Chapitre 21.

Quand il se réveilla, la tête encore un peu dans le coton, mais quand même dans une meilleure forme que la veille – dû à sa constitution de Demi-Dieu –, il prit conscience que Loki était endormi sur son torse. D'abord surpris, il s'efforça de se souvenir des événements de hier soir. Puis, il remonta son bras pour pouvoir caresser les cheveux noirs de son frangin. Ça lui rappelait quand ils étaient enfants. Il était conscient qu'un Loki éveillé ne lui laisserait pas le loisir d'être aussi près et de le toucher, alors il en profita. Ses doigts caressèrent la nuque de son frangin, puis vinrent courir sur ses épaules, puis son dos, suivant la ligne de sa colonne vertébrale.

Soudainement, le Jotun tressaillit, puis d'un seul coup, il ouvrit les yeux.

— Lâche-moi, furent ses premières paroles.

— Bon matin à toi aussi, répliqua Thor avec un sourire ironique.

Malgré la tentation de coincer Loki plus longtemps contre lui seulement pour l'énerver, il consentit à soulever son bras pour laisser le jeune homme s'émanciper. Le Dieu de la Malice quitta le lit en vitesse et étira ses bras au-dessus de sa tête en gémissant.

— Je suis courbaturé de partout par ta faute.

Thor roula les yeux.

— N'exagère pas les choses : je suis sûr que j'étais confortable.

Du moins, personne ne s'était-il jamais plaint.

— Tu es dur comme de la pierre ! Et ton bras m'étouffait !

— Il y a eu pire, souviens-toi. Tu dramatises toujours tout.

Loki avait toujours aimé se mettre en scène. Faire du monde sa scène lui permettait de se mettre au centre de l'attention, ce qu'il avait toujours voulu. Il n'était donc pas si étonnant qu'il soit du genre à dramatiser les événements et qu'il se soit pris d'un goût pour jouer la comédie.

— Comment as-tu trouvé la fête ? finit par demander le blond en descendant à son tour du lit.

L'intéressé eut un rictus.

— Si je n'avais pas eu à te transporter, ivre, jusqu'à la chambre et à m'occuper de toi, j'aurais peut-être davantage apprécié. Au moins, tes petites mésaventures m'ont permises de quitter la salle plus vite.

— C'est la faute à cette liqueur extraterrestre : je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi forte ! Je n'aurais pas dû écouter Tony me mettre au défi... !

— Et dire que cette chose est le futur roi d'Asgard..., laissa tomber Loki en levant les yeux au plafond.

— Hey ! grogna Thor.

— Ce doit être pour cette raison que Jane t'a laissé.

— Elle ne m'a pas laissé ! Je l'ai laissée ! Enfin... c'était mutuel...

Loki n'était pas convaincu. Il pinça les lèvres et donna une petite tape dans le dos de son frère.

— Je suis persuadé que la séparation a due être très dure.

— La ferme.

Le cadet afficha un petit sourire malicieux et railleur. Il était toujours satisfaisant d'avoir le dernier mot sur Thor.

— De toute manière, rajouta le blond, Jane n'a plus d'importance, dorénavant : c'est à toi que je me dédie et je n'en veux pas deux comme toi ! Je sais que je ne pourrai pas te surveiller tout en ayant une vie privée à côté ! Tu ne me laisseras pas.

Loki roula les yeux.

— Toujours les grands mots.

Néanmoins, il devait avouer que l'annonce de son frère lui faisait autant plaisir qu'elle l'énervait. D'un côté, il était un peu content d'apprendre que Thor ne comptait pas se lancer de sitôt dans une autre relation comme avec Jane, puisqu'il avait toujours été un peu jaloux de toute l'attention que recevait cette simple humaine de la part de son frère. D'un autre côté, les termes du Dieu du Tonnerre laissaient entendre qu'il n'était pas près de laisser tomber sa garde et le Jotun détestait que ses moindres faits et gestes soient ainsi épiés ; il détestait être enchaîné.

— C'est ridicule de t'enfermer à passer l'éternité avec moi, rajouta Loki en détournant le regard, je ne suis pas exactement le compagnon idéal et je vais sans doute finir par te trahir une nouvelle fois parce que c'est tout ce que je n'ai jamais su faire.

— Ce n'est pas vrai, mon frère.

Le plus jeune eut un ricanement sans joie.

— Arrête de te voiler la face : tu es obligé de me menotter, car sans cela, tu sais que j'utiliserais mes pouvoirs pour te fausser compagnie.

Il leva les bras, agitant ses liens sous les yeux de Thor. Son aîné l'attrapa par les menottes, immobilisant ses poignets.

— Tu peux changer.

Loki ouvrit la bouche, puis la referma. Il déglutit et secoua la tête.

— Tu mets vraiment beaucoup trop d'espoirs en moi.

— Jamais assez, mon frère. Tu ne te fais tout simplement pas confiance toi-même.

Loki haussa un sourcil. Oh... Il ne manquait pas de confiance sur tout, ça, non. Il était même plutôt confiant sur ses aptitudes à faire le mal, à attirer l'attention sur lui des plus mauvaises façons et à énerver les gens.

— Je me fais confiance pour tout foutre en l'air.

— Ne dis pas ça.

— Tu dois admettre que j'ai du succès dans ce domaine, répliqua son interlocuteur avec un rictus.

Thor pencha la tête sur le côté et se racla la gorge.

— Il faut reconnaître que tu as un talent pour te mettre les pieds dans les plats, surtout. Si tu t'en donnais un peu la peine, tu réussirais autre chose tout aussi bien. Tu as sauvé Asgard du Ragnarök et de Hela, souviens-toi, c'est sans doute pour cet acte de bravoure que père a consenti à te laisser la vie sauve quand je lui ai demandé, malgré toutes les erreurs que tu as pu commettre. Si tu ne t'étais pas enfui après cela et si tu n'avais pas rejoint les forces de l'ombre une fois de plus, je n'aurais pas eu à te ramener de force à Asgard.

Loki sourit.

— C'est plus fort que moi ; je suis irrécupérable.

— Tu fais tout ça pour attirer l'attention sur toi, mais il y d'autres manières d'y parvenir. Quand tu as sauvé les Asgardiens du Ragnarök, tout le monde te regardait ; pour une fois, tu étais le héros. J'y ai cru. Ne préférerais-tu pas être admiré comme un sauveur que craint comme un destructeur ? L'admiration n'est-elle pas meilleure que la peur ?

Le Dieu de la Malice devait avouer que la sensation de sauver la situation avait été grisante. Il avait aimé ça.

— Peut-être.

Thor sourit et pressa son front contre celui de son vis-à-vis en le tirant vers lui par les menottes.

— Tu voulais mon attention et, dorénavant, tu l'as en entier, juste pour toi, mon frère. 

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PS : Je ne sais pas pourquoi, mais des mots semblent avoir disparus de mon chapitre à la publication... Les grands mystères de Wattpad...