Chapitre 17 - Examen blanc et malédiction
Les gens !
Aucun chapitre n'était prévu aujourd'hui, mais... on a dépassé les 1000 vues sur cette fanfic ! Alors voilà en avant-première celui qui aurait dû sortir lundi (et lundi, vous aurez celui de jeudi, et jeudi, celui du lundi suivant, etc. Il n'y aura pas de coupure, promis ^^).
Enjoy.
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Les jours et les semaines se suivent après ces événements. Fred, lassé de ne pas trouver de moyen de quitter l'enceinte du château, commence à se montrer aux élèves et aux professeurs, à s'associer à Peeves pour tendre des pièges à ceux qu'il n'aime pas. Et bientôt, la nouvelle arrive aux oreilles de George, qui débarque un après-midi et s'enferme dans une classe vide pour discuter avec son frère décédé.
Quelques larmes, cris et rires plus tard, c'est toute la famille Weasley qui se présente aux portes du château, et la solution à leur problème est apportée par Minerva McGonagall en personne. Si Fred veut quitter l'école, il doit s'attacher soit à un moyen de transport qui le conduira jusqu'à sa nouvelle demeure, soit directement à un être vivant.
— Et comment fait-on ça, professeur ? s'enquiert George, qui se sent bien incapable de rentrer seul au chemin de Traverse ce soir, maintenant qu'il a retrouvé la seconde moitié de lui-même.
McGonagall lui sourit avec tant de tendresse qu'on jurerait voir une grand-mère et son petit-fils. La vieille sorcière a toujours aimé les jumeaux, et ce, malgré le nombre considérable de bêtises et d'infractions au règlement à leurs actifs. Puis, regardant le fantôme de Fred, incapable de s'éloigner de plus de quelques mètres de son frère, elle ajoute :
— Je crois que ça a déjà eu lieu, George.
Pour s'en assurer, tous descendent jusqu'à la grille du château et ils regardent George franchir la frontière de l'école sans quitter la silhouette diaphane du regard. Sans l'ombre d'une hésitation, Fred l'accompagne, flottant à ses côtés comme s'il avait fait ça toute sa vie, ou en l'occurrence, toute sa mort. Ce dont il n'aurait pas dû être capable s'il faisait toujours partie des fantômes de Poudlard.
— J'ai bien peur que vous soyez maudit, mon garçon, lui sourit alors McGonagall.
— Génial ! s'exclament les jumeaux d'une seule voix.
— Finalement, il n'aura pas tant mis la pagaille, souffle Hermione ce soir-là, alors qu'ils révisent encore devant la cheminée de leur salle commune.
— C'est vrai. Je m'attendais à ce qu'il pose plus de problème, confirme Ginny, sans lever le nez de son manuel.
La jeune fille, qui a été mise au courant de la présence du fantôme de son frère quelques jours après Ron, l'a très bien vécu, contrairement à ce que celui-ci craignait.
— Je crois que George lui manquait trop pour ça, ajoute Ron. Il voulait juste le retrouver.
— J'espère que ça va aller pour eux. J'ai un peu cherché à la bibliothèque, mais je n'ai rien trouvé sur la possibilité pour un fantôme de passer de l'autre côté.
— Mais il ne peut pas rester bloqué en fantôme pour toujours, s'offusque Ron. Ce serait horrible !
— Même un fantôme attaché à un être humain ? tente Harry, qui ne souhaite pas non plus une éternité de solitude à son ami. Peut-être qu'il lui restera attaché dans la mort et que, quand George passera de l'autre côté, il l'accompagnera automatiquement.
Mais Hermione hausse les épaules et secoue la tête en signe d'ignorance.
— Je creuserai le sujet après les examens. De toutes façons, on a des années devant nous pour trouver, et je suis sûre que George sera vite sur le coup aussi.
Cette nuit-là, malgré la potion de sommeil sans rêve, Harry se réveille en sueur, un cri bloqué dans la gorge et des larmes aux bords des yeux.
Il ne se rappelle pas de son rêve, mais en sait assez pour n'avoir aucun doute quant au fait qu'il ne parviendra pas à se rendormir.
Un œil jeté à sa montre, lui apprend qu'il n'est que 1 h 20. Demain, il vont simuler une journée d'ASPIC et s'il y a bien une nuit pendant laquelle il doit dormir, c'est celle-ci. Alors, même en sachant très bien qu'il va se faire engueuler, il quitte le dortoir, sa cape d'invisibilité sur les épaules.
Une vérification sur la carte avant d'arriver aux cachots lui apprend que Rogue est non seulement chez lui, mais aussi très probablement endormi vu l'emplacement de son étiquette et son immobilité. Ça aurait été plus simple s'il l'avait vu faire les cent pas dans son labo ou s'il était assis dans le fauteuil du salon. Car là, planté devant la porte de ses appartements, Harry hésite. Il va frapper, le réveiller et se faire dépecer vivant. Sans surprise, il découvre que la perspective ne l'enchante pas plus que ça.
Mais il repense à la journée qui l'attend et ça lui donne le courage d'abattre le poing sur l'épaisse porte en bois.
Il a besoin de ces heures de sommeil. Et elles ne sont plus aussi réparatrices depuis qu'il prend cette nouvelle potion.
Quand la porte s'ouvre sur le visage mi-inquiet mi-énervé de Rogue, il n'a même pas le temps de retirer la cape de sa tête que l'homme s'efface pour le laisser entrer.
— Mais comment faites-vous ? s'emporte Harry en retirant sa cape alors que la porte se referme. Je n'ai fait aucun bruit, vous ne pouviez pas savoir que c'était moi !
— Harry, soupire Rogue en se massant les yeux avec le pouce et le majeur. Il est 1 h et demi du matin, que fichez-vous chez moi ?
— Comment ? insiste le jeune homme. Je veux savoir.
Le regard furieux du professeur devrait le calmer, mais il n'en est rien. Au contraire, ça semble le remonter encore plus.
— À ma connaissance, répond Rogue en comprenant qu'il n'aura la paix qu'une fois le Gryffondor contenté, vous êtes le seul ici à posséder une cape d'invisibilité. De plus, aucun étudiant n'est assez stupide pour frapper à ma porte en pleine nuit avant de foutre le camp. Donc, si j'ouvre cette porte et que je ne trouve personne de l'autre côté, me reste-t-il vraiment beaucoup d'autres options à part supposer que vous êtes, encore une fois, celui qui vient me déranger ?
— Vu comme ça... admet Harry, mal à l'aise. Mais ça n'explique pas comment vous faites les autres fois. Dans le couloir, par exemple.
Plus du tout d'humeur à jouer, Rogue le foudroie du regard.
— Vous m'avez vraiment réveillé la veille de votre examen blanc pour me demander ça, Potter ? Êtes-vous si stupide ?
Pour la première fois depuis longtemps, le regard noir posé sur lui le terrifie et il n'ose pas faire remarquer à Rogue qu'il l'a appelé par son nom de famille.
— Non, avoue-t-il d'une petite voix. Je...
Il ne peut pas lui dire « J'ai fait un cauchemar », pour quoi passerait-il ? Et en même temps, c'est exactement de cela qu'il s'agit.
— Votre potion de sommeil ne fonctionne plus, déballe-t-il en sentant ses épaules s'affaisser. Ça fait des semaines que je ne suis pas assez reposé au matin, mais c'était pas encore trop grave. Seulement, cette nuit, elle ne fonctionne plus du tout.
— Et vous ne saviez pas me dire ça avant ? s'agace Rogue. Je n'ai rien de plus puissant à vous proposer.
En détournant la tête vers le feu en train de mourir, Harry se rappelle les deux fois où il s'est endormi à ses côtés. Des nuits paisibles et reposantes. Les meilleures de ces derniers mois.
— Peut-être... commence-t-il. Peut-être que je pourrais dormir sur votre canapé.
— Vous êtes tombé sur la tête ?
— Je sais, ça parait absurde, se défend-il. Mais, aussi étrange que ça puisse paraître, je crois que votre cheminée m'apaise.
À la façon dont Rogue le dévisage, Harry croit que l'homme va le jeter à la porte fissa. Pourtant, il se contente de secouer la tête avant de l'inviter d'un geste de la main à se rapprocher du feu.
— Vous avez raison, c'est absurde.
Ah. Ce geste n'était peut-être pas une invitation, tout compte fait, se rend-il compte en s'arrêtant à mi-chemin.
— Mais comme je n'ai rien d'autre à vous proposer, ça ne coûte rien d'essayer.
D'un mouvement, l'homme remet une bûche dans l'âtre et attise les braises de sa baguette. Quelques secondes plus tard, la flambée est si vive et chaude que l'espace devant la cheminée devient le salon le plus cosy de Grande-Bretagne.
Harry s'assied d'abord dans le canapé, pas très à l'aise à cause de l'humeur maussade du professeur. Et, quand celui-ci soupire si fort dans son dos qu'il sent les poils de sa nuque se hérisser, il manque de bondir jusqu'à la bibliothèque.
— Par Merlin, Harry, couchez-vous, qu'on en finisse au plus vite.
La formulation fait pouffer le Gryffondor qui n'a plus pensé depuis plusieurs semaines à son rêve perturbant concernant le directeur de la maison Serpentard.
— Professeur, glousse-t-il. Ce n'est pas une chose à demander à un élève.
Rogue lève les yeux au ciel, sa baguette toujours en main. Que ce gamin le fatigue.
D'un coup du poignet, il fait atterrir une couverture sur la tête d'Harry et l'abandonne au milieu du salon alors qu'il retourne vers sa chambre.
— Je voulais vous tenir compagnie jusqu'à ce que vous vous endormiez, mais tous comptes faits, débrouillez-vous seul.
Le rire d'Harry le fait se retourner avant de fermer la porte. Sa tête émergeant de l'épaisse couverture enroulée autour de lui, il rit à gorge déployée. Il a l'air heureux. Et le garçon qu'il a sauvé la veille de Noël lui semble alors si loin que ça lui met du baume au cœur.
Souriant à son tour, il se retourne vers la chambre, satisfait.
— Bonne nuit, Harry.
— Bonne nuit, professeur.
Ce simple échange les réchauffe un peu plus tous les deux et ils comprennent au même instant que c'est parce que c'est la première fois qu'ils se souhaitent une chose aussi normale en le pensant du fond du cœur.
À peine Harry a-t-il posé la tête sur l'accoudoir et fermé les yeux que le sommeil vient le cueillir comme un fruit mûr. Et pour la première fois depuis des semaines, depuis la dernière fois qu'il s'est endormi dans ce salon par erreur, il passe une nuit formidable, peuplée de rêves innocents aux couleurs pastel.
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Encore merci pour les 1000 lectures, les gens !
N'oubliez pas la petite ⭐ si vous aimez ce que vous lisez. Ça fait toujours plaisir et ça motive ^^
La bise.
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