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37

Les chocovores !!!

Chose promise, chose due  : le chapitre 37 est là ! Nina va-t-elle utiliser la black card ? Comment va se passer la soirée avec Ryan ? Toutes les réponses sont lààà !

Je me suis bien amusée à écrire ce chapitre, avec du chocolat Côte D'Or sous le coude (séance de sport demain matin obligée !). J'espère donc que mon engraissement momentané aura été utile pour vous faire  aimer ce chapitre ! :p

Merci pour tout votre soutien et la joie que vous m'apportez :*

— Apolite

**

Dix-neuf heures arrivèrent avec une rapidité étonnante.

Ryan s'était préparé comme à l'accoutumé. Il avait rasé sa barbe de très près et tirait toujours une certaine fierté de ne jamais se couper à chaque rasage, tout en obtenant un résultat impeccable. Il s'était chaussé de ses mocassins rouge qu'il affectionnait, et qui était la seule chose qui pouvait paraître bon bourgeois chez lui. Alix ne se gênait jamais pour lui rappeler que ça le vieillissait. Ryan se demandait bien comment des chaussures pouvaient vieillir. Il n'y avait certainement que les femmes pour percevoir ce genre de détails. De toute façon il n'était pas de ceux qui changent quoi que ce soit sur un reproche. C'était sa qualité comme son plus grand défaut. Il restait fidèle lui-même. Pourtant, cette fois-ci allait être une exception.

Il n'aimait pas les lieux snobs et optait toujours pour des endroits populaires et détendus. Pour rien au monde on ne l'aurait trainé dans un restaurant où les plats faisait le triple de ce qu'ils devaient faire, mais la donne avait changé. Il y a deux mois encore il ne se serrait pas posé la question de savoir si Nina aurait aimé faire des kilomètres pour se poser dans un pub pour grignoter des nachos en enchaînant les cocktails au prix de l'happy hour... Mais elle ne semblait plus être la même. Elle avait changé. Elle dégageait une assurance qu'elle ne montrait normalement que lorsqu'elle s'emportait. C'était certainement du au fait qu'elle s'était coupé les cheveux. On pouvait lire dans son regard dorénavant. C'était une belle jeune femme au regard fier qui savait ce qu'elle voulait. Et elle ne semblait plus vouloir les choses d'autrefois.

Ryan fronça les sourcils sans s'en rendre compte. Il se passa du gel dans les cheveux pour leur donner un petit effet mouillé. Il se rinça les mains avant d'enfiler une chemise blanche Eden Park, pour avoir un semblant de marque sur lui. Il mit un pantalon rouge pour rappeler ses mocassins et parut satisfait de son apparence. Ce n'est que lorsqu'il finit de s'habiller qu'il remarqua son regard perplexe. Il défronça ses sourcils doucement. Il était angoissé comme pour dîner avec une inconnue. Il chassa très vite cette idée de la tête, prit son portefeuille et sortit de sa chambre, au rez-de-chaussée. Il passa devant la porte d'Ahiko. Ses gémissement avaient cessé depuis qu'on lui avait donné une dose de médicaments assez puissante pour assommer un cheval.

Ryan monta frapper à la porte de Nina.

— J'ai fini dans une minute, s'empressa-t-elle de répondre. Tu peux appeler le taxi.

Ryan lança un « Okay » à travers la porte et descendit. Il croisa Thalia qui mettait ses bijoux devant le grand miroir ovale du salon, au dessus de la cheminée. Thalia l'aperçut dans le reflet du miroir et fit volteface.

— Comme tu es élégant, Ryan, lui dit-elle dans son anglais impeccable.

— Je vous retourne le compliment, sourit-il. Qui devez-vous interviewer dans une telle tenue ?

— Des émirats de Qatar. Il vaut mieux être au top pour paraître sérieuse.

— Vous allez certainement rafler un numéro ou deux en supplément.

Thalia eut son sourire qui la transfigurait totalement. Elle était belle lorsqu'elle souriait franchement.

Ryan voulut la questionner davantage mais un bruit de klaxon se fit entendre à l'extérieur. Il fit un signe pour lui dire qu'il devait y aller. Pour toute réponse Thalia lui adressa un léger clin d'oeil en mettant sa deuxième boucle d'oreille.

Ryan se précipita à l'extérieur. Il dit au chauffeur que l'on attendait encore quelqu'un. Le chauffeur acquiesça, la mine joviale. Son attitude fut moins enjouée cependant, au fur et à mesure que passaient les minutes où il gesticulait d'impatience sur son siège. Ryan était gêné. Nina se faisait désirer au delà du raisonnable. Il essaya d'entamer une conversation avec le chauffeur, mais son niveau de français était limité. Le niveau d'anglais du chauffeur n'était guère mieux d'ailleurs. Ryan assura donc pour la cinquième fois :

— Elle ne devrait pas tarder.

Le chauffeur haussa les sourcils avec un air peu convaincu. La porte de la maison s'ouvrit alors lentement. Nina apparut sur le perron de la porte. La douce lumière du soir d'été vint l'éclairer. Elle marcha lentement vers la voiture. Elle ne regretta pas d'avoir joué un petit tour à Alix en voyant le regard ébloui de Ryan. Il ne pouvait plus quitter des yeux sa robe Balmain en macramé. La robe était très colorée et laissait entrevoir à travers les mailles des parcelles de peau. Elle était à manches longues, ce qui n'était pas un choix judicieux au vue de la chaleur, mais c'était la seule qui lui avait plu. Certainement parce que c'était une des plus chères... Elle priait encore que la black card n'eut pas nécessité de code pour le paiement.

La robe était à encolure ajustée avec des fermetures à glissières aux poignets qui avaient plu tout de suite à Nina. Elle était incroyablement sexy dans cette robe. La vendeuse le lui avait assuré, et le regard de Ryan qui ne la quittait plus, le lui confirmait.

Nina s'avança avec une fausse modestie vers Ryan. Mais dans sa tête elle avait l'impression de faire un défilé sur le tapis rouge. Ryan sembla rassuré de voir que Nina n'avait pas mis des talons trop hauts. Il n'était pas réellement plus grand qu'elle. Ils avaient à peine quelques centimètres d'écart.

— Inutile de te dire que tu es magnifique, dit-il en souriant.

— Ce n'est jamais inutile, répondit-elle en entrant dans le taxi.

Nina détailla alors Ryan qui n'osait plus la regarder maintenant qu'une certaine proximité s'était établie entre eux.

Nina avait une préférence pour les hommes musclés, et c'était la seule chose qu'elle trouvait regrettable chez Ryan : il ne l'était pas. Il n'était pas un de ces hommes extrêmement maigre non plus. Il était dans un entre deux qui lui convenait assez bien.

— J'ai un peu changé la destination initiale, dit finalement Ryan pour briser ce silence qui semblait le peser. Je pense que ce sera un endroit davantage convenable pour toi. De toute façon avec la robe que tu portes, j'aurais eu honte de t'emmener dans un simple bar.

Nina ne répondit rien, surprise par la voix de Ryan qui semblait changer. Tout dans sa gestuel montrait des signes de stress. Comme pour le rassurer Nina se contenta de lui sourire.

Nina était surprise. Ryan n'avait jamais été aussi angoissé de la voir. Et pourtant ils avaient bu des verres ensemble des centaines de fois, seuls à seuls. Mais jamais il ne s'était posé la question de savoir si elle pouvait avoir des sentiments pour lui. Ça ne lui aurait jamais traversé l'esprit une seule seconde. Mais là il la voyait enfin. Elle n'était plus une pote asexuée à ses yeux, mais une femme, une femme attirante devant laquelle il rougissait. Nina repensa à toutes les fois où elle avait voulu lui avouer ses sentiments, à tous ces moments où elle l'avait vu embrasser d'autres filles. Un visage halé lui apparut soudain... Ryan n'avait pas mentionné Savannah depuis un moment. Il était possible qu'ils soient toujours ensemble. Et si elle se méprenait sur cette soirée ?

Nina fut tirée de sa rêverie par la voix du chauffeur :

— Nous y sommes.

Il entra dans une propriété où les grilles étaient ouvertes en grand. La voiture s'engagea dans une longue allée où étaient plantés de façon régulière de majestueux palmiers. Une maison gigantesque, toute en pierre leur faisait face. Nina remarqua la plaque dorée marqué d'un grand H sous lequel étaient inscrits fièrement cinq étoiles. L'entrée était ouverte, et on apercevait déjà du personnel traverser le hall.

C'était certain maintenant, c'était un rencard. On n'invitait pas une amie dans un restaurant gastronomique, juste pour traîner. Savannah ou pas Savannah, Ryan espérait tout comme elle quelque chose de ce rendez-vous.

— Je pensais que les endroits chics te mettaient mal à l'aise, s'étonna Nina.

— Vraiment ? Moi ?, demanda faussement Ryan en sortant de la voiture.

Ryan se surprit à présenter son bras à Nina. Elle le saisit avec amusement en entrant dans la bâtisse impressionnante. Un homme d'une trentaine d'année, à la crinière blonde, le teint bronzé leur sourit derrière son haut bureau en arc de cercle.

— Puis-je vous aider, Mesdames, Messieurs ?

— Nous souhaiterions dîner ici ce soir, dit Ryan en butant sur certains mots en français.

Saisissant que l'accent de Ryan était américain, le réceptionniste avisa avec un très bon anglais :

— Certainement. Vous avez réservé à quel nom ?

— Réservé ?, demanda Ryan avec un haussement de sourcil.

Le trentenaire hocha vigoureusement la tête, comprenant qu'il allait devoir prier de partir Ryan et Nina.

— Nous sommes bookés sur les trois prochains mois. Nous aurons peut-être le plaisir de vous revoir à ce moment là.

Nina regardait le réceptionniste d'un air hébété. Ryan se sentit stupide. Comment n'avait-il pas penser à réserver pour un lieu pareil ? Il avait bien trop l'habitude des bars. Il jeta un oeil à Nina qui semblait gênée et contrariée. Il ne pouvait pas renoncer à ce dîner. Il s'était préparé psychologiquement à jeter l'argent par les fenêtres pour passer un bon moment avec elle. Il sentit d'ailleurs le regard de Nina peser sur lui à cet instant. Il ne pouvait pas passer pour un abruti fini devant elle. Pas maintenant, pas ce soir.

— Cherchez à Gosling  pour voir. Ryan Gosling, précisa-t-il.

Le réceptionniste chercha dans son regard une pointe d'humour. Nina faillit pouffer de rire. Ryan lui lança un regard sérieux pour qu'elle se ressaisisse. Devant la mine grave de Ryan le trentaine parcourut sa liste, du bout du stylo, et ceux à deux reprises.

— Je suis navré. Aucune réservation sous ce nom Monsieur.

Ryan souffla profondément. Il se passa les mains sur le visage et vint les claquer sur le bureau, avec un large sourire. Le blond parut effrayé. Ryan s'humecta les lèvres en hochant la tête. Nina et le trentaine le regardait faire.

— Et puis zut !, dit-il en français avant de continuer dans sa langue natale. Je ne suis pas supposé vous dire ça, dit calmement Ryan en se penchant au dessus du bureau de réception comme pour faire une confidence, mais je suis ici en tant que client mystère. La boîte pour laquelle je travaille réserve au nom de l'acteur, Ryan Gosling, parce qu'ils trouvent que je lui ressemble un peu. Vous en pensez quoi ?

Ryan s'immobilisa, les mains sur les hanches, un large sourire aux lèvres.

— Je suis désolé, je ne vois pas, bégaya le réceptionniste.

— Il faut m'imaginer blond bien sûr.

Le trentenaire hocha la tête, la bouche entrouverte par le malaise.

— Bon... Le fait est que je suis là pour évaluer votre établissement, reprit Ryan avec sérieux. Je compte donc sur votre discrétion pour m'introduire comme un client ordinaire au sein de votre restaurant.

L'homme en face de lui sembla perplexe. Il regarda Ryan droit dans les yeux, ne sachant que faire.

— Je devrais probablement en informer mes supérieurs. Nous n'étions pas au courant de votre venue.

Ryan ricana en se tournant vers Nina, qui eut un rire forcé pour suivre Ryan.

— C'est le principe du client mystère : ne pas savoir que je viens et qui je suis. Mais je comprends que vous ayez des hésitations. Et surtout quand un client vous demande de garder un secret, faites tout l'inverse ! Vous avez raison, Jean, lit-il sur son badge. La confidentialité n'est pas de mise dans votre établissement, grogna Ryan. J'en ferai part dans ma critique.

Le réceptionniste semblait au bord de la dépression. Il bégaya des paroles inaudibles tandis que Ryan faisait de grands gestes de la main, l'encourageant faussement à aller voir ses supérieurs.

— La critique risque d'être moins bonne, mais ne vous gênez pas, dit-il sur un ton ironique.

Le trentenaire devint blême. Il se triturait les mains en regardant alternativement Ryan et Nina.

— Nous allons vous dresser une table, finit-il par décréter. Je vais vous demander d'attendre ici un moment.

Ryan et Nina le regardèrent partir. Quand il fut assez loin Ryan poussa un râle.

— C'était quoi ça ? pouffa Nina. Tu as été meilleur acteur que Ryan Gosling sur le coup.

Ryan ricana en faisant une révérence.

— J'en reviens pas que tu te sois pointé comme ça, sans réservation quand même.

— J'y vais au talent tu sais. C'est ma ligne de conduite dans la vie.

Ryan et Nina se moquèrent du dénommé Jean. Nina admit qu'elle avait eu pitié pour lui à un moment. Nina et Ryan arrêtèrent de ricaner lorsqu'ils virent revenir au pas de course le réceptionniste.

— La table de ces Messieurs Dames est dressée. Veuillez me suivre.

Ryan ne regretta d'avoir menti quand Jean leur fit traverser l'hôtel pour les emmener dans un jardin privatisé. L'endroit était superbe. Des dizaines de tables rondes étaient dressées sous un imposant olivier. Des lanternes étaient disposées un peu partout dans le petit jardin fleuri. L'endroit semblait féérique sous le ciel orangé. Ce qui émerveilla le plus Nina, ce fut la grande véranda en verre, au toit en chapiteau au fond du jardin où des gens déjeunaient paisiblement.

Un serveur prit le relai du réceptionniste et installa Ryan et Nina sur une des petites tables, légèrement en retrait:

—- Pour avoir plus d'intimité, leur sourit le serveur.

Le regard du serveur sur Nina n'échappa à Ryan. Il eut envie de le réprimander, mais d'un autre côté il ne pouvait pas lui en vouloir : Nina était sublime. Ses yeux pétillaient d'émerveillement.

— J'en reviens pas d'être ici, répétait Nina en regardant partout autour d'elle. Rien que la vue est belle.

En effet, ce lieu donnait l'impression d'être unique, privilégié. Ryan commençait à comprendre pourquoi Nina pouvait aimer ce genre d'endroit.

Il la regarda longuement tandis qu'elle scrutait chaque détail de la décoration. Son regard croisa celui de Nina qui lui sourit à pleines dents.

— Voyons voir ce que l'on mange, dit Ryan pour avoir une raison de détacher ses yeux d'elle.

Il savait qu'il aurait pu la regarder pendant des heures durant.

Nina s'empara également de son menu.

— C'est définitivement chic. Je n'ai pas les prix sur ma carte. On suppose d'ores et déjà que ce sont les hommes qui paient.

Ryan sourit.

— Si tu ne me dis pas à tout le monde que je suis Ryan Gosling, ce sera peut-être le cas.

Ryan fronça soudainement les sourcils en lisant sa carte, sous le regard moqueur de Nina.

— Je ne comprends rien de leur charabia, même s'ils ont gentiment traduit en anglais. Ils mettent des phrases de trois lignes pour me dire ce que je vais manger. Tiens, il y a un Bœuf en filet rôti «Black Angus », fumé aux aiguilles de pin de notre jardin, cromesquis d'oignons voilés de lard de «Colonata ». Quand tu lis ça t'as l'impression que tu vas manger pour dix jours, alors que pas du tout ! Le repas fera la taille d'un pouce de prématuré.

— T'es toujours dans l'exagération. Il y a aussi le Homard Bleu rôti au beurre mousseux, risotto «arborio » au jus de têtes.

— Au jus de tête ? Ça va être The Walking Dead dans ton assiette !

Nina prit la remarque à la rigolade et plus elle relisait la phrase, plus le doute subsistait, au grand plaisir de Ryan, qui ne manquait pas une occasion de la charrier. Le serveur finit par venir éclairer Nina et Ryan sur les termes employés. Lorsque Nina comprit que son risotto allait avoir un jus de tête de homard dessus, elle se ravisa en prenant la même chose que Ryan. Et comme ce dernier l'avait prévu les portions n'étaient pas à la taille des prix. Mais la chose ne lui importait qu'à moitié lorsque Nina lui souriait à pleine dent.

Nina passait un moment délicieux. Mais une question lui brûlait les lèvres. Elle attendit que Ryan finisse de lui raconter son anecdote.

— ... Et c'est comme ça que le mec m'a presque tenu en otage dans le métro, dos à la vitre pour que je lui donne mon numéro. Les hommes aussi subissent du harcèlement de rue, ricana-t-il.

— En parlant de couple, comment ça va avec Savannah ?

Nina regretta d'avoir amené le sujet comme ça. Dans sa tête, c' était beaucoup moins brutal. Même Ryan parut désarçonné. Il prit une gorgée de vin.

— Ce n'est plus d'actualité depuis un moment, dit-il en haussant les épaules.

Il avait laissé passé un ange, observant la réaction de Nina, qui ne parut pas désolée le moins du monde. S'il avait des doutes encore quelques minutes auparavant, le demi-sourire de Nina les dissipa. Elle l'appréciait, c'était certain.

Ryan rapprocha sa main de cette de Nina. Mais le geste avait été trop hésitant pour que Nina ne le remarque pas. Il fixa intensément Nina de ses yeux vert et effleura sa main de son index. Nina se raidit, sans rien laisser paraître. Prenant cela pour un accord tacite, Ryan osa lui prendre franchement la main. Il sourit, heureux. Les yeux de Ryan pétillaient. Ryan porta la main de Nina à ses lèvres, mais cette dernière retira sèchement sa main de l'étreinte. Ryan la regarda, effaré. Il baissa les yeux, blessé. Il avait peut-être été trop vite. Il leva les yeux vers elle, le visage tiraillé par une gêne indescriptible.

— Je dois aller me rafraîchir, murmura Nina en se retirant, sans un regard pour Ryan.

Elle parcourut une distance qui lui parut interminable, sentant le regard de Ryan sur ses pas. Elle sentait ses joues s'empourprer de plus en plus fortement.

Elle entra en trombe dans les toilettes, haletante. Son pas se fit plus calme lorsqu'elle se retrouva seule. Elle vint se planter devant les miroirs, les mains de chaque côté d'un évier. Nina se regarda dans le miroir. Elle mira sa main, repensant à la douceur avec laquelle Ryan avait pris sa main. Elle avait aimé qu'il ose le faire, pourtant elle regardait sa main comme une traître. Pourquoi son coeur battait la chamade alors que son cerveau lui interdisait tout contact avec Ryan ?

Sa pensée fut interrompue par le léger crissement de la porte. Une femme entra d'un pas léger dans les toilettes et commença à se poudrer le visage à côté d'elle. Nina ausculta chacun de ses mouvements. Et comme si ce qu'elle observait était une solution, elle essaya à son tour de s'occuper l'esprit en regardant ce qu'elle pouvait améliorer dans son maquillage. Elle constata alors, avec une certaine joie que le rouge à lèvres qu'elle portait était parti en mangeant. Nina fouilla dans la poche intérieure de son sac et en sortit le nécessaire. Après s'être remis du rouge à lèvres avec attention, elle sourit, satisfaite du résultat.

Maintenant elle allait retourner à la table, confiante. Il n'y avait pas de raison pour que les choses se passent mal.

— Il doit en valoir la peine, pour que vous vous remaquilliez en plein rendez-vous.

Nina se tourna vers la femme à côté d'elle. Cette dernière la fixait intensément. Nina la détailla réellement pour la première fois. Elle était brune, les yeux assez globuleux qui donnaient l'impression qu'ils étaient trempés de larmes à chaque instant. Elle avait la mâchoire très dessinée et portait une combinaison plongeante, qu'elle pouvait se permettre de revêtir sans être provocante, car elle était dépourvue de poitrine.

— Pardon ?, bredouilla Nina qui n'était pas certaine d'avoir compris à cause de son niveau de français.

— Il doit en valoir la peine, répéta la jeune femme.

Cette fois-ci, le doute n'était plus possible. Elle avait dit ça amèrement.

— On se connait ?

— On devrait, répliqua la brune.

Un silence de plomb pesa. Nina sourit faussement, s'empara de son sac, et se dirigea vers la sortie.

— Ce n'est franchement pas malin ce que vous faites, lança la femme qui avait croisé les bras en pivotant ses ses talons de quinze centimètres.

Nina se stoppa net. Elle resta un instant face à la porte de sortie, se demandant comment expédier cette conversation au plus vite.

La brune fit quelques pas pour se rapprocher de Nina. Son ton acide devint menaçant lorsqu'elle dit :

— Vous ne devriez pas vous afficher ainsi avec un amant dans les coins les plus huppés de Saint-Tropez. Faites comme toutes les femmes qui trompent leur copain : allez dans un hôtel bas de gamme.

Nina se retourna brusquement cette fois-ci et défia la petite brune du regard.

— Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Et puis, on ne se connait pas. Je n'ai pas de conseils à recevoir d'une étrangère.

La femme eut un rire nerveux, en se mettant les poings sur les hanches. Elle hocha la tête en regardant Nina avec un profond dégoût.

— Octave, ça vous dit quelque chose ? Vous êtes sensée être sa copine, non ?

Nina se raidit. Sa main vint se resserrer machinalement sur son sac. Elle perdit son air assuré, ce qui donna une raison à l'autre de la regarder avec condescendance.

— Tous les magasines people parlent de vous, vilipenda l'inconnue. Tout le monde vous a reconnue à ma table, donc imaginez autour de vous.

Nina se crispa davantage, regardant d'un oeil mauvais la brune.

— Des rumeurs courent sur un potentiel mariage... Et vous, vous venez dans un coin aussi fréquenté. On est à Saint-Tropez, croassa-t-elle. Les nouvelles vont vite et les journalistes accourent des quatre points cardinaux pour saisir des scoops comme celui-ci... Il suffit d'un coup de fil, qu'un mec sorte son appareil photo et vous voilà à la une, en train d'humilier un de mes meilleurs amis.

Nina la fixait avec un calme olympien. Elle implorait désespérément son cerveau de trouver une répartie cinglante, mais le traître refusait catégoriquement de fonctionner. Elle se sentait humiliée et n'avait qu'une seule envie : retirer à coup de crochets bien placés l'air satisfait de cette mégère.

La brune aux yeux globuleux eut un léger sourire. Elle pencha la tête sur le côté avec une moue qui visait à infantiliser Nina.

— Je suis désolée de vous dire que vous n'avez rien d'exceptionnel. Octave a déjà présenté des prétendantes à ses grands-parents. Vous n'êtes pas la première, et vous ne serez certainement pas la dernière.

Nina serra les dents. Elle détestait le ton snobinard de cette bonne femme. L'incompréhension mêlée à la haine faisait bouillonner son sang de façon dangereuse. C'est du bout des lèvres qu'elle osa dire :

— J'ai rencontré ses parents, et ils m'adorent. Les grands-parents ne sont qu'une formalité à ce stade là. Je vous remercie de votre sollicitude, mais je n'ai en aucun cas besoin de vos conseils.

Elle allait partir mais la brune tapa nerveusement du pied sur le sol carrelé des toilettes.

— Vous me brisez le coeur. Vous n'êtes vraiment au courant de rien. Il n'a pas répondu à vos interrogations, n'est-ce pas ? Il n'a pas tord de se méfier après tout, quand je vois le personnage...

La brune s'était mise à jouer avec sa pochette, la passant d'une main à l'autre. Elle semblait satisfaite de cette situation. Elle devait jubiler intérieurement de voir Nina dans cette ignorance alors qu'elle savait tout ce qui se tramait.

Nina fantasmer avec plus d'ardeur sur le coup de poing qu'elle pouvait lui envoyer, maintenant, à l'abri de tous regards.

— Ce sont les grands-parents d'Octave qui détiennent toute la fortune familiale. Octave doit se marier pour obtenir l'héritage. Mais il faut qu'il y ait l'aval des grands-parents. Et c'est là que les choses se compliquent un tantinet pour vous.

La jeune femme haussa les épaules, ne sachant que faire devant l'expression morne de Nina. Elle eut son petit sourire que Nina commençait à trouver agaçant.

— Écoutez, je ne vous connais pas. Mais je ne peux pas m'empêcher de vous juger, dit la brunette en levant les yeux au ciel. Ne faites pas perdre son temps à Octave. Choisissez entre le beau gosse là dehors et lui. Vous ne pouvez pas avoir les deux. Si vous entrez dans le jeu d'Octave, tenez vous en aux règles. Mais je doute que vous fassiez long feu. Vous commencez mal.

Sur ces paroles elle tourna les talons et sortit. Nina resta seule.

Les faits étaient encore trop récents pour qu'elle comprenne pleinement ce qui venait de se produire. Elle comprenait juste qu'elle venait d'être victime d'une humiliation sévère. C'était une injure à huis clôt, et pourtant elle avait le sentiment que le monde entier l'avait jugé en cet instant, et pire que tout : elle ne se jugeait pas à la hauteur. Elle ne savait rien d'Octave. Il avait beau lui parler d'anecdotes sur lui de temps à autres, le dialogue n'était pas là. Elle avait foncé tête baissée, sans connaître les motivations de cet homme. Alix aurait été satisfaite si elle avait su ça. Elle avait déjà compris que Nina n'était pas au courant de ce gala...

Est-ce qu'elle pouvait réellement compter sur Octave au fond ?

Au comble du désespoir, elle sortit son téléphone de son sac à main et appela Octave, sans savoir ce qu'elle allait pouvoir lui dire. La tonalité se fit entendre quatre fois avant qu'elle ne tombe sur la boîte vocale. Elle laissa un silence s'installer avant de dire, avec un ton qui ne la satisfit pas :

— Octave, c'est Nina. Il faut qu'on parle de cette histoire d'héritage... Et tu comptais me parler quand de ce gala de charité ?...Rappelle-moi.

Elle raccrocha avec lenteur. Une larme s'échappa et vint glisser le long de sa joue droite. Elle l'essuya avec rage en l'apercevant dans le miroir. Elle avait une furieuse envie de tout démolir pour apaiser son coeur endolori. De quelle droit cette femme était venue lui dire ce qu'elle avait à faire ? De quel droit pouvait-elle l'informer de ce qu'Octave aurait du lui dire ?

C'est d'un pas rapide qu'elle rejoint la table où Ryan semblait s'ennuyer de son absence. Son cerveau était vidé de tout autre fait que ce qu'elle venait d'entendre. Elle se repassait les paroles de l'inconnue, analysant ses mots, revoyant son air supérieur.

— Tout va bien ? demanda Ryan quand elle revint s'asseoir.

Nina ne répondit pas. Elle jetait des regards obliques autour d'elle, guettant le moindre journaliste, la moindre personne qui pourrait les reconnaître. Elle aperçut trois tables plus loin la jeune brune de tout à l'heure qui scrutait ses gestes. Elle tourna la tête, sentant une autre larme monter. Elle détestait ce sentiment, cette sensation d'impuissance. Elle détestait perdre le contrôle, et c'est pourtant ce qui s'était passé ce soir.

— Tu es pâle Nina. Tu es sûre que ça va ?

— Je ne me sens pas bien. Les macarons de Thalia n'auront pas fait qu'une seule victime ce soir, ricana-t-elle faussement. Je préférerais rentrer.

— Bien sûr, bégaya Ryan. Je paie l'addition et on y va.

Nina ne chercha pas à discuter sur l'addition, trop concentrée à fusiller du regard quiconque croiserait le sien.

Ryan appela un taxi qui sembla mettre un temps fou à arriver. Nina se sentait épiée de toute part. Ryan avait bien remarqué la façon qu'elle avait de le fuir, d'imposer une distance entre eux, alors qu'ils attendaient devant les grilles de la propriété. Quand le taxi arriva enfin, Nina se jeta dedans, comme si on l'eut pourchassée. Un silence plana après que Ryan eut confirmé l'adresse au chauffeur. Il se tourna vers Nina, espérant échanger quelques mots, mais cette dernière était à moitié appuyée contre la vitre, les yeux clos. Ryan ne se laissa pas berner par le piètre jeu d'actrice. I la savait éveillée... Elle refusait de parler. Pourquoi ? Il avait peut-être été trop entreprenant en lui prenant la main ainsi. Il regarda Nina. Elle était si belle. Elle était certainement tout ce dont il avait besoin. Et comme si ses yeux voulurent lui montrer une vérité à ne pas omettre, ils se posèrent sur l'annulaire gauche de Nina où été enfilée sa bague de mariage. Il comprit alors que c'était contre ça qu'il luttait, une chose aussi petite, mais aussi puissante qu'une bague. Elle était devenue une barrière entre eux deux, un fossé entre deux mondes.

**

J'attends vos commentaires qui me vendent du rêve  ! 

Je publierai le week-end prochain, car j'ai une semaine très chargée qui s'annonce. Mais la suite vaudra le détour ;)

Des besos à fusion,

— Apolite

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