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Chapitre 17

Sous le ciel pluvieux, Mireille ouvre sa boutique en retard. Le week-end a été épuisant et en demi-teinte. Samedi, la sortie au muséum d'histoire naturelle et une promenade bucolique dans le jardin des plantes avaient rendu le sourire à Adrien. Mais Mireille avait tout de même senti qu'un tourment l'habitait encore. Impossible de le faire parler.

Dimanche, il était redevenu lui-même. Ils ont profité du temps clair pour rendre visite à des amis. Adrien a appris quelques mouvements de boxe à l'adolescent du couple pour l'occuper de façon ludique. Sa douceur et patience envers l'enfant avaient attendri une fois de plus le coeur de Mireille.

Elle sourit en chassant la poussière de ses chapeaux et étagères à l'aide d'un plumeau. Adrien sera un père parfait, songe-t-elle en souhaitant que leur récente étreinte soit la bonne.

La modiste se dandine sur l'air de Frou-frou, de Juliette Méaly, en terminant son ménage, dansant avec son balai à l'abri des regards. Bientôt, il est temps d'ouvrir les stores de la vitrine et de mettre l'eau à chauffer pour le thé.

Une heure plus tard, une tasse vide à côté d'elle, Mireille confectionne un nouveau modèle quand la clochette de l'entrée tinte. Elle redresse la tête et accueille l'inconnu qui s'avance en retirant avec élégance son chapeau amoché.

Des cheveux argentés, des yeux d'un magnifique azur, un sourire charmeur et une silhouette élancée ; Mireille se lève subitement de son tabouret.

— Je devine que je suis démasqué, dit l'homme amusé.

Elle fait le tour du plan de travail pour se rapprocher de lui.

— Que puis-je pour vous, monsieur... de Neuville ? C'est bien cela ?

Il acquiesce.

— Ma maquilleuse m'a parlé d'une chapelière qu'elle a rencontrée durant une séance de spiritisme.

Mireille fait un « Oh » avec sa bouche, mais aucun son n'en sort. Gabriel est amusé de sa réaction.

— Le monde est si petit ! s'exclame-t-elle enfin.

— Vous lui aviez fait une belle impression en vous occupant d'elle avec autant de sang-froid, à ce qu'elle m'a raconté.

Il lui tend son chapeau qu'elle attrape délicatement.

— Et quel hasard, voyez-vous, vendredi soir j'ai l'ai retrouvé abîmé. J'ignore s'il peut encore être sauvé.

Mireille lui sourit plus que de mesure.

— On dirait qu'un éléphant s'est assis dessus ! raille-t-elle.

— Vous savez, à l'Opéra, il se passe des choses étranges.

Ils rient ensemble.

— Je vais voir si je peux lui rendre sa forme.

Elle se dirige vers son atelier, pose le couvre-chef du ténor près d'un cylindre en bois qui sert à mouler le feutre, et sort une bassine en métal dans laquelle elle verse de l'eau bouillante. Avec une tige et des pinces, elle fait tenir le chapeau au-dessus de la vapeur.

— Cela va me prendre du temps, souhaitez-vous revenir plus tard ? Ou patienter ici ? J'ai du thé, des biscuits.

Amusé, Gabriel retire son manteau et s'affale dans un fauteuil du coin salon.

— Parfait, je suis une vraie pipelette, lance-t-il.

— Je dois confesser que moi aussi.

Le chanteur observe la boutique pendant que Mireille sort le service en porcelaine. Lorsqu'elle revient, Gabriel lui demande :

— Amandine m'a parlé de votre adresse, mais ne m'a pas donné votre nom. Quel est-il ?

— Mireille Vaillancourt.

Gabriel est surpris au point de ne plus savoir quoi dire. Leurs regards se croisent.

— Je vous offre le thé, c'est pour vous remercier.

Elle voit que le ténor est un peu perdu.

— Les places pour Sigurd, vous vous en souvenez ?

— Oui, bien sûr ! se reprend-il. Pardonnez-moi, la coïncidence m'a pris de court.

Il sourit et ne peut s'empêcher de la scruter des pieds à la tête pendant que la jeune femme verse le thé Darjeeling dans sa tasse.

Elle est si élégante.

— Votre prestation était époustouflante !

Mireille arbore une mine plus enthousiaste, avant de s'installer à son atelier pour tenir le chapeau au-dessus du récipient fumant. Gabriel fixe ses mains habiles. Une jolie bague brille sur son annulaire. Il se détourne pour regarder autre chose, n'importe quoi.

— Merci du compliment.

— Je n'avais jamais vu Adrien aussi ému devant un chant, dit-elle en vérifiant que le feutre est suffisamment ramolli par la vapeur.

Gabriel sait qu'il est talentueux, mais entendre que sa voix touche l'inspecteur fait battre plus vivement son cœur quelques secondes.

— Je suis capable de faire pleurer n'importe qui, ou quoi, même des nuages, plaisante-t-il pour retrouver son sang-froid.

Mireille pouffe et tente de redonner une forme au chapeau en le plaçant sur un moule en bois.

— Comment est Adien au travail ? demande-t-elle sans se détourner de sa tâche.

Gabriel saisit l'anse de sa tasse avec un geste raffiné.

— Il est trop sérieux, prête attention aux détails, notamment ceux du visage.

Et plongeant son regard dans le thé, il se retient d'ajouter : « Et délicieusement agaçant quand il est droit dans ses bottes. »

— C'est lui tout craché, commente Mireille. Il a appris à détecter certaines choses à cause de son père.

Elle soupire, se demandant si elle peut en parler. Gabriel, trop heureux d'en apprendre plus sur l'inspecteur, tente de creuser :

— Son père ?

— Adrien cherchait désespérément des signes d'affection chez lui.

Gabriel regrette d'avoir insisté. Mireille se pince les lèvres.

— Vous avez l'air de vous connaître depuis longtemps.

— Oui, nous étions des amis d'enfance. J'avais huit ans et lui dix lorsque nos parents se sont rencontrés, pour des affaires. Adrien était un garçon très sage, moi je n'arrêtais pas de faire des bêtises, qu'il couvrait, raconte Mireille avec beaucoup de nostalgie dans sa voix.

Un vertige met le ténor mal à l'aise. Il boit une gorgée, trop chaude, de thé et se retient de tousser.

Elle le connaît depuis si longtemps...

Gabriel mange un biscuit, le sucre mêlé au beurre et à la fleur d'oranger lui font du bien. Puis, il demande à la chapelière de lui parler de son métier, car entendre le prénom « Adrien » de sa bouche parfaite attise en lui les braises d'une jalousie qu'il veut étouffer.

La matinée passe rapidement. Gabriel, satisfait, quitte la boutique après avoir remercié Mireille pour le service.

Lorsqu'il arrive à l'Opéra, chapeau de nouveau en forme sur la tête, il se rend à sa loge en saluant Odette sur le trajet, qui le gratifie d'une moue boudeuse. Dans un soupir, il pousse sa porte et dépose ses affaires. Une longue après-midi de perfectionnement du chant, imposée par Messager en punition de sa fugue au Louvre, l'attend.

Mais lorsqu'il rouvre pour quitter la pièce, il tombe nez à nez avec un visage qui ne lui est pas anonyme. Un homme brun, de taille moyenne, le bras en écharpe, est accompagné de deux autres en tenue d'agents de police. Par réflexe, Gabriel referme la porte, mais la main puissante de l'inconnu la retient.

— Monsieur de Neuville ? demande-t-il avec un rictus méchant.

🐚༄.°

Adrien quitte le quai des Orfèvres après avoir passé la soirée de dimanche et la matinée du lundi à rédiger son rapport. Ce qu'il a découvert vendredi fait avancer l'enquête, tout en apportant son lot de questions. L'inspecteur est rassuré de pouvoir montrer au commissaire de nouveaux éléments, dont le registre du Ritz, récupéré plus tôt ce matin.

Maintenant, il doit parler à Messager.

En arrivant à l'Opéra, il entend des éclats de voix. Les échos proviennent de la cage d'escalier où se tient une femme qu'il reconnait, Nathalie, la tête relevée vers les étages.

— Que se passe-t-il ? s'empresse de lui demander Adrien qui l'a rejointe.

La jeune femme est surprise de le voir là.

— Je crois que c'est monsieur de Neuville, répond-elle. Il a des ennuis.

Adrien monte sans attendre une seconde de plus. En peu de temps, il arrive sur le palier menant aux loges des hommes. Il découvre d'abord Messager, qui essaie de raisonner trois policiers tenant par les bras Gabriel, paniqué. Son regard terrorisé croise celui d'Adrien.

— Vasseur ! clame l'inspecteur d'une voix puissante qui fait taire la cacophonie ambiante. Qu'est-ce que vous faites ?!

Furibond, Adrien s'avance vers son collègue qui tente de garder la face devant sa carrure menaçante.

— Je fais ce que vous auriez dû faire depuis des semaines ! crache Marc. Maintenant, poussez-vous !

Il fait un pas, Adrien pose sa main sur sa poitrine.

— Vous n'allez pas faire ça.

Tout le monde est très attentif.

— Si vous aviez pris la peine de passer au bureau ce matin, vous auriez pu lire mon rapport qui prouve l'innocence de monsieur de Neuville.

— Quoi ?!

Gabriel se fige soudain, ses yeux s'agrandissent.

— Monsieur de Neuville, reprend Adrien, n'était pas seul le soir du meurtre.

Il tourne la tête vers le ténor qui blanchit à vu d'œil et lui demande :

— N'est-ce pas ? Vous étiez avec un certain monsieur Lambourg, qui aurait tout à perdre si on l'apprenait, d'où votre réticence à me donner cet alibi.

Gabriel comprend que son salut ne tient qu'à un seul mot. Il croise quelques instants le regard résigné de Messager, puis répond :

— Oui, je l'avoue j'étais avec ce monsieur toute la nuit. Je..., j'étais à l'hôtel Ritz avec lui.

Comment l'a-t-il découvert ? Le ténor a l'impression de se liquéfier de l'intérieur.

— Le registre de la réception garde en effet la trace de votre séjour, conclut Adrien.

Marc reste silencieux quelques instants, avant de grommeler à ses collègues de lâcher sa proie qui tombe à genoux. Messager se presse pour l'aider à se relever.

— Monsieur le directeur, nous avons à discuter, vous et moi.

L'attitude glaciale d'Adrien pétrifie tout le monde.

— Vous êtes bien conciliant avec ce sodomite, éructe Marc la mâchoire serrée.

— Je ne suis pas ici pour m'occuper des bonnes mœurs mais d'un meurtre, rétorque Adrien en prenant sur lui. Je vous suggère de rentrer lire mon rapport et de vous occuper de votre affaire.

Marc le toise longuement, avant de pester, puis quitte l'Opéra avec ses deux agents. Messager soutient Gabriel, fébrile de stress. Le ténor a la tête baissée, son visage est livide.

— Merci, inspecteur Vaillancourt.

— Je ne fais que mon travail, monsieur le directeur. Je dois vous parler. Maintenant.

— Bien sûr.

Après avoir déposé Gabriel dans sa loge, Adrien suit Messager jusqu'à son bureau.

— Je vous écoute, inspecteur.

Le vieil homme s'assied dans un fauteuil, le policier reste debout.

— Vous saviez que monsieur de Neuville était l'amant de Lambourg. Je ne serai guère étonné si je découvre que c'est vous qui lui avez demandé de garder le secret.

Adrien s'approche de la cheminée qui crépite et poursuit :

— Lambourg est le pseudonyme du ministre dont vous m'aviez parlé, et dont je connais désormais l'identité. J'imagine que cet homme n'était pas ravi de voir que son... amant était le suspect idéal. De fait, le risque qu'on révèle sa liaison était élevé étant donné qu'il était son alibi.

Se tournant vers Messager qui l'écoute sans rien dire, accoudé sur le bureau, l'inspecteur continue son exposé :

— Si des rivaux politiques apprennent que le ministre est un inverti, c'est la fin de sa carrière et de son mariage. Comme vous êtes amis, et qu'il est mécène de l'Opéra, je me demande quelle pression il a pu exercer pour que cette investigation soit ralentie.

Les deux hommes se jaugent du regard. Messager finit par lâcher un soupir de soulagement et prend la parole :

— Monsieur Lambourg ne voulait pas que l'enquête ait lieu. Il préfère protéger sa carrière, quitte à sacrifier Gabriel si cela devenait nécessaire. Mais la découverte rapide du corps d'Allaire a permis de lancer une recherche contre son gré. C'est là qu'il m'a menacé et ordonné d'obtenir le silence de Gabriel.

— Pourquoi un seul policier dans l'Opéra est autorisé à enquêter ?

Adrien l'aperçoit hésiter, comme si la réponse ne dépendait pas uniquement de l'affaire.

— Pour ralentir au maximum, j'imagine. Monsieur Lambourg a le bras long.

Il ne dit pas tout, devine Adrien en scrutant Messager qui époussette sa veste pour le fuir du regard.

— Ce qui est arrivé à Allaire et la disparition de madame Patti m'inquiète sincèrement, assure le directeur. Je préserve ma troupe et les employés, c'est une famille. Ils se protègent les uns les autres. Un groupe de policiers ne ferait que renforcer leur méfiance.

Ça, Adrien l'avait déjà compris.

— D'ailleurs, vous avancez bien plus vite seul, monsieur Vaillancourt.

Alors qu'il est à court de question, quelque chose revient à l'esprit de l'inspecteur :

— Vous connaissez Raynaud, n'est-ce pas ?

Il aperçoit la surprise dans l'œil du directeur qui garde un visage neutre.

— Pourquoi cette question ?

— Je n'ai pas été choisi par hasard, affirme Adrien en faisant quelques pas vers le bureau. Quitte à n'avoir qu'un seul policier au palais, autant essayer d'en faire venir un qui corresponde à vos critères : discret, respectueux, peu zélé, par exemple.

Après une brève pensée pour Marc Vasseur et ses manières brutales, Messager ne parvient pas à retenir un rictus.

— Il se pourrait que oui, Raynaud savait exactement qui placer sur l'affaire. Il ne s'est visiblement pas trompé.

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Est-ce que les révélations vous semblent claires ?
Vous aussi êtes arrivé au même constat ? Dites-moi ^^
Ci-dessous la chanson sur laquelle Mireille se dandine xD

https://youtu.be/9Qa9jn-aCz4

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