie cinq ans plus tôt – et la cause première était son père ...
— Peut-être que j'ai moins confiance aux futurs hommes de ma vie ...
— Ton père t'aime. Il ne te laissera pas entre les mains d'un homme susceptible de te faire du mal ...
— Mais il n'aura pas le choix. Je vais saigner, non ? (Elle savait être redondante, mais cette vision l'obsédait). Par les dieux, je ne sais même pas comment ça se passe une fois qu'on ferme la porte sur les mariés ...
— Et comment pourrais-je le savoir ?
Une pointe d'agacement commençait à poindre dans la voix de Silvia. Si elle ne retira pas les mains des siennes, son regard s'était nettement refroidi.
— Nous saignons toutes les deux du premier sang, Antho, mais là s'arrête nos douleurs communes. Toi tu as une perspective, un avenir qui te tend les bras avec un époux soigneusement choisi pour ton père pour te rendre heureuse et élever notre peuple. Ta mission est belle, pourquoi ne le vois-tu pas ?
— Belle ? Mais veux-tu parler de la tienne, Silvia ? Tu es en lien perpétuel avec les dieux, tu sauvegardes notre foyer dans tous les sens du terme ! Sans toi et tes sœurs prêtresses les enfers s'abattraient sur nous ... souviens-toi de la dernière fois que la flamme sacrée s'est éteinte ...
Albe avait brûlé. Silvia s'en souvenait pertinemment : c'était l'évènement qui avait poussé le conseil et les clans albains à rejeter Numitor pour se tourner vers son jeune frère Amulius. Et la première décision d'Amulius pour apaiser les dieux après avoir failli avait été d'augmenter le nombre de prêtresse avec la consécration de Silvia. Mais celle-ci ne s'était jamais illuminée face à l'honneur. Là encore, son visage se rembrunit et elle fixa l'horizon au loin, la mâchoire contractée.
— Juste avant de mourir, Lausus s'est demandé à qui me marierait ton père si je tombais entre ses mains, avoua-t-elle d'une voix blanche. Et il m'a marié au feu Antho. Crois-moi, ce n'est pas de lui que je rêvais comme époux quand nous étions petites ...
— Mais tu es sacrée ... libre ...
Silvia reprit sèchement ses mains.
— Je ne suis pas libre. Mon destin est lié au foyer de Vesta à jamais. Et par pitié Antho je ne suis pas sacrée. Ton père a fait une grave erreur en me consacrant prêtresse, il a fait le pire des choix. La mort est une souillure et je la portais encore lorsqu'on m'a amené à Vesta. Pitié, cesse de me voir comme une vierge blanche.
La bouche d'Antho s'ouvrit légèrement lorsque l'évidence la frappa : Silvia enviait son avenir. L'idée lui semblait tellement incongrue, tellement anormale. Comment pouvait-t-elle envier son avenir tracé dans le sang ? N'en avait-t-elle pas assez du sang, après avoir vu son frère expier sous ses yeux ?
— N'aurais-tu pas peur à ma place ? Tu ... accepterais juste de t'abandonner ?
Silvia ne répondit pas tout de suite. Elle s'enveloppa de ses bras et laissa ses yeux vagabondaient vers le lac. Antho aurait pu se demander si un voile de larme n'était pas venu humidifier son regard, mais elle savait pertinemment que c'était le reflet à peine ondulé de l'eau que faisait ainsi briller ses prunelles. Silvia avait cessé de pleurer depuis longtemps.
— Je ne sais pas, Antho. Peut-être qu'au jour venu je serais assaillie des mêmes angoisses que les tiennes. Je suis bien placée pour savoir que les rêves qu'on s'imagine petite se fracassent face à la réalité ... et c'est pour ça que je te demande de me croire. Ma place n'a rien d'une vie rêvée. Quel avenir j'ai, moi ? A part entretenir le feu sacré pour l'éternité ...
L'agacement s'était envolé pour ne laisser que la fatalité chez Silvia. Elle n'avait pas choisi d'être vouée au célibat éternel et Antho y vit une nouvelle angoisse : elle était la seule famille qui lui restait. Vers qui se tournerait Silvia le jour où elle devrait suivre son nouveau mari ? Qu'est-ce qui la retiendrait de se jeter dans le lac ? Antho faillit défaillir lorsque les images de sa première nuit comme prêtresse défilèrent. C'était elle qui avait détaché le filet de rocs qu'elle s'était attachée à la cheville ...
Antho chassa le souvenir terrible et qui appartenait à un lointain passé. Depuis Silvia s'était reprise et avait accepté à la fois la mort de Lausus et son rôle auprès du feu sacré. En contrepartie, la mélancolie s'était profondément incrustée dans ses traits.
— Je suis navrée de me plaindre d'un avenir dont tu aurais sûrement rêvé, murmura Antho, peinée. Mais j'ai si peur ...
— Et pour cette peur ma sœur, je ne peux rien faire car là s'arrêtent mes connaissances. Si tu veux une expertise à ce sujet, ce sont les louves qu'il faut aller voir.
Antho frissonna à la proposition ironique de sa cousine et ses yeux se levèrent sur l'une des rares autres demeures de pierre d'Albe qui n'appartenait pas à une famille du conseil. Carrée, avec un étage de bois et de torchis, elle n'était dominée que par le palais et les colonnes du foyer de Vesta. Même de loin elle percevait le loup gravé sur la porte, son corps presque serpentin frappé par le soleil. Car à l'heure du loup, les hommes sortaient visitaient les créatures à l'intérieur de ses murs qui leur donnaient tout ce qu'ils n'avaient pas dans leur foyer ...
— Tu plaisantes ?
Un sourire vint craqueler le visage de Silvia.
— Bien sûr, Antho. Viens prier avec moi au foyer – et peut-être que Vesta saura te montrer la voie ...
Antho hocha la tête et prit la main tendue de Silvia. Elles entrèrent dans Albe et traversèrent les huttes de torchis des habitants modestes où le sol était jonché d'excréments de procs et de poules qui obligaeit Antho à froncer du nez. La maison des louves était la véritable frontière avec son monde : le torchis s'effaçait pour ne laisser que des pierres. Antho y risqua un coup d'œil, osant à peine respirer. Une jeune fille, à peine plus âgée qu'elle, faisait les cents pas devant. Sa tunique dévoilait une épaule et presque plus encore si une épaisse chevelure blonde aux reflets rougeoyants sous le soleil n'était venue la couvrir. Une main posée sur son ventre rebondi par un enfant, elle déambulait pieds nus, souriant à tous, avec un mot pour chacun et même les femmes. Beaucoup pressaient le pas, d'autres détournaient le regard : c'était la nuit que la maison des louves attirait sans que la honte ne s'abatte, dans le secret de la lune et des étoiles. Enfin, les yeux bruns de la louve sentir l'attention dont ils étaient l'objets et se dardèrent sur Antho. La louve sourit, comme toujours. Et Antho, elle, détourna immédiatement les yeux et allongea le pas, tirant presque Silvia dans son sillage.
Si tu veux une expertise à ce sujet, ce sont les louves qu'il faut aller voir. C'était si insensé ... Insensé ...
***
Alors je vous écoute pour votre verdict?
De façon très honnête, c'est le seul chapitre que j'ai réécrit pour l'instant et même au bout de la seconde fois je n'en suis pas vraiment satisfaite. C'est beaucoup d'explication mais je suppose qu'il faut forcément passer par-là ...
Maintenant le petit point méthodo/historique :
- Antho est mentionnée dans deux récits (celui de Plutarque, qui donne son nom et celui de Denys d'Halicarnasse). Bon sa mention tient toujours littéralement en une phrase mais elle aura un rôle déterminant dans l'histoire que je veux raconter.
- De plus son nom est grec. Au milieu du Latium latin. Comme vous avez pu le constater, je tente de le justifier par l'origine grecque de sa mère que vous rencontrerez plus tard !
- La ligue Etrusque évoquée est une réalité historique. Contre cela s'est élevé la ligue latine, crée au VIe siècle avant JC. On n'y est pas encore, mais je pose les jalons dirons-nous !
- Les latins honoraient Jupiter Latiaris au sommet du mont Albain = c'est justement la présence d'un grand sanctuaire qui a convaincu les romains qu'Albe était un ancien lieu très important.
- Et concernant les dieux latins je tiens à faire un rappel : à l'origine, ils n'ont STRICTEMENT rien à voir avec les dieux grecs ! C'est quand les échanges entre Rome et la Grèce vont s'intensifier qu'on va faire des analogies et que les romains vont récupérer les mythes grecs pour étoffer la leur (inexistante il faut le dire).
Au fait, rédiger mon intro m'a fait me poser une question : Qui me lit pour la première fois, n'a jamais lu aucune de mes fanfictions? (Bienvenue à toi !)
Maintenant je vous laisse et on se retrouve VENDREDI pour le chapitre 3 : La maison des louves ! Bonne semaine à tous.tes !
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