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Hello les lollipops !! :D

Tout d'abord... Je sais, j'ai encore abusé, j'ai mis beaucoup de temps à vous le poster ce chapitre, j'espère que ça vaudra le coup ;) Pour ma défense j'avais 6 devoirs à préparer et 2 devoirs maison les 3 dernières semaines. (Ouais, je raconte ma vie ^^)

Secundo : Merci !!!! Je viens de passer la barre des 9 K et ça me fait mucho plaisir mes amours !!!!!! Je suis aux anges et ça m'enjaille quand mon travail est récompensé par vos votes et vos commentaires de fifous ! Vous avez été patients, et ça me va droit au coeur. Merci à tous ceux qui me suivent, commentent avec entrain ( vous je vous aime !!!) et votent ( vous je vous aime aussi alalalala !!)

Je vous poste la suite la semaine prochaine, plus rien à l'horizon avant un moment ;)

Enjoy & EXPRESS YOURSELF !

*

Apolite

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Le rire de Joachim fit écho à celui de Madame Moody. Alix se tenait droite comme un piquet, les mains jointes, regardant sa patronne se tordre de rire dans son fauteuil façon Louis XVI. Elle se versa un autre verre de bourbon, précieusement conservé dans un carafon en cristal taillé. Alix ne savait pas si c'était ce qu'elle venait de dire ou l'alcool à la place du goûter qui faisait rire sa patronne.

- Vous pensiez donc être payée autant que votre ancien emploi en travaillant trois fois moins ? reprit-elle en s'injectant une autre dose de bourbon dans le gosier. Vous travailliez huit heures par jour avant et maintenant même pas quatre, qu'espériez-vous ? Et comme je vous l'ai dit, je paie neuf dollars de l'heure pour le baby-sitting, et c'est déjà énorme.

- Quel est l'avantage si je ne gagne pas autant qu'avant ?

- Je n'ai jamais parlé d'avantages lorsqu'on s'est téléphonées. Mais vous deviez plus vous concentrez à exhiber vos parties intimes qu'à m'écouter apparemment !

Alix fixa les grands yeux bleus de Leslie, fardés et maquillés à l'extrême. Elle osait lui rappeler son humiliation ?! La garce ! C'était certainement une vengeance pour lui avoir fermé le clapé ce soir là ! Hors de question de se faire marcher sur les pattes par cette blondasse refaite de A à Z !

Leslie reprit une autre gorgée laissant une marque de rouge à lèvres sur le verre en cristal. Elle eut un sourire en coin, comme si elle était certaine de sa victoire.

- Dans ce cas, marmonna Alix, je vous laisse le soin d'annoncer à Constance que vous ne pouvez pas lui offrir son cadeau d'anniversaire : moi.

Madame Moody serra la mâchoire avec acidité. Elle avala avec moins d'entrain sa gorgée de bourbon.

- Serait-ce du chantage que vous me faites là ? dit-elle sur un ton glacial.

- Je ne vois pas pourquoi vous dites ça, répondit Alix faussement outrée.

Leslie Moody se redressa, posant son verre sur la table. Son pincement de lèvres trahissait son manque d'assurance, c'était jouissif ! Elle se racla la gorge avec son fond de bourbon et leva soudain les yeux, mais son regard était devenu meurtrier et intimidant.

- Ne jouez pas trop à la maligne avec moi, vous n'êtes pas aussi indispensable que vous le pensez !

- Ce n'est pas avec moi que cette discussion se tiendra, mais avec votre fille, répéta Alix en haussant les épaules, loin d'être intimidée par Leslie.

- Dois-je prendre ça comme une démission ?

- Je souhaite réintégrer mes anciennes fonctions. Rien de plus.

Madame Moody se leva en titubant légèrement. Les bienfaits de l'alcool étaient à l'œuvre !

Elle passa devant Alix, se dirigeant vers le couloir à vive allure.

- Impossible, lança la Moody.

- Pardon ? demanda Alix en la suivant tandis qu'elle faisait claquer ses talons dans des pas précipités.

- Impossible, répéta-t-elle de sa voix aiguë et hautaine. Vous vous êtes engagée auprès de moi pour être baby-sitter durant deux semaines, et vous le ferez.

- Je n'ai encore rien signé, rétorqua Alix.

- Ne soyez pas ridicule Alexia, je vous en prie.

- C'est Alix ! s'exclama-t-elle plus fort qu'elle n'aurait souhaité.

- Eh bien... Alix, reprit-elle en se pinçant les lèvres dans un battement de cils désespéré. Vous allez rester à ce poste ! cria-t-elle plus fort encore pour asseoir son autorité.

- Qu'est-ce qui vous fait penser ça ?

- Vous ne voudriez pas décevoir une petite fille tout de même.

Oh non ! Elle n'allait pas la lui faire à l'envers quand même : c'est elle qui devrait se sentir coupable ! Quelle dise plutôt que tout le monde devait être à ses pieds !

- Non, c'est vrai je n'ai pas envie de décevoir Constance, riposta Alix avec une sérénité religieuse. C'est pour ça que vous allez lui annoncer la nouvelle. J'ai des factures à payer et avant d'honorer des promesses - sans contrat au passage- je préfère encore honorer mon loyer.

Leslie fit volte-face dans les escaliers, se cramponnant à la rampe. Elle planta son regard dans celui d'Alix. Cette dernière se sentit harponnée en plein cœur mais ne laissa rien transparaître.

- Vous êtes vraiment revenue jusqu'ici pour me faire chier, n'est-ce pas ?

- Je ne l'aurais pas fait si je ne m'étais pas rendue compte que vous vouliez m'arnaquer.

Leslie fut secouée par un petit rire mauvais.

- Écoutez Alexia...Mon mari vient de revenir, vous comprendrez donc que j'ai autre chose à faire qu'entendre vos jérémiades !

- Je l'ai croisé en venant, répondit-elle sèchement. Il n'est pas à l'étage et vous le savez aussi bien que moi.

Leslie se stoppa net, surprise par la perspicacité de la jeune femme.

- Et au passage il se souvient mieux de mon prénom que vous, rajouta-t-elle avec un rictus condescendant.

- O.K, je suis démasquée, bougonna la Moody avant de se tordre dans un de ses éclats de rire aigus.

Elle se passa lentement la main dans les cheveux.

- Dans ce cas... Juste une requête, dit-elle en levant le doigt en l'air comme pour demander la parole, avant d'asséner : Foutez-moi la paix Alexandra - ou quelque soit votre prénom !

Elle continua son ascension avec difficulté, se dirigeant vers sa chambre d'un pas claudicant.

- Et vous serez gentille d'aller chercher les filles à seize heures, rajouta-t-elle en passant la tête dans l'entre-bâillement de la porte.

- Pas de soucis Mrs. Moody, railla-t-elle.

- C'est Madame Moody !

- Madame... Mrs.- ou quelque soit votre titre fictif, cracha Alix en claquant la porte d'entrée tandis que Mrs Moody claquait celle de sa chambre dans un duel de regard.

*

Marcher droit devant soi, ne pas se laisser déconcentrer. Ne surtout pas... Ne pas se déconc... Comment ne pas se déconcentrer devant Slade ?! C'était un dieu vivant : le regard de braise d'Ian Somerhalder, la démarche d'Orlando Bloom et la taille d'Ashton Kutcher. Autant dire qu'Apollon pouvait aller se rhabiller en vitesse !

- Tu t'es déconcentrée, ça se voit carrément, râla Anna-Tess.

- A.T., on avait dit qu'on la laissait se concentrer plus longtemps cette fois-ci.

- Écoute J. c'est pas en étant laxiste qu'on va l'aider.

- T'as cru que j'étais ta fille ou quoi ? ronchonna France en sortant de sa rêverie éveillée. Faudrait voir à se calmer A.T. !

France fourra soudain sa tête dans son casier quand Slade fit vaciller sa tête brune vers elle.

- Mon dieu ! Il est tellement beau, marmonna-t-elle du fin fond de son casier dans un petit écho métallique.

- France, tu te rends compte que t'es tellement penchée en avant que t'exhibes tes fesses ?

- Et il regarde ? demanda France surexcitée.

- Non, pas vraiment. Tu devrais quand même aller lui parler, c'était ça le plan, non ? Plutôt que de nous faire un booty shake improvisé ?

- Jamie, tu sais que j'ai du mal quand il met son slim noir troué aux genoux et ce T-shirt blanc qui moule parfaitement ses pecs... parfaits. Vous avez remarqué comme ça met en valeur TOUS ses muscles ? Je suis sûre qu'il pourra me porter avec un seul doigt lors de notre nuit de noce.

- Helloooo ! intervint Anna-Tess en proie au désespoir. Reviens sur Terre ! Tu ne lui as même pas parlé une seule fois, et on reste là, cachées derrière un même casier à l'espionner comme des nazes. On perd notre temps vu que tu ne vas jamais aller lui parler !

- Observer le futur père de mes enfants n'est jamais une perte de temps ! siffla-t-elle en veillant à ce que Slade n'ait pas entendu.

- Si tu lui parlais ça nous éviterait de passer encore une année à faire semblant de chercher ta brosse à cheveux au fond de ton casier...Une année de plus, croassa Anna-Tess.

- Elle n'a pas tord pour le coup, confessa Jamie en haussant les épaules.

- J. tu es de quel côté ?

- De ton côté, bien sûr, dit-elle dans un début de génuflexion servile, mais on te dit ça pour t'aider.

Si même la petite Jamie commençait à trouver le temps long, c'est que le temps commençait à être long ! C'est elle qui avait la plus grande patience des deux brunes. C'était aussi la plus petite, la plus manipulable, mais Anna-Tess était aussi à ses ordres, autant dire qu'elle était LA chef, et que rien ne pourrait renverser son autorité. Mais il fallait qu'elle soir assez cool avec elles, après tout c'étaient ses amies d'enfance, et les seules riches de ce bahut pourri.

Bon, on allait leur faire plaisir....

- Mon pétoche-mètre a dépassé les cinq milles gouttes de sueur à la seconde mais je vais appliquer le plan, dit-elle en levant le menton.

Elle fut satisfaite un court instant par le regard fier et admiratif des deux pimbêches avant de faire face à son objectif : Slade. Bon, après tout ce n'était pas dur : ne pas oublier de respirer, mettre un pied devant l'autre.

France se recoiffa rapidement en passant aléatoirement la main dans ses cheveux. Cette fois-ci elle ne pouvait plus reculer. Son cœur battait de plus en plus vite à mesure qu'elle se rapprochait de Slade. Mais le « problème » de Slade c'est qu'il était populaire, et qui dit populaire dit toujours escorté. Il parlait avec deux amis qui ne le quittaient pas et il y avait cette fille,Ashley, qui rodait toujours autour de lui . Des rumeurs courraient dans tout le collège. Certains disaient qu'ils n'allaient pas tarder à sortir ensemble. Et on sait tous de quoi une fille amoureuse est capable... Mais le problème pour cette pauvre Ashley et son eye-liner bon marché, c'est qu'elle aussi, elle, France Moody était amoureuse. Et s'il fallait sortir les griffes elle les sortirait sans problème.

Les deux amis de Slade s'en allèrent en disant que leur mère les attendait. Il resta alors seul avec Ashley qui tortillait ses cheveux entre ses doigts de sorcière. Ça crevait les yeux qu'elle était amoureuse. Une énorme pression tomba alors sur les épaules frêles de France. Rester... Rester concentrée. Rester concentrée, un pas devant l'autre. Rester... Et mince !

Il était là, à moins de trois mètres d'elle. Mais elle dut s'arrêter. Un frisson lui parcourut l'échine à la vitesse de l'éclair. Elle eut la chaire de poule. Ses mains étaient moites, mais hors de question de se démonter maintenant, surtout quand Ashley lui faisait les yeux doux comme ça. Le rythme cardiaque de France aurait affolé n'importe quel médecin, mais elle fit un pas, puis un autre, sentant le regard de ses amies derrière elle. C'est certainement cela qui lui donna le courage de continuer son cheminement. Soudain, elle se retrouva devant Slade, adossé à son casier, son sourire ravageur collé sur le visage, ses cheveux bruns en pagaille qui lui donnaient un air faussement négligé. France l'observait avec un léger sourire. Il se tourna soudain vers elle, la regarda avec un haussement de sourcil. Son sourire disparut immédiatement, mais on sentait toujours une sympathie profonde dans son regard.

- Je peux t'aider ? demanda-t-il de sa voix suave.

Wahoo ! C'était censé être la partie où elle répondait ? C'était maintenant ! Elle n'avait pas pensé à cette partie ! Gagner du temps...Gagner du temps...

- Heu... Oui, carrément...

Slade eut l'air gêné.

- Tu es ?

- Oh ! Euh... France. On est dans la même classe depuis la sixième.

- Ah oui ! C'est pour ça que ton visage me disait étrangement quelque chose. Eh bien ravi de te rencontrer... Du moins officiellement.

France sourit, tout comme lui.

Beau, intelligent et drôle ! Elle allait se liquéfier surplace. Ses joues enflammées devaient déjà la trahir. Mais qu'importe.

- Je m'appelle Slade au fait, rajouta-t-il.

- Je sais, sourit France en le regardant droit dans ses yeux couleur jade.

- Qu'est-ce que tu veux à la fin ? râla une voix qui perça la bulle de France.

- Ça aurait été étonnant qu'Ashley laisse approcher une congénère femelle de « son mâle ». Soit elle lui refaisait le portrait tout de suite, soit elle trouvait une solution.

- Est-ce que je peux te parler seuls à seuls ? demanda gentiment France en ignorant le regard rageur d'Ashley.

- Si tu veux lui parler tu peux le faire ici, Madame-qui-sort-de-nulle-part.

Cette fois-ci France lança un regard en coin à Ashley. Elle était aussi antipathique qu'on le disait. Elle avait un look qui faisait assez street-wear, et révulsait France. Entre son leggings, son T-shirt qui arrivait au ras du nombril, et ses Stan Smith que tout le monde a, elle avait bien trop de raisons de vomir. Une idiote doublée d'une pauvre, elle avait toutes ses chances face à elle !

- Je m'adressais à Slade, répliqua-t-elle dans un sifflement en tournant la tête mécaniquement vers elle, la mâchoire serrée, le regard menaçant.

- J'aime pas la façon dont tu me parles, dit-elle en rebondissant sur le casier pour mieux s'approcher d'elle.

Elle parlait bien fort pour que tout le couloir sache qu'il y avait de l'action. Mais si elle cherchait une grande gueule, elle n'allait pas être déçue.

- Tu as de la chance, je viens de passer chez la manucure. Ses faux ongles vont se faire le plaisir de te découper en deux si tu approches, dit-elle plus fort encore.

Dans sa tête, cette réplique sonnait beaucoup plus sanglante, beaucoup plus Dexter, mais bon, il fallait y aller mollo quand même. Le problème c'était de ne pas faire mauvaise impression à Slade...

- Ne vous battez pas, voyons, intervint le brun ténébreux en regardant alternativement l'une et l'autre.

France lui sourit, comme pour revenir dans ses bonnes grâces. Beau, intelligent, drôle et pacifiste... Elle allait défaillir, c'était certain.

- Tu as raison, je te propose donc qu'on aille discuter ailleurs, dit-t-elle en rougissant de plus belle, tout en battant des cils pour se donner l'air le plus attendrissant possible - après tout ça marchait avec tout le monde.

- Écoute, les cours sont finis je vais y aller.

- Je serai rapide.

- Dans ce cas tu peux parler devant Ashley. Elle et moi on est amis donc tu peux tout me dire devant elle.

- Oh ! Vous êtes amis ? dit-elle en insistant bien sur le dernier mot.

Ashley s'étouffait dans sa rage, écartant les narines comme un hippopotame furieux. De toute évidence elle avait toutes ses chances. Et cette frange ringarde sur le côté, mon dieu. Elle espérait que Slade ait plus de goût que ça.

- Oui, on est super proches, dit-il en gratifiant Ashley d'un sourire. Tu peux donc tout me dire devant elle.

- En fait, c'est assez privé, bredouilla France. Vraiment...

- Dans ce cas je te suis.

Et sans adresser un mot à Ashley il s'écarta, allant dans un coin du collège, près des distributeurs de boissons. Il y avait un carré de banc en bois vernis où les élèves traînaient parfois durant les pauses.

Avec élégance, Slade s'accouda sur le rebord du banc dans une posture décontractée. France s'assit à côté de lui, et se rapprocha de plus en plus, croisant les jambes avec élégance comme sa mère lui avait enseigné. Elle jeta un regard triomphant à Ashley qui la fusillait du regard, les observant avec inquiétude.

- Je t'écoute, dit la voix suave de Slade.

- Eh bien voilà, j'organise une soirée dans un peu moins de deux semaines pour fêter la fin des cours.

- Oh sympa, mais tu sais j'ai déjà une dizaine de personnes qui m'ont proposé ce genre de plan. J'ai une réputation à soigner tu vois. Je ne peux pas aller dans une pyjama partie.

- Mais voyons, ce ne sera pas une pyjama partie dit-elle dans un petit ricanement qui signifiait « je suis bien trop cool pour ça, t'as pas idée ». Mes parents ont de l'argent si tu vois ce que je veux dire, et ils...

- O.K je t'arrête tout de suite. C'est non.

- Quoi ? Mais pourquoi ?

- J'ai déjà été dans des soirées organisées par les bobos dans ton genre, et c'est jamais cool. Ils ne savent pas s'amuser. Je suis désolé, mais je dois décliner.

- Je ne suis pas une bobo, se défendit-elle.

Elle aurait dû s'en douter, Slade n'était pas riche. Mais il était loin d'être un de ces pouilleux qui roulaient en Deux Chevaux comme cette pauvresse d'Alix. Il fallait la jouer cool.

Slade se leva doucement avec un sourire navré.

- Écoute, je te prouverai que je peux être cool.

- Il y aura de l'alcool au moins ?

- De l'alcool ? Mais on a que quatorze ans...

Slade fronça le sourcil.

- Quatorze ans de sagesse et de beuverie haha. Mais bien sûr qu'il y en aura ! Évidemment ! dit-elle dans un sourire figé qu'elle espérait convainquant.

- Bon, dit-il satisfait. Ça, c'est la base, et j'espère qu'il y aura plus, dit-il en la saisissant par la taille.

Elle était à cours de souffle. Son cœur était au bord de l'implosion. Elle pouvait sentir la douceur des mains de Slade à travers sa robe.

- Qu'est-ce que tu entends par plus ?

- J'imagine que tu es au courant de la façon dont j'aime mes fêtes, tu sais, les petits plus qui font toute la différence.

France frissonna violemment mais essaya tant bien que mal de contenir ses spasmes. Elle ne sut pas si c'était la main de Slade dans son dos ou son regard étrangement luisant et lubrique qui la faisait frémir.

- Oui, bien sûr que je sais, mentit France.

Slade lui caressa la joue du bout de ses doigts. France se sentit rougir. Son estomac se noua. Son cœur allait imploser.

- Ça ne sert à rien de mentir France, lui chuchota-t-il à l'oreille.

Son murmure l'électrisa. Elle se tourna vers lui. Leur nez se touchaient presque tout comme leur lèvres. Elle était troublée mais voulut cependant répliquer. Slade la coupa net en lui disant :

- Je vais te le dire, ça ne tient qu'à un mot.

Il lui sourit et France le laisse se pencher sur son oreille pour lui glisser un seul mot, un seul et pourtant ça avait suffi pour la choquer. Slade n'était le garçon qu'elle pensait. Elle n'aurait jamais pensé qu'il lui demande ça. Elle qui le prenait pour un garçon doux. Ce mot avait suffi à refaçonner toute l'image qu'elle se faisait de lui. Il était à l'opposé de ce qu'elle pensait. Mais alors pourquoi ça l'excitait autant que ça l'effrayait ?

*

Non, définitivement, ce n'était pas une bonne idée. Ce que Slade voulait été répugnant, mais elle voulait sortir avec ce garçon depuis si longtemps... Elle ne toucha pas un mot de cela à Jamie et Anna-Tess qui la harcelèrent de questions.

Elle sortit du collège en trombe , la boule au ventre. Il fallait qu'elle le fasse, mais en était-elle capable ? Elle se sentait nauséeuse. Et elle faillit vomir en voyant qu'Alix s'était garée à moins de dix mètres de l'entrée du bahut. Elle fit la bise à ses deux amies qui la suppliaient toujours de tout lui raconter. Elle les ignora alors qu'Anna-Tess ronchonnait de plus en plus fort. Elle mit un foulard sur sa tête et courut vers la voiture. Telle une célébrité ayant perdu ses gardes du corps elle baissa la tête, le nez pointé vers le sol, s'assurant que personne ne la reconnaissait.

- Démarre vite, ordonna-t-elle dans une voix étouffée par le foulard en entrant dans la voiture.

- Bonjour à toi aussi France, ricana faussement Alix. Ça me fait tellement plaisir de te voir !

Elle fit demi-tour et ce n'est seulement que lorsqu'elles passèrent près de Central Park que France daigna retirer son masque de fortune.

- Ah tiens t'es là toi ? dit-elle en se tournant vers sa sœur. J'espère que ta journée s'est mieux passée que la mienne !

Constance sourit, montrant ses petites dents et brandissant un petit pain.

- Qu'est-ce que ... ?

- J'ai enfin résolu le problème !

- Nan ! Raconte !

- Les pains de maman nous ont sauvé.

- Ne me dis pas que...

- Si ! On les a caillassés avec les petits pains, dit-elle en se dandinant sur son fauteuil, petit brandit.

- Ah mais t'aurais dû leur faire manger. Ça, c'est un véritable supplice.

- Attends Constance, t'as caillassé qui ? Avec quoi ? demanda France les yeux exorbités.

- Les racistes qui embêtés Oni depuis toujours ! Je devais le faire avant la fin de l'année ! Heureusement, ils ont tellement eu la trouille qu'ils n'ont pas dit qui étaient à l'origine de la bataille. Ils ont juste pleurés comme des bébés. Pathétique. Mais comme toute l'école a participé au lancer de petits pains, on a juste eu un discours moralisateur du directeur. Toutes les sessions y ont eu droit.

- Mais pour qui se prennent-ils ces petits co... ? Ces idiots, se reprit Alix. Ça c'est la faute des parents. Ces gosses ne font que suivre l'exemple parental. C'est quand même fou, cracha Alix en donnant des tapes sur son volant à chaque fin de phrase. C'était donc ça que tu devais affronter seule ma puce ?

Alix vit dans le rétroviseur qu'elle hochait la tête. C'était invraisemblable qu'à son âge elle doive mener ce genre de combat. C'était absurde. Et encore plus que des gens qui bourrent le moue de leurs gosses avec des inepties soient considérés comme des parents.

- Et toi alors ? demanda poliment Constance.

- Oh moi, rien, trancha-t-elle.

- Allez dis !

- Non, rien du tout, dit-elle en tournant la tête vers la vitre, regardant le paysage défiler.

Ni Constance ni Alix n'insistèrent. Constance savait qu'elle finirait par lui dire, ou le découvrir. Elle avait la patience d'un détective. Elle saurait tôt ou tard.


Ce fut Dorothy qui ouvrit la porte de l'appartement avec une mine mauvaise en voyant Alix. Les deux filles se faufilèrent sous ses bras, rejoignant leur chambre à grandes enjambées, tandis que Dorothy restait face à Alix, la laissant sur le seuil de la porte. Elle avait une tête de chien de garde, et Alix ne put s'empêcher de remarquer que le tablier noir de Dorothy était affreusement tâché. Les toilettes avaient encore dû faire des siennes.

- Qu'est-ce que tu fais encore ici ? demanda Alix en tentant d'entrer tandis que Dorothy lui menait la vie dure.

Elle finit cependant par franchir le seuil de porte, portant les sacs de déjeuner vides des filles.

- Je pensais qu'on finissait avant que les filles ne rentrent. C'est ça le concept de notre job.

- De notre job ? reprit l'autre avec un ton méprisant. J'imagine que tout était calculé, lança-t-elle avec rancœur.

- Tu m'en veux encore pour la « promotion », dit-elle en formant les guillemets avec ses mains. Écoute c'est pas un si bon plan que ça en a l'air. Je gagne deux fois moins de fric que d'habitude.

- Parce que tu travailles deux fois moins, dit-elle.

- Oui, exactement. Zéro avantage !

- Oui, mais ça ne compte pas quand on est fille au pair.

- Je ne suis pas fille au pair. Une fille au pair c'est....

- Je sais ce que c'est, coupa la quadragénaire, furieuse. Et ne fais pas celle qui ne sait pas.

- Qui sait quoi ?

A cet instant des cris se firent entendre à l'étage. Constance et France débarquèrent comme deux furies dans les escaliers. France se dirigea vers son père. Ce n'étaient pas des cris de peurs mais de joies.

Papa, merci ! hurlait-elle en jetant dans les bras de son père qui était assis avec Madame Moody dans un canapé du grand salon.

- Constance se dirigea vers Alix en sautillant , elle aussi, les yeux illuminés par la liesse.

- On va en France demain !

- On va dans mon pays, rit France.

- Quoi ?! tonna Alix.

Elle fit irruption dans le salon avec colère.

- Je devais travailler pour vous pendant deux semaines et voilà que je suis au chômage technique parce que vous partez en vacances ? C'est quoi ce plan ?

- Alix, je...

- Non ! Vous jouez trop avec mes nerfs !

- Mais tu viens avec nous, rit Constance en enlaçant sa jambe. N'est-ce pas ? demanda-t-elle à ses parents.

France commença à sangloter faussement en entendant sa question. Constance était aux anges, et Alix regardaient les deux parents. De toute évidence ils n'avaient pas pensé à cette option. Ils se regardaient éberlués et gênés puis sourirent à leur fille en disant en même temps :

- Bien sûr ! Évidemment !

- Attendez, vous... Vous me payez le billet pour la France ?

- Oui, et même l'aller-retour, rit Frank Moody.

- Que quelqu'un la pince ! Le rêve se réalisait ! Il y avait peut-être un dieu juste qui veillait sur se bas monde ! Elle commença à danser en rond avec Constance. France la regardait, atterrée, mais la nouvelle était bien trop belle pour qu'elle s'attriste de la présence d'Alix. Constance riait à gorge déployée devant les mouvements de danse d'Alix qui s'enjouait sur une chanson imaginaire qu'elle fredonnait. Elle dansait comme une algue, comme à l'accoutumait et Constance la suivit dans sa transe en faisant l'avion avec ses bras. Frank Moody était attendrit par ce spectacle, tandis que Leslie faisait sa moue habituelle, souriant faussement quand son mari lui adressait un regard.

- Dans ta tronche maman ! murmura Alix pour conclure sa danse, puis elle reprit à voix haute: Vous savez, juste l'aller simple ça me va déjà bien. Même si je reste là-bas je serai heureuse !

Aussi soudain qu'une rupture d'anévrisme Mme Moody vint faire taire les rires par un cri suraigu. Elle se mettait la main sur la poitrine, le regard dans le vide, l'air terriblement affolé.

- Attendez ! Mais... ! Non ! Ça ne va pas ! répétait-elle dans une respiration saccadée.

- Qu'est-ce qui se passe chéri ?

Elle se tourna, le regard vide, un air grave vers son mari.

- On est cinq à voyager !

- Oui ça fait sûrement cher, dit Alix en baissant les yeux, s'attendant au pire.

- Non ! C'est que c'est pas un chiffre pair ! Il faut voyager en chiffre pair, toujours ! Il manque une personne. On part demain en plus ! Qui va pouvoir faire ses affaires en vingt-quatre heures ? s'alarma-t-elle.

- Aucun de mes amis, c'est sûr, dit Frank.

- Et moi il faut que je m'y mette dès ce soir.... Je crois qu'on va devoir annuler les filles.

- Noooon ! Tu ne peux pas nous faire ça, tonna France en frappant du pied contre le sol.

- Mais c'est si grave que ça si on est un chiffre impaire.

- C'est porte malheur.

- Mais non, voyons, ils y a avait un nombre pair de gens sur le Titanic mais il y a quand même eu un naufrage. Le plus grand naufrage de l'histoire même.

- Alix a raison pour une fois, supplia France.

Leslie Moody fit claquer son talon sur le sol pour faire taire sa fille, qui baissa la tête, l'air bougon.

- Si vous tenez tellement à faire appel à une sixième personne je peux vous en conseiller une.

- Dites ! s'exclama la Moody en claquant dans ses mains comme une otarie réclamant de la nourriture.

- Vous lui payez le billet d'avion ?

Frank acquiesça en voyant l'expression de soulagement de sa femme. Alix sourit pour toute réponse.















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