Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 8 - Peur et couleur

Étrangement, les révisions en compagnie de Rogue ne se passent aussi mal que l'avait craint Harry. Son programme est, comme il l'a promis, si intensif qu'il en ferait pâlir Hermione de jalousie, mais il passe aussi la journée à répondre volontiers aux interrogations de son élève. Jamais Harry ne l'a vu si attentif et patient. Un autre professeur. Un autre homme.

Quand l'après-midi touche à sa fin et qu'Harry peut enfin quitter ses livres et ses parchemins, Rogue lui propose de sortir pour s'entraîner une heure ou deux à lancer des sortilèges qu'il sait être régulièrement demandés lors de l'examen.

Le jeune sorcier devrait être désespéré, lui qui a attendu toute la journée de pouvoir sortir le nez de ces foutus grimoires. Mais si la théorie l'endort, il  n'en va pas de même de la pratique. Et c'est plus motivé que jamais qu'il se met en garde contre le Maître des Potions.

— Faites attention, professeur, le provoque-t-il dans une tentative inconsciente de rapprochement. Vous êtes face à celui qui a vaincu le plus puissant mage noir de tous les temps. Vous pouvez encore renoncer si vous êtes trop impressionné.

Sans prendre la peine de lui répondre, sans même bouger les lèvres, Rogue lui envoie un informulé dans les jambes et le fanfaron s'écroule sur le terrain légèrement en pente, les mollets soudain aussi mous qu'un marshmallow.

— Toujours aussi présomptueux. Ça vous perdra.

— Vous avez triché !

— Pas du tout. Vous devez être capable de bloquer un informulé, c'est la base, Potter !

Tous deux se figent, interdits et le regard qu'ils échangent est lourd de sens. Ça fait une journée que ce n'est plus arrivé, et tous deux semblent surpris. Peut-être même peiné en ce qui concerne Harry. Mais Rogue ne lui laisse pas le temps de s'en plaindre.

— Finite Incantatem.

Son élève libéré du sortilège, Rogue lui tend la main pour l'aider à se relever et, après un instant d'hésitation, Harry la prend.

— Reprenons, Harry. Et tentez d'envoyer quelques informulés, vous aussi. Je sais que vous en êtes capable.

Un compliment ? OK, cette journée est par bien trop d'aspects déroutante. Rogue est-il comme ça au quotidien, maintenant ? Depuis combien de temps n'a-t-il plus écouté ce qu'il raconte en cours ? S'est-il passé d'autres choses improbables pendant ce trimestre qu'il a passé replié sur lui-même ?

L'heure qui suit n'apporte cependant pas de réponses à Harry. Il combat vaillamment contre le professeur, prend le dessus à plusieurs reprises, peut-être à cause de la fatigue de celui-ci, qui commence à se voir à ses mouvements plus lents qu'à l'ordinaire et à ses yeux qu'il plisse trop fort dans la lumière déclinante de ce début de soirée. Mais en dehors de ça, le duel est tel qu'il pouvait l'imaginer. Difficile, parce que Rogue est un sorcier puissant et intelligent, ludique, parce qu'il attaque souvent là où on ne l'attend pas, et divertissant, parce que les piques et insultes qu'ils s'envoyaient avant se sont, au final, transformées en boutades et plaisanteries.

Pas une seule fois, Rogue ne refait l'erreur de l'appeler Potter et Harry a presque l'impression de s'entraîner avec un ami.

Depuis quand ne s'est-il pas senti si paisible ? se demande-t-il en parant un sort de poussepoils qui l'aurait bien vite fait ressembler à un labrador bipède s'il l'avait atteint.

Il a l'impression de jouer avec Ron et non pas de s'entraîner avec l'homme qu'il a détesté pendant six ans. Bon, avec un Ron sous stéroïdes sorciers, parce que la magie de Rogue est de loin supérieure à celle du rouquin, mais quand même. C'est surprenamment agréable.

Ce qui est, de facto, bizarre et dérangeant.
Mais tout en restant sympa.

En rentrant, après encore quelques échanges magiques, Harry découvre, en retirant sa cape et ses gants, que sa main gauche est devenue bleue. Il pousse une exclamation de surprise et retrousse sa manche, qui dévoile un bras de la même teinte. Un coup d'œil à Rogue, qui sourit en coin à chaque fois que leurs regards se croisent depuis un quart d'heure, et le jeune homme, pris d'un doute, soulève son t-shirt pour découvrir que la partie gauche de son torse a, elle-aussi, pris cette teinte azurée.

— Vous n'auriez pas osé... geint-il en tâtant la peau bicolore de son ventre.

Puis, il court jusqu'à la salle de bain, et Rogue l'entend crier en découvrant son visage demi-schtroumpf.

S'appuyant contre le chambranle de la porte, l'homme ricane en découvrant Harry planté devant le miroir, l'air ahuri.

Il a retiré son t-shirt et son pull, remonté le bas de son pantalon et examine ce corps qu'il pensait connaître, mais qui arbore aujourd'hui une teinte nouvelle sur sa moitié gauche.

Du milieu de son front au dessous de son nombril, une ligne droite sépare son anatomie en deux parties égales, mais de couleurs différentes. La droite, blanche, comme elle l'a toujours été, et la gauche, bleue, comme... Mais non ! Sous ses yeux, il voit le bleu se transformer et dériver doucement jusqu'à se stabiliser sur...

— Non ! s'énerve-t-il. Vous ne pouvez pas me rendre à moitié vert ! Je suis un Gryffondor !

Sortant sa baguette, Rogue la pointe sur son étudiant.

— Je peux arranger l'autre côté, si vous préférez. Histoire d'apporter un peu de contraste.

— Quoi ? Non ! Je veux que vous m'enleviez ce vert, pas que vous me transformiez en nuancier ! Non, mais regardez-moi ça ! J'ai l'air ridicule... Et mes mollets...

De ses jambes de pantalon remontées, sortent deux mollets de couleurs différentes, qui pourraient laisser croire qu'Harry porte un collant fantaisie, mais juste d'un côté.

Prenant conscience de ce que ça sous-entend, Harry grimace en relevant la tête et crie en découvrant la mine sadiquement amusée de Rogue.

— Ne me dites pas que...

Sans attendre de réponse, il pousse son professeur à l'extérieur et claque la porte.

— AAAAAAH !

La porte se rouvre à la volée et Harry sort de la salle de bain mi-furieux, mi-embarrassé. Il attrape Rogue au col et l'approche à quelques centimètres de son visage d'Arlequin.

— Vous allez m'arranger ça ! Je ne vais pas rester comme... Oh !

Le relâchant brusquement, il fait deux pas en arrière. C'est Rogue, par Merlin, pas Ron ou Neville ! Il ne peut pas l'attraper comme ça par le col et le menacer en s'attendant à ce qu'il n'y ait pas de représailles. Mais cette journée a été si étrange. Il s'est senti si bien en sa compagnie.

— Excusez-moi, bafouille-t-il. Je... je n'aurais pas dû...

Mais, à sa grande surprise, Rogue se contente de redresser son col et, quand il le regarde, c'est avec une lueur amusée dans les yeux. Il ne semble même pas un peu énervé par son comportement.

— Vous allez bien ? l'interroge Harry, circonspect. Vous voulez peut-être aller vous reposer un peu pendant que je prépare le dîner ?

Rogue semble l'ausculter puis, une fois encore, profitant de ce qu'Harry a levé les yeux vers lui, il pénètre son esprit sans s'annoncer, sans demander l'autorisation. Comment si cette action était devenue un réflexe.

— Mais arrêtez ! s'écrie Harry qui sent la colère le submerger à nouveau. Vous n'avez plus aucune raison de m'entraîner à cela, vous n'avez pas le droit...

— Vous souhaitez toujours devenir Auror, il me semble.

— Je... Oui, mais...

— Alors ça ne sera pas inutile pour vous de savoir fermer votre esprit.

— Mais ce n'est pas la question ! On s'entraînait pour les ASPIC, là, pas à combattre des mangemorts !

Rogue soupire en se détournant vers la fenêtre et il semble à Harry qui retrouve là l'homme désagréable qu'il a côtoyé toutes ses années.

— Nous devrions retourner à Poudlard, maintenant, annonce-t-il sans le regarder.

Sa voix est sèche, presque rocailleuse, et Harry grimace en se détournant à son tour.

— Allez-y, vous, moi, je reste ici.

— Vous savez que je ne peux pas vous laisser.

Alors, c'est pour ça qu'il s'est montré agréable toute la journée ? C'était un stratagème pour endormir sa méfiance et tâter le terrain ? Harry se sent stupide d'avoir été touché par la nouvelle personnalité du professeur. Quel abruti. Avoir cru que, parce que l'homme était au final du côté de l'Ordre, il deviendrait gentil une fois son rôle d'espion mis à jour.

Rogue a toujours été un connard, et il le restera probablement jusqu'à son dernier souffle. C'est ainsi, autant se faire à l'idée.

— Vous avez dû voir, lors de votre petite incursion, que ça ne faisait plus partie de mes plans. Vous pouvez retourner dormir sur vos deux oreilles au fond de votre cachot, je ne ferai rien cette nuit et serai de retour demain.

En entendant la voix hostile du garçon, Rogue se retourne. Il a dû manquer quelque chose, mais quoi ?

Lui tournant désormais le dos, Harry est sur les nerfs. Alors, certes, il a la moitié du corps teint en vert, mais on dirait que ça n'a aucun rapport avec son humeur. Serait-ce l'intrusion dans son esprit qui l'énerve à ce point ? Ce serait compréhensible. La sensation n'a rien d'agréable. Mais quand même, c'était légitime. Il voulait s'assurer de l'état d'Harry, de sa stabilité émotionnelle.

— Vous êtes un imbécile, Severus.

— Albus, grince, Rogue entre ses dents, espérant ne pas être entendu. Que me vaut votre présence, cette fois ?

Secouant la tête de gauche à droite, l'ancien directeur le juge de toute évidence assez fort.
Assis dans son fauteuil invisible, flottant un demi-mètre au-dessus du sol, il se masse la tempe, comme s'il était en train de réfléchir à un problème de maths insoluble.

— Vous le voyez, mais ne le regardez pas.

Pas d'énigme, par pitié, s'agace Rogue en levant les yeux au ciel.

— Excusez-vous, Severus. Ça devrait arranger les choses.

— Qu...

— Qu'est-ce que vous avez dit ?

Tourné vers lui, Harry a les sourcils froncés.
Évidemment qu'il l'a entendu, même s'il n'a pas saisi ses paroles. Ils ne sont que deux dans la pièce et elle est plongée dans le calme le plus plat.

— Rie...

— Severus ! C'est l'occasion !

Quel emmerdeur, celui-là. Rogue le fusille du regard puis reporte son attention sur Harry.
Lui qui avait l'air si heureux alors qu'ils combattaient au-dehors, est redevenu triste. Terne.

Soupirant, Severus se passe une main dans les cheveux, les tirant vers l'arrière et dévoilant son visage sous un angle qu'Harry n'a jamais vu avant. Paraissant dix ans de moins par cette simple coiffure qui disparaît aussi vite qu'elle est apparue.

— Jesuisdésolé, débite-t-il très vite. Je n'aurais pas dû fouiller votre esprit sans votre accord. Je ne l'ai pas... totalement fait exprès. Mais je... m'inquiétais... Je m'inquiète pour vous... Harry.

C'est tout bonnement ri-di-cu-le. Jamais il ne s'est senti si petit et mal à l'aise face à un élève. Pour un peu, il en rougirait. C'est absurde.

Mais, déjà, le visage d'Harry s'est métamorphosé. Ce garçon est trop simple dans son fonctionnement. Comment a-t-il fait pour survivre jusqu'ici ? S'il suffit de quelques excuses mal branlées pour l'apaiser, il n'aura jamais les épaules pour devenir Auror, c'est peine perdue.

Il n'est pas redevenu joyeux ou joueur, comme c'était encore le cas quand ils sont rentrés du dehors, mais il semble en pleine réflexion et il n'est pas difficile d'imaginer que d'ici trente ou quarante secondes, son bon cœur aura décidé de pardonner au professeur.

Mais au lieu du « ça ira pour cette fois » ou autre formule du genre qu'il s'apprêtait à entendre, Rogue le voit froncer le nez avant de tourner vers lui un regard interrogateur.

— Pourquoi ? Pourquoi vous inquiétez-vous pour moi, précise-t-il en voyant l'incompréhension se peindre sur les traits du professeur.

— Pourq... Mais ça me parait évident !

Harry secoue la tête et l'interrompt.

— Je ne parle pas de ce que vous avez vu, hier, mais de pourquoi ce que vous avez vu vous à inquiété. Nous ne sommes pas amis et j'ai joué le rôle que j'avais à jouer, j'ai tué Voldemort. Ma vie ne devrait plus avoir la moindre importance à vos yeux. Même si je disparais, le monde restera le même, Jédusor restera mort. Alors pourquoi vous inquiéter pour moi ?

C'est vrai ça, pourquoi ? Rogue s'est posé la question plus d'une fois, mais n'y a jamais trouvé de réponse satisfaisante. Ou plutôt, les réponses qu'il a trouvées ne l'ont jamais satisfait.

— Je... Je n'en sais rien....

Harry fronce les sourcils. Il a l'air presque sincère, mais quelque chose dans son attitude lui laisse à penser que ce n'est pas complètement le cas.

— Vous mentez.

— Harry...

— Laissez-moi finir, le coupe-t-il. J'ignore pourquoi vous mentez, mais vous devez avoir vos raisons. On a tous nos raisons de dissimuler certaines choses. Je peux passer sur votre intrusion, parce que le reste de la journée a été agréable et que si vous faites des efforts pour devenir plus sympa avec vos élèves, je ne serais pas celui qui vous repoussera. Mais je ne l'accepterai plus. C'était la dernière fois.

Il est si solennel, pense Rogue en le regardant. S'il n'était pas à moitié peint en vert, il aurait l'air si sérieux. Si beau.

— Notre histoire a été compliquée jusqu'ici, continue Harry, mais je suis content que vous soyez toujours parmi nous aujourd'hui.

— J'en suis heureux aussi, sourit Severus. Et je tâcherai de... ne plus m'imposer de la sorte, ajoute-t-il en voyant qu'Harry attend toujours quelque chose.

À son tour, Hary sourit. Il va retourner vers la cuisine quand son regard tombe sur sa main verte qu'il avait oubliée.

— Oh ! Et pour ça... ? Je ne vais pas rentrer à Poudlard dans cet état...

— Ça aura disparu demain matin.

— Promis ? insiste-t-il, suspicieux.

— Promis, répond Rogue, sans cesser de sourire.

En préparant le repas, une heure plus tard, Harry remarque que son bras est désormais violet et apprend que la couleur change aléatoirement toutes les 20 à 30 minutes. Ce n'était donc pas un stratagème du professeur pour le rendre un peu plus Serpentard. C'est toujours ça de pris.

— Vous m'apprendrez ? demande-t-il, alors qu'il est une nouvelle fois en train de couper des légumes.

— Pour que vous me le renvoyiez ? Je ne crois pas, non.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro