Chapitre 33 - Expérience et réussite
Au final, le trio reste une semaine chez Fred et George, alternant entre balades au Chemin de Traverse et en monde moldu. Pendant ce temps, Hermione s'entretient longuement avec les jumeaux, leur apprenant le peu qu'elle est parvenue à trouver concernant le passage des fantômes dans l'autre monde, et découvre qu'ils sont aussi sur le coup, quoi que pas pressés, estimant tous deux avoir la vie de George devant eux avant d'avoir à s'inquiéter de ce qu'ils appellent « le petit détail ». Atterrée, elle se rend compte qu'ils sont en fait bien plus impliqués dans l'élaboration de nouveaux produits insensés à proposer en boutique que dans la quête d'une solution pour que Fred ne reste pas coincé sur terre pour toujours sous sa forme spectrale.
— Ron, goûte-moi ça, demande un jour George à son frère en lui tendant un morceau de gâteau au chocolat.
— Tu fais la cuisine, toi, maintenant ? s'étonne celui-ci juste avant qu'Hermione ne lui retire l'assiette des mains en secouant la tête.
— Ce que tu peux être naïf, Ron. Je me demande parfois comment tu as fait pour survivre sous le même toit qu'eux pendant 17 ans. Ils essaient de te faire tester leur nouvelle invention. Je me trompe ? lance-t-elle en direction des jumeaux qui se mettent aussitôt à nier avant que George ne lâche le morceau après une longue et intense bataille de regards avec la jeune femme.
— Oui, bon, c'est vrai, il s'agit d'une part de ganiversurprise.
— Un ganiquoi ? grogne Ron, mécontent d'avoir encore failli servir de cobaye.
— Un ganiversurprise, Ron. Un gâteau d'anniversaire ensorcelé, quoi, répond Fred avec un sourire inquiétant.
— Et ensorcelé pour faire quoi, au juste ? soupire Hermione en reluquant le contenu de l'assiette avec circonspection.
Un grand sourire se dessinant sur le visage, George annonce fièrement qu'il n'en sait rien.
— Ça, explique-t-il un instant plus tard, après qu'Hermione ne l'ait menacé d'avertir Molly de son envie renouvelée de se servir de Ron pour tester ses expériences, ça dépend de la personne qui fête son anniversaire et du vœu qu'elle a fait en soufflant les bougies.
— Mais ce n'est l'anniversaire de personne, aujourd'hui, s'indigne Ron en lorgnant l'appétissante part de gâteau, bien qu'il sache qu'il est dans son intérêt de ne pas y toucher.
— Et le présent test consiste justement à découvrir si l'enchantement ne fonctionne que le jour de son anniversaire ou si souffler les bougies suffit, sourit George en lui tendant un nouveau morceau qu'il vient d'invoquer, alors qu'Hermione se demande où se trouve le reste du gâteau, pour pouvoir le détruire.
— Qui a soufflé les bougies ? interroge Harry en se souvenant que George à juré ne pas savoir ce que le gâteau risquait de faire faire à la personne inconsciente qui se déciderait à le manger.
— Lee, répond Fred en haussant les épaules. Il est passé ce matin, mais a dû repartir aussitôt. Il a beaucoup de boulot, pour le moment. En général, il n'a même pas le temps de sortir s'acheter à manger à midi.
— Je te déconseille de manger ce gâteau, prévient Hermione en fixant Ron, voyant dans ses yeux l'envie d'accepter le second morceau toujours tendu par son frère. Tu sais que Lee a des idées au moins aussi dérangées que ces deux-là, et qu'il est dans tous leurs mauvais coups.
Avec une grimace, Ron se range à son avis et Harry refuse aussi d'y toucher, alors George, encouragé par Fred, se résout à essayer lui-même sa nouvelle invention. Il plante sa fourchette dans le chocolat moelleux et avale rapidement la moitié de sa part avant d'annoncer qu'il ne ressent absolument rien et que ce n'était pas la peine d'en faire tout un fromage. Reposant l'assiette sur la table, il se retourne et se met à fouiller les placards pour en sortir de quoi préparer un sandwich digne de ceux sortant des cuisines de Poudlard.
— Qu'est-ce que tu fais ? s'étonne Ron en le regardant faire. Il n'est que dix heures, et puis, tu manges toujours dehors à midi.
— Je prépare le déjeuner de Lee, bien sûr, s'offusque le jumeau, choqué que son petit frère ne comprenne pas une chose aussi simple. On t'a dit qu'il n'avait pas le temps de sortir s'acheter quelque chose à cause de son patron tyrannique.
— Et... tu fais ça souvent ? demande Hermione avec le sourire insupportable qu'elle arbore quand elle a compris quelque chose avant tout le monde.
George fronce les sourcils alors qu'il se débarrasse de la coquille des deux œufs qu'il vient de faire tomber dans une poêle.
— En fait, non, avoue-t-il. Mais à partir d'aujourd'hui, je compte bien le faire tous les jours. C'est la moindre des choses entre meilleurs amis.
Hermione pouffe dans sa main alors qu'Harry et Ron échangent un regard incertain. Fred, lui, ouvre la bouche, ses yeux voilés de fantôme pétillants d'amusement, mais choisi de la refermer sans un mot, estimant visiblement qu'un test efficace mérite bien quelques sacrifices.
Une heure et demie plus tard, les jumeaux quittent l'appartement, un panier rempli de bonnes choses à manger sous le bras de George, et Hermione éclate de rire avant de faire promettre à Ron et Harry de ne pas toucher au gâteau et de simplement laisser leur hôte en reprendre une part tous les jours jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus.
Quand ils quittent l'appartement situé au-dessus du magasin de farces et attrapes, trois jours plus tard, George n'a pas failli une seule fois et s'occupe désormais de ravitailler Lee chaque midi avec de bons petits plats. Il est même allé jusqu'à acheter un livre de cuisine moldue pour que son ami ne se lasse pas trop vite de ses préparations.
— Il faudra contacter Lee dans une ou deux semaines, leur dit Hermione le soir-même, alors qu'ils profitent de l'air frais du soir, allongés dans le jardin du Terrier. Et si les effets ne s'estompent pas rapidement, il faudra les empêcher de commercialiser ce gâteau idiot. En fait, ajoute-t-elle après quelques secondes, même s'ils finissent pas s'estomper, on devrait leur interdire d'en vendre. Le vœu de Lee était gentil, mais si ça fonctionne aussi bien avec n'importe quel souhait, ça sera très dangereux. On est sur un Imperium à manger, là...
— Oh ! réalise alors Ron. C'est à cause du vœu du gateausurpiversaire, ou je sais plus comment il a appelé ce truc, que George s'est mis à cuisiner pour Lee.
Hermione le dévisage un instant, se demandant s'il plaisante ou si elle devrait remettre en question ses choix de vie, surtout d'ordre romantique, avant d'exploser.
— Mais bien sûr ! Tu n'avais pas encore fait le lien ? Mais, enfin, Ron...
Les chamailleries qui s'en suivent amusent Harry, mais rapidement, pourtant, elles lui rappellent que lui, n'a aucune foutue idée de quand il sera en mesure de taquiner l'homme qui obsède ses pensées.
Ça va faire dix jours qu'il a quitté Poudlard et il n'a pas reçu la moindre nouvelle du Maître des Potions. Ni lettre, ni patronus, ni bonjour remis par une connaissance commune. Rien.
Même les quelques rumeurs qui ont commencé à circuler dans la Gazette à leur sujet, après la soirée arrosée où il a trop parlé, n'ont pas incité l'homme à prendre contact avec lui. Bon, il ne s'agit pas de grosses rumeurs, et elles parlent davantage d'une nouvelle amitié que de quelque chose de plus fort, mais ça a été suffisant pour que la plupart de ses amis croisés sur le Chemin de Traverse lui en parlent.
Il a croisé Neville et Luna, tout comme la moitié des élèves de septième année, le professeur Chourave, et même McGonagall, mais personne n'a eu la moindre nouvelle fraîche à lui apporter au sujet de Severus. Tous, ou presque, se sont contentés de lui parler des articles suspicieux de la Gazette, mais personne n'a eu l'air d'avoir revu Rogue depuis la fin de l'année scolaire.
Severus l'a prévenu qu'il serait absent pour une ou deux semaines, et puis ce sont les vacances, et il doute que les professeurs restent en contact pendant cette période s'ils n'y sont pas obligés. Malgré tout, il ne peut s'empêcher d'être déçu. Au vu de la façon dont ils se sont quittés, il pensait que l'homme lui aurait au moins envoyé un hibou.
À bien y réfléchir, pourtant, Harry se rend compte qu'il n'imagine pas une seule seconde un courrier de Rogue où le professeur lui déclamerait son amour et la passion qui l'anime quand il pense à lui, à sa peau, à ses lèvres.
Rougissant à cette pensée, le jeune homme ne peut empêcher un sourire gêné de s'épanouir sur son visage et ses deux amis arrêtent toute dispute en remarquant son état. Hermione veut lui demander si tout va bien, mais Ron l'en empêche, tendant un bras dans sa direction et secouant la tête de gauche à droite.
Finalement, ils détournent tous deux le regard, les joues rougies à leur tour, incapables de regarder en face le bonheur irradiant du Survivant. Un bonheur teinté de lueurs coquines, qu'ils devinent sans mal dans son sourire et ses yeux perdus dans le vague.
Les deux jours qui suivent, ils aident Molly, qui s'est mise en tête de nettoyer la maison de fond en comble. Et le troisième, Ginny revient enfin après ses quelques jours d'essais passés en compagnie des Harpies de Holyhead. Elle a non seulement fait bonne impression auprès d'elles, mais vient de signer son tout premier contrat. Quoi qu'uniquement remplaçante pour l'instant, elle fait désormais partie intégrante de l'équipe et ne peut s'empêcher de sourire H 24.
Le matin du cinquième jour, un hibou grand duc apporte pour Hermione une lettre qu'elle n'espérait plus. Cacheté du M du Ministère, le parchemin la rend si nerveuse qu'elle doit s'y reprendre à trois fois avant de parvenir à le détacher de la patte de l'oiseau. Tentant de calmer les battements de son cœur, elle le déroule et en entame la lecture pleine d'appréhension. À mesure que son regard descend sur le courrier, son expression change pourtant du tout au tout et elle ponctue sa lecture d'expression de joie qu'elle ne parvient plus à contenir.
Quand, enfin, elle pose le parchemin sur la table, elle ressemble presque à Ginny, avec son air ravi collé au visage.
— Alors ? s'impatiente Ron en tendant le bras au-dessus de la table pour essayer d'attraper la lettre.
La lui retirant juste avant que ses doigts ne l'atteignent, elle se remet à la lire, mais cette fois à voix haute, savourant chaque mot.
Chère Miss Granger,
Votre candidature, pour intégrer les stages avancés du Ministère, nous est bien parvenue. Ces stages avancés, comme vous le savez certainement, sont réservés à une infime élite de sorciers et sorcières nouvellement diplômés.
Cette année, seules trois candidatures ont été jugées à la hauteur de nos attentes, et en ayant été capable de vous hisser à la première place de la promotion 1999 de l'école Poudlard, il est bien sûr évident que la vôtre en fait partie.
Nous vous attendons ce 16 juillet à 9 h pour une journée d'introduction où toutes les informations nécessaires au bon déroulement de votre stage vous seront données.
Cordialement,
Enola O'Neill
Sous-secrétaire du Ministre de la magie Kingsley Shacklebolt
Dans la cuisine où tous sont réunis, un silence chargé des mille mots que chacun voudrait formuler a remplacé la voix d'Hermione.
Au bout de quelques secondes, alors qu'elle commence à s'inquiéter, se demandant si elle vient bien de leur lire la même lettre que celle qui lui a fait si plaisir, Harry se lève de sa chaise et contourne la table pour la prendre dans ses bras.
— Bravo Hermione ! C'est fantastique.
Comme si les autres n'attendaient que ça pour sortir de leur léthargie, des cris s'élèvent soudain de partout.
— Ma chérie, s'empresse de la féliciter Molly en la ravissant aux bras d'Harry. C'est exactement ce que tu voulais, c'est merveilleux. Tu le mérites tellement. Tu partiras avec Arthur, il te servira de guide. Oh, il va être si content pour toi, lui aussi !
À peine a-t-elle été libérée par Molly, que Ginny prend sa place et l'enlace en la félicitant à son tour.
Ne reste bientôt plus que Ron, qui s'avance vers elle, le regard un peu perdu.
— C'est... c'est déjà demain, bafouille-t-il. Tu commences demain.
Hermione approuve, aux anges et il se force à sourire pour ne pas la blesser. Il l'étreint, comme les autres, et l'abreuve de félicitations, mais en son for intérieur, il regrette que les vacances avec elle soient déjà terminées. Il avait espéré pouvoir en profiter davantage. Peut-être voyager quelques jours, ou même rester à ne rien faire de spécial, mais avec elle.
Il ravale pourtant les reproches qu'il a à faire au Ministère et à ses stages avancés stupides et se joint aux préparatifs de la fête improvisée décrétée par Harry et Ginny en l'honneur d'Hermione.
Ce soir-là, le Terrier se voit envahi d'amis et Hermione le passe essentiellement à tenter d'éviter Percy qui la harcèle de conseils pour son premier jour, ravi de voir que sa future belle-sœur est toujours aussi studieuse qu'elle ne l'était à Poudlard.
Vers 23 h, quand la majorité des convives a quitté la maison, les quatre amis se retrouvent autour d'un feu de camp dans le jardin, faisant brûler des marshmallows qu'Harry et Hermione ont acheté une semaine plus tôt, lors d'une de leurs expéditions dans le Londres moldu. L'ambiance est détendue, joyeuse, pas loin d'être parfaite.
— Je partirai demain, aussi, annonce Harry à Ron quand ils se retrouvent juste à deux, les filles, devant se lever tôt, l'une pour son stage, l'autre pour son entraînement, étant parties se coucher quelques minutes plus tôt.
— T'es pas sérieux ? s'emballe le rouquin, en proie à une nouvelle crise existentielle. Hermione sera à son stage, toi, chez toi, et même Ginny va partir s'entraîner tous les jours. Je vais faire quoi, moi, tout seul ? Si tu rentres chez toi, je t'accompagne, décide-t-il avec humeur.
Harry grimace, mais dans l'obscurité de la nuit, Ron ne le remarque pas.
— Tu n'y penses pas, le reprend pourtant Harry. Tu laisserais Hermione revenir de sa première journée au Ministère et ne pas te trouver au Terrier ? Elle serait tellement déçue.
De l'autre côté du feu sur le déclin, Ron grogne pour toute réponse. Il sait qu'Harry a raison, ce serait horrible de faire ça à sa petite-amie, mais il ne veut pas rester seul chez lui à attendre que tout le monde revienne de ses diverses activités.
— On pourrait... s'installer tous les trois chez toi, propose-t-il après une longue réflexion. Comme ça, au soir, Hermione nous trouverait près du loch, elle nous raconterait sa journée, on lui raconterait la nôtre et tout irait pour le mieux.
— Ron... murmure Harry, mal à l'aise. Je vous inviterai chez moi, promet-il. Vous pourrez y passer autant de temps que vous le voudrez, vraiment, je le pense... Mais... pas tout de suite.
Le regard blessé de son ami lui arrache le cœur. Ron se sent abandonné par tous et il comprend ce que le jeune homme ressent. Malgré tout, il a besoin, et envie, de rentrer chez lui seul. Parce qu'il espère y trouver un cadeau qu'il attend depuis le premier jour des vacances.
— Rogue, reprend-il, un ton plus bas. Enfin, je veux dire, Severus. Il doit revenir, il est peut-être déjà de retour. Ça fait quinze jours, Ron, quinze jours qu'on est séparés alors que notre relation vient à peine de commencer... J'aimerais... hum... passer quelques jours... juste avec... hum... lui.
Au regard effaré que Ron lui lance, il comprend que son ami avait totalement occulté cette histoire.
— Rogue, répète Ron dans un souffle. Alors c'est... sérieux entre vous ?
— Ron ! s'agace Harry, fatigué de répéter inlassablement les mêmes choses. Je t'ai tout raconté, je pensais que tu avais compris.
— Oui, oui, j'ai compris, se renferme le rouquin en détournant les yeux. Mais vu que t'en a plus parlé depuis le moment où on s'est installé chez George, je croyais que ça t'était passé...
Harry le dévisage, la bouche ouverte. Il l'aime vraiment beaucoup, c'est son meilleur ami, mais qu'est-ce qu'il peut être bête parfois.
— Abruti, ne peut-il retenir. J'ai passé ces deux semaines avec toi, comment est-ce que j'aurais pu avoir du nouveau à te raconter ? C'est pas parce que j'ai pas parlé de lui non-stop qu'il n'obsédait pas chacune de mes pensées. Je ne voulais juste pas te gonfler avec ça. Tu n'as pas passé les quatre dernières années à ne parler que d'Hermione dès qu'on se retrouvait tous les deux, pourtant, je ne doute pas de tes sentiments pour elle.
Rougissant, Ron se détourne du feu. Il a honte de lui, de ce qu'il pense parfois, de son indécision concernant l'avenir. Il a toujours été le moins intelligent des trois, le moins doué, le moins promis à un grand avenir, et aujourd'hui, en plus de lui peser, ça commence à lui faire peur.
— T'as raison, Harry, je suis désolé, souffle-t-il d'une voix à peine audible, alors que ses joues s'enflamment plus encore, faisant presque étinceler ses taches de rousseur. Je suis un crétin. J'attendrai qu'Hermione rentre, demain, pour l'écouter me raconter sa première journée. Et j'espère que tu trouveras Rogue chez toi. Je comprends toujours pas ce que tu lui trouves, mais si t'es heureux comme ça, je te soutiendrai. Même quand vous l'annoncerez à tout le monde.
— On n'en est pas encore là, rigole Harry en se mettant debout. Allez, il serait temps d'aller dormir si on ne veut pas rater le départ d'Hermione, demain.
**
Hey les gens !
Je sais que ce chapitre donne l'impression de ne pas trop faire avancer l'histoire, mais la semaine prochaine, vous devriez aimer ce qui arrive ;)
Des bisous.
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