Chapitre 20
Thor et Loki en soirée ? Avec de l'alcool ? Tout peut arriver !
Chapitre 20.
Loki repoussa le bras de son frère et lui passa sous le nez pour sortir de la chambre d'un pas qui se voulait assuré (mais qui ne l'était pas vraiment). Thor haussa un sourcil, mais il suivit Loki en laissant la porte automatique de leur chambre se fermer derrière eux.
— Tu sais où est la réception ?
Son interlocuteur grimaça.
— Je les entend piailler d'ici.
Ils grimpèrent dans un ascenseur vitré qui devait les conduire directement au dernier étage de la Tour où Stark avait décidé de donner sa grandiose fête. Loki pinçait les lèvres et son corps était raide ; il se tenait encore plus droit qu'à l'habitude.
— Tu m'as l'air tendu, fit remarquer le Dieu du Tonnerre.
— Qui ne le serait pas à ma place ?
Son estomac était serré par l'angoisse.
— Tout se passera bien.
Thor lui donna une tape dans le dos, destinée à le réconforter. Loki s'efforça de ne pas perdre l'équilibre sous la force non-mesurée du Demi-Dieu.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et ils descendirent au beau milieu de la fête. L'étage était déjà rempli de leurs connaissances et amis. Tony fut le premier à remarquer leur arrivée. Il vint vers eux, accompagné de Steve Rogers.
— Je vois que vous avez fait bon usage de la garde-robe !
Steve sourit et tendit sa main au blond.
— Thor, je suis heureux de vous revoir, cela faisait longtemps.
— Moi aussi, mon vieil ami, assura le Dieu du Tonnerre en offrant une poignée de main viril au chef des Avengers.
Il se tourna vers Tony :
— Merci, mais quant à la garde-robe, je n'aurais rien réussi à mettre d'adéquat sans Loki.
La mention du prénom de l'homme attira l'attention de Captain America sur ce dernier.
— Je ne m'attendais pas à vous voir ici, Loki.
L'intéressé leva les yeux au ciel.
— Arrêtez de faire semblant : personne ne veut me voir ici.
— Je suis du côté de la justice, répliqua l'Américain en jetant un œil aux menottes de son vis-à-vis, et de rien d'autre. Vous avez causé beaucoup de mal et sûrement encore plus de peur, mais si la justice Asgardienne s'est occupé de vous, je ne vois aucune raison de vous chasser d'ici. La réinsertion a toujours été la priorité des systèmes judiciaires, après tout.
Loki fronça les sourcils. Il ne s'attendait pas à un pareil discours de la part du Capitaine. Il avait même de la difficulté à y croire. Ce pouvait-il réellement que les choses soient aussi faciles ?
— Si Thor a confiance en vous, j'ai aussi confiance, rajouta son interlocuteur.
À ses côtés, Tony ne semblait pas aussi sûr.
— Avec une certaine réserve, enfin..., fit Iron Man.
Le Dieu de la Malice secoua la tête, un rictus aux lèvres :
— Vous faîtes sûrement erreur.
Or, il était vrai que tant que Loki portait les menottes, il ne représentait pas de véritables dangers si ce n'était que pour la santé mentale de certaines personnes.
— Il a été condamné à une peine à vie et il est sous ma garde, déclara Thor en élevant la voix pour empêcher son frangin d'en dire plus, alors je compte sur vous pour que rien de déplaisant ne survienne ce soir où je devrai tenir quelqu'un pour coupable, gâchant ainsi la soirée.
Il faisait ainsi bien entendre que Loki était sous sa protection et que personne ne devait lui faire du mal. À ses côtés, l'intéressé grinça tout de même des dents : il détestait se faire prendre pour faible et incapable de se défendre tout seul.
Tony fit passer son regard d'un interlocuteur à l'autre :
— Parfois, j'ai encore du mal à croire que vous puissiez être frères...
— Adopté, répliqua aussitôt Loki du tac au tac.
Une serveuse passa près d'eux avec un cabaret et Thor attrapa deux flûtes de champagne au passage : il en tendit une à son frangin. Le Dieu de la Malice accueillit l'alcool avec plaisir : il allait en avoir besoin, ce soir ! Simple intuition...
— Il a essayé de vous tuer tellement de fois et vous lui êtes toujours fidèle, dit Steve en regardant Thor avec une certaine admiration.
— Un jour, sachant à quel point j'aimais les serpents, il s'est transformé en l'un d'eux. Pour pouvoir admirer le serpent, je l'ai pris dans mes mains et, là, il s'est retransformé en lui-même en criant « Bouh ! » et il m'a poignardé ! Nous avions huit ans.
C'était la deuxième fois que Thor racontait cette anecdote à quelqu'un et, comme la première fois, Loki fut incapable de s'empêcher de sourire à ce souvenir d'enfance.
— Il m'a déjà transformé en crapaud aussi et il a caché une souris dans mon lit... Il a fait toutes ces choses, mais c'est mon frère. C'est ça, la famille. Dans une situation de vie ou de mort, encore et encore, malgré tout ça, c'est lui que je choisirais pour surveiller mes arrières.
Loki déglutit et baissa les yeux au sol. Il n'avait pas l'habitude de pareilles déclarations. Discrètement, il prit une grande gorgée de champagne, tentant de faire passer la rougeur qu'occasionnait sa gêne pour une réaction à l'alcool.
— Autant de batailles impossibles menées avec les Avengers et ce n'est même pas nous qu'il choisirait ! Vous avez entendu ça, Steve ? s'exclama Tony en donnant une tape dans le dos de Captain Amercia, l'air faussement insulté.
— C'est peut-être que vous êtes trop faibles..., murmura Loki en regardant toujours le plancher.
***
Après leur petit interlude avec Iron Man et Captain America, la soirée alla bon train. Loki s'éloigna un peu pour aller s'isoler dans un coin, près du bar, où on lui fichait la paix et où il était plus facile d'ignorer les regards surpris ou interdits qu'on posait sur sa personne. S'il avait eu accès à ses pouvoirs, il se serait volontiers transformé pour qu'on ne puisse pas le reconnaître. Coincé sous sa forme Asgardienne, il lui était impossible de passer inaperçu. Au moins, personne ne venait lui parler. Toute à l'heure, il avait aperçu Banner qui avait – lui parut-il – voulu venir en sa direction, mais un simple regard de Loki l'en avait dissuadé.
Thor paraissait s'amuser, quant à lui. De temps à autres, Loki pouvait entendre le rire puissant de son frère traverser tout l'étage.
Un peu plus tard, il n'entendit plus ce rire, mais un terrible fracas. Il arqua un sourcil, mais ne chercha pas à en savoir plus jusqu'à ce qu'il entende la voix de Tony s'exclamer :
— Je crois que tu as pris un peu trop de cette liqueur extraterrestre, Thor !
— Vous allez finir par briser quelque chose, surenchérit Steve.
— Ou quelqu'un..., rajouta Banner en s'éloignant juste à temps pour éviter un coup de marteau divin.
— Arrête d'agiter ton gros joujou dans tous les sens ! siffla Stark.
Thor se laissa tomber sur le divan derrière lui, son marteau heurtant le sol avec une telle force que ça en fit trembler tout l'étage.
— Je suis le Avenger le plus fort ! déclara le Dieu du Tonnerre.
Soupirant, Loki se leva de son tabouret et traversa la salle jusqu'à se frayer un chemin jusqu'au petit cercle de super-héros qui s'était formé pour surveiller un Thor trop alcoolisé.
— Je vais le ramener à sa chambre, dit-il avec un air exaspéré, ne vous préoccupez pas de lui : il ne sait plus ce qu'il dit.
Les héros le regardèrent avec un air effaré. Loki fit semblant de les ignorer.
— Vous vous souvenez ? C'est à moi qu'il ferait appel dans une situation de vie ou de mort.
Bruce Banner haussa un sourcil, l'air surpris :
— C'est vrai, ça ?
Tony Stark hocha la tête.
— Et ça lui monte à la tête...
Loki attrapa le bras musclé de Thor à deux mains.
— Aller, c'est le moment d'aller au lit.
Il tira de toutes ses forces sur le membre jusqu'à ce que l'homme daigne se relever.
— C'est mon petit-frère, vous avez vu ? Il est mignon, marmonna le Dieu Nordique.
Loki secoua la tête, puis sans jeter un œil aux Avengers, il leur ordonna :
— Arrêtez de me regarder comme ça et bougez-vous. Vous croyez que c'est la première fois que je le gère comme ça ?
Thor avait toujours aimé la fête, donc forcément, il revenait souvent trop alcoolisé à la maison. Le cadet avait de l'expérience en la matière.
Il traîna Thor jusque dans l'ascenseur, n'écoutant que d'une oreille le discours sans queue ni tête que son frangin débitait à intervalles irréguliers. Quand ils arrivèrent à la chambre et que la porte s'ouvrit devant eux – que Dieu soit loué : cette foutue porte n'avait pas une reconnaissance vocale ou visuelle qui ne fonctionnait qu'avec Thor ! –, son frère n'était plus qu'à demi-conscient.
— Tu es lourd, se plaignit Loki en parvenant néanmoins à jeter l'homme sur le lit circulaire.
Son frangin se contenta d'émettre un grondement. Après quelques secondes d'hésitation, Loki soupira et se convainquit d'aider son aîné avec ses vêtements : il savait que Thor ne dormait jamais habillé, qu'il détestait ça. Ignorant leur contact physique étroit, le Jotun grimpa en califourchon sur l'homme et l'aida à ôter son nœud papillon, puis à déboutonner veston et chemise. Il en vint ensuite à la plus délicate opération du pantalon. Il fit de son mieux en limitant le contact. Quand Thor fut en sous-vêtement, Loki allait s'éloigner quand un bras musculeux s'abattit soudainement sur lui, l'écrasant contre le torse de son frère.
— Hey ! protesta-t-il avec un froncement de sourcil. Thor ! Qu'est-ce que tu fais ? Ce n'est pas drôle : lâche-moi !
Il frappa le thorax du Dieu du Tonnerre à deux mains sans résultat. Son frère paraissait somnoler et ne pas vouloir rouvrir les yeux ! Il dormait, le bougre !
— Tu fais chier, grogna-t-il en essayant une nouvelle fois de le réveiller sans pour autant y parvenir.
Comment un homme pouvait-il avoir autant de force même quand il dormait ? Soupirant une nouvelle fois, Loki en vint à abandonner. Exaspéré, il posa la tête sur l'épaule de son frère, ne voyant rien d'autre à faire qu'attendre. Son frère avait un parfum particulier. C'était une odeur musquée, quelque chose qui rappelait les forêts verdoyantes qui entouraient la citée d'Asgard. Il se souvenait de cette odeur. Elle le détendit et son pouls ralentit. Au fond de lui, il savait qu'il était en sécurité dans les bras de Thor et qu'il pouvait se permettre de baisser sa garde, juste quelques instants... Il était si fatigué...
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