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Hello Guys !!

Si vous lisez ces quelques lignes c'est que le titre vous a intrigué ! Et vous ne regretterez pas d'être passés par ici los muchachos !

Cette histoire vous plongera dans un monde mondain que vous avez pu (ou pas !) "expérimenté". Pour ma part j'y ai été plongé durant une bonne période. Que dis-je ?! Je l'ai effleuré du doigt, du bout de l'ongle même. Ou comme te dit ta maitresse de maternelle quand tu es en sortie scolaire " on touche avec les yeux !!".

Bref, si vous vous posez la question au passage je ne suis pas riche comme Crésus. Je suis plus du genre à prendre une formule étudiante quand il y en a une haha #FormuleEtudiante #LesVraisSavent :p

J'espère que vous apprécierez ce début de chapitre et que vous prendrez autant plaisir à le lire que j'en ai eu à l'écrire ;)

JUST ENJOY !

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Apolite Élueau

PS : Cette première partie est un peu longue mais elle pose bien le décor. Les autres seront plus courtes, promis ! Bises


C'était étrange ce changement d'ambiance entre Williamsburg et Central Park. Passer de la zone à la cinquième avenue en quelques coups d'accélérateur ça faisait toujours drôle, même si ce devait être la dixième fois qu'Alix venait ici. Tous ces magasins de luxe alignés, tous ces gens bien propres sur eux, marchant d'un pas léger, sans souci aucun, il n'y avait qu'à Manhattan qu'on pouvait retrouver cette vitalité et cette animation dans les rues. Les drapeaux américains étaient accrochés sur les bâtiments, flottants au vent. On pouvait dénombrer une vingtaine de taxis jaunes  au kilomètre à la ronde. Certains buildings, quant à eux, étaient recouverts par des spots publicitaires gigantesques qui prenaient tout un mur. Il y avait quelque chose de captivant qui s'en dégageait. Alix les regardait toujours comme si c'était la première fois : avec un sourire aux lèvres et les yeux rivés vers les plus hauts grattes-ciel, au volant de sa voiture. Les rues étaient bondées de piétons, de touristes, et de New-yorkais au regard dénué d'expression. Il y avait de tout, un peu partout, et tout était démesuré, si bien qu'on ne savait plus où en donner de la tête. C'était certain, nous étions bien loin des quartiers pauvres de Williamsburg. Nous étions à New York, la seule ville où rien n'était impossible, alors Alix se disait au fond d'elle que ce dicton pouvait bien s'appliquer à elle aussi, mais elle refusait de croire totalement en ce bon vieux rêve américain. Alix ne se considérait même pas dans ce que les économistes appellent gentiment la classe moyenne , non elle n'aimait pas ce mot. A quoi rimait ce moyenne ? Tout ce qui est dit moyen est en réalité beauf, demandez à n'importe qui. Donc elle se disait appartenant à une catégorie de gens se trouvant à mi-chemin entre le néant et une vie à peu près décente. Elle ne se plaignait pas vraiment de sa situation, car tout est bon à prendre après tout, mais elle ne s'en extasiait pas non plus.

Alix avait été engagée depuis peu comme femme de ménage, enfin en tant que « personnel de maison » comme disait sa patronne. Jusqu'ici à part utiliser des produits d'entretien qu'on ne voit qu'à la télé, elle n'avait rien trouvé de bien satisfaisant si ce n'était de pouvoir avoir un prétexte pour voir Manhattan tous les jours.

Comme d'habitude Alix mit un temps fou à se garer. Elle n'avait pas ce problème au moins à Williamsburg. C'était une chance si un habitant sur trente avait une voiture là-bas, alors qu'ici, à Manhattan, à en juger les places de stationnement occupées jusqu'à la dernière, les gens devaient en avoir trois par personne, enfin s'ils faisaient comme Mrs ou plutôt Madame Moody, sa patronne. Elle ne parlait pas un mot de français cette bonne femme, mais elle aimait les créateurs de mode français, alors bon, va pour Madame avec un M majuscule à la taille de son ego surdimensionné.

Alix fit plusieurs tours avec sa vieille deux chevaux griffée et cabossée de tous les côtés, héritage de son grand-père. C'était la chose la plus chère qu'elle possédait, mais ici ça ne valait pas plus qu'un T-shirt H&M aux yeux des gens. Il suffisait de jeter un coup d'œil aux Rolls-Royce et aux Lamborghini qui défilaient joyeusement.

Lorsqu'elle sortit de la voiture, Alix regarda autour d'elle. Il n'y avait que des voitures extrêmement chères, cependant quelques voitures normales, si l'on peut dire, la rassurèrent. Elle se dit alors qu'elle ne faisait pas trop tâche dans le décor.

— Hey ! la héla une voix d'homme.

Elle se retourna et vit un homme de la trentaine en costume, appuyant sur la clef de sa Ferrari rouge, flambant neuve. L'homme lui sourit, et désigna les clefs d'Alix.

—  Vous n'avez pas besoin de faire ça, dit-il.

— Je vous demande pardon ? dit Alix avec un sourire gêné.

— Personne ne vous volera votre caisse à savon, rit-il en s'éloignant. Pas besoin de la verrouiller.

— Je préfère m'assurer qu'elle soit toujours là quand j'aurais décidé de vous écraser avec, lança-t-elle avec un sourire mauvais.

L'homme se retourna et lui fit un salut militaire rapide tandis qu'Alix serrait le poing et le regardait partir, furibonde.

Alix écumait toujours sa rage quand elle entra dans le building.

— Quel idiot, murmura-t-elle.

Elle passa son badge à l'entrée et le bip retentit. Elle poussa l'une des lourdes portes vitrées, et entra. Rien que l'entrée du building vous préparait psychologiquement a être submergé par la richesse, mais si vous vous appelez Alix Benson, à vous sentir encore plus fauchée.

 Le sol marbré blanc, coupé par un tapis pourpre similaire à celui des festivals de Cannes, et des miroirs de tous côtés vous accueillaient votre ego et vous. Tout était fait pour refléter votre richesse, à savoir vos perles, votre nez refait, vos dix mille dollars d'habits que vous portez quotidiennement. Bref, rien n'était de trop pour vous montrer que vous valiez mieux que le commun des mortels, mais comme Alix ne faisait pas partie de cette élite elle ne se regardait pas, même si elle avait un milliard d'occasions de le faire sur les quinze mètres de couloir de l'entrée.

Après avoir passé les deux portails intérieurs, elle prit l'ascenseur. L'appartement de Madame Moody était un duplex, avec cinq-cents mètres carrés par étage.

Alix chercha le trousseau de clef dans son sac à main et poussa les portes du troisième étage sur le Royaume du démesurément grand, comme elle l'appelait. En effet, l'appartement de Monsieur et Madame Moody était gigantesque, rien que le couloir ouvert sur le salon donnait une idée concrète du reste du duplex. Tout le sol était parqué avec un bois incroyablement beau, et il l'était certainement aussi parce qu'il était ciré par Alix et ses collègues deux fois par semaine.

Le salon, lui,  était à couper le souffle. Des tableaux d'artistes célèbres étaient accrochés aux murs. Il y avait trois grands canapés d'un vert émeraude, incroyablement confortables (oui Alix les avait essayés plus d'une fois) qui encerclaient une table basse en verre où était placées une orchidée sauvage et une cassette en ivoire ouverte dans laquelle se trouvait un set de soucoupes en ébène. Un grand piano trônait dans le salon, mais Alix n'avait jamais eu l'occasion d'entendre quiconque en jouer.

Comme à son habitude Alix alla accrocher ses affaires sur le porte-manteau de la cuisine, cachée derrière la porte. Deux manteaux et deux sacs à main y étaient déjà placés. Les filles étaient arrivées.

Alix souffla durant dix bonnes secondes. Elle s'empara de l'élastique noir qu'elle mettait toujours autour de son poignée, ce qui lui valait d'avoir des marques rouges sur le bras. Elle s'attacha les cheveux en une queue de cheval haute, et alla ouvrir un placard assez large à quelques mètres du frigo américain et prit le dernier tablier noir qu'il restait. Elle chercha une paire de gants en caoutchouc jaune sous l'un des deux éviers de la cuisine et sortit de la pièce en contournant le bar.

À 25 ans, Alix était la plus jeune des deux autres : Dorothy et Michelle qui approchaient la quarantaine. La différence d'âge ne les empêchait heureusement pas de bien s'entendre, et de récurer les toilettes à l'unisson !

— Au moins, vu ce qu'elle mange la Madame Moody, on est sûres qu'elle ne nous les bouchera pas un jour ces toilettes, avait lancé Dorothy avec un sourire qui faisait pétiller ces petits yeux porcins.

  — Ses filles non plus. Figurez-vous que Constance et France n'ont pratiquement le droit de ne rien manger ni boire. Et évidemment c'est zéro gluten, zéro sucre dans tout ce qu'elles mangent alors qu'elles ne sont pas intolérantes au gluten, et qu'il n'y a aucun diabète déclaré... Dieu garde ces petites, dit Michelle en astiquant la grande baignoire bleue marine dans laquelle on aurait pu faire une longueur.

— Il n'y a qu'à voir l'état de France, c'est un porte-manteau. Et Constance qui a le malheur d'avoir un peu de formes est snobée par sa mère, dit Dorothy en hochant la tête.

Alix prit le produit d'entretien et en pulvérisa sur la psyché de la salle de bain.

— Déjà, appeler ses enfants Constance et France, c'est être snob, alors plus rien ne m'étonne, dit Michelle.

— Dans le genre snob, Alix c'est tout aussi bien, ajouta-t-elle avec un sourire.

 —  Mais toi ma chérie tu ne te parfumes pas avec un flacon de 900 millilitres de Chanel N°5, rétorqua Michelle.

— Tu as vu la taille du flacon ? Énorme ! C'est le même qu'à la pub, ajouta Dorothy.

— Ça va chercher dans les combien ça ? demanda Alix.

Michelle soupira en rinçant la baignoire.

— Quatre-cents cinquante mille billets, dit-elle en roulant des yeux.

— Tu as l'air au courant, rit Alix.

— Et comment !

 — En tout cas, cette femme a quelque chose avec la France, dit Dorothy en passant la serpillière pour la deuxième fois.

— Sûrement un amant, ricana Michelle.

Dorothy se stoppa net et s'appuya sur sa serpillière.

— Et si c'était vrai ? murmura-t-elle comme une paranoïaque. Après tout, son mari est tout le temps en voyage d'affaire. Si ça tombe, les gosses ne sont même pas de Monsieur Moody.

— Et toi t'en penses quoi Alix ? Tu ne causes jamais beaucoup.

— Ça, ça ne regarde qu'eux, dit-elle en haussant les épaules tandis que Michelle et Dorothy reprenaient leur débat à voix basse.

Alix n'était pas une de ces filles qui aimait dire du mal sans aucun fondement, mais ce n'était pas non plus une fille qui aimait le silence. Alors c'était soit travailler seule dans une autre pièce, soit rester avec ces deux commères. Parfois il lui arrivait d'oublier d'être mauvaise langue, alors Dorothy, particulièrement, lui faisait remarquer qu'elle ne médisait plus, et c'était ainsi quatre fois par semaine.

Pour nettoyer les pièces de l'appartement, les trois filles avaient une technique et un ordre de pièce particulier. Tout d'abord, il fallait impérativement commencer par l'étage, où se trouvaient toutes les chambres. Elles commençaient par nettoyer des pièces communes comme les deux salles de bain identiques, l'une conjugale et l'autre pour les filles, même si chaque chambre était équipée d'une petite salle de bain personnelle.

Les salles de bain étaient placées à chaque bout de l'étage. Elles étaient totalement identiques : assez grandes pour que quinze personnes tiennent à l'intérieur. En réalité chaque pièce du duplex pouvait accueillir des gens pour une soirée si on l'avait voulu. Même si mixer dans les toilettes et danser dans la baignoire n'étaient pas forcément l'idéal !

Les murs et le sol étaient carrelés de blanc, et chaque carreau, sans exception, devait être nettoyé. Chaque chose devait être déplacée, et remise à sa place précise. Ce n'était pas une mince affaire quand on savait ce qu'était la salle de bain à la Moody.

Bien évidemment, tout était moderne, avec un design exceptionnel, à commencer par le lavabo incurvé en émail brillant. Pour actionner les robinets, il suffisait de passer ses mains en dessous, et de donner un chiffre à haute voix pour régler la température de l'eau. Madame Moody leur avait dit que ce modèle était un prototype créé par un de ces nombreux amis ingénieur. Sa mise sur le marché ne se ferait certainement qu'à la moitié de notre siècle. En gros, Madame Moody n'avait pas les choses de Monsieur et Madame Tout-Le-Monde, évidemment.

Mis à part le lavabo il y avait également une baignoire gigantesque, d'une couleur bleu marine profond. Même l'homme le plus grand du monde aurait pu s'y allonger sans se recroqueviller. Mais s'il y avait encore plus imposant que la baignoire c'était la place que prenaient produits cosmétiques de Madame Moody. Il y en avait quatre placards de taille et de largeur différentes remplis à craquer. Un placard était destiné aux crèmes, un autre, plus massif, aux produits capillaires, un aux parfums qu'elle collectionnait avec fanatisme, et le dernier, le plus imposant, contenait le flacon Chanel N°5 de 900 millilitres à peine entamé que Michelle vénérait sans secret. Si vous pensiez que quatre placards imposants auraient suffi à Madame Moody c'est que vous n'avez pas encore bien cerné la dame. Car détrompez-vous, ce n'était pas tout ! En effet, à côté de la baignoire, une petite table avec des pieds roulants recouverte d'un morceau de marbre blanc taillé en forme d'étoile présentait tous les produits de bain possibles et inimaginables : du sel parfumé, à la mousse de bain, en passant par les bougies parfumées, les gels douche, les shampoings et masques de trois marques différentes. En somme tout ce que vous cherchiez y était.

Quelques mètres plus loin de ce cette table roulante, était disposé un imposant morceau de marbre blanc rayé de traits noirs. Il était encastré dans le mur et soutenu par des piliers incurvés et brillants qui faisaient penser à de l'émail. Sur ce morceau de marbre arrondi se trouvaient les produits du quotidien de Madame Moody, soit trois trousses de toilette, des palettes de maquillage, des tubes de rouge à lèvre classés selon la couleur et la marque sur plusieurs rangées. Il y avait également des miroirs grossissants et pivotants sur des réceptacles arrondis, deux sèches cheveux, du démaquillant, des courbes cils, etc. En face de tout cela, collé au mur, bien évidemment, encore un miroir, rectangulaire cette fois-ci, dont les bords étaient encadrés par des reliefs argentés en forme de vagues. En outre, des petites lumières étaient placées de toutes parts pour donner une réflexion nette dans le grand miroir.

Le mari de Madame Moody, Frank, avait quant à lui deux fois moins de placards que sa femme, à savoir deux. Et ça s'arrêtait là. Pas d'extra, pas de rebord en marbre, juste deux placards. Ils étaient placés au-dessus du second lavabo à commande vocal, placé à côté de celui de sa femme. Ces placards étaient donc recouverts de miroirs, car comme vous l'avez compris, le reflet était important, et c'était sûrement pour ça que Madame Moody insistait bien sur le fait qu'on devait se voir dans le carrelage après le ménage.

Ce n'était pas le même étalage d'affaires dans la salle de bain des filles car elles préféraient davantage utiliser la salle de bain personnelle de leur chambre depuis la fameuse fois où Constance avait manqué une partie du concert de Beyoncé parce que France s'était enfermée dans la salle de bain pendant deux heures avec les affaires de Constance pour prendre un bain de boue. Cet épisode de la salle de bain commune n'était pas plus mal pour nos trois amies qui passaient trois fois moins de temps à nettoyer et faire briller cette pièce.

Une fois les salles de bain terminées. Chacune des filles faisaient une chambre. C'était les pièces qui prenaient le plus de temps avec les salles de bain. C'est pour ça qu'elles commençaient tous les matins par ça. La journée finissaient sur une touche plus paisible avec le reste de la maison.

— Une heure ? dit Dorothy en regardant sa montre.Une heure, répondirent les deux autres en activant le chrono de leur montre.

— Vous me rappelez déjà pourquoi je dois faire la chambre de France ?

 — Parce que t'as moins d'ancienneté que nous ma chère, lui lança Michelle en entrant dans la chambre de Constance.

Dorothy s'occupait quant à elle de la chambre conjugale.

Si Alix avait pu changer de chambre, elle l'aurait fait sans hésiter. La chambre de France était de loin la pire de toutes. Alix avait beau la ranger quasiment tous les soirs, elle la retrouvait toujours dans le même état le lendemain : un capharnaüm.

Alix se planta devant la porte de la chambre de France où son nom était écrit en lettres dorées. Des photos de la collégienne blonde étaient placardées sur la porte. Jusque là tout allait bien, c'est une fois qu'elle poussa la porte qu'elle aperçut le saccage. La chambre était sans dessus dessous. Seul le lit format deux places était apparent, avec les draps mis en boule. Son bureau était également indemne. Il était recouvert de multiples objets de papeterie. Oui, juste en regardant le lit et les murs recouverts de photos et de posters, on aurait pu croire, en effet, que tout était en ordre, mais le sol était jonchés de vêtements. Des robes de grands couturiers étaient éparpillés partout dans la pièce, des jupes, des tee-shirts, des chemisiers, si bien que la penderie était quasiment vide.

— Elle a dévalisé Chanel ou quoi ? murmura Alix en prenant la dixième robe de la marque.

Elle se chargea de remettre les robes sur les cintres.

— Sinon tu peux faire comme tout le monde France, grogna-t-elle en rangeant une troisième jupe. Tu peux juste choisir un bas et un haut et les mettre, au lieu d'essayer toute ta garde de robe le matin même.

Mais les vêtements n'étaient que la partie cachée de l'iceberg puisque qu'en dessous se trouvaient des magasines de mode, des cahiers de cours, des stylos, et des tubes de rouge à lèvre.

— Quel intérêt de se maquiller au collège ? soupira Alix.

Alix mit en effet une heure pour ranger la chambre. Elle rejoint les filles pour continuer à nettoyer l'étage et la vingtaine d'autres pièces.

Contrairement à la taille des pièces, le salaire n'était pas mirobolant, mais c'était toujours ça de pris, et peut-être qu'un jour Alix aussi aurait son appartement à elle, avec de beaux vases de chine, des murs blancs éclatants, des tapis venus des quatre coins du monde, des salons en cuir, du parquet et toutes ces choses qu'elle ne touchait que pour les nettoyer.

Après une journée de labeur, le parquet brillait tellement qu'on pouvait se voir dedans, comme le voulait cette chère Madame Moody. Les surfaces lisses et claires rendaient les pièces lumineuses. Tout y était parfait : des photos aux portes-fenêtres typiquemet françaises. Bref, une vie où l'argent n'est pas un souci. Mais certainement qu'ils devaient en avoir des problèmes aussi les Moody, tout le monde a des problèmes au fond...

— A demain ma belle, lui lança Dorothy en partant.

Michelle lui sourit largement ce qui lui fit des rides aux coins des yeux.

— A demain les filles, dit Alix en refaisant les lacets de ses Vans.


Elle prit son blouson à l'entrée, se détacha les cheveux et ouvrit la porte à la volée. C'était le moment de délivrance. Cet instant où elle défaisait sa queue de cheval haute et se massait le sommet du crâne sonnait l'heure de la libération. Ce geste simple ravivait l'éclat de son teint, et pas besoin d'une lotion cosmétique de la Madame Moody pour ça !

C'est presque en courant qu'elle sortit de l'immeuble après avoir rangé son tablier de travail. Elle respira profondément en marchant dans la rue. Elle n'avait pas envie de rentrer tout de suite chez elle. Alix préféra donc se baigner à la foule. Elle se sentait alors entourée de milliers de dollars convertis en vêtements, chaussures, et accessoires de luxe. La cinquième avenue était l'endroit idéal pour voir des gens fortunés. La plupart d'entre eux avait la manie de s'habiller de façon tout à fait normal avec des habits aux prix tout à fait exorbitants. Ils jouaient aux pauvres, comme Alix appelait ça. Certains faisaient ça pour passer inaperçu, et seul un œil avisé d'un confrère riche pourrait déceler du Prada. Les autres, jouaient aux pauvres parce qu'ils avaient déjà tout essayé, tout vu, tout eu, donc ils se plongeaient dans l'absurde pour surprendre, pour se démarquer des autres bourgeois de Manhattan, mais ils sortaient cependant les robes de soirées Chanel lorsqu'il s'agissait de dîner avec leurs confrères. Ils se laissaient donc croire le reste du temps qu'ils avaient ce petit côté rebelle en s'habillant comme la populace, et ils étaient certains d'avoir ce je-ne-sais-quoi dans leur façon de s'habiller qui disait " je suis trop bien pour me conformer au nombre de zéro qu'a mon compte en banque". Mais à Alix on ne la faisait pas, non, elle, elle savait tout cela, elle reconnaissait les logos et les marques mêmes écrites en petit, mais elle regardait ces riches-pauvres de façon naturelle, sans envie . Elle jouait le jeu pour leur faire croire deux secondes à leur mascarade. Mais bien évidemment, à l'opposé on avait aussi les gens riches qui s'assumaient pleinement et qui mieux encore le montrait sans crainte aucune et plongeaient dans le bling-bling. Ceux-là, avaient la particularité d'avoir un air hautain, parfois pensif, ailleurs, bien au-dessus des tracas communs de la vie des gens comme Alix.

Cette dernière catégorie de personne grouillait davantage lorsqu'elle arrivera devant la vitrine d'Hermès. Les lettres blanches de la marque étaient imprimés en blanc sur un fond noir. La vitrine était un modèle de perfection. Alix s'attarda alors sur ce qu'elle était venue voir : une robe à couper le souffle. Elle était d'un bleu azur avec des motifs qui faisaient penser aux carrés Hermès. Elle était centrée à la taille et était sans manche avec un décolleté en V pas trop plongeant. Elle était ouverte dans le haut du dos ce qui lui donnait une touche encore plus féminine. Elle était légèrement en patineuse, et arrivait au dessus du genou car impossible de mettre quelque chose en dessous du genou quand on s'appelle Alix Benson, ça faisait trop ringard.

Alix se positionna devant le mannequin sans visage, s'imaginant dans la robe qui se trouvait valoir...mille dollars. En voyant les trois zéros alignés derrière le chiffre un, son visage fin se décomposa. Elle savait pertinemment qu'elle n'allait pas acheter cette robe. Après tout avec ça elle pouvait payer son loyer et deux ou trois factures. Alors qu'elle se mit à songer, une femme de la trentaine, le regard fière, le dos bien cambré s'approcha d'elle. Elle portait une combinaison aux motifs colorés avec des sandales compensées. Elle avait deux grands sacs de shopping et un sac à main Lancel assorti à sa tenue.

— N'est-elle pas magnifique ? demanda la femme de sa voix légèrement aiguë en regardant la robe bleue.

— Si, très, répondit Alix sans lâcher la robe du regard.

— Dites-moi si je me trompe, vous n'êtes jamais entrée à l'intérieur ?

— Entrée dans ce magasin vous voulez dire ? demanda Alix en se tournant franchement vers elle.

La femme aux cheveux courts acquiesça d'un léger signe de la tête, tout en continuant à regarder la vitrine. Elle avait quelque chose de noble dans le regard, peut-être était-ce de la sérénité ou peut-être était-ce tout simplement dû au sang noble qui devait couler dans ses veines.

 — Comment  pouvez-vous affirmer ça ? voulut savoir Alix.

La femme blonde s'humecta les lèvres avant de déclarer :

— Une femme qui regarde une vitrine aussi longtemps que vous, souhaiterait avoir une  chose qui s'y trouve. Une femme qui entre dans la boutique, obtient ce qu'elle a aperçu en vitrine.

— Qui vous dit que je ne vais pas entrer dans le magasin à la seconde ? répondit Alix avec amusement. Et je vous signale que vous aussi vous restez devant cette vitrine.

La femme la regarda du coin de l'œil et s'humecta à nouveau les lèvres.

— Ce n'est pas la première fois que je vous vois dans les parages. Ce doit faire une semaine que je vous aperçois en faisant mon shopping, et vous venez toujours là, regarder cette robe. Elle me plaît beaucoup aussi.

— Alors pourquoi vous n'entrez pas l'acheter ? s'étonna Alix.

— Parce que j'espère un jour que vous pourrez entrer dans cette boutique et que vous l'achèterez en même temps que moi. Vous me faites étrangement penser à moi il y a quelques années...

Et sans rien rajouter d'autre elle s'éloigna d'une démarche gracieuse, sans un regard, ses sacs de grands couturiers à la main. Alix la regarda avec le front plissé, se demandant si ce qui venait de se passer était une grande scène de pitié ou d'encouragement, ou bien encore un mélange des deux.

Quand ses pensées s'embrouillèrent trop sur le sujet et que la femme s'évanouit dans la foule, elle se tourna instinctivement vers sa robe, comme si celle-ci l'appelait. Elle regarda une fois encore le montant gravé dans la petit bout de plexiglas, avant de partir à son tour.

Lorsqu'elle arriva au niveau de sa voiture elle constata que la place où était tantôt garée la Ferrari du matin était vide. Elle sourit en voyant ça, se disant qu'elle n'aurait pas à croiser le conducteur prétentieux de la voiture. Comme à chaque fois qu'elle démarrait sa deux chevaux depuis dix jours, elle eut comme une déchirure au cœur, se disant qu'elle s'éloignait du New York mondain, de la richesse et de toutes ces choses luxueuses auxquelles elle n'avait jamais eu droit de par ses origines modestes. Mais elle positivait en pensant qu'elle allait tranquillement regarder une série en arrivant chez elle.

— Game of Thrones, j'arrive, s'exclama-t-elle en appuyant sur l'accélérateur.


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Avouez que vous aussi vous avez votre petit truc que vous rêvez d'acheter ou de voir depuis des lustres ! ;)

Ah et bien sûr, il n'y aura pas de spoiler sur Game of Thrones haha ^^ Et si quelqu'un me spoile je le mitraille :p J'ai pas fini la saison 5 donc on se calme hein !

Vous avez pu trouver ce passage descriptif, mais bon il faut bien planter le décor, et encore je n'ai pas décrit la trentaine de pièces du duplex, et je ne m'y attarderai pas, il y a bien trop d'évènements à venir pour ça ;)

Well, well, dites-moi si vous avez aimé. Et si vous n'avez pas aimé, BAH TANT PIS. En tout cas, n'hésitez pas à commenter, voter, m'envoyer des messages persos ( fautes d'orthographes, impressions, etc.) je suis preneuse !

Bref EXPRESS YOURSELF !

A bientôt los muchachos. Peace.

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Apolite Élueau


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