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Chapitre 36 - James et Lily

Les yeux humides de larmes qui n'attendent qu'un relâchement de sa personne pour couler, Harry se mord la lèvre inférieure avec violence pour s'empêcher aussi bien de parler que de pleurer.
Toujours assis sur les cuisses de Severus, il observe le visage de l'homme à quelques centimètres du sien et il tente de se persuader que celui-ci n'est pas en train de le repousser, que ce n'est pas comme les autres fois. Il déglutit et s'approche encore davantage, jusqu'à presque toucher sa bouche de la sienne, les yeux baissés, incapable de soutenir son regard.

Quand la main de Rogue quitte la sienne et se pose sur sa joue, il ferme les yeux et une larme traîtresse s'en échappe. D'un baiser, le Maître des Potions la happe.

— Ça va aller, le berce-t-il, alors que sa main est remontée dans ses cheveux et les caresse tendrement.

S'affaissant un peu, Harry laisse sa tête se loger dans le cou de l'homme, évitant de laisser leurs torses se toucher alors qu'il ne souhaite que ça.

— J'attends ça depuis...

— Des semaines ? Des mois, peut-être ? le coupe Severus avec un sourire dans la voix. Qu'est-ce que douze heures de plus, dans ce cas ? Je serai encore là demain matin, Harry, et si tu le veux toujours, nous ferons... tout ce que tu voudras.

— Si je le veux toujours ? ricane Harry, un goût amer dans la gorge. Ce n'est pas moi qui ai fui à chaque fois qu'il aurait pu se passer quelque chose...

Soupirant, Rogue accentue un peu la pression sur la tête du jeune homme et dépose un baiser sur son épaule.

— Je t'ai déjà expliqué, se justifie-t-il.

Dans son cou, Harry renifle et il choisit de ne rien ajouter, conscient de la frustration accumulée par son ancien élève. Une frustration dont il est en partie responsable, bien qu'il ne regrette pas sa décision d'alors.

— Mais... tu en avais envie ? l'interroge le garçon, d'une petite voix.

— J'en avais envie, confirme Rogue. J'en crevais d'envie.

— Depuis quand ?

La question le laisse songeur un instant. Il se l'est déjà posée, mais n'est jamais parvenu à trouver le moment déclencheur.

— Je n'en suis pas sûr, avoue-t-il. Je crois que la première fois que j'ai ressenti quelque chose de... d'inhabituel, c'était à Noël, quand tu m'as demandé de te regarder.

— Sur le balai ?

Rogue approuve d'un grognement, toujours perdu dans ses souvenirs.

— Mais je n'en avais pas encore conscience, détaille-t-il. C'était juste... inhabituel, anormal. Ça aurait pu ne mener à rien, ou à tout autre chose, peut-être... Je n'ai compris qu'à l'instant où tu m'as embrassé, après avoir manqué de me tuer avec ce foutu accoudoir.

— Le jour où... Mais il s'est passé des mois entre les deux ! s'offusque Harry, en se redressant pour le regarder. J'étais le seul à me torturer avec cette histoire, avant ça ?

Severus hausse les épaules en signe d'excuses maladroites.

— C'était confus, comme je te l'ai dit. J'aimais passer du temps en ta compagnie et tu devenais plus important chaque jour, mais...

— Mais si je n'avais pas fait le premier pas, tu ne l'aurais jamais fait, n'est ce pas ? complète Harry.

— C'est probable, grimace Severus. Tu étais mon élève, on sortait de sept ans de haine mutuelle, et puis je suis beaucoup plus vieux que toi... Avoue que les conditions n'étaient pas exactement ce qu'on peut qualifier d'idéales pour m'inciter à te faire du rentre-dedans.

— Je l'ai fait, moi, fait mine de se froisser Harry.

— C'est vrai, mais tu es un crétin de Gryffondor. Courageux, mais pas réfléchi pour une noise.

Un sourire sincèrement amusé se dessine sur le visage d'Harry, jusqu'alors circonspect.

— J'ai failli être un Serpentard, lui avoue-t-il. Le choipeau a hésité.

C'est la première fois que Severus entend parler de ça et il plisse les yeux, curieux d'en savoir plus, mais Harry ne semble pas décidé à continuer sur sa lancée.

— Pourquoi a-t-il choisi Gryffondor, au final ? lui demande-t-il alors.

Haussant les épaules, Harry se détourne avec un sourire coupable.

— Parce que je le lui ai demandé.

— Déjà l'amour fou avec Weasley ? ironise Rogue.

— Non. Juste... une mauvaise première impression des Serpentards... Désolé.

— À cause de moi ? s'amuse l'homme qui a remarqué son trouble.

Harry secoue la tête, un peu honteux. Il n'a plus repensé à ce moment depuis très longtemps et il doit bien reconnaître qu'il était perclus d'à priori idiots à l'époque.

— De Drago, plutôt. Et de... racontars.

— Oh, bien sûr. Tous les sorciers qui ont mal tourné étaient à Serpentard, c'est ça ?

Harry s'excuse d'une grimace et d'un regard qu'il espère désolé, mais voyant que l'homme semble prendre cela à la rigolade, il se détend.

— Avoue qu'il y en a eu quelques-uns.

Rogue roule des yeux, nullement touché par l'argument. Ce n'est pas faux que les Serpentards ont tendance à être attirés par ce qu'ils ne devraient pas, tout comme les Gryffondors, en fait.

— Notre relation aurait probablement été très différente si tu avais été à Serpentard, dit-il, pensant tout haut.

— Tu ne m'aurais pas immédiatement détesté ? le provoque Harry.

— C'est possible, approuve Severus, songeur. Le fils de James Potter dans ma maison ? Quelle revanche ça aurait été. Mais surtout, jamais ceci ne se serait produit, énonce-t-il en désignant le jeune homme toujours assis à demi-nu sur ses cuisses.

— Je ne vois pas le rapport, avoue Harry en fronçant les sourcils.

— C'est pourtant évident. Nous aurions appris à nous connaître bien plus tôt, et je n'aurais alors jamais pu voir en toi autre chose qu'un élève de ma maison, un gamin dont j'aurais eu la responsabilité, que j'aurais protégé comme s'il était de ma famille.

Cette réponse ne semble pas satisfaire Harry, qui se trémousse sur les jambes du professeur, comme s'il cherchait une position plus confortable.

— Tu m'as protégé plus souvent que quiconque, lâche-t-il, au final. Dès ma première année et jusqu'il y a quelques semaines... Non, ce n'est pas tout à fait juste, corrige-t-il en plissant les yeux, incertain quant à sa réelle envie de partir sur ce terrain-là. Ça a commencé alors que je n'étais qu'un bébé...

Severus aussi espérait qu'il ne le dirait pas. Il sait ce qu'Harry a vu dans la pensine et est même surpris que le sujet n'ai jamais été abordé, que le garçon ait été prêt à aller plus loin avant d'avoir eu cette conversation. Mais il n'est pas pressé pour autant de l'avoir.

— À cette époque, ce n'était... pas pour toi.

Bien sûr. Harry le sait, ça, et ce n'est pas grave. Ce qui pourrait l'être davantage, c'est ce qui va suivre, ce à quoi il a refusé de penser depuis qu'il s'est rendu compte de ses sentiments, et il déglutit avec difficulté alors qu'il se lève enfin des genoux de Rogue.
N'est-ce, d'ailleurs pas un peu ridicule de rester torse-nu pour avoir cette discussion ? Probablement, mais il sent que si le tissu d'un t-shirt se pose sur ses plaies, il va déguster.

Marchant jusqu'au salon, il semble songeur à son tour et Severus reste assis dans la cuisine, attendant la suite, les questions qui ne devraient pas tarder. Revenant sur ses pas, Harry passe derrière le divan et s'appuie contre son dossier avant de lever les yeux vers l'homme. Il n'est vraiment pas sûr de vouloir continuer sur ce terrain, mais maintenant qu'ils y sont si bien engagés, autant aller au bout. Ou, au moins, un peu plus loin.

— Est-ce pour elle, en son souvenir, que tu as veillé sur moi toutes ses années ?

Se levant à son tour, Severus s'avance d'un pas avant de s'arrêter et de s'appuyer contre la table, face à lui, les fesses à peine posées dessus.

— C'est arrivé, oui.

Harry s'y attendait, mais ça fait mal quand même. Il va poser une autre question, quand Rogue continue avant qu'il n'ait pu ouvrir la bouche.

— C'est arrivé, mais dans la majorité des cas, je t'ai protégé parce que tu étais un élève et que tu étais sous ma responsabilité. Ça n'avait rien à voir avec elle. Je t'ai protégé de Quirrel comme je l'aurais fait pour n'importe quel étudiant de Poudlard, je t'ai donné du temps pendant la guerre parce que c'était tout ce que je pouvais faire et que tu étais notre seul espoir.

— Tu croyais que j'avais une chance ?

La voix d'Harry s'enraille, mais il garde la face, refusant de pleurer une fois encore. Pourtant, il sait que cette discussion va l'anéantir s'ils se mettent à parler de la guerre et des morts qu'elle a occasionnées.

— Il le fallait, tu devais réussir, affirme Rogue, choisissant d'ignorer l'état d'Harry tant que celui-ci semble vouloir le cacher. Mais j'aurais voulu t'éviter de mourir pour les plans égoïstes d'Albus, ajoute-t-il quand même, refrénant son envie de le prendre dans ses bras.

— J'ai vu ça. Tu t'étais attaché à moi, alors ? Pas juste parce que je te la rappelais ?

Le sourire sans joie qu'Harry lui fait, lui transperce le cœur, mais il ne bouge pas, se contente de baisser la tête.

— Pas que pour ça, non. Je n'étais pas... Je n'avais pas ce genre de sentiments pour toi, à l'époque, mais l'idée que tu puisses mourir en martyr, de ton plein grès, après qu'Albus t'ait préparé pendant sept ans pour ça... Ça me rendait malade, ce n'était pas juste.

Changer de sujet, vite, avant de penser à Remus, à Sirius, à Fred, à tous les autres. Pourquoi faut-il que ses yeux ne lui obéissent plus ? Pourquoi Severus doit-il parler de ça, maintenant ? Mais si ce n'est maintenant, quand ? Plus tard ? La douleur restera la même, les pensées resteront sombres et assassines.

— Est-ce que tu la vois à travers moi ? Est-ce pour ça que tu es avec moi ?

Harry ne reconnaît pas la voix qui prononce les derniers mots, tant elle est à l'étroit dans sa gorge, déstructurée, corrompue par la peur qui l'étreint. Ce qui aurait dû n'être qu'une dernière tentative avant de s'effondrer, une dernière distraction pour ne plus penser aux morts, se révèle au final être la pire des questions qu'il pouvait poser. Une question qui, elle aussi, pourrait le mettre à terre si jamais la réponse s'avérait positive, et ce, de façon peut-être encore plus violente.

Reconnaissant sa douleur et ses craintes, Severus se détache enfin de la table, franchit la distance les séparant encore et prend le visage du jeune homme dans ses mains, le forçant à le regarder.

— Non, Harry. Non. Je... ne dirai pas que tu ne me fais jamais penser à elle, car tu as hérité de son bon cœur, de son esprit vif...

— De ses yeux... complète Harry, se faisant souffrir tout seul.

Severus, lui, sourit et dépose un baiser sur son front.

— Oui, c'est vrai, de ses yeux aussi. Mais tout comme tu n'es pas ton père, tu n'es pas davantage Lily. Le fait que tu sois son fils m'a permis de te remarquer parmi tous les autres, c'est vrai. Que tu sois celui de James, a fait que je t'ai mal jugé, et que tu sois un Gryffondor n'a pas aidé... J'ai aussi été un abruti plus souvent qu'à mon tour, tu le sais déjà. Mais aujourd'hui, quand je te regarde, c'est toi que je vois, rien que toi.

Les paroles rassurantes apaisent son cœur, mais il a été trop loin et maintenant, il a besoin de savoir, d'être sûr. Autant en finir tout de suite, mettre les choses à plat une fois pour toutes.

— Tu ne l'aimes plus ? demande-t-il, la voix tremblotante. Tu as... enfin pu passer à autre chose ?

— C'est ce que tu en as déduit en me voyant dans le bureau de Dumbledore ? Que je l'aimais encore ? interroge Rogue, en fronçant les sourcils. C'est normal, je suppose, ce n'est pas le souvenir le plus clair que je t'ai transmis.

Il soupire en détournant le regard, ce qui fait craindre le pire à Harry, persuadé alors, de n'être qu'un pansement pour le professeur. Quand l'homme repose ses yeux sombres dans les siens et qu'il y lit une tristesse abyssale, ses craintes se démultiplient et il regrette d'avoir posé la question. Pourtant, les mains posées sur ses joues n'ont pas cessé un seul instant de le caresser tendrement, faisant dériver son cerveau dans un océan de doutes et d'incompréhensions.

— Je l'ai aimée, Harry, reprend Rogue. Je l'ai aimée et j'ai tout gâché, à deux reprises. Comme tu le sais, la seconde lui a été fatale. Pendant longtemps, après ça, j'ai cru être toujours amoureux d'elle, j'ai pensé que ce qui m'empêchait de faire mon deuil était cet amour que je n'avais jamais ressenti pour personne, ni avant ni après. J'ai mis des années à comprendre, des années à penser que je ne pourrai plus jamais aimer. Mais ce n'était pas de l'amour, plus après tout ce temps. Il y en avait eu, certes, beaucoup, mais ça fait presque vingt ans, maintenant, et ce sentiment qui me lie encore à elle n'est pas l'amour, c'est la culpabilité. C'est à cause de moi si elle est morte, à cause de moi si ton enfance a été si horrible. Tu aurais toutes les raisons du monde de m'en vouloir autant que je m'en veux.

— Arrête, demande Harry, les sillons humides en provenance de ses yeux se déversant sur les doigts de Severus toujours posés sur ses joues, les inondant du liquide salé qu'ils transportent. Tu n'es pas responsable de ça. C'est lui qui les a tués, pas toi.

— Mais j'ai...

— Non ! Tu as fait des erreurs. Tu as fait des erreurs monstrueuses, monumentales, mais tu ne les as pas tués et tu es encore moins responsable du comportement des Dursley.

Pendant plusieurs minutes, aucun d'eux n'ajoute rien, se contentant de se dévisager l'un l'autre, les yeux remplis, de larmes, pour Harry, mais aussi de toutes ces choses qu'ils ont à se dire, mais ne parviennent pas à extérioriser. Rogue ouvre la bouche plusieurs fois, mais fini systématiquement par la refermer sans avoir parlé. Harry, lui, la garde entrouverte dans l'unique but de pouvoir respirer, son nez s'étant bouché à cause des larmes qui, bien qu'elles aient arrêté de couler, font toujours luire ses joues trop rouges.

Quand le silence devient trop dur à supporter, il avance le visage et dépose un baiser sur les lèvres de Rogue avant de se reculer à nouveau et, caressant à son tour la joue de l'homme, il murmure.

— Je te pardonne. Quelle qu'ait été ta responsabilité dans cette histoire, que tes actions aient mené un peu, beaucoup ou pas du tout au meurtre de mes parents par Voldemort, je te pardonne.

— Harry, tu ne...

— Je n'ai pas fini, le coupe-t-il en posant deux doigts sur sa bouche. Ton rôle dans cette guerre, dans la précédente et entre les deux a été déterminant dans notre victoire, mais a aussi été l'un des pires. Tu t'es oublié tout ce temps, tu t'es fustigé. Mais tu n'es pas responsable de toutes les mauvaises choses qui se sont déroulées. Tu as fait de ton mieux en fonction des options qui s'offraient à toi, et pour ça, je voudrais te dire merci. Merci d'avoir essayé de sauver mes parents malgré la haine que tu portais à mon père. Merci de m'avoir protégé toutes ces années durant alors que tu savais que je te détestais. Merci de m'avoir aidé dans la forêt de Dean. Merci de m'avoir fait confiance, de m'avoir donné tes souvenirs pour que je comprenne ce qu'il me restait à faire. Merci d'avoir tenté de m'enseigner l'occlumencie, d'avoir tout fait pour me maintenir hors des griffes de Voldemort. Merci d'être resté avec moi à Noël, de m'avoir sauvé encore une fois, de m'avoir fait rire, d'être passé sur mes caprices alors que je tentais par tous les moyens de t'éloigner. Merci de m'avoir laissé dormir chez toi, d'avoir accepté de repartir à zéro. Merci d'être ici, aujourd'hui, avec moi.

Il est si sérieux et si beau quand il dit ça, que Severus est tenté de le croire, bien qu'il reste persuadé ne pas mériter autant d'indulgence. Alors, doucement, il se rapproche du visage rougi par les pleurs d'Harry et recommence à l'embrasser. Sans la fougue qu'il y a pu y avoir par le passé, sans l'empressement, sans le sentiment d'urgence. Et même leurs précédents baisers tendres ont un goût de brutalité face à celui-ci.

— Je ne te mérite pas, Harry, déclame-t-il dans un souffle en se détachant de lui. Tu es juste, et bon, et doux. Tu as tant de qualités que je ne toucherai jamais du doigt, une grandeur d'âme que j'ai été malhonnête de refuser de voir, toutes ces années. Je suis vil et égoïste, j'ai fait des erreurs et en ferai encore, mais tant que tu voudras de moi, je resterai à tes côtés.

Les yeux à nouveau envahis de larmes, mais cette fois, de joie, Harry lui saute au cou et l'embrasse à nouveau avant de se coller à lui et de grogner aussitôt en ré-écartant son torse de celui de Severus après que la douleur ne se soit réveillée dans ses cicatrices à son contact.

— On ne pourra rien faire ce soir, confirme-t-il, à la fois parce qu'il se rend enfin compte d'à quel point c'est vrai, et pour détendre l'atmosphère après toutes ces révélations.

— Je sais, sourit Severus en lui caressant les cheveux.

— C'est frustrant...

— Je sais ça aussi.

Rogue dépose un baiser sur sa tempe, quand quelque chose attire soudain son attention près de la cheminée.

— C'est privé, Albus, grogne-t-il. Allez-vous-en.

Se détachant de l'homme, Harry se retourne, mais ne voit rien. Il reporte alors son attention sur Severus, les yeux plissés, en attente d'une explication qui ne vient pas.

— Ce n'est pas la première fois que je t'entends lui parler, avoue-t-il. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Jamais Dumbledore n'aurait choisi de revenir en fantôme. Et en plus, je ne le vois pas.

Soupirant, Rogue lance un nouveau regard du côté de la cheminée et Harry le suit encore, sans rien apercevoir de plus que la première fois.

— Il n'y a que moi qui peux le voir, explique alors l'homme. Je suis persuadé que c'est de ta faute, d'ailleurs, et ce n'est vraiment pas un cadeau.

— Ma faute ? Je ne vois pas com...

— Quand tu m'as empêché de mourir grâce aux larmes de son foutu pigeon flambé, soupire-t-il, je pense que tu m'as, en quelque sorte, lié à lui.

— Ainsi, vous aviez compris, Severus ? sourit le vieux fantôme en faisant voler son fauteuil jusqu'à eux.

— Évidemment. Vous me prenez pour un de vos Gryffondors stupides ? Je l'ai compris la première fois que vous m'êtes apparu.

— Attends, quoi ? demande Harry, perdu. Je te rappelle que moi, je ne le vois pas, et je ne l'entends pas non plus. Si vous pouviez éviter de parler comme si je n'existais pas. Oh ! Mais si ça se trouve, il ne peut pas me voir non plus, se rend-il compte.

Dans son fauteuil translucide, l'ancien directeur sourit, mais n'a même pas à répondre, Rogue connaissant la réponse et venant de la fournir à Harry.

— Il te voit et il t'entend.

— Vraiment ? s'emballe le jeune homme, ravit. C'est gén... Ou plutôt très embarrassant, en fait...

Severus hausse les sourcils et approuve du chef, bien conscient du problème depuis fort longtemps.

— Il n'a quand même pas assisté à... à tout ce qui vient de se...

La moue aussi paniquée que gênée d'Harry, donne envie à Rogue de rire, mais au lieu de ça, il se tourne une fois encore en direction du vieillard, attendant que celui-ci réponde pour pouvoir transmettre sa réponse.

— Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, Harry, veut le rassurer le directeur.

— Il en a vu assez pour alimenter la Gazette de l'Au-delà en ragots pendant au moins une année entière, traduit Severus.

— Ce n'est pas ce que j'ai dit ! s'offusque le vieil homme, en décroisant les jambes et en posant dans l'air sa tasse de thé fantôme.

Et alors qu'Harry cache son visage dans ses mains, trop gêné pour regarder encore qui que ce soit, Severus hausse un sourcil, un ricanement à destination de Dumbledore s'échappant de ses lèvres.

— Quand bien même ce serait le cas, soupire le fantôme, je ne pourrais rien raconter de l'autre côté, parce que je ne rapporte aucun souvenir de ce qu'il se passe ici, là-bas. L'inverse est d'ailleurs tout aussi exact. C'est une précaution que j'ai prise en lançant le sort sur Fumseck, peu de temps avant ma mort.

— Ça, je l'ignorais, s'étonne Rogue. Vous ne m'avez jamais rien expliqué.

— Je vous rappelle que je suis là ! grogne Harry, exaspéré et détestant être laissé en dehors d'une discussion qu'il ne peut pas comprendre.

— Excuse-moi, se reprend Severus en lui répétant les derniers mots du directeur.

— Il pourrait nous en dire plus ? interroge Harry, soudain très curieux et espérant récupérer des informations pouvant s'avérer utiles aux jumeaux.

C'est ainsi qu'Albus leur explique que sachant sa mort proche et étant alors en possession de la pierre de résurrection, il plaça sur Fumseck, peu de temps avant qu'elle ne survienne, un enchantement de son invention, sans la moindre certitude quant à sa potentielle efficacité.

Son intention était que le phénix fasse don de quelques-unes de ses précieuses larmes à Harry, dans l'espoir qu'un jour, pendant la quête des horcruxes, celui-ci s'en serve sur l'une de ses blessures. À ce moment-là, le puissant sorcier aurait alors pu sortir de sa retraite mortelle pour lui venir en aide et le guider dans sa lourde tâche.

— Je n'ai jamais voulu te laisser faire ça tout seul, Harry, s'excuse Albus, alors que Rogue termine de répéter ses dernières phrases. J'aurais probablement dû te faire part de mes intentions, mais je ne souhaitais pas trop interférer avec ta destinée.

— Vous auriez dû, en effet, grogne Rogue. Vous avez toujours utilisé Harry pour votre seul bénéfice.

— Je suis mort, lui rappelle l'esprit avec un sourire malicieux. Où est mon intérêt, là-dedans ?

— Je suis persuadé que vous êtes parvenu à en trouver un.

Et alors que Dumbledore se met à rire, lui donnant sans aucun doute raison, ce qui fait soupirer d'agacement Severus, Harry, lui, se met à chercher, à demi affolé, du côté où son partenaire regarde dès qu'il écoute ce que dit l'ancien directeur.

— Attendez ! implore-t-il, une angoisse dans la voix. Ne partez pas tout de suite. Il est encore là ? s'enquiert-il en tournant la tête vers Rogue.

L'homme approuve et lui désigne l'endroit exact où se trouve le fantôme invisible, curieux de découvrir à quoi est due cette soudaine agitation.

— Professeur, se lance alors Harry, moins inquiet ou mal à l'aise qu'il ne l'avait craint. Je jurerai que vous n'y êtes pas pour rien, alors... merci. Merci de l'avoir mis sur mon chemin. Encore, et encore, et encore... Autant de fois que nécessaire, jusqu'à ce qu'on se rencontre enfin pour de vrai.

Levant les yeux au ciel, Severus ne peut retenir un grommellement.

— Mais il n'y est pour r...

Le regard lourd de sens que lui lancent les deux hommes le coupe dans son élan et il s'éclaircit la gorge de façon bruyante un peu plus longtemps que nécessaire, avant d'enchaîner, d'un air à peine concerné, comme il éluderait une question trop personnelle posée par une personne qu'il ne peut envoyer bouler, mais qu'il refuse de contenter.

— Oui, bon, peut-être n'est-il pas totalement étranger à cela. Mais si peu qu'il n'est pas utile de le relever, vraiment...

Souriant plus tendrement qu'à aucun autre moment ce soir-là, Albus Dumbledore se lève alors de son fauteuil et approche jusqu'à ne plus se trouver qu'à un pas d'Harry. Dans un mouvement lent et élégant, il lève le bras et le repose sur l'épaule du jeune homme. Voyant les yeux d'Harry s'écarquiller, Severus comprend qu'il se passe quelque chose de nouveau, et alors, d'une voix d'outre-tombe éreintée, ses traits se faisant de moins en moins nets à chaque instant qui passe, le vieux fantôme prononce ses derniers mots avant de s'évanouir dans l'air chaud de juillet.

— Ce fut un plaisir, Harry. Un vrai plaisir.

Quelques secondes durant, aucun des deux vivants ne parle, puis le jeune homme se retourne vers Severus et déglutit en portant une main à son épaule encore glacée du contact spectral.

— Je l'ai vu. Pendant une fraction de seconde, je l'ai vu.

**

Hey les gens !

Pour me faire pardonner du dernier chapitre pas mal frustrant, celui-ci est deux fois plus long, comme ça plus personne ne peut m'en vouloir pour mon côté serpentard sadique...
(En vrai, c'est un hasard. Vous le savez, maintenant, mais l'histoire est terminée depuis quelques semaines, de mon coté. Cela dit, soyez au RDV jeudi, vous ne le regretterez pas. Comment je tease... Rolalalaaaa xD)

Avant de finir, je me permets de vous rappeler, cette fois encore, de penser à la petite étoile si vous avez aimé, parce que j'ai remarqué que quand je ne le fait pas, j'en ai presque deux fois moins que quand je le dis ^^"

Des bisous, les gens.


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