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Chapitre 25

Penché sur le ténor, Adrien tient toujours le mouchoir, posé sur la joue rose. Il reste figé, ne sachant quoi répondre à cette demande légitime. Sa lèvre inférieure frémit. Gabriel est lui aussi immobile, appuyé sur sa coiffeuse, le regard humide.

Le silence s'éternise, Gabriel reprend d'une parole calme mais accusatrice.

— Ce mouchoir appartenait à ma mère, je le reconnaîtrais entre mille tant il m'est précieux. Je l'ai donné à un jeune homme auquel je ne cesse de penser depuis dix ans.

Le cœur d'Adrien bat la chamade. Gabriel plisse les paupières, scrute les moindres traits. Il essaie de coller son souvenir, tordu et flou avec les années, sur le visage face à lui.

La couleur de ses yeux, ses favoris qui ont poussé, cet air gêné...

— C'est vous, n'est-ce pas ?

L'esprit d'Adrien devient blanc, perdu dans ces iris qui le transpercent. Le voilà mis au pied du mur avec brutalité. Gabriel saisit délicatement la main de l'inspecteur qui tient le mouchoir.

La fuite n'est pas permise.

Adrien baisse les yeux.

— Pourquoi ne m'avez-vous rien dit ?

La voix de Gabriel est comprimée par l'émotion.

— Vous ne vouliez plus me voir ? Ce que je suis devenu vous déplait ?

L'absence de réponse est douloureuse. Mais Adrien est comme prisonnier. Dans sa tête ressurgissent en kaléidoscope les souvenirs, embellis par le temps, puis de la terrible réalité qui a suivi leur rencontre. La peur d'être confronté à ses sentiments enfouis l'empêche de s'exprimer.

Gabriel ne peut retenir sa peine. C'est peut-être égoïste, mais il doit parler, maintenant que celui qu'il attendait est enfin là.

— Si vous saviez à quel point j'espérais vous revoir, vous dire combien vous m'aviez manqué, avoue-t-il en serrant la main d'Adrien dans la sienne. Chaque soir, je fredonne cette mélodie qui vous a amené à moi, avec cet espoir idiot que ça vous guiderait à nouveau.

Adrien écarte un peu le mouchoir sur lequel ses doigts grelottants sont crispés. Les mots du ténor lui remuent le cœur, c'est à la fois agréable et déchirant. Il tente de rassembler des semblants de phrases dans sa tête. Dans un sursaut de lucidité, il parvient enfin à articuler :

— Vous ne me reconnaissiez pas, alors je me suis dit que c'était mieux ainsi, dit-il sans le regarder. J'ai passé dix années à essayer de vous oublier, mon père y a veillé avec une attention infaillible.

Gabriel l'écoute attentivement.

— Je me sens ignoble de ne pas avoir pensé un instant que vous puissiez souffrir, poursuit Adrien. D'avoir pensé être le seul à me rappeler de notre rencontre, que vous étiez passé à autre chose sans regret.

Son visage se crispe, retenant un sanglot. Il porte à ses lèvres la main de Gabriel qui tient la sienne.

— Pardon, souffle Adrien contre sa peau.

Gabriel frémit et murmure :

— Tout s'explique...

Adrien relève la tête, les yeux rougis et interrogateurs. Gabriel glisse son autre main sur la joue de l'inspecteur.

— Pourquoi votre présence me fait du bien, pourquoi j'ai un besoin irrépressible d'être avec vous à la moindre occasion, et pourquoi vous être le seul à pouvoir me réchauffer, susurre Gabriel d'une voix plus tendre.

Sans qu'ils s'en rendent compte, les visages des deux hommes se sont rapprochés. Une puissante sensation bouscule Adrien, des pieds à la tête. Il résiste, refoule cet élan, luttant contre son propre corps. Il ne veut pas admettre ce dont il a envie, là, maintenant. Non, il ne doit pas faire ça, se persuade-t-il alors que son regard est rivé sur les lèvres de Gabriel.

Mais à chaque seconde il faiblit.

Le ténor décèle cette envie qui se débat frénétiquement dans les yeux d'Adrien. Il relève un peu le menton, alignant sa bouche avec la sienne, entrouvre ses lèvres comme un appel. Il sent la main libre d'Adrien venir se glisser dans sa nuque pour l'empoigner délicatement. Le contact entre leur peau procure une délicieuse décharge qui électrise leur corps.

Comme la première fois.

Alors que Gabriel voit l'inspecteur succomber, pensant enfin assouvir cette soif qui le hante, ce dernier dévie de sa trajectoire, niche sa tête dans son cou et enfonce ses doigts, très fort, dans sa nuque et son dos. Il lâche un petit cri étouffé. La poigne d'Adrien se resserre. Gabriel pourrait le repousser, mais il le laisse faire, comprenant cette violente frustration qui réclame de s'exprimer contre sa volonté. Gabriel s'assoit sur la coiffeuse, relève ses cuisses pour croiser ses jambes dans le dos d'Adrien et l'amène plus près de lui pour l'enlacer.

Les pensées d'Adrien sont une tempête d'émotions contradictoires. Mais lorsque Gabriel le presse contre lui, la sensation agréable procurée lui donne envie de ne plus lutter contre cette rage.

Non, il ne doit pas !

— Vous êtes tout pardonné, susurre Gabriel à son oreille avant de soupirer. Prenez ma chaleur, si cela vous fait du bien.

À ses mots, Gabriel tire sur la cravate d'Adrien, avant de revenir enlacer son large dos. La poigne sur sa nuque est douloureuse, mais nécessaire, pense-t-il. Puis, avec ses jambes, il le presse contre lui, fort.

L'inspecteur est grisé lorsque son entrecuisse est blotti contre celui du ténor. La fuite devant l'évidence n'est plus possible : il aime être là, contre Gabriel, à la place de Lambourg. Le ténor sent le corps d'Adrien réagir à cette étreinte, il se mordille la lèvre tant ça lui plait. Ses doigts se crispent sur ses vêtements, puis il desserre sa prise, avant de recommencer à le blottir entre ses cuisses. Malgré la douleur dans son cou, les ongles d'Adrien qui s'enfoncent dans sa peau, il lâche un profond soupir voluptueux lorsque leurs duretés se pressent l'une contre l'autre.

Adrien éprouve une tension puissante à travers ses muscles, l'incitant à céder au désir, à rouler du bassin. Mais la culpabilité le saisit, jamais il n'a ressenti une excitation aussi forte de toute sa vie, sans comparaison possible même avec...

Mireille.

Soudain, Adrien s'arrache à l'étreinte de Gabriel, fait quelques pas en arrière. En sueur, complètement rougi et haletant. La honte lui agrippe l'estomac lui donnant la nausée.

— Tout va bien, tente de le rassurer Gabriel qui s'approche de lui doucement.

Il tend une main, balayée violemment par celle de l'inspecteur.

— Je... J'ai ressenti du plaisir ! crie-t-il, troublé.

— Ce n'est rien, calmez-vous, s'il vous plaît.

Oui, il a raison, il doit prendre l'air, partir loin, rejoindre sa femme peut-être et lui dire à quel point il est attaché à elle, qu'il s'en veut de la faire souffrir, ou continuer à se terrer comme un pleutre.

Ne supportant plus tout cela, Adrien quitte en trombe la pièce, renverse dans son sillage Odette qui espionnait à la porte.

— Hé ! lâche-t-elle. Bon sang ! S'passe quoi ce soir pour qu'ils se barrent tous de ta loge comme si z'avaient vu l'diable ?! cri-t-elle à l'attention de son ami.

Alors qu'elle se relève, c'est Gabriel qui la bouscule à son tour, manquant de la faire retomber.

— Mais c'quoi c'bordel ?

Gabriel ne lui répond pas, tout ce qu'il l'obsède à cet instant est de s'assurer qu'Adrien n'accomplisse pas de geste malheureux.

🐚༄.°

Adrien ne sait où il va, ce qu'il doit faire, il en oublie de prendre son vélo. Il tire le portail lui-même sous le regard lent du gardien qui finit par se gratter le menton.

La confusion amène Adrien à courir sur l'avenue de l'Opéra jusqu'à ce que son souffle ne le lui permette plus. Il marche, haletant, la tête vidée par l'effort, lui procurant une accalmie bienfaitrice.

Le voilà sur le Pont Royal. Adrien ne se rappelle pas avoir traversé le jardin des Tuileries et réalise à peine qu'il fait nuit. Ses épaules tremblent de froid. Son manteau est resté au palais, mais il n'a pas la force d'y retourner. Il avance, sans but précis. L'endroit est désert. Seules les flammes des réverbères au gaz éclairent d'une faible lueur dorée les pavés humides. Adrien s'arrête au milieu du pont, s'appuie contre le muret en pierre pour poser son regard sur les eaux noires de la Seine, calme, et Paris endormie. Il trouve enfin la paix dans ce silence nocturne.

Quel idiot ! Gabriel doit terriblement lui en vouloir. Pourra-t-il regarder le ténor et sa femme dans les yeux à partir de maintenant ?

Perdu dans ses pensées, il ressent soudain une présence trop proche de lui, l'inspecteur se retourne vivement voit un individu encapuchonné et masqué, puis l'éclat d'une lame en métal venir se planter dans son flanc droit. Son réflexe lui a évité une blessure mortelle, mais du sang s'écoule abondamment sur sa peau, imbibant sa chemise.

Plié par une douleur cuisante, Adrien, encore sidéré, roule sur un côté du muret et esquive une seconde attaque. Mais il comprend qu'il ne parviendra pas à empêcher la suivante, car la personne face à lui est plus rapide et plus petite que lui. Il n'a aucun doute sur l'issue de cette rencontre.

La lame se plante dans la chair, profondément cette fois. Un cri déchire la nuit.

Ce n'est pas celui d'Adrien.

L'agresseur reste confus quelques secondes : il vient de poignarder un autre homme en tenue égyptienne antique. Ce dernier lui tient le poignet mais n'a pas résisté à la force herculéenne de l'attaquant qui l'a blessé.

Essoufflé, Gabriel reconnaît cette lueur rouge dans les iris qui le scrutent derrière le masque et réalise qu'aucune injonction ne marchera. Il profite d'un instant d'hésitation pour le repousser d'un coup de pied en plein thorax. Puis, le ténor attrape les épaules d'Adrien et le fait basculer, avec lui, par-dessus le muret.

Leurs corps plongent alors dans les eaux du fleuve dont la température glaciale les foudroie. Adrien perd connaissance.

L'agresseur affolé se penche, scrutant la surface de la Seine. Aucun bruit d'agitation, de souffle, d'appel à l'aide. Rien. Se sont-ils noyés ? Des curieux, attirés par les cris, s'avancent sur le pont. L'individu peste et quitte l'endroit le plus vite et discrètement possible.

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Bon, je veux tout savoir sur ce que vous pensez du chapitre, de la suite, sur la justesse aussi de la réaction de Adrien (surtout si vous êtes un personne concernée, n'hésitez pas à me corriger)

"Pourquoi la voix de Gabriel n'a pas marché ?" et bien... en fait j'ai une raison mais je ne peux pas la donner ici. Et je pense pas faire la corrélation + tard, je vous laisse deviner du coup xD

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