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Chapitre 41 - Fou-rires et gamineries

Pendant plusieurs heures encore, Severus fouille les souvenirs des ersatz, mais n'obtient pas grand-chose de plus. Il tente de remonter plus loin dans leurs vies, cherchant à savoir qui sont ces sorciers et ces sorcières que personne ne semble connaître, mais c'est comme s'ils n'existaient pas avant d'avoir croisé la route de l'homme à la capuche. Ou comme si ceux qu'ils étaient avaient été désintégrés.

Dans les étages inférieurs, Harry et les Aurors découvrent quelques ersatz ligotés et maîtrisés par les employés n'ayant pas osé remonter et ignorant tout des événements récents s'étant déroulés dans l'Atrium.

Au bout du compte, après des heures passés au Ministère et quelques autres à Sainte Mangouste où Bill, Fleur et Molly ont été faire soigner leurs blessures un peu plus importantes que celles du reste de la famille, tout le monde se retrouve au Terrier alors que le soleil commence déjà à se coucher.

Harry et Severus sont invités à rester pour dîner, ainsi que Minerva, Abelforth et Kingsley, qui ont tous participé au combat. Ce dernier se voit cependant contraint de refuser, étant loin d'avoir terminé sa longue journée de travail après un tel événement. Peu après leur retour, dès qu'ils lui font savoir qu'ils sont sains et saufs, la vieille voisine de Bill et Fleur vient leur déposer la petite Victoire, leur bébé de deux mois. Et la maison, déjà très animée, se met à vibrer au rythme des cris occasionnels qu'émet le nourrisson survolté.

— Fred m'a sauvé la vie, explique George en se resservant de patates sautées, un peu plus tard. Il a foncé sur le faux Malefoy père et l'a déstabilisé juste assez pour me laisser l'occasion de le pétrifier. Sans lui, je ne serais pas là.

— Mon garçon, sanglote Molly en se levant pour le serrer dans ses bras, lui embrassant le haut du crâne alors que George roule des yeux sans pour autant la repousser.

La mère de famille a, une fois encore, prouvé qu'elle peut être féroce quand il s'agit de protéger ses enfants, et elle a abattu deux ersatz alors que son groupe était juste censé se charger de sortir les blessés par cheminette. Dans la bataille, elle a aussi accusé plusieurs blessures dues à des sorts, dont un Loxores Cressente qui lui laissera désormais dans le dos une cicatrice semblable à celles qu'Harry présente sur le torse.

Depuis leur retour au Terrier, en revanche, elle passe son temps à enlacer tous ces petits dès que l'un d'eux passe un peu trop près d'elle. Tâchant ainsi de tromper comme elle le peut son angoisse revenue, aussi forte et traîtresse que pendant la guerre. Même Harry, Hermione et Fleur y ont droit à plusieurs reprises. Ce qui ne manque d'ailleurs pas de surprendre cette dernière, nettement moins habituée à ce genre d'effusions de la part de sa belle-mère que les deux autres, qui, eux, ont appris à considérer Molly comme un membre de leur famille depuis de nombreuses années et qui lui rendent son étreinte aussi souvent que possible.

— Qui aurait cru que ce diablotin deviendrait un ange gardien, s'amuse Bill qui reçoit aussitôt un coup de coude dans les côtes de la part de sa femme. Oh, ça va relativise-t-il en éclatant de rire. Je suis sûr qu'il est le premier à faire des blagues sur son état. Pas vrai, Freddy ?

— Je suis mortifié que tu puisses imaginer des choses pareilles, s'offusque le fantôme, en ouvrant de grands yeux et en prenant un air choqué, la main droite posée sur son cœur qui, pourtant, ne bat plus.

— Tu vois, confirme l'aîné en haussant les épaules en direction de Fleur avant de se resservir à son tour.

— Vraiment, relance Arthur, qui a un bras en écharpe mais un sourire ravi aux lèvres, on a eu de la chance que ce gamin... Comment s'appelle-t-il, déjà ?

— Torben Kanno, répond Hermione, une balafre rougeâtre lui barrant le front et les bras couverts d'ecchymoses.

— Oui, c'est ça, Torben Kanno. On a de la chance qu'il ait su comment amadouer le lepustinger pour l'emmener sans danger jusqu'à l'Atrium. Je n'en pouvais plus, avoue le père de famille, et avec toute cette fumée, je n'avais pas la moindre idée de la direction que prenaient les affrontements. Je n'avais même pas remarqué que vous étiez arrivés.

— Oui, enfin, de la chance, grommelle Severus en attrapant un morceau de pain pour éponger la sauce dans son assiette. Cet imbécile s'est quand même évanoui dès que le lapin s'est mis à chanter. Si les ersatz s'étaient réveillés en premier, nous aurions été bien avancés.

— Vous avez vu le garçon s'évanouir ? s'étonne Minerva, assise à l'autre bout de la table. Mais racontez nous, enfin, Severus. J'ai l'impression que vous en savez plus que nous tous réunis sur ce qu'il s'est passé ensuite.

— Évidemment, sourit l'homme en avalant son bout de pain, puisque je suis le seul à ne pas m'être endormi.

Autour de la table, tout le monde s'est tu. Même Ginny, qui râle depuis qu'elle est rentrée de son entraînement car elle n'a pas été mise au courant de ce qu'il se passait, reste bouche bée face au terrible professeur qui arbore une expression jusqu'alors inédite.

Depuis quand la terreur des cachots est-elle capable de sourire ainsi ?
Et de terminer un repas les doigts dans la sauce ?
Où sont passées son attitude snob et sa fierté mal placée ? Ses répliques cinglantes et son air suffisant ?

Severus ne réalise pas que si ses interlocuteurs ont l'air si choqués, ce n'est pas tant à cause de ce qu'il vient de dire que du sourire qui ourle ses lèvres en cet instant et de la sauce tomate maculant ses doigts qu'il vient de nettoyer d'un coup de langue. Harry, lui, l'a parfaitement compris et c'est un rire attendri qui le secoue quelques instants avant de se retourner vers le Maître des Potions en lui lançant un regard bien trop tendre, ce qui termine d'asphyxier ses amis réunis autour d'eux.

— Raconte-nous, demande-t-il en posant la tête dans sa main, son coude reposant sur la table.

À ce moment-là, il remarque les regards choqués passer du professeur à sa petite personne. Le regard amoureux, et puis maintenant le tutoiement, s'en est trop pour eux et, à l'exception de Ron et Hermione, tous leurs interlocuteurs semblent avoir été stupefixés.

Oh, bien sûr, se rend compte le jeune homme. La plupart d'entre eux étaient encore dans les vapes quand le journaliste invasif les a photographiés, et ce cliché ne se retrouvera en une de la Gazette que le lendemain. Ils sont en train de vivre leur dernière soirée en tant que couple caché.

Ça devrait le terrifier. La Gazette a rarement été tendre avec lui et elle ne s'est pas privé de traîner le nom de Severus dans la boue quand les procès ont commencé, mais pourtant, il ne peut effacer le sourire gigantesque qui s'étire de l'une à l'autre de ses oreilles. Tout le monde va savoir qu'il est heureux, qu'il est amoureux et qu'il a pour lui seul le meilleur petit-ami de tous les temps.

Petit-ami, ce terme semble pourtant à des années-lumières de ce qu'est l'homme assis à côté de lui. Un mot si normal, si fade, à côté de l'être incroyable qu'est Severus. Et ça le fait sourire de plus belle.

— Arrête de sourire aussi bêtement, le rabroue l'homme en lui envoyant une pichenette sur le front. Ou tu vas t'ouvrir le crâne en deux.

Ce qui fait s'élargir encore plus son sourire de bienheureux. Oh, par Merlin et tous ses enfants illégitimes, il est si heureux. Si foutrement amoureux que s'en est presque indécent.

Encouragé par Harry, Severus leur raconte alors dans le détail tout ce qui s'est produit alors qu'il ne restait que lui et le lapin géant à être conscients dans l'Atrium. Il leur parle aussi de Kiwhi, de la façon dont il s'est volatilisé avec la créature, qui ne sera d'ailleurs probablement jamais retrouvée par le Ministère si l'elfe a bien fait son travail. Et sur un ton moins joyeux, d'une partie des choses qu'il a entrevues dans l'esprit de Drago et des ersatz.

— Est-ce que ça pourrait expliquer le fait que certains d'entre eux soient parvenus à rentrer dans l'enceinte de Poudlard ? interroge Hermione quand il décrit le vide qui les habite en dehors des quelques souvenirs qui les rapprochent tous de l'homme à la capuche.

Severus et Minerva approuvent du chef et la directrice reprend alors pour leur auditoire le peu qu'ils savent.

— C'est ce que nous soupçonnons depuis l'attaque. Nous avons eu peur d'avoir affaire à un nécromancien au début. Si les ersatz étaient morts, ils auraient effectivement pu entrer à Poudlard puisqu'aucun des sorts protégeant l'école ne le leur interdisait, à l'époque. Mais leurs cœurs battent, du sang coule dans leur veine et ils sont bel et bien vivants. Seulement, ils sont...

— Vides, conclu le professeur de potions alors qu'il échange un regard lourd de sens avec sa collègue. À l'exception de Drago, continue-t-il, nous avons toute les raisons de croire que les sorciers dont les corps ont été utilisés pour servir d'ersatz n'habitent plus leurs enveloppes corporelles. En raison du baiser d'un détraqueur ou d'une autre sorte de magie noire, ça, nous ne sommes pas parvenus à le déduire. Les Aurors en savent peut-être plus, mais ces gratte-papiers stupides refusent de partager leurs précieuses découvertes.

L'ambiance s'est refroidie tout d'un coup, l'idée de pouvoir être transformés en zombies à tous moments par le potentiel nouveau mage noir en formation ne réjouissant que très peu l'assemblée. Parmi toutes ces têtes circonspectes, il en est pourtant une qui se redresse. Sourcils froncés, Hermione se tourne alternativement en direction de ses deux anciens professeurs.

— Il n'y a plus eu d'attaque à l'école pourtant, après celle qu'a subie Harry.

McGonagall approuve et Severus hoche simplement la tête en direction de sa supérieure, comme pour l'inviter à continuer.

— Nous avons renforcé les sorts, explique alors Minerva. Nous les avons étendus à toutes les créatures, vivantes ou mortes, et nous avons placés des sentinelles le long des frontières pour nous avertir en cas de tentatives d'effraction.

— Des sentinelles ? s'étonne Ron, posant ainsi la question qui leur brûle à tous les lèvres.

— Des sentinelles, sourit la directrice, sans se donner la peine d'en dire plus, visiblement désireuse d'entretenir quelques petites cachotteries, à l'instar de son prédécesseur.

La discussion aurait pu à ce moment repartir sur un autre sujet, mais un détail continue de perturber Harry, qui reporte son attention sur Severus, le sondant de ses yeux vifs.

— Tu as dit que ça ne concernait pas Malefoy, lui rappelle-t-il. Qu'est-ce qui te fait croire ça ?

La façon si familière qu'il a de s'adresser à lui produit, une fois encore, son petit effet même si personne ne relève, tout le monde étant bien davantage intéressé par la réponse à sa question pertinente.

Rogue soupire en repensant au jeune homme et Harry voit un voile de tristesse ternir son regard un instant avant qu'il ne cligne les yeux et relève la tête pour se mettre à parler.

— Il y avait davantage de souvenirs chez lui, des souvenirs antérieurs à sa rencontre avec l'homme à la capuche. Je n'ai rien trouvé de tel chez les autres, même en cherchant très profondément en eux. Et puis... il y a aussi le sort qu'il a tenté de me lancer.

— Le sort de mort... frisonne Fleur en serrant son bébé contre elle.

— Exact, approuve Severus. Mais il n'y croyait pas, je l'ai vu dans son regard. Il m'a largement laissé le temps de le contrer, il s'est à peine défendu. Cette attaque était soit un leurre, soit une chose à laquelle on l'a forcé. Mais, ajoute-t-il d'un ton hésitant, les yeux fixés sur son verre de bieraubeure auquel il a à peine touché, il y a surtout le fait qu'il a gardé son visage.

Tous sont pendus à ses lèvres, attendant la suite, mais il met un temps infini avant d'ouvrir à nouveau la bouche pour les contenter. En temps normal, Harry aurait supposé, à juste titre d'ailleurs, que l'homme faisait ça pour entretenir le suspense et ménager ses effets, mais son air triste et ses yeux fuyants le conforte dans l'idée qu'il ne s'agit, pour une fois, pas d'un effet de style. Rogue est réellement affecté par cette histoire autour de Drago et Harry a un pincement au cœur en se rendant compte que l'homme ressent probablement pour son Némésis des sentiments proche de ceux qu'il ressentait lui-même pour Sirius. Après tout, les Malefoy ont été pour lui ce qui s'est le plus rapproché d'une famille, et ce, pendant dix-huit ans au moins.

— Le Ministère a cherché à savoir qui sont les ersatz, explique-t-il, enfin. Ils ont croisé leurs photos avec celles des sorciers portés disparus dans toute l'Europe au cours de la guerre. Ils ont même collaboré avec les services de renseignements moldus pour qu'eux aussi cherchent dans leurs bases de données, mais aucun de tous ceux qui ont été attrapés depuis dix mois n'a pu être identifié. Ces gens n'existent pas, où alors leurs visages leur ont été enlevés.

— Ils ne sont peut-être pas Européens, le contredit George.

— C'est possible, approuve Severus en hochant la tête, mais la guerre a très peu touché le reste du Monde. Les probabilités ne jouent pas en faveur de kidnappings ayant eu lieu très loin de chez nous, ne serait-ce que pour un problème bassement logistique.

Dans la salle à manger du Terrier, plus un seul son ne retentit à l'exception des babillements de la petite Victoire, tâchant d'attirer l'attention de son oncle Ron, assis en face d'elle et qui triture les derniers restes souillant encore son assiette en porcelaine blanche.

Dans un rire, Fred met soudain fin au malaise alors qu'il s'approche du bébé en traversant la table, faisant ouvrir de grands yeux à l'enfant qui n'avait encore jamais vu un être capable de traverser les objets.

— Comment plomber l'ambiance en dix leçons, par Severus Rogue. Je suis sûr que ça ferait un carton, vous devriez penser à l'écrire avant que je ne vous pique l'idée. Ça se vendrait super bien, tu ne penses pas, Georgie ?

— Je ne sais pas, s'interroge son frère, faisant mine de réfléchir. Tu ne crois pas que le nom de l'auteur risque plutôt de faire fuir nos clients ?

— À l'époque, oui, mais aujourd'hui, tout le monde adore notre très cher Maître des Potions, rigole le fantôme. Pas vrai, Harry ?

Le jeune homme hésite une fraction de seconde. Il ne va pas rougir de l'allusion, après tout, dès demain tout le monde pourra profiter de leur baiser désespéré en première page de la Gazette. Pourvu que la photo soit belle, d'ailleurs, qu'il puisse l'encadrer. Mais est-ce que Severus ne va pas trouver ça cruel s'il rit de la blague ? Oh, et puis après tout, le but de Fred est de détendre l'atmosphère, et ça, tout le monde l'a compris, Rogue comme les autres, et puisque continuer à parler des ersatz ne fera pas avancer l'affaire – encore moins, d'ailleurs, de ramener la guerre sur le tapis – autant le suivre et voir les discussions reprendre, anarchiques, comme toujours au Terrier.

— Moi, je l'achèterais, en tout cas. Et je me le ferais même dédicacer.

— Quelle excellente idée, s'emballe le fantôme du jumeau. Une grande séance de dédicaces au magasin. Imaginez les affiches ! La Chauve-souris des cachots nous rejoint cette nuit pour signer de son sang vos ouvrages maléfiques.

Quelques pouffements retentissent autour de la table, aussitôt étouffés par la voix du Maître des Potions en personne.

— Il faudra organiser ça pour Halloween, alors, histoire de rester dans le thème.

Cette fois, bien qu'ils aient tous tâché de se contenir, le fou-rire est général. Rogue faisant une blague, entrant dans le jeu de Fred et George, se moquant de lui-même. C'est une première et elle a de quoi choquer.

En temps normal, elle aurait dû les réduire au silence, de stupeur. Aujourd'hui, cependant, après le stress et la peur nés des combats, la boutade les détend et, grâce à ça, bien vite les discussions reprennent et le brouhaha envahit à nouveau la pièce.

Mais l'homme, bien qu'ayant fait d'énormes efforts ce soir, n'a jamais été très sociable, et vers vingt heures, il prend congé alors que Molly l'invite à revenir dès que le cœur lui en dira.

Quand Harry se lève pour le rattraper avant qu'il ne transplane, il croise le regard de Fred et sourit au clin d'œil que celui-ci lui envoie. Ils n'auront jamais eu cette fameuse discussion au sujet de Rogue, mais le fantôme semble avoir revu son opinion à son sujet et avoir tout compte fait donné sa bénédiction à cette union quelque peu insolite.

Courant dans le jardin, alors que l'homme l'attend visiblement avant de s'en aller, Harry lui saute au cou et l'enlace à l'abri des regards.

— On se voit plus tard ? lui demande Rogue en déposant un baiser sur son front.

— Je ne sais pas où tu habites, lui rappelle Harry en s'accrochant à lui. Je ne pourrais pas te rejoindre si tu ne me donnes pas l'adresse.

— Je ne comptais pas rentrer chez moi, sourit Severus. Si tu n'y vois pas d'inconvénients, j'aimerais passer encore une nuit dans le lit où on... enfin... tu vois.

— Je vois, sourit Harry en l'embrassant à nouveau, le cœur battant plus fort au souvenir de leur matinée de rêve. Et j'aimerais beaucoup t'y trouver quand je rentrerai à la maison.

Le relâchant, il le laisse s'éloigner, mais avant que l'homme ne commence à tournoyer sur lui-même, il le retient, pris d'une envie soudaine.

— Sev' !

Severus fronce les sourcils à l'entente de ce surnom, mais attend la suite sans rien dire. Il voit Harry ouvrir la bouche, puis la refermer, se mordre la lèvre, pour enfin juste lui sourire, comme s'il avait changé d'avis.

— Je ne serais pas long, lâche-t-il au final.

Cette simple phrase fait ricaner Severus, et c'est avec un sourire en coin qu'il lui répond juste avant de disparaître.

— Après ce que j'ai vu ce matin, je ne dirai pas ça.

Les joues d'Harry s'embrasent, mais trop tard, l'homme s'est volatilisé.

— C'est gênant ! crie-t-il malgré tout à l'espace vide s'étendant désormais devant lui.

En entendant deux rires discrets dans son dos, il se retourne et découvre Ron et Hermione, serrés l'un contre l'autre sur un muret et qui le regardent avec l'air de deux idiots prêts à partir en fou-rire.

— C'est ça, marrez vous, les rabroue-t-il en sentant ses joues chauffer encore davantage.

Il ne leur en faut pas plus pour ne plus pouvoir se retenir.
Et alors qu'il réfléchit sérieusement à la possibilité de transplaner à son tour en les plantant là, comme les deux cornichons qu'ils sont, Hermione parvient à se calmer suffisamment pour lui faire signe de s'approcher d'eux.

— J'ignorais que vous aviez été si loin, lui sourit-elle en tendant toujours la main dans sa direction dans l'espoir qu'il vienne s'asseoir avec eux.

Ces quelques mots suffisent à faire repartir le fou-rire de Ron, mais quand il remarque l'air gêné d'Harry et surtout le fait qu'il ne répond rien pour se défendre, son euphorie se transforme en toux agressive dont il met une minute entière à se débarrasser.

— C'est... c'est vrai ? s'étouffe-t-il derechef. Vous l'avez fait ? Mais... mais je pensais qu'il plaisantait, moi ! C'est ça qui me faisait rire. Le fait que Rogue fasse une plaisanterie !

— Oh Ron ! s'exclame Hermione en levant les yeux au ciel avec un sourire attendri. Ce que tu peux être bête, parfois.

Harry est toujours aussi gêné, mais cette situation au combien familière lui arrache pourtant un rictus qui bien vite se transforme en rire de connivence avec Hermione, alors que leur ami est devenu plus rouge encore qu'Harry et qu'il semble vouloir rentrer dans un trou de gnome.


— Et c'était... bien ? l'interroge le rouquin quelques minutes plus tard, alors qu'ils se sont tous trois éloignés du Terrier et qu'ils marchent dans les marrais environnants.

Harry hausse un sourcil alors qu'Hermione roule des yeux pour la millième fois, un sourire malgré tout accroché aux lèvres.

— T'es sûr de vouloir des détails ?

Aussitôt, les joues du rouquin s'enflamment à nouveau et il secoue la tête, l'air penaud.

— Je... euh... non... Non, peut-être pas des détails, mais... enfin... Ça va ? T'es toujours... enfin... Tu ressens toujours quelque chose pour lui ?

Cette fois, Hermione retrouve son calme et se tourne, elle aussi, dans sa direction, l'air intéressé. Harry se détourne de leurs visages concernés et glisse les mains dans ses poches tout en continuant d'avancer. Alors qu'il réfléchit à la réponse qu'il va leur donner, ses amis voient s'épanouir un sourire inconscient sur ses lèvres, ses yeux se mettent à briller davantage et tout son corps se détend.

Les amoureux échangent un regard et Ron hausse les épaules. Oui, leur ami est bel et bien accro, ça transpire de tout son être quand il se met à penser à Rogue.

— Oui, répond enfin Harry sans les regarder. Oui, je ressens toujours quelque chose pour lui. Je crois même que c'est devenu encore plus fort qu'avant. C'est... étrange, admet-il, mais étrange dans le bon sens. Vous comprenez ?

Il se retourne enfin vers eux et ses amis s'arrêtent sans s'être concertés pour le dévisager. Il est si beau quand il parle de Severus, avec ses cheveux au vent et ses yeux brillants.

Il resplendit, se dit Hermione.
Ça fait un peu peur, pense Ron.

— On va devoir l'inclure dans nos sorties ? s'inquiète-t-il. C'est pas que je veuille pas, hein, mais... je suis pas sûr qu'il ait les mêmes loisirs que nous.

— Pas forcément répond Harry en haussant les épaules. Juste s'il a envie de venir. Mais j'aimerais que vous essayiez de devenir amis, ajoute-t-il aussitôt, ça oui. Enfin, si vous pensez que...

— Bien sûr, Harry, le coupe Hermione avec un sourire. Je ne dis pas que ça va être facile, mais on peut au moins essayer. Ce soir, il s'est montré presque civilisé, après tout. Et si tu peux parler de lui avec cette lueur dans les yeux, on devrait pouvoir passer une soirée avec lui sans vouloir lui arracher les siens.


— Je vais y aller, je crois, leur annonce-t-il peu de temps après, alors qu'ils sont sur le chemin du retour. J'ai promis de ne pas être... Euhm... euh...

Avant qu'il n'ait pu terminer sa phrase, Hermione s'est retournée, cachant son visage, sur le point de repartir en fou-rire.

— Hermiooooone... grince Ron alors que ses joues reprennent une teinte écrevisse au souvenir qu'il trouve peut-être plus gênant encore qu'Harry.

— C'est ça, moquez-vous, fait mine de s'impatienter Harry. En attendant, moi, personne ne m'empêchera de passer la nuit dans les bras de qui je veux.

Il fait référence au fait que, cette fois encore, Molly a installé Hermione dans la chambre de Ginny. Mais plutôt que de s'offusquer de la mesquinerie de sa réplique, la jeune femme explose de rire sous le regard stupéfait de Ron.

— Juste... dans les bras... mais bien sûr, parvient-elle à hoqueter entre deux éclats de rire.

Ron, qui avait enfin retrouvé sa couleur normale, s'allume tel un phare dans la nuit en comprenant l'allusion et Harry, embarrassé et sans aucune réplique ne lui venant du tac au tac, choisi de transplaner immédiatement.


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