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Hello guys !!
Je voulais vous publier un chapitre plus long, mais je me sens coupable de vous faire attendre. Alors j'ai coupé au mieux. La suite arrive donc ce week-end, le temps que je la peaufine !
N'hésitez pas à commenter et mettre une petite étoile. Ça me fait toujours autant plaisir !! Vous gérez un max. On approche des 100 K lectures ( MY GAAAAD). Je suis super choquée ! Merci pour tout !!!! C'est une belle aventure de publier sur Wattpad avec des lecteurs aussi géniaux que vous. Vous me vendez du rêve en barre mes amours :*
Des besos à fusion
— Apolite
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La chose lui semblait encore irréelle. Et pourtant elle tenait bien une American Express entre ses petites mains. L'assistante de Sam n'avait pas jugé bon de lui dire combien elle avait dessus. Elle s'était contentée de son demi-sourire de machine en lui tendant. Sam non plus n'avait daigné lui dire. Il lui avait simplement dit que le montant serait suffisant pour organiser ce gala, et lui avait juste donné les coordonnées d'Angelo pour d'éventuelles questions. Mais hors de question d'appeler cet être abjecte ! Elle avait un minimum de fierté.
Alix s'était jetée sur son ordinateur après avoir posé avec précaution la carte sur sa table de chevet. Elle prit une profonde respiration en tapant sur son clavier : « gala de l'européenne » . Elle tomba immédiatement sur le site de L'Européenne où un article relatait, photos à l'appui, les neufs dernières réceptions organisées par l'entreprise. Sam ne voyaient pas les choses en petit à la vue de la décoration et du nombre d'hors-d'oeuvres servis. Des personnalités du monde entier semblaient y être conviées. Alix repéra des visages célèbres sur lesquels elle ne parvenait pas à mettre un nom avec exactitude. Mais ils étaient connus et riches, c'était tout ce qu'il fallait retenir.
Les décors étaient sublimes. Les choses avaient dues être préparées avec la plus grande minutie, des semaines en avance. Alix trembla en se disant qu'elle ne disposait que de dix jours pour organiser un évènement tant attendu. Cette année marquerait le dixième gala de charité. Sam la testait avec sadisme. Il savait que la chose était quasiment irréalisable dans un délai aussi court. Mais si ce devait être son épreuve initiatique, alors elle l'acceptait — la boule au ventre — mais elle l'acceptait. Le timing allait être serré, mais elle n'avait pas le choix. Elle devait commencer tout de suite. Hans aurait sûrement du mal à l'aider dans sa tâche avec tout le travail de gestion de l'entreprise qu'il essayait de monter. Son téléphone semblait greffé à sa main depuis qu'il était arrivé à St Tropez. Il passait ses journées au téléphone, à remuer ciel et terre. Non. Elle ne pouvait pas lui demander en plus de l'aider. Elle devait apporter sa pierre à l'édifice, ne pas se reposer sur lui. Alix repensa à l'air réjoui que Hans avait eu lorsqu'elle lui avait annoncé que Sam considérerait leur demande si elle réalisait ce gala. Il avait tellement confiance en elle, peut-être trop.
Alix jeta un regard au dossier qu'elle avait mis dans le tiroir de sa table de nuit. Hans ne s'était toujours pas décidé pour le nom de sa société. Le projet avait pour nom « Le projet Hohenmann ». Il ne s'était de toute évidence pas creusé la tête pour le nom. Et Alix se disait que ce serait sûrement à elle de trouver un nom potable. Elle survola les pages du dossier. Le projet de Hans était fantastique et pouvait rapporter.
La réussite n'était pas une option. Elle n'en avait jamais été une. Il était temps qu'elle prouve sa valeur.
Alix descendit dans la salle à manger où elle y trouva Thalia, concentrée sur un magazine de mode, passant son doigt sur les tailles fines des mannequins tandis qu'elle croquait sans remord dans un donut au chocolat. Alix eut un sourire aux lèvres en la voyant. L'apercevoir était rare depuis quelques jours puisqu'elle restait enfermée dans sa chambre pour écrire des articles épuisants dont tout le monde se fout, comme elle le disait. Elle avait les yeux cernés, mais toujours ce léger sourire, qui laissait entrevoir ses dents blanches, venant contraster avec sa peau couleur ébène. Alix ne put s'empêcher de jeter un regard sur la cicatrice qui lui fendait la joue. Elle ne l'avait jamais vue aussi dessinée. D'habitude Thalia la maquillait juste assez pour qu'on la devine, mais là elle était marquée. Même ses cheveux qu'elle lissait soigneusement pour obtenir une longueur minimale étaient à moitié frisés. La femme noire tourna nonchalamment la tête vers Alix qui ne réussit pas à détacher son regard à temps. Le sourire de Thalia disparut. Elle rabattit, en vain quelques mèches sur sa cicatrice. Mais ses cheveux ne lui obéissaient pas et revinrent se placer à leur position initiale, exposant toujours la cicatrice. Alix eut le tact de ne pas regarder cette fois-ci.
Comme honteuse de son geste, Thalia voulut se racheter en souriant largement.
— J'ai entendu dire par ton beau gosse de copain que tu étais l'organisatrice du grand gala de charité de L'Européenne, lança-t-elle pour effacer l'incident.
— C'est si important que ça ?
— Ne joue pas les modestes ! Il y a aura plus de deux cents personnages conviées. Chaque année l'évènement est exceptionnel. Les gens ne se posent pas la question de savoir si ça va être bien. Ils sont là, comme moi en train de se demander quel habit ils vont mettre et combien ils sont prêts à donner pour venir en aide pour la recherche sur Alzheimer. En tant que journaliste qui fourre son nez partout, je suis invitée chaque année.
Thalia tourna ses grands yeux vers Alix tout en se pourléchant les doigts. La stupeur d'Alix dut se lire puisque Thalia articula lentement :
— Le grand Sam ne t'en a pas parlé de tout ça.
Alix hocha la tête. Thalia la fixa de ses grands yeux hypnotisants. Elle avait cette moue qui lui donnait une allure de Terminator. On sentait que mille sentiments se bousculaient à l'intérieur d'elle.
— L'enfoiré, asséna-t-elle sèchement. Il veut te planter. Ça l'a toujours ennuyé de faire ce gala.
— Pourquoi ça l'ennuierait ? C'est une belle promo également. Il montre qu'il est un homme concerné par une cause. Ça lui donne un semblant de coeur derrière ses airs imperturbables.
Thalia haussa les épaules.
— Je donnerai cher pour connaître son nom de famille en tout cas. Il se crée un personnage de dur à cuir, mais c'est un homme qui a souffert si tu veux mon avis.
Elle poussa un soupir, regarda Alix et sourit :
— Moi qui comptais passer la journée en pyjama à bouffer comme une grosse... Je vais t'aider avec ta galère. Tu es peut-être calée sur la culture française, mais ça m'étonnerait que tu connaisses les traiteurs à la mode, les lieux où l'on puisse louer des salles assez grandes pour une telle foule. Même moi je n'ai que de vagues idées.
Alix mit un temps à comprendre que Thalia était sincère. Elle poussa un soupir de soulagement auquel Thalia répondit un « de rien » nonchalant.
— Tu fais déjà tellement pour moi, pour nous. Il n'y a pas grand monde qui aurait laissé crécher des gens quasi inconnus chez eux.
— Je dois être un peu folle, c'est pour ça. Et si je t'aide c'est par pitié, ajouta-t-elle avec une grimace hilarante, et aussi parce que Ryan m'a fait des pancakes ce matin. C'est la première fois que je rencontre un homme qui sache cuisiner.
— Ryan est bourré de qualités. Ce n'est pas mon meilleur ami pour rien.
— Comme c'est mignon, dit niaisement Thalia en jaugeant la corbeille de fruits du regard.
Un petit bruit de conversation se rapprocha de la salle à manger. Ahiko, Nina et Ryan apparurent, sourire aux lèvres.
— Bonjour, lança Ahiko sur un ton enjoué.
Elle vint se planter à côté d'Alix.
— On voulait se faire une bonne bouffe ce soir, quelque part aux alentours de St Tropez, annonça Ahiko en s'asseyant. Vous en êtes ? On a une irrésistible envie de claquer notre fric.
Thalia tourna à peine la tête pour répondre, en anglais, pour que le doute ne soit pas possible:
— Contrairement à vous, jeunes gens, je ne suis pas en vacances. J'ai une interview à faire ce soir, donc ce sera sans moi.
— Moi je suis partante, sourit Alix.
Nina lui lança un regard féroce.
— Ahiko, dit doucement Nina, je pensais que l'invitation serait seulement pour Thalia.
La jeune femme noire, se tourna effarée vers Nina, qui était restée debout.
— Il s'est passés des choses pendant que j'étais enfermée dans ma chambre, moi. C'est au sujet de quoi votre prise de bec à toutes les deux ?, dit-elle en regardant successivement Alix et Nina.
— Le mariage de Nina avec Octave, soupira Ahiko.
Thalia écarquilla les yeux et fixa Nina de son regard de Terminator.
— Toi... et Octave ?
Nina acquiesça en s'asseyant, le regard fier.
— Tu veux dire que la une des magazines people est mieux renseignée que moi sur ce qui se passe sous mon toit ?, s'étonna Thalia. Je pensais que c'était une connerie, comme ils l'avaient fait avec Alix.
Thalia éclata soudain d'un rire tonitruant.
— Personne ne peut soutenir un tel projet chérie. Réveille-toi. Tu n'as pas plus de raison d'en vouloir à Alix qu'aux deux autres ou à moi, et...
— La vraie question, interrompit Ahiko en regardant de toutes parts, c'est où sont passés les pancakes de Ryan ?
— Il en restait une dizaine, s'étonna Ryan.
Alix se tourna lentement vers Thalia qui se contenait pour ne pas laisser paraître sa culpabilité. Alix lut sur ses lèvres « Je pensais qu'il me laissait le reste. »
Ahiko semblait au désespoir, et alla prendre, presque avec dégoût une poire.
— Pour palier à cet incident tout à fait regrettable et inexpliqué, dit Thalia en lançant un regard complice à Alix, je vous propose de faire des macarons maison pour le goûter.
Alors que tout le monde s'extasiait en prononçant le mot « macarons » avec l'accent français, le portable d'Alix vibra sur la table.
C'était un mail d'Angelo :
« Madame Benson,
Pour des raisons obscures et des motivations qui m'échappent, vous avez le grand honneur d'organiser le prestigieux Gala de charité de la maison L'Européenne. Ledit gala sera au profit de la recherche pour la maladie d'Alzheimer. Ce gala étant le dixième, il sera à marquer d'une pierre blanche. Sam compte donc sur vos compétences présumées pour en faire un moment plaisant pour nos généreux invités. Ne le décevez pas.
Vous trouverez ci-joint la liste exhaustive des invités. Pour plus de commodités, veillez à ce que le lieu de réception soit à Nice.
Bien cordialement,
Angelo Ghiozzi »
Alix grinça des dents en lisant le message de cet italien arrogant.
— Il a l'air de t'aimer ce type, ricana Thalia, en lisant par dessus son épaule.
— Au moins, j'ai plus de précisions sur ma tâche.
— Je ferai des macarons entre deux appels téléphoniques pour l'affaire d'Alix, rectifia Thalia.
— Je peux t'aider, si tu as besoin, intervint Ahiko en engloutissant son fruit.
— On n'est jamais de trop ! Merci beauté, lui sourit Alix.
Ahiko lança un regard sévère à Ryan en achevant sa poire.
— Moi je risquerais de tout ruiner, se justifia-t-il en bégayant. Les trucs chics, tout ça, ça me met très vite mal à l'aise. Mais tu me diras ce que ça fait d'avoir une black card.
— Ce serait encore mieux si je savais que l'argent qui était dessus était le mien, répondit la jeune femme en parcourant lentement sur son portable la liste des invités. Il faut d'ailleurs que je demande à Angelo combien il y a sur cette fichue carte.
Elle s'exécuta en envoyant un message plus formel que celui d'Angelo, lui demandant précisément le montant sur la carte, afin qu'aucun excès ne soit fait. Puis, Alix se concentra à nouveau sur la liste des invités. Soudain, elle releva la tête.
— Nina, tu savais que tu étais conviée ?
Alix lui tendit son portable pour lui montrer sur la liste des conviés « AMONDRIQUE DE NEUFBOURG Octave & sa compagne ».
— Évidemment que je le savais, maugréa Nina.
Alix la connaissait depuis assez longtemps pour comprendre que Nina mentait effrontément. Alix lui lança un regard qui signifiait que Nina ne la dupait pas. Cette dernière l'esquiva et se mit à faire des éloges sur les macarons, en suppliant Thalia d'en faire à la pistache.
La discussion sur les macarons pendant une poignée de minute . Quand il s'agissait de nourriture, tout le monde répondait présent ! C'est en voyant Alix prendre son ordinateur et commencer à faire des recherches que Thalia et Ahiko coupèrent court à la conversation et vinrent s'atteler à la tâche.
Ahiko avait pris très à coeur sa mission et s'était mise à chercher sur son ordinateur les noms de traiteurs que Thalia lui dictait. Alix, pour sa part cherchait des lieux de réception spécialisés dans les grands évènements. La recherche s'annonçait difficile, même dans une grande ville comme Nice. Les trois femmes passèrent ainsi des heures à noter des numéros, appeler des entreprises, et s'entendre dire qu'elles s'y prenaient tard. Thalia décida de prendre une pause en préparant les macarons. Elle avait refusé que quiconque entre dans la cuisine, car ses pâtisseries étaient un secret de famille, de mère en fille. Alix et Ahiko vécurent un supplice en sentant les effluves qui s'échappaient de la cuisine. La difficulté de leur tâche n'en fut que renforcée quand Thalia lança la cuisson. C'est comme si les odeurs du four venaient directement parler à leur estomac.
Alix reçut enfin la réponse d'Angelo. Elle dut relire sa réponse plusieurs fois pour être certaine de ce qu'il lui avait répondu. Elle lui renvoya un message en demandant « Vous êtes certain qu'il n'y a pas d'erreur dans votre montant ? ». La réponse de l'italien ne se fit pas attendre cette fois-ci et fut plutôt expéditive : « Pour quoi me prenez-vous ? ».
Alix faillit sauter au plafond. Ahiko et Thalia, qui revenaient de la cuisine, la regardèrent Elle montra le message alternativement à Nina et à Thalia.
— C'est quoi ça ?
— Le montant qu'il y a sur la carte, ricana Thalia. Moi qui pensait qu'on allait être à court d'argent! On peut élargir notre rayon d'action les filles.
— On va vraiment utiliser tout cet argent ?, demanda Alix en se rasseyant, les mains accrochées à son portable.
— Jusqu'au dernier centime !, s'esclaffa Ahiko. J'ai jamais claqué le dixième de cette somme en shopping. Je te dis pas comment je vais me lâcher !
Une sonnerie se fit entendre dans la cuisine. C'était la minuterie du four.
Tout le monde se leva comme un seul homme pour les macarons. Même Ryan qui était scotché devant son match de foot accourut.
— Bande de goinfres, ricana Thalia en s'emparant de ses maniques.
Ahiko jouait des coudes pour être la première servie. Nina, elle, implorait pour qu'on ne prenne pas ceux à la pistache.
Thalia eut à peine le temps de les poser sur la table, en conseillant de les laisser refroidir que les trois jeunes gens se jetèrent dessus. Les pâtisseries étaient brûlantes, mais ça en valait la peine.
Thalia avait préparé une quantité industrielle de macarons si bien que ça aurait pu être un dîner. Chacun jetait des regards obliques pour vérifier que les autres ne prenaient pas le meilleur parfum. Ça en était presque devenu un jeu. Ahiko se retira de la danse la première, accusant son petit corps de ne pas pouvoir contenir autant de nouveautés françaises. Les autres eurent un sourire béa en voyant son désistement. Même Thalia avait pris part au jeu. Ce n'était pas étonnant. Elle avait une vraie âme d'enfant quant elle le voulait. Alix allait s'emparer du dernier macaron vanille quand un mugissement se fit entendre au bout du rez-de-chaussée. Tout le monde accourut, à la vitesse que le permettait la nourriture trop vite ingérée. Les cris redoublèrent, venant d'une chambre du fond.
— Ahiko ?! s'égosilla Alix en ouvrant la porte à la volée.
La petite japonaise était recroquevillée en position foetal, criant à la mort et mordant dans un oreiller pour étouffer ses cris.
Alix et Ryan furent les premiers à constater ce triste spectacle.
— Les macarons sont pas passés, grommela-t-elle en anglais.
Tout le monde se tourna vers Thalia qui fit son apparition, en dernière. Elle avait tout juste eut le temps d'entendre de quoi il en retournait.
— Une petite diarrhée n'a jamais fait de mal à personne, dit Thalia en guise de défense.
Nina, Alix et Ryan étouffèrent un rire tandis qu'Ahiko regardait Thalia en meuglant. On aurait dit qu'elle l'injuriait dans sa douleur.
— Ryan, appela-t-elle d'une voix faible en tendant la main.
L'apostrophé contourna le lit pour venir prendre la main de Nina. On aurait dit que Ryan allait recueillir les dernières volontés d'Ahiko.
— Je ne pourrai pas venir ce soir, souffla-t-elle en laissant tomber sa main sur son lit. Et je ne pourrai pas t'aider ce soir non plus, Alix.
La force qu'elle avait puisée en elle pour dire ces quelques mots l'avaient anéantie de façon définitive. Elle se roula dans son drap et fit un geste de la main pour les chasser.
Tout le monde s'exécuta et sortit précipitamment, Thalia la première. Elle maugréa vaguement que c'était presque insultant, avant d'aller prendre le dernier macaron à la vanille, au grand damne d'Alix.
— Je suppose que ce sera toi, Nina et moi ce soir, dit Ryan à Alix tandis qu'ils revenaient vers la cuisine.
Alix aperçut le regard noir de Nina. Elle était restée quelques mètres derrière Ryan pour entendre leur conversation.
— On pensait aller dans un restaurant super cosy. Pas un truc de riches bien pensants. Ça va être sympa.
Alix se mordit la lèvre sauvagement. Elle avait vraiment envie de sortir. Ça lui aurait fait un bien inouï. Mais elle regarda une nouvelle fois Nina, discrètement, et c'est la mort dans l'âme qu'elle répondit :
— Je dois décliner Ryan. J'ai une tonne de travail. Sans Ahiko pour m'aider, je suis encore plus en retard que je ne le suis déjà. Et Thalia doit sortir pour une interview ce soir.
Elle laissa planer un silence pour montrer l'ampleur de la situation.
— Je ne sais pas si j'aurais le temps de sortir durant les dix prochains jours en fait. Amusez-vous bien Nina et toi, dit-elle en insistant bien sur le prénom de Nina.
Ryan acquiesça d'un signe de tête, après une moue de déception non dissimulée. Alix regretta qu'il n'ait pas saisi l'allusion. C'était du Ryan tout craché...
Alix eut un sourire navré à son égard et se retourna subrepticement vers Nina qui put lire sur ses lèvres: « Tu m'en dois une. »
Alix eut un sourire navré pour Ryan quand il releva la tête, la mine déçue. Il lui dit qu'il était triste de na pas pouvoir l'aider. Pour toute réponse Alix lui donna une tape dans l'épaule et regarda un point derrière Ryan avec un petit sourire malicieux.
Ce dernier se retourna tandis qu'Alix continuait son chemin vers le salon. Ryan voulut bredouiller un mot à Alix mais il l'aperçut déjà loin. Ryan se tourna définitivement vers le point fixé par Alix tantôt. Il se mit face à Nina. Cette dernière virait au pivoine.
Alix et ses insinuations par le regard...
Nina voulut s'échapper, mais Ryan la stoppa avec son sourire maladroit :
— Ce sera un tête à tête, je présume. Dix-neuf heures, ça te va ?
— Oui, grogna-t-elle en continuant son chemin sentant le feu lui monter jusqu'aux oreilles.
Nina comprit qu'elle n'avait pas d'autre choix que de mettre la barre haute. C'était ce soir ou jamais. Elle s'enferma dans sa chambre à l'étage. Elle disposait de moins de trois heures pour trouver la combinaison de vêtements parfaite.
Mais voilà, trois heures, ce n'était pas assez quand on avait enfin l'occasion d'être remarquée par un homme qu'on attendait depuis des années.
Elle avait essayé le peu de robes qu'Octave lui avait offertes pour parader à ses côtés. Rien n'était assez bien. Elle jeta un regard dédaigneux à ses sweat-shirts trop grands et à ses pantalons qui ne mettait pas assez en avant ses formes. Elle ne pouvait pas revenir à ce look. Ce n'était plus elle cette Nina là. Elle n'était plus la fille à la frange qui cache sa beauté derrière des vêtements trop amples. Elle aurait d'ailleurs du se débarrasser de ces habits depuis bien longtemps. Elle se promit de la faire, mais pas aujourd'hui. Elle manquait de temps.
Une idée lui traversa soudainement l'esprit, mais les circonstances ne se prêtait à une telle action. En d'autres circonstances elle aurait demandé à Alix de lui prêter une robe, mais là elle avait coupé tous les ponts. Elle se sentait idiote d'avoir fait ça, sur un coup de tête. Maintenant elle devait jouer les rebelles pour garder un semblant de cohérence. En réalité Alix lui manquait. Mais c'est cette fichue fierté qui l'empêchait de lui demander de l'aide. Pour qui elle la prendrait si elle revenait suppliante, appelant à l'aide alors qu'elle l'avait envoyé bouler sans états d'âme ?
La seule alternative que Nina trouva donc fut de se faufiler dans la chambre d'Alix en toute discrétion. Elle se jeta sur son placard. Lui piquer une robe était la seule solution. Alix était tellement plus girly qu'elle. Les robes s'alignaient dans sa penderie. C'est à peine si elle avait trois sweat-shirts quand Nina en cumulait une dizaine.
Elle finit par trouver un modèle qui sonnait assez rendez-vous à son goût. C'était une petite robe d'été jaune. Elle lui allait bien, même si elle n'avait pas autant de fesses qu'Alix pour la remplir à la perfection. Nina se regarda sous tous les angles, avec un sourire qui s'effaça peu à peu.
— Il risque de me rejeter comme ça. Je ressemble trop à Alix.
Elle se trouva idiote. Personne n'aimerait sortir avec une fille qui se fringue comme une autre. C'était impersonnel. Elle enleva la robe avec rage et commença à faire les cent pas dans la chambre.
C'est alors qu'une solution beaucoup plus radicale frappa son regard. Nina se précipita sur la table de chevet d'Alix. Elle hésita d'abord puis prit la black card.
Nina sortit furtivement de la chambre, cachant la carte bleue dans son soutien gorge. Elle alla chercher un sac main dans son sac et sortit sans en dire un mot à quiconque. Plus vite elle agirait, moins l'absence de la carte se ferait remarquer.
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J'attends vos avis sur ce chapitre les chocovores ! RDV ce week-end, sans faute !
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