Chapitre 13 : Sentences et promesses
Will reprit connaissance dans l'agitation :
- L'infirmerie...l'infirmerie...PAS L'INFIRMERIE ! Elle se redressa brutalement de son lit et scruta les alentours le cœur battant. Elle n'était pas à l'infirmerie ! Elle était dans la chambre des Maraudeurs. Non pas qu'elle reconnu l'endroit. Elle n'était pas en état de mener un pareil raisonnement ! Mais Sirius était à son chevet, les bras croisés, l'air impatient et ses sœurs étaient absentes. Will était soulagée. Elle entreprit alors de calmer sa respiration saccadée. Elle n'y parvint pas. Elle était trop perturbée. Elle se remit à pleurer. Sirius se redressa mal à l'aise.
- Arrête de pleurer ! Demanda-t-il.
Pour toute réponse la jeune fille s'agrippa à son cou et lui réclama un câlin. Sirius était dans une position inconfortable. A moitié sur sa chaise, à moitié dans le vide. L'héritière agrippée à lui l'entraînait de plus en plus vers el vide : Il n'allait pas tarder à tomber. D'un geste imperceptible il tenta de déterminer si la jeune fille en allait bientôt le lâcher ou non. De toute évidence la réponse était non. Contrarié, il passa son premier bras sous les jambes de Will et le seconde derrière son dos et il attira la jeune fille sur ses genoux. Will continuait de pleurer, mais elle s'apaisait. Elle était bien dans les bras de Sirius. Même si, la situation n'était pas très convenable, elle en convenait volontiers. Mais les bras de Sirius, s'était comme un retour aux sources. Ca rendait les choses tellement vraies. Elle n'était pas habituée à tant de prévenance de sa part mais à ce moment précis elle était ravie qu'il se force un peu et qu'il soit gentil ! C'était ça la qualité de Sirius : Savoir quand ! Will ne pleurait pas de tristesse, elle évacuait juste le trop plein d'émotion et la fatigue.
Remus entra à son tour dans sa chambre.
- Il se passe quelque chose de bizarre Sirius...Il interrompit sa phrase en apercevant son ami dans une situation pour le moins inhabituelle. Il le dévisagea un instant. Will n'avait même pas remarqué que Remus était là. Sirius haussa les épaules agacé. Remus fit un imperceptible sourire avant de poursuivre ses pensées afin que Sirius ne s'énerve pas :
- C'est bizarre, dit-il , tous les Gryffondor sont remontés dans la tour ! Ils ne font pas la fête avec l'équipe de Quidditch !
- Au moins, on n'est pas les seuls à rater la fête ! Lança Sirius en regardant Will avec un air accusateur. Eh voilà ! Elle dort maintenant ! Elle m'énerve déjà ! Il reposa l'héritière sur son lit. Et s'épousseta le pull.
- Ce n'est pas un animal, Sirius, elle n'a pas de poil ! Fit remarquer Remus un peu agacé.
- Oui, ben elle m'a inondée mon pull !
- Bon allons voir ce qu'il se passe tu veux !
- Oui, j'ai assez joué les nounous !
Les deux amis rejoignirent la totalité des élèves de Gryffondor qui patientaient dans la salle commune, un peu à l'étroit. Le flot de rouge et or aurait été sublime s'il n 'était pas là pour de mauvaises raisons. Remus et Sirius ne pouvaient même pas atteindre le bas el l'escalier tant la foule était dense. Cela leur permettaient cependant de surplomber la foule et de voir ce qu'il se passait. Il ne voyait ni leur équipe de Quidditch, ni les Golden Girls. Remus accosta un garçon tout près pour en savoir plus. Les Gryffondors emblaient nerveux et colérique :
- Hey ?! Tu peux m'expliquer ce qu'il se passe ? Demanda Remus. Pourquoi vous n'êtes pas au stade ?
- T'étais pas là ?! Les golden girls ont attaqué les Serpentard. Les professeurs ont du intervenir. Nous avons tous été renvoyés dans nos maisons pendant que les criminels se font juger ! On parle de nous retirer la coupe !
Remus l'écouta les sourcils froncés. Le garçon poursuivit :
- Tout ça à cause de ces pimbêches ! Si on nous retire la coupe à cause d'elle, je te raconte pas ce qu'on va leur faire !
Remus tiqua. Cependant la foule s'agita et cela détourna son attention. Quelqu'un entrait : Cet individu souleva la colère de la foule. Les élèves se mirent à huer et à insulter le nouveau venu. Même les représailles de Sir Nicolas n'apaisèrent pas la colère des supporters. Remus ne voyait pas qui s'était. Mais il entendit et cela lui glaça le sang :
- Evans va mourir !
- ON va faire leur fête aux Golden Girls !
- Espèce de débile !
- Evans la trainée !
C'était bien Lily qui fendait la foule. On la bousculait, on lui mettait des gifles, des coups à la tête. On essayait de l'attirer à droite puis à gauche pour la menacer. Lily ne luttait même pas. Remus était fou de rage. Son sang de loup s'activa dans ses veines. Il sauta par dessus la rampe de pierre. Les élèves s'écartèrent en hurlant pour ne pas se faire écraser par le garçon. Remus tomba sur ses deux pieds avec force et puissance. Il avait capté l'attention. La foule oublia momentanément Lily. Remus toisa la foule avec un air agressif qu'on ne lui connaissait pas. Peu habitué à cela, les élèves s'écartèrent spontanément de lui : Remus ayant occupé la place de préfet pendant plusieurs années, beaucoup d'élèves le connaissait et l'appréciait. Son agressivité toute nouvelle leur inspirait un certain respect. Remus fendit la foule jusqu'à sa meilleure amie et la saisie par le poignet pour la dégager des autres. Elle suivit le mouvement mollement, humiliée et honteuse. Remus se posta devant elle :
- Le premier qui s'avise encore de la malmener...aura à faire à moi !
On réclama justice dans la foule :
- C'est de sa faute si on a perdu la coupe !
La foule approuva en colère.
- Ca m'est égal ! Plus personne ne la touche !
- Tu nous fais pas peur Lupin ! Cria-t-on.
La foule acclama à nouveau cette intervention anonyme.
Remus bouillonnait de colère. D'une main, il saisit le tabouret de bois qui patientait tranquillement à côté de lui. Il le jeta avec violence contre la cheminée. L'objet avait parcouru plusieurs mètre. Il s'écrasa avec force contre la pierre. Les débris s'écrasèrent avec force sur la foule : Maintenant on avait peur de Remus Lupin ! Sirius n'aimait pas cela : C'était le sang animal et non humain qui s'exprimait ! Qui plus est, Remus prenait des risques en révélant cette force incroyable. Le garçon attrapa Lily par la main et tout le monde leur libéra le passage sans plus moufter. Lily, Remus et Sirius rejoignaient bientôt Will qui dormait toujours. Lily marcha jusqu'à la salle de bain. A grand eau, elle retira les derniers vestige de son maquillage. Les larmes en avaient balayé une grande partie. Remus la rejoignit :
- Ca va ?
Lily haussa les épaules. Elle se sentait coupable d'avoir gâcher un jour de fête de cette manière. Elle sentait qu'on la pointait du doigt. Et elle s'en voulait d'être mêlée à ce désastre ! Mais d'un autre côté, elle n'aurait pas pu empêcher cela...Si ?
A présent, la joie de James, de Gloria et de toute l'équipe était partie en fumée. Il en allait de même de l'amitié entre Alice et Cassidy...Pouvait-elle allait bien dans de pareilles conditions...Pas vraiment. Elle le réalisa peu à peu. Remus l'enlaça avec tendresse. Elle en avait besoin.
Sirius était reparti observer ce qu'il se passait dans la salle commune. James et son équipe venait de rentrer. Un silence religieux les accueillis. C'est de cette façon que les Gryffondor témoignaient leur soutien, leur fierté et leur désolation pour leur équipe chérie. James marchait en tête du cortège des sportifs, déçus, et à la fois étonnés de cette solidarité de la part de leurs supporters. Les accolades amicales, les sourires fières et les poings serrés ! En fermeture de cortège, Lucas tenait la coupe. La foule frémit en l'apercevant. Personne n'osait parler à voix haute. Hélène et Gloria ne pouvaient pas se lâcher la main. James avait du mal à avaler sa salive. La foule les dévisageait avec la même émotion. Les Gryffondor étaient fières de leur équipe mais ils avaient le sentiment que la victoire n'était réelle que pour eux, pas au reste de l'école ! Ils n'étaient pas sûrs d'avoir le droit d'exprimer leur joie. C'est pourquoi ils ne s'exprimaient que par des procéder timides mais sincères. La situation était touchante mais injuste ! Certains pleuraient, car l'équipe faisait peine à voir : Ils gardaient la tête haute malgré leur immense déception. Ils restaient unis malgré l'adversité ! Les banderoles des supporters étaient tendues mais elles n'étaient pas hissées avec fierté sur les poutres. Les tentures or set rouges ne flottaient pas avec vigueur. Et puis il se passa quelque chose d'étonnant dans la salle commune des Gryffondor :
Le tableau de la grosse dame pivota : Des élèves peinturlurés d'or et de rouge pénétrèrent dans la salle mais il ne s'agissait pas d'élève de Gryffondors : C'était l'équipe de Maxime Mayers : Les Serdaigle ! Ils étaient accompagnés d'amis comme Tchiia et Reya et d'autres visages familiers comme Gwen Nelly et son équipe. Les Ors et rouges véritables avaient du mal à comprendre leur présence. Ils perturbaient un moment de solidarité émouvant et à la fois, ils symbolisaient cet espoir fou de briser cette solitude oppressante. Les Gryffondor craignaient d'être jugés ! Ils étaient tendus.
Maxime rejoignit l 'équipe de James au centre de la pièce. Au sommet des escaliers Lily et Remus contemplaient la scène aux côtés de Sirius. La foule murmurait, se demandant pourquoi ils étaient là. James les regardaient étonnés. Il avait confiance en Maxime mais ne songeait pas, trop accablé.
- Mon équipe et moi, entama Maxime à voix haute, sommes venus féliciter les champions de l'école ! Il s'adressait aux Gryffondor avec conviction et enthousiasme. L'incident qui s'est produit, ne change pas l'issue du match et le talent de votre équipe ! Alors rendez leur ce qu'ils méritent ! Félicitations ! Il serra la main de James et la leva en signe de victoire. James semblait ailleurs et se laissa porter en triomphe par son adversaire et ami. L'équipe des Serdaigle applaudit et acclama le capitaine. Les Gryffondor ahuris mais enchantés que victoire leur soit rendue se joignirent aux applaudissements. D'abord timides. Puis ils réalisèrent qu'ils n'étaient pas jugés mais reconnus par les autres. Les Serdaigle venaient de faire preuve d'un magnifique geste : Une ouverture d'esprit et une empathie incroyable ! En quelques secondes l'équipe fut acclamées et soulevées par la foule. La victoire et la joie éclatait enfin. Les joueurs de James étaient émus mais ils se laissèrent gagner par la joie de leurs supporters ! On éleva le trophée sur la cheminée. Les élèves déchainèrent leur bonheur. Les banderoles prévues en cas de victoire furent enfin déployées. La musique s'éleva, le buffet fut dressé et la fête commença. Les Serdaigle avaient balayés l'incident. Ils avaient eut raison. Les Gryffondor avaient besoin d'entendre que ce n'était pas eux. Ils avaient besoin d'entendre qu'on leur pardonnait et qu'on savait qu'un individu ou même deux, ne reflétaient pas l'état d'esprit de toute une maison ! La fête battait son plein. James se laissa griser par cela : Après tout, son équipe gagnait et ils n'étaient pas bafoués ! Remus et Sirius vinrent féliciter leurs amis. Lily resta un peu à l'écart, mais James la cherchait. Si Lily se sentait interdite de fêter la victoire, James n'était pas de cet avis. Il vient vers elle. Lily était nerveuse. Elle entreprit de s'excuser et de lui exprimer toute sa honte et ses regrets mais James ne la laissa pas faire. Il déposa un baiser sur ses lèvres :
- Tu n'es pas responsable ! Tu nous as supportée comme les autres ! Alors fais la fête comme les autres !
- Mais...
- Aller tu es ma petite amie ! Tu dois être heureuse pour moi !
Lily regarda autour d'elle. Tout le monde semblait avoir oublié l'hostilité qu'elle suscitait il y a une heure. Alors elle se détendit. Après quelques verres elle fit totalement la fête. James et son équipe étaient ivres. Will réveillée par le bruit ne tarda pas à descendre non sans avoir troquée ses vêtements de malade contre des vêtements de moldus de Lily. Le couple l'accueillit à nouveau avec un grand bonheur. Will était aux anges loin de soupçonner ce qui s'était passé sur le terrain.
Le portrait de la Grosse Dame pivota. L'ambiance retomba d'un coup : Cecily, Lara et Cassidy venaient de faire leur entrée.
Au fur et à mesure que les autres élèves les identifiaient, ils cessaient de s'amuser pour battre froid aux nouvelles têtes de turques. Un silence hostile s'installa. Les trois anciennes vedettes étaient dévisagées et méprisées. Elles s'agitaient nerveusement, conscientes de cette nouvelle hostilité. Seuls les amis des pom-poms semblaient avoir encore quelques élans de compassion. Et encore...Lily était mal à l'aise. L'ivresse, et la colère troublaient son habituelle empathie. James croisa le regard de Maxime. Une seule seconde, une seule. Il comprit. C'était à son tour d'assumer son rôle de capitaine et d'en appeler à la clémence de ses camarades. Après tout, elles non plus n'étaient pas impliquées dans l'attaque de la Serpentard. Il ne pouvait pas pardonner à Lily et Alice et en vouloir aux autres ! Il se fraya donc un chemin jusqu'aux filles et passa son bras autour de Cassidy. Il réclama le grand pardon pour les trois soupçonnées. La foule était impatiente de reprendre la fête. De plus, maintenant que la victoire était leur et que deux têtes tombaient, les Gryffondor ne trouvaient que très peu d'intérêt à battre froid à trois personnes supplémentaires. Alors ils décidèrent d'ignorer, de pardonner à ces personnes. Cécily et Lara étaient soulagées. Elles n'avaient rien à voir dans tout ça et elles ne voulaient pas payer pour un crime qu'elles n'avaient pas commis. Lorsque la foule concéda à les laisser en paix, elles se dépêchèrent de rejoindre leurs amies. Cependant Cassidy, elle, était loin de pouvoir rejoindre ses amis comme si de rien n'était ! Elle avait besoin qu'on lui pardonne ! Qu'on lui dise, contrairement à ce que semblait penser Alice, qu'elle n'était pas la source de toute cette histoire ! Pourtant, malgré l'acolade de James, impossible pour la jeune fille de capter son regard et son sourire d'ordinaire si avenant et amical. Il regardait droit devant lui et ne tarda pas à la laisser seule pour rejoindre son équipe. Cassidy en était certaine : Elle était jugée et cette sensation l'oppréssait ! Elle retint James par le bras. Par reflexe, il se dégagea, puis se radoucit. Mais le geste de recul n'avait pas échapé à Cassidy. Cela la blessa, elle s'énerva :
- Alors toi aussi, tu penses comme tous les autres !
James ne dit rien, mais il fut rejoint par son équipe : Solidaire ! Et par ses amis : En état d'alerte.
- Tu n'es qu'un hypocrytre ! Poursuivit Cassidy.
Lily essaya d'intervenir. Will ne comprennait pas. James s'énerva :
- Arrêtes d'essayer de t'acheter une conscience Cassidy ! Tu sais quoi ?! Alice, elle, elle assume réellement ce qu'il s'est passé, alors qu'elle, elle n'a véritablement rien à voir dans tout ça !
Lily, Cassidy et les autres fronçèrent les sourcils. James le remarqua et poursuivit :
- Eh oui Cassidy ! T'as pas remarqué ! Il manque Alice ! Parce qu'elle est intervenu lors de mon procès ! Elle a demandé à être jugée à ma place ! Elle a demandé la dissolution de son équipe et renoncé à son poste ! Elle a demandé à essuyer la même sanction que tes deux foldingues de copines ! Et le pire de tout, c'est que McGonagall a accédé à sa requête et qu'en ce moment, c'est Franck qui est chargé de lui infliger sa sentence !
James ne l'avait même pas remarqué mais tous ces amis l'écoutait bouche bée, loins de se douter de ce qu'il se passait pour le couple ! Un enfer !
Cassidy regarda ses pieds ! Honteuse et humiliée ! Elle quitta la salle à toutes jambes. Personne ne la retint pour des raisons différentes.
Il fallut quelques secondes à Lily pour digérer la nouvelle. Elle empoigna James avec déséspoir pour l'engueuler :
- Pourquoi tu ne m'as rien dit !?
James haussa les épaules. Il avait eut d'autres préoccupations.
Will après un temps d'adpatation, se lança à la poursuite de Cassidy. Elle quitta à son tour la salle commune. A la sortie elle inspecta les environs en ce demandant ou avait pu se réfugier son amie. Une voie famillière, exaspérée et impatiente, l'interrompu dans ses reflexions.
C'était Sirius.
- Qu'est-ce que tu fais ?!
Son intonation crispée irrita la jeune fille. Elle se retourna agressive :
- Quoi ? Je cherche Cassidy ! Puisqu'aucun de vous ne le fait !
A son tour, Sirius tiqua. Déjà les disputes commençaient entre le chien et le chat :
- Non mais qu'est-ce que tu crois ! Sirius s'approcha de Will. Tu débarques et tu crois que tu vas tout arranger ! On a continuer à vivre sans toi ! On a essayé !
- Arrête Sirius ! Je ne veux pas me disputer avec toi ! Pas déjà !
- Et si moi j'ai envie ! Il n'y a pas que ce que tu veux qui compte !
- Je n'ai pas dit ça !
- Est-ce que tu as déjà songé à ce que c'était que vivre sans toi.
Will fronça les sourcils. Puis elle rougit.
- ...Je...JE veux dire...Que tu ne prennes mêmes pas la peine de donner des nouvelles...Se reprit Sirius. Lily...Lily était boulversée.
Will était mal à l'aise. Une drôle de tension venait de s'installer entre elle et le jeune homme. Une nouvelle tension mais toujours aussi explosive. Elle changea de sujet :
- Il faut trouver Cassidy !
Au petit matin, les choses s'étaient apaisées pour les Gryffondor. La victoire était acquise et ils l'avaient célébrée dignement ! Les derniers fêtards comâtaient dans la salle commune. Parmi eux bien sûr, James, Gloria et toute l'équipe de Quidditch et leurs supporters les plus investis. Sirius et Remus, inutile de le préciser, faisaient partie du lot de supporters investis. Lily et Will, elles, dormaient dans leur chambre. Après son altercation avec Sirius elle avait renoncé à la chercher. Elle était remontée dans sa chambre pour reprendre ses marques. Lily l'avait rejointe. Elle était tellement heureuse de retrouver son amie. Elles avaient discuté le reste de la nuit pour rattraper le temps perdu.
Les vestiges de la fête s'effaçaient peu à peu grâce au travail efficace des elfes de maison. Un timide soleil d'hiver perçait à travers les fenêtres. Mais il ne fallait pas s'y prendre : Le froid dehors était saisissant et violent. La neige allait arriver.
Lily ouvrit les yeux. Elle dormait avec Will, elle sourit en l'apercevant. Ce n'était pas un rêve. Elle était bien de retour parmi eux. Lily craint le contraire quelques instants. Elle regarda le plafond, pas totalement remise de la soirée agitée de la veille. Car toutes les réalités allaient de paires ! Si Will était bien réelle, cela signifiait que tous les troubles des heures passées étaient vrais aussi ! Lily se redressa en douceur pour ne pas réveiller son amie. Elle constata que, ni Cassidy, ni Alice n'étaient dans leurs lits. Cela faillit la faire renoncer à se lever pour affronter une nouvelle journée complexe ! Ou était Cassidy ? Quelle était la sanction qu'avaient reçue Alice, Jane et Lali ?! Lily sentit cette boule lui remonter à nouveau dans la gorge. Elle se leva finalement, mais inquiète. Sur la pointe des pieds, sans même prendre le temps de s'habiller, elle descendit rejoindre James. Elle regretta de ne pas avoir enfilé des chaussures ou au moins des chaussettes. Lily sentait sous ses pieds, la poussière et la crasse de la veille se coller. Elle essayait pourtant d'éviter les plus grosses saletés : Gobelets, parchemins et trainées d'alcool renversées. Rien à faire, la couche de crasse était de plus en plus importante. Elle esquissa une grimace dégoutée. L'escalier fut la partie la plus délicate. Eviter les déchets et les planches qui grincent en même temps, rendait la descente périlleuse. Finalement, en empruntant seulement une marche sur trois, elle atteint le sol de la salle commune. Il faisait froid, Lily frissonna, elle avait les épaules nues. Dans la salle commune ça sentait le bouc. L'atmosphère était chargée d'odeurs nauséabondes : Mélange d'alcool, de sueur. L'air était lourd comme si on l'avait respiré trop de fois et qu'il s'était alors imprégné de l'odeur et de la chaleur humaine ! Elle identifia James sur un des vieux canapés déglingués. Lily marcha jusqu'à lui sans faire de bruit. Elle se pencha sur lui et le réveilla à grand renfort de caresses et de baisers. James sourit dans son sommeil et finit par ouvrir un œil. Il attira Lily vers lui. Ils restèrent enlacés un moment, l'un contre l'autre. Dans le calme, ils profitaient l'un de l'autre avant de se laisser envahir par l'inquiétude et les histoires qui les cernaient désormais. Lily plus inquiète que James fut la première à rompre ce havre de paix et de silence : un constat la dérangeait et elle ne pouvait contenir ses angoisses plus longtemps :
- Alice...Sa voix s'étrangla...Alice n'est pas revenue...
- Je sais, dit James.
- Tu crois que...
James la serra un peu plus fort. Lily laissa échapper un sanglot. : La simple idée qu'Alice est pu être renvoyée lui était insupportable ! Et pourtant peu d'option pouvait expliquer son absence prolongée !
Remus indiqua d'un geste qu'il était réveillé. Lily lui sourit malgré les larmes. Remus était un ami merveilleux. Il lui fit un clin d'œil. Gloria, blottie contre lui, ressentit l'agitation et se risqua à ouvrir un œil. La lumière l'aveugla et elle grogna encore usée de sa soirée et de son match. Elle retourna dans le torse de Remus pour terminer sa nuit. Les trois amis éveillés en rirent. Gloria renonça à se rendormir. Elle posa la question à son tour :
- Est-ce qu'Alice est revenue ?
Le silence lui servit de réponse. Gloria comprit. A la manière des autres, elle interpréta cette absence comme un signe annonciateur de malheur. Will les interrompis et arriva de l'étage des filles. Elle semblait sauvage comme à ses premiers jours à Poudlard, autrefois. Ses yeux inspectaient les alentours et demandaient sans arrêt la permission. Pourtant, il ne faisait aucun doute qu'elle était la bienvenue ! Mais sa posture était tendue et crispée. Sur la pointe des pieds elle évoluait avec prudence entre les corps endormis. Elle prit un soin tout particulier à enjamber Sirius qui dormait d'un sommeil profond mais contrarié. Ses amis l'accueillirent avec bonheur. Cela la soulagea. Elle vint s'assoir par terre auprès d'eux. Lily lui prit tout de suite la main. Will était ravie, mais pas encore domptée. Le serait-elle un jour seulement ? Elle était avide de savoir, de rattraper tout le temps qu'elle avait passé loin de ses amis. Mais l'atmosphère et les pensées des autres étaient ailleurs et noires. Elle refoula donc cette curiosité et profita simplement du moment tant que faire ce peut. Il n'y avait pas de conversation réelle. Des réflexions désuètes sur les souvenirs de la veille ! On n'évoqua même pas le match : sujet trop sensible, trop risqué ! On parla du retour de Will tout de même ! Et encore on ne pausa pas beaucoup de question à l'héritière ! Ce qui l'arrangeait bien soit dit en passant ! En réalité on attendait que le tableau de la Grosse Dame bascule sur Alice ou sur Cassidy ! On attendait une bonne nouvelle qui ne semblait pas vouloir venir !
Lily finit par se lever et parti à la recherche de quelques gobelets non utilisés. Quand elle en eut trouvé le bon nombre, ce qui prit un certain temps il est vrai. Elle changea de l'eau froide en café chaud et elle retourna auprès de ses amis. Elle distribua les petits verres fumants. Chacun la remercia avec gratitude et bu la potion magique. Le chaud réveillait le corps et le goût rinçait la bouche. C'était divin. L'odeur réveilla le dernier membre de la confrérie : Sirius émergea dans un grognement. Ses mains partirent, par habitude, à la recherche de son oreiller. Mais ils ne rencontrèrent, entre la moquette et les particules de poussières, que les doigts frais et fins de Will. Cette rencontre le fit sursauter. Will retira sa main instantanément. Sirius lui lança un regard plein de reproche. Cruel et injuste Sirius ! Cet étrange échange ne dura qu'une seconde. Sirius se concentra sur ses amis qui essayaient à présent d'imaginer la sanction des trois ex pom-pom. Les pronostics et les craintes allaient bon train. Lorsque Will se risqua à intervenir, Sirius lui lança un regard glacial qui la figea dans son élan. Le message du garçon était clair : Elle était partie, elle n'avait plus sa place ! Sirius la rejetait, il lui en voulait. La salive paru tout à coup plus difficile à avaler pour la jeune fille. Elle lâcha instinctivement la main de Lily. Sirius se reconcentra sur ses amis. Will lutta contre les larmes qui l'asseyaient. Et puis le portrait de la grosse dame pivota. Enfin ! Etonnés, les élèves levèrent le nez pour apercevoir le nouvel arrivant :
- ALICE ! Lily se leva et couru embrasser son amie. Les autres suivirent contents et soulagés, sauf Will qui n'en avait probablement pas le droit. Derrière Alice, ils découvrirent Franck. Ils portaient leurs manteaux et avaient la peau froide. Ils venaient de l'extérieur. Alice était radieuse. Ses joues étaient roses et son sourire sans limite. La nouvelle devait être bonne ! Gloria s'en réjouit plus que tout. Elle adorait la capitaine qui lui inspirait, avec son petit ami Franck, un profond respect !
- Alors ? Demanda Lily mi paniquée, mi joyeuse.
- Alors, entama Alice en saisissant la main de Franck,...on s'est marié !
Huit heures plus tôt :
C'était l'hiver, il faisait déjà nuit en Angleterre. A Poudlard, le froid était mordant presque assassin. Le vent soufflait et rependait le froid partout et sur quiconque s'aventurerait dehors ! Au sous-sol de l'école, dans un cachot, l'atmosphère était comparable à celle-ci. Cela malgré les torches, malgré les feux de cheminée, malgré les sortilèges.
Jane Jones, Lali Nora et Alice Tread attendaient le verdict du conseil de discipline. Elles étaient épuisées nerveusement et physiquement et ce froid mordant s'emparait d'elles de même que le désespoir. Leurs peaux étaient parsemées de chair de poule et leurs muscles étaient maintenus tendus dans leur lutte contre la fatigue. Les uniformes courts et volatiles semblaient maintenant bien ridicules face au froid. Cette métaphore était cruelle mais si touchante de vérité : Ces uniformes ne leurs convenaient plus, ils n'étaient plus d'actualité !
Après de longues minutes de débats, les décideurs n'ayant que faire de l'état physique et psychologique des jugées, le représentant des professeurs, le sévère et vertueux professeur Sanson, rendit le verdict du corps enseignant: Jones et Nora devaient être exclues de l'établissement et réparer leur fautes en réalisant, chacune, cent heures de travaux pour la communauté des sorciers. Elles ne pourraient être admises à nouveau, au sein de l'établissement, qu'une fois la totalité de ces heures accomplie. Tread étant une élève exemplaire et brillante, ils se refusaient de compromettre son avenir de sorcière ! Elle était blanchie et acquittée.
Puis se fut le tour du représentant des élèves de prononcer le verdict. C'est un Franck blafard mais fière qui prit la parole :
- Suite à la volonté du conseil, les élèves ici présents n'ont pas pensé possible de dissocier la sanction d'Alice Tread de celles de Jane Jones et Lali Nora comme vient de le faire le corps enseignant ! Il prit une bouffée d'air. C'est pourquoi, le conseil des élèves les a toutes les trois condamnées à une exclusion temporaire le temps qu'elles fassent leurs preuves, ou, condamnées à l'exclusion définitive, en cas de conduite non exemplaire après leur départ de Poudlard !
Franck regardait droit devant lui. Il ne pouvait pas regarder Alice. Pourtant, elle le contemplait avec amour. Franck se rassit. Sa souffrance était si perceptible que même le professeur McGonagall se sentit concernée. Elle se racla la gorge mal à l'aise. Elle supportait à peine d'infliger cela au couple !
Les décisions des deux corps étant très différentes, c'est à elle que revenait la responsabilité de trancher et de châtier ! A son tour, elle se leva donc et prit la parole :
- La décision d'Alice Tread, de partager le châtiment de ses camarades étaient un geste vertueux mais irréfléchi et inappropriée. Commença-t-elle. Cependant, il me semble pertinent que la responsable civique de deux incriminées, rende des comptes ! C'est le rôle d'un responsable ! C'est à cela que sert un représentant ! Elle marqua une pause. En tant que professeur, il est aussi de mon devoir d'écouter mes collègues et de prendre en considération leur opinion, à savoir blanchir Alice Tread et ne sanctionner que les responsables physiques. Son regard se posa sur Alice. La jeune fille attendit patiemment, sans détourner les yeux, prête à accepter. Le professeur poursuivit en s'adressant à la jeune Gryffondors :
- Mademoiselle Tread, si ma maison à faillit aujourd'hui, vous n'en êtes pas moins une élève exemplaire et une personne noble de cœur ! Des élèves ont été jugés moins sévèrement pour plus grave ! Ainsi je considère que l'épreuve de ce tribunal, la dissolution totale et immédiate de votre équipe, ainsi que votre renvoi en tant que capitaine, que vous avez surmontée avec beaucoup de dignité, constituent une sanction suffisante ! Vous êtes officiellement acquittée. Concernant le cas de Lali Nora et Jane Jones. Le regard du professeur changea du tout au tout et brilla d'un courroux inquiétant : Je décide d'adhérer une seconde fois à la décision de mes collègues. Vous êtes exclues séances tenantes de l'école de sorcellerie Poudlard. Vous ne serez admises à réintégrer cette même école qu'une fois que vous aurez fait vos preuves. Cela passera par une attitude plus qu'irréprochable : exemplaire ! Et par 100 heures de travaux d'intérêts publics ! La séance est levée. Vous quittez l'école ! Merci aux représentants du conseil ! Bonne soirée à tous !
Le professeur claqua son petit marteau et descendit de son pupitre. Le conseil était terminé, le verdict était tombé ! Franck courut enlacer sa petite amie. Il était fébrile. Alice ne l'avait jamais connu comme cela. Franck ne se laissait jamais envahir par ses émotions d'habitude. Elle se laissa aller dans ses bras, soulagée et fatiguée. L'amour les envahis et les enveloppa comme une bulle de protection. Ils avaient surmontés l'épreuve ensemble ! Ils s'aimaient et ils comprenaient l'attitude de l'un et de l'autre ! Mieux que ça, c'est parce qu'ils s'aimaient qu'ils avaient pu faire preuve d'autant de droiture et de franchise ! Ils se rendaient meilleurs et cela Franck le réalisait seulement maintenant. Une constatation qui le laissait sans voix mais pas sans émotions.
Alice pleura sur l'épaule de Franck :
- Je t'aime ! Dit-elle.
- Je suis si fière de toi ! Répondit-il.
- Je te demande pardon, Franck.
Franck brisa l'étreinte pour regarder sa petite-amie ave surprise :
- Tu me demandes pardon ?!
- Oui, pour ce qu'il s'est passé ! Je n'ai pas été à la hauteur ! Je n'ai pas su leur insuffler les bonnes valeurs...Je...
Franck n'écoutait plus. Il hallucinait ! Il le savait à présent, elle était parfaite ! Elle était la bonne ! L'unique ! La seule ! Car, alors que chaque particule du jeune homme lui vouait une admiration sans borne pour son courage et sa droiture, elle, elle demandait pardon et ne se sentait pas digne de son amour ! Ce doute, cette humilité, c'était le signe, que jamais sur Terre il ne trouverait une fille qui en valle plus la peine ! Elle le rendait meilleur parce qu'elle était la meilleure ! Ce constat le rendait fou de bonheur et le faisait décrocher de la réalité. Il n'écoutait plus le discours repentant d'Alice car une seule idée l'envahissait pour le séduire totalement et l'emmener dans les airs. Instinctivement il mit un genou à terre et coupa la jeune femme :
- Alice ! Epouse-moi !
Alice arrêta de parler : choquée et persuadée d'avoir mal compris :
- Quoi !?
Franck lui prit la main :
- Alice Tread, fais de moi le plus heureux des hommes et épouse-moi !
Alice pleurait encore, mais plus pour les mêmes raisons. Elle serra la main de Franck dans la sienne.
- Tu...Tu es sérieux !? Elle sourit, elle ne doutait pas vraiment. Elle connaissait trop bien Franck pour savoir que ce n'était pas une blague. Le geste et l'engagement que cette question induisait, ne l'effrayait pas. Elle savait que si Franck prenait cette voie, c'est qu'elle pouvait s'y engager sereinement avec lui. Se marier, fonder une famille avec lui, c'est le chemin qu'elle voulait suivre depuis qu'elle avait fait sa connaissance ! Si Franck les estimaient près c'est qu'ils l'étaient ! Ne venaient-ils pas de se le prouver à l'instant !
- Oui...Je sais que c'est fou ! Que c'est précipité ! Mais cela a tant de sens pour moi ! Tu es celle qu'il me faut ! Celle avec qui je veux vieillir ! Celle qui doit me donner des enfants ! Epouse-moi !
Alice respira. Elle voulait graver ce moment dans sa mémoire : Ce moment où, l'amour que Franck lui portait, permettait au garçon d'aller au-delà de son caractère réfléchi et prudent. Franck était audacieux et imprévisible grâce à elle, pour elle ! Alice était aux anges. Comment quantifier l'amour qu'ils se portaient mutuellement, quel mot mettre !? Il n'y en avait pas ! C'était un amour terre à terre, un amour simple, sans fioriture ! Mais c'était le meilleur amour car c'était l'amour sincère et honnête ! Ils savaient qu'en cas de situation extraordinaire ils pourraient se soutenir ! Alors pourquoi ne pas le dire au monde entier :
- OUI ! Dit-elle.
- C'est vrai ?
- Oh oui Franck ! Je veux t'épouser ! Et toi épouse-moi !
- Oui !
- Je t'aime !
- Je t'aime !
Ils s'étreignirent encore. La salle se vidait sans soupçonner ce qu'il se passait pour le couple. Avant de sortir à leur tour, mais pour une destination autre que leurs dortoirs, Franck se ravisa :
- Attends Alice !
La jeune fille se retourna pour voir ce qui ralentissait son désormais fiancé. Il marchait à la rencontre du professeur McGonagall. Alice n'entendait pas, mais elle voyait. Elle fronça les sourcils. Le professeur McGonagall interrogea le jeune homme du regard. Un peu mal à l'aise il faut l'avouer.
- Professeur, dit-il. Il n'acheva pas sa phrase. Il s'empara de quelque chose de petit et de peut évident à manipuler. Le professeur ne saisit pas tout de suite. Puis elle blêmit. Franck, quand il eut finit de dégrafer son badge de préfet-en-chef, tendit l'objet vers la vice directrice interdite. Elle avança la main à son tour, désolée et encore incrédule. Elle réceptionna dans sa paume le petit titre que le jeune homme lui rendait.
- Je démissionne, poursuivit-il. Je ne tiens plus à assurer la fonction de préfet-en-chef.
Le professeur se retint d'essayer de la convaincre de changer d'avis. Franck était un élève remarquable et un préfet-en-chef investit et sérieux ! Cette décision était précipité et préjudiciable : Avoir était préfet-en-chef ouvrait des portes ! Mais, c'était sa façon à lui, polie, répressive et franche, de protester contre son attitude à elle. Par ce geste, le garçon indiquait à quel point la cruauté du professeur l'avait affecté ! Minerva le regarda pétrifiée. Il sourit. Il ne la jugeait pas. Il n'était pas en accord avec sa politique, alors il mettait fin à la coopération : c'était aussi simple que ça ! Le professeur admira cette droiture une fois de plus mais regretta son manque de modération. Elle n'en revenait pas de recevoir une leçon de vie de la part d'un...non de deux de ses étudiants ! Mais elle était fière ! Oui fière qu'ils soient de chez elle : Des Gryffondor ! Elle hocha donc la tête avec fermeté face à la décision du garçon et serra dans sa main, le petit badge encore chaud. Le garçon se détourna alors d'elle et rejoint Alice d'un pas léger. Le professeur les regarda s'éloigner ravie et loin de se douter de l'endroit ou ils se rendaient.
Pour s'unir dans le monde des sorciers, la méthode diffère légèrement du processus moldu. On ne s'unit pas devant le maire d'une ville, car cette fonction politique n'existe pas ! Lorsque l'on souhaite s'unir dans le monde des sorciers, on doit s'adresser à un membre du village où l'on à choisit de s'unir ! Pas n'importe quel membre : Un membre suffisamment ancien pour être reconnu par les habitants du lieu. Mais aussi, un villageois qui contribue à l'édification de l'identité de la communauté ! Avec lui on signe une sorte de pacte magique qui s'ajoute de lui-même au ministère de la magie. Franck et Alice avaient choisis le village le plus près de leur école ! Comme nous le savons tous, ce village se prénomme Pré-au-lard. Les personnes susceptibles de les unir étaient donc : Anthon Rosmerta, le propriétaire du pub des Trois Balais. Monsieur Ducke un des propriétaires de la célèbre boutique : Honeyducke et enfin, aussi étonnant que cela puisse paraître : Abelforth, propriétaire de la Tête-du-Sanglier !
Aller se marier chez Ableforth était tentant, car Franck aimait le jobard ! Cependant, l'endroit était un peu morbide et trop sombre pour un évènement si heureux ! De plus, Les Trois Balais étaient fort de signification : C'était là qu'Alice et Franck s'étaient apprivoisés et découverts en troisième année ! Là ou tout avait commencé ! Il paraissait donc logique pour le jeune couple de préférer les Trois Balais. Malgré le froid assassin et la nuit, le couple marcha bravement (en uniforme de pom-pom pour Alice en plus) jusqu'au village.
Quitter l'école était un délit dans ce cas précis. Pré-au-lard n'était pas ouvert aux élèves dépensiers et joviales de Poudlard. Ainsi quand le couple traversa le village dans le noir de la nuit, l'ambiance semblait moins chaleureuse qu'à l'ordinaire. Les rues étaient désertes et les devantures des boutiques clauses, protégées par d'épaisses planches de bois. Les quelques points de lumières qui éclairaient faiblement la rue principale, provenait des foyers, eux aussi fermés à double tours, pour ne pas tenter les rodeurs. On marchait lentement car on ne voyait que très peu, là ou l'on mettait les pieds. Le vent s'engouffrait avec vivacité dans les coupes gorges et faisait naître des sifflements angoissants des rues étroites. Les Trois Blais n'étaient plus très loin. On entendait les éclats de voies du patron qui riait à gorge déployée comme à l'ordinaire. Un son rassurant.
Les amoureux franchirent la porte et déclenchèrent de tintement de la petite cloche en cuivre. Le patron et les quelques habitués au bar tournèrent la tête pour dévisager les nouveaux arrivants. Dans le pub, l'ambiance était chaleureuse et ambrée. L'odeur de la bieraubeurre embaumait l'air et le rendait délicieusement sucré. Le feu qui crépitait donnait envie de s'assoir pour se réchauffer et d'échanger quelques blagues avec le propriétaire. Sa fille était là, ainsi que sa femme. La clientèle était moins avenante que les propriétaires : Il n'y avait que les vieillards ivrognes de la commune et des voyageurs anonymes qui ne tenaient pas à se faire aborder, enveloppés dans des capuches épaisses qui dissimulaient leurs visages ! L'entrée des deux amoureux se remarqua et attira donc l'attention de chacun. Anthon connaissait les lascars et si sa clientèle était antipathique, lui, était charmant pour eux, tous ! Il accueillit le couple avec chaleur et les invita à s'assoir. Franck et Alice n'en firent rien. Le patron marcha dans leur direction. Sa femme s'insurgea de l'état de glaciation de la pauvre Alice et se précipita à l'étage pour lui apporter une couverture. Franck profita de la proximité du patron pour lui confier discrètement leur réel dessein : Se marier et non déguster une bièraubeure ! La discrétion n'était pas la qualité première du tonitruant et démonstratif Anthon. Il leva les mains au ciel et vociféra de bonheur :
- Mes enfants comme vous me faites plaisirs ! Voilà quelque chose que l'on ne me demande pas souvent mais que j'exécute toujours avec une immense joie !
Le reste de l'assemblée les regardaient, curieux. Rosmerta, toujours content de monopoliser l'attention, se tourna vers la foule et annonça à haute et intelligible voix, ce que les amoureux auraient voulus garder pour eux :
- Ils veulent se marier !
On applaudit l'initiative. Au lieu de se replonger dans les fonds de verres on regarda avec curiosité les préparatifs et la ''cérémonie''. Mme Rosmerta réapparut avec la couverture et explosa de bonheur en apprenant la nouvelle. Anthon entreprit de nettoyer son bar pour le rendre digne de la circonstance. Il râla après les ivrognes qui laissaient des auréoles de whisky et de bière après qu'il eut nettoyé. Sa femme lui apporta une chemise propre pour qu'à son tour, le sorcier soit présentable. Il saisit sa baguette et se racla la gorge.
- Nous pouvons commencer ! Dit-il solennellement.
Alice et Franck se regardèrent amusés et hésitants. Ils avaient imaginés quelques choses de plus cérémonieux et en même temps, c'est toute la simplicité de l'évènement qui le rendait merveilleux.
Magalia Rosmerta avait cependant, un sens du romantisme plus aigu que son mari. Elle protesta.
- Tu ne vas pas les marier comme ça ! D'un coup de baguette !
Anthon haussa des épaules.
Magalia s'empara d'Alice et la conduit dans la réserve. Rien de beaucoup plus romantique mais elle lui indiqua d' un clin d'œil que c'était important de soigner son entrée. Elle la planta là. Au bar elle s'agita sans qu'aucun des mâles qui peuplaient l'assemblée ne comprennent. Pendant ce temps, Alice patientait, enveloppée dans sa couverture, au milieu des bouteilles. Magalia gagna ses appartements et redescendit avec un petit bouquet de fleur maigrichon et rabougrit mais qui ferait l'affaire. Franck et Anthon la regardaient s'agiter. Elle entraîna sa fille avec elle. Sans se tourner elle souleva un vieux tapis usé, qui était probablement rouge il a très, très, très longtemps. Elle le fit se déposer à l'entrée de la réserve d'un coup de baguette. Puis elle referma la porte sur elle et son enfant.
- Ma pauvre chérie ! Tu voulais te marier dans cette tenue ! Elle désigna l'uniforme boueux d'Alice, en la regardant de plus près.
- Ma mère est créatrice ! J'ai toujours pensé me marier dans une robe somptueuse ! Alice sembla réaliser tout à coup à quel point son mariage manquait de cérémonie. Ses amis et sa famille n'était pas là. Le décor était approximatif et l'environnement étranger ! Mais c'était elle et Franck et s'était le bon moment...Pas besoin de féérie pour que le moment soit magique !
- Attends ! Je n'ai sûrement pas autant de talent que ta mère, m ais je ne me débrouille pas trop mal. Magalia agita sa baguette et s'attaqua à l'uniforme d'Alice. Elle découpa, rapiéça, ajouta, décora et blanchit l'ensemble. Le résultat ému Alice. La robe ne valait rien mais la jeune fille la trouvait magnifique et touchante ! Elle était blanche avant tout ! Et elle était faite avec amour ! Alice s'observa dans les reflets des bouteilles : Dans sa petite robe à bretelles taillée dans un tissu trop épais pour être beau mais arrangé avec charme. Des petites paillettes brillaient par moment, trop faiblement pour que ce soit remarquable mais avec un certain mérite ! Leur fatigue s'accordait avec le manque d'élégance du tissu. On aurait cru qu'Alice portait une robe qui se transmettait de génération en génération : une parure vieillissante mais qui luttait bravement contre la dépression et restait inexplicablement belle ! Une robe habitée ! Alice aima cette robe qui avait plus de signification que ne pourrait jamais avoir toutes les créations de sa mère ! Elle reflétait parfaitement l'engagement qu'elle allait passer avec Franck : Un peu inapproprié en surface mais tellement sincère et fort en profondeur qu'il en valait la peine plus que n'importe quoi ! Alice remercia Magalia tandis que sa fille tentait de brosser ses cheveux et de transformer sa queue de cheval de sportive en un chignon, faute d'être élégant, respectable ! Quand ce fut chose faite Magalia tendit le bouquet de fleurs des champs qu'elle avait extirpé de sa propre chambre et le donna à Alice. Elle indiqua à sa fille de rester avec la jeune future mariée et elle sortit. Alice se prit au jeu et se découvrit nerveuse ! Elle respira plusieurs fois, impatiente et angoissée. La petite Rosmerta la regardait avec admiration et envie.
- T'es belle ! Dit-elle dans un sourire.
Alice du lutter contre la montée de larmes qui la submergea. Elle remercia la gamine dans un souffle.
Dehors Magalia ne semblait pas avoir finit de s'agiter. Alice percevait des sons étonnants à travers la vieille porte. Les meubles semblaient se déplacer avec fracas. La clientèle pestait et Anthon s'agitait.
Puis la porte s'ouvrit. Alice posa un pied hors de la réserve qui sentait le rend fermé. Un petit air de violon mal accordé débuta. C'était un des vieillards qui jouait avec application et ferveur. Alice sourit et salua l'effort. Elle avait le droit à une belle entrée en musique grâce à lui. Certes l'air était plutôt celui des bals populaires mais il était charmant et mieux que le bruit du parquet qui grince !
Alice évoluait sur le tapis que Magalia avait déposé. Une femme est-elle programmée pour cet instant dès sa naissance ? Car Alice avançait avec grâce et élégance. Son sourire illuminait la pièce. Sa nervosité de même que son émotion touchait toute l'assemblée. Elle était parfaite. Cette idée emplit une fois de plus Franck de bonheur. Alice nota que Magalia avait pris le temps de décrasser son pantalon pour le rendre plus présentable. Si elle était en petits baskets de toile blanche, lui venait de se faire cirer les chaussures. Il ne portait pas de veste mais Magalia, sans doute, lui avait retiré son pull pour qu'il ne garde que la chemise. Il était élégant et la chemise le mettait bien en valeur. Ils étaient accordés !
Alice se planta devant lui. L'amour enveloppait à nouveau le couple.
Anthon releva ses manches et prononça un discours approximatif mais convenable pour la circonstance. Rapidement à cours d'idée cependant, il proposa aux jeunes époux de prononcer leurs vœux. Il invita Franck à parler le premier. L'improvisation fut de mise, comme pour tout le reste :
« Alice. Tout arrive un peu vite et un peu n'importe comment. Beaucoup pourraient penser que l'on mérite mieux. Je ne suis pas d'accord. T'épouser, aujourd'hui, il n'y a rien de plus beau ! De plus merveilleux ! Il n'y a rien de mieux ! D'autres pourraient penser que nous nous trompons. Mais je ne suis pas d'accord ! Je suis certain de ne pas me tromper en te choisissant. Tu es, incontestablement, celle qu'il me faut ! Celle que je veux. Celle dont je rêve. Tu es belle. Tu es intelligente. Tu es généreuse. Tu es juste. Tu es courageuse. Et tu ne te rends même pas compte de tout cela. Maintenant que je t'épouse, je vais pouvoir te le répéter tous les jours jusqu'à ce que tu l'intègres ! D'autres, encore, pourraient penser que nous sommes trop jeunes. Mais pourquoi attendre quand on la personne idéale à nos côtés ? Tu es la personne idéale, Alice. Enfin d'autres pourraient penser que nous faisons une erreur monumentale. Mais encore une fois je ne suis pas d'accord. Depuis que je suis avec toi, ceux que pensent les autres ne m'intéressent plus. ll n'y a que nous qui compte. Tu fais de moi quelqu'un de meilleur et j'ai confiance en nous ! C'est pour cela, aussi, que je suis sûr de ne pas commettre d'erreur en te demandant : Alice, épouse-moi. »
« Franck. Je pense que des heures difficiles attendent le monde des sorciers...Je pense que allons devoir affronter des épreuves terribles et terrifiantes. Mais je sais ! que si tu es avec moi, si tu es reste avenir, alors il ne pourra rien m'arriver. Je sais alors, que ces heures supposées sombres ne pourront jamais m'atteindre car tu es mon soleil et que notre amour nous permettra de tout affronter !
Tu as énuméré mes qualités, tu as oublié chanceuse. Je suis chanceuse de t'avoir trouvé et que tu m'ai choisi. J'emploierai chaque jour de ma vie...de notre vie, à t'aimer et à te bâtir l'avenir dont tu rêves car je t'aime et que je veux te rendre aussi heureux que tu me rends heureuse.
Nous ne sommes qu'un, j'en suis sûre. Tout ce que nous faisons ensemble nous le faisons bien. Nous faisons l'amour bien. Nous nous aimons bien. Nous bâtirons notre avenir bien, c'est une certitude ! Je n'ai pas peur. Je ne doute pas. Tu fais de moi quelqu'un de meilleur et j'ai confiance en nous ! C'est pour cela que je suis sûre ne pas commettre d'erreur en te disant oui et en te demandant à mon tour : Franck, épouse-moi ! »
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