Chapitre 4.

Quand Loki ouvrit les yeux, il était allongé dans un lit, mais pas celui de Thor. Il reconnut l'infirmerie du palais. Se remémorant les événements de la veille, il se souvint vaguement d'avoir été sujet à de fortes chaleurs, puis d'avoir perdu conscience.

Regardant autour de lui, il vit que son frère somnolait sur une chaise près du lit. Il l'avait probablement veillé toute la nuit. C'était bien le blond de faire ça et de réagir de manière toujours surprotectrice...

— Loki, appela le médecin en approchant de son lit, vous êtes réveillé. Vous sentez-vous un peu mieux ?

À l'arrivée du soigneur, Thor s'éveilla.

— Oui... je pense.

— Je vous ai donné des médicaments provisoires, mais vous et le Prince Thor devez régler cela au plus vite !

Il sourcilla sans comprendre.

— Que s'est-il passé ?

— Tous les deux avez été de beaux inconscients, c'est le cas de le dire !

— Que voulez-vous dire ?

Loki jeta un œil à son frère, mais Thor détournait le regard. Visiblement, le Dieu savait parfaitement ce que l'homme allait leur annoncer et ça n'allait pas lui plaire. Le Jotun serra la mâchoire par avance.

— Votre lien ! Vous vous êtes engagés sur cette voie sans en connaître toutes les conséquences et prérequis ! J'aurais pensé que deux personnes de sang-royale aussi intelligentes que vous... mais passons ! Ce lien est un sort puissant qui date de nos lointains ancêtres. Autrefois, on l'utilisait pour marier les jeunes gens. C'était une ultime preuve d'amour et d'abandon. Or, pour solidifier le lien, les amoureux devaient le sceller, le consommer...

C'est à ce moment que Loki manqua de s'étouffer.

— Consommer ? répéta-t-il du bout des lèvres, s'étranglant pratiquement avec le mot.

— Je parle bien de sexe..., précisa le soigneur en toussant un peu. Ce que vous et votre frère n'avez pas fait cette nuit... Je pensais que l'on vous aurait prévenu ! Sa Majesté Odin devait penser que vous étiez déjà au courant de tout cela, Prince Thor, lorsque vous vous êtes proposés !

Un peu rouge, le médecin se mordit la lèvre.

— Ne pas consommer votre union vous mènera à la mort, Loki. Je vous en prie, dit-il en regardant tour à tour les deux frères, consommez ce soir, le plus tôt possible. Loki a son congé de l'hôpital.

L'homme tourna les talons, les laissant seuls. Le Jotun tourna la tête et gimaça en regardant Thor :

— Tu le savais, n'est-ce pas ? Je savais que tu avais toujours fantasmé de me voir ramper..., cracha-t-il avec colère.

Encore un peu faible, il sortit du lit, énervé.

— Je l'ignorais, mon frère, lui répliqua le blond, crois-tu que je n'aurais pas déjà consumer notre union hier si j'avais su que cela te plongerait dans pareilles souffrances ?

Mais Loki ne voulait rien entendre.

— C'était bien plus pratique pour toi de passer pour le gentil de service et de laisser le gentil soigneur poser son diagnostic ! Comme ça, tu paraissais innocent, presque comme une victime !

— Tu parles avec tellement de poison dans le cœur. Je ne suis pas comme toi, Loki, je ne te ferais pas cela. Je tiens trop à toi.

Thor essaya d'enlacer son frère, mais ce dernier se débattit et le frappa en se dégageant brutalement.

— Ne me touche pas !

La réaction de Loki eut le mérite d'énerver le Dieu du Tonnerre. Il se frotta la mâchoire, puis fusilla son vis-à-vis d'un regard qui lançait des éclairs. D'un geste vif, Thor attrapa la chaîne des menottes du Jotun d'une main, puis l'autre se referma sur sa nuque. Il attira son cadet à lui sans lui laisser la chance de répliquer, tirant ses bras vers le haut. Ils s'affrontèrent, yeux dans les yeux.

— Nous allons retourner dans la chambre et je pense que tu ferais mieux de commencer à t'habituer à un peu de mon affection.