Il y aura bientôt un trailer pour cette histoire par une gentille personne qui s'est proposée bénévolement, donc je ferai un autre update demain ou après-demain pour vous le présenter. J'ai tellement hâte ! :) 

Bonne lecture !

Chapitre 13.

Son estomac se noua de plein de sensations mêlées qu'il était pourtant impossible de faire cohabiter.

Loki se mordit la lèvre inférieure et baissa les yeux. Comme à son habitude lorsque Thor abordait pareils sujets, il ne répondit pas. La gentillesse et la confiance de son frère le mettaient mal à l'aise. Il ne savait jamais comment réagir dans ces moments-là et c'était cette imprévisibilité, ce manque de contrôle sur la situation, qui le rendait aussi muet et réservé, alors qu'il avait habituellement toujours une remarque cinglante à faire.

— Loki ?

Le Dieu de la malice secoua la tête.

— Reste de ton côté du lit, se contenta-t-il de dire, perturbé par les grands yeux bleus qui, posés sur lui, semblaient briller de cette lueur possessive même dans le noir.

Le Jotun savait que c'était absurde. Son lit étant bien plus petit que celui de Thor – parce qu'il ne s'était jamais senti bien dans un king size qui lui inspirait un sentiment de solitude – ils étaient obligés de se frôler pour le partager. Les grandes jambes musclées de l'Asgardien touchaient les siennes à quelques millimètres près.

Loki avait la bouche sèche. Il ferma les yeux rien que pour ne plus avoir à affronter ceux de Thor. Pourtant, il avait du mal à dormir. La présence de son frère le rendait nerveux. Sa méfiance le poussait à attendre que le blond soit endormi pour s'autoriser un peu de sommeil. Il ne faisait pas exprès, mais après tous ces crimes et tout ce temps passé à la merci de Thanos, son esprit avait fini par en pâtir, le rendant torturé et massacrant sa confiance. Après toutes les fois où il avait planté un couteau dans le dos de son frère, il s'attendait à un retour d'ascenseur n'importe quand. Il ne parvenait pas à concevoir que tout pouvait lui être pardonné, même si en se liant au Dieu Nordique, il payait en quelques sortes son dû.

— Tu fais semblant de dormir ? demanda doucement le blond, un mince sourire sur les lèvres.

Loki ne bougea pas, décidé à rendre son mensonge de sommeil convaincant. Après tout, il était le Maître des illusions. Or, il regretta bientôt d'avoir aussi bien joué la comédie quand il sentit le puissant bras de Thor se déposer sur sa hanche et le ramener tout contre lui.

— Je sais que tu ne dors pas, mon frère, rajouta-t-il en roulant les yeux, mais puisque tu persistes à vouloir me le faire croire, tu ne verras pas d'inconvénients à ce que je rende ce lit plus confortable pour nous deux.

Thor n'était pas exactement petit. Il était grand et très musculeux ; il prenait de la place. Avoir Loki contre son torse lui permettait de gagner un peu d'espace des deux côtés du matelas.

Rendant les armes, le cadet grimaça et rouvrit les yeux en relevant la tête pour fixer le Dieu du Tonnerre.

— Lâche-moi.

Thor baissa le regard sur lui, amusé.

— Trop tard.

Il resserra sa prise – de sa force surhumaine – sur Loki qui tentait de se dégager, jusqu'à ce que celui-ci se fatigue et abandonne.

— Je pourrais utiliser mes pouvoirs, murmura le sorcier, défait.

— Contente-toi de dormir.

Loki avait bien envie de jeter un orbe de pouvoirs à la tronche de son frère, mais il se retint. Ça ne servait à rien de raviver les animosités pour ce soir. De plus, il serait mentir que de dire que Thor n'était pas confortable. Si le Jotun était un peu honnête avec lui-même, il avouerait que, dans les bras de son aîné, il se sentait précieux et chérit.

Ça lui rappelait leur enfance. À l'époque, ils avaient souvent dormi ensembles. Loki en avait honte, mais petit, il lui arrivait d'avoir peur du noir et de chercher à se blottir dans le lit de son frère adoptif. Il avait toujours autant admiré que jalousé Thor, d'aussi loin qu'il puisse s'en souvenir. Tout ce qu'il avait toujours voulu, c'était de se faire autant apprécier et aimer que ce dernier.

— Je ne suis plus un enfant.

Thor arqua un sourcil.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

Il secoua la tête.

— Non, rien.

— Alors, dors.

Presque instinctivement, Thor déposa un baiser sur son front comme lorsqu'ils étaient enfants. Loki se sentit frissonner des pieds à la tête. Le geste lui avait parut si intime...

Il ne savait pas s'il le devrait, mais ce bisou l'acheva. Loki ferma les yeux, acceptant d'attribuer un peu de sa confiance à son frère. Il avait cette impression que Thor ne lui ferait jamais de mal et qu'il pouvait être serein, dans le creux de ses bras. C'était peut-être une erreur, mais pour le moment, il allait faire avec.

Néanmoins, même s'il se sentait cajolé et protégé, il se sentait aussi vulnérable et faible. C'est pourquoi, au beau milieu de la nuit, le Jotun s'éveilla, comme pour vérifier que tout allait bien.

Puis, dans un coin de son esprit, il se dit que le moment était idéal. Son frère était assoupi, affaibli, à ses côtés. La partie de son cerveau qui complotait constamment lui disait d'en profiter.

Il était le sorcier le plus puissant d'Asgard, il n'y avait pas de raison pour laquelle il ne pourrait pas mettre fin à ce foutu lien qui les unissait. Il était bien plus fort qu'Odin lui-même ! Voilà pourquoi il avait voulu devenir roi !

Veillant à ne pas réveiller son frère, il se dégagea doucement de son bras, puis grimpa en califourchon sur ses jambes. Il pausa ses paumes sur le cœur de Thor et fronça les sourcils en tentant de sentir la magie du lien sous ses doigts. Il grimaça. Les cordages du lien lui paraissaient tissés particulièrement serrés. Les nœuds refusaient de se défaire... Pourtant, après plusieurs minutes d'effort, il parvint à en lester un, à peine, mais c'était déjà cela.

Il jura à voix basse pour ne pas troubler le sommeil de Thor. Il se sentait de plus en plus faible. Tenter de défaire le lien lui avait pompé son énergie. Soudainement, il sentit le lien se resserrer d'un seul coup. Une sensation d'étouffement le prit à la gorge.

Le sorcier toussa en se tenant le cou à deux mains.

Sa toux réveilla, bien entendu, son frère.

— Loki !

Progressivement, le cadet arrêta de tousser et il sentit avec plaisir l'air gonfler ses poumons à nouveau.

— Qu'essayais-tu de faire ? l'interrogea l'Asgardien en fronçant les sourcils, ayant déjà une idée de ce que Loki avait tenté.

Étant lui aussi impacté par le lien, il avait ressenti le resserrement du nœud que son frère avait essayé de défaire. D'un seul coup, il fit basculer le Jotun sous lui en lui attrapant les poignets. Il ne lui laissa pas l'opportunité de répondre.

— Je t'ai sauvé la vie, mon frère, ce lien est ce qui garanti ta sécurité à Asgard. Si tu tentes de le défaire, non seulement tu encoures la peine capitale, mais tu mets notre santé à tous les deux en danger. Tu joues avec le feu !

Qui sait ce qui arriverait si Loki parvenait à défaire une partie du lien ? Thor avait peur que ça engendre leur mort.

— Est-ce que ma présence t'est aussi insupportable que ça ? poursuivit le Dieu du Tonnerre. J'ai toujours admiré ta finesse et ton intelligence, mon frère, mais là... ce n'était pas réfléchi, c'était stupide.

Loki se raidit. Il n'aimait pas que l'on l'insulte sur ce plan-là. Il détourna la tête, sentant ses joues rougir sous la honte. Il aurait voulu s'enfuir, mais le poids de Thor et la prise qu'il avait sur ses poignets l'en empêchait. Il n'avait plus assez de force pour utiliser ses pouvoirs et, s'il l'avait fait, il aurait franchement douté de s'en sortir sans égratignure. Son frère n'était pas en état de négocier.

Le blond secoua la tête.

— Tu me déçois... je pensais pouvoir finalement avoir confiance en toi, mon frère, mais notre père avait raison, tu es ce genre de personne à laquelle on ne peut pas laisser la moindre liberté sans que tu cherches à en prendre avantage. Tu ne pourras jamais être tout à fait libre.