Chapitre 7 : Impossible de fuir
Ses lèvres ensorcelaient les miennes, et soudainement, j'en oubliais que mon but premier était de fuir. Je maintenais le contact, osant poser mes mains sur ses épaules tandis qu'il caressait délicatement mon dos que je me retenais de cambrer. Ses doigts glissaient, effleuraient le tissu de mes vêtements comme s'il n'existait pas, comme s'il était capable de passer outre. Je devais arrêter ce baiser, mais j'en fus incapable, préférant le prolonger et le savourer entièrement, lui donnant une tournure bien plus langoureuse.
Puis, lorsque nous nous arrêtâmes, ce fut le choc. Je ne savais plus vraiment quoi faire. Je devais partir, mais aucun de mes membres ne réagissait. Je ne faisais que le fixer, muette. Il fallait que je fasse quelque chose, que j'aie enfin une foutue réaction, mais impossible. Je me sentais comme hypnotisée alors que ce n'était absolument pas mon genre. J'avais toujours su gérer mes pulsions, sauf que cette fois-ci, c'était différent pour une raison que j'ignorais. Et c'était sans compter son regard plongé dans le mien qui m'intimidait. Oui, j'étais complètement perdue.
Je finis par reprendre mes esprits, me rappelant ce que je voulais faire en premier lieu avant de céder à ce doux et fougueux baiser.
— Il faut vraiment que je parte, lançai-je d'une voix à la fois froide et tremblante.
Je parlais, mais je n'agissais toujours pas, surtout parce que ses mains étaient toujours posées sur ma taille alors que j'enlevai les miennes de ses épaules.
— Alors tu comptes vraiment partir ? demanda-t-il en arquant un sourcil.
— C'est pour le mieux...
— Pourquoi tu cherches tant à fuir ? Nous allons pourtant devoir collaborer.
Je détournai ma tête. J'étais censée travailler pour lui, mais seulement pour un shooting, celui qui pourrait changer ma vie. Je ne devais pas me braquer à ce point, si seulement ce mécanisme d'autodéfense n'était pas naturel chez moi. Celui-ci était devenu naturel après tout ce que j'avais dû surmonter.
— Je ne comprends pas ce que tu veux de moi, annonçai-je toujours aussi déstabilisée.
Je venais de penser à voix haute sans m'en rendre compte. Il enleva alors ses mains de ma taille et me regardait, suspicieux. J'avais vraiment l'air de l'intriguer, mais pourquoi ? Qu'avais-je de si bien intéressant ?
— On peut quand même entretenir une relation amicale sans que ça paraisse étrange non ? m'interrogea-t-il.
Je passai ma main sur mon front, comme pour me cacher le regard. Qu'est-ce que j'avais l'air bien bête jusqu'alors ! Une vraie abrutie ! Cet homme, aussi célèbre, riche et adulé soit-il, ne cherchait qu'à me parler, à me connaître. Et moi, je le repoussais, tout ça à cause de ma stupide méfiance. Pourtant, je ne me sentais toujours pas capable de m'ouvrir.
— Je dois vraiment rentrer, désolée. J'ai des cours à travailler... Ça ne va pas s'apprendre tout seul...
Je lâchai un petit rire gêné, cependant, ceci ne détendit pas l'atmosphère. Au contraire. Je m'emparai de mon sac posé sur le canapé, enfin décidée à partir plus que jamais, tandis qu'il m'observait, toujours aussi sceptique.
— Est-ce que tu es libre samedi ? s'enquit-il brusquement.
Je m'arrêtai dans mes gestes, gardant mon sac à la main. Était-il de me proposer un rendez-vous ? Cet homme n'allait vraiment pas lâcher l'affaire. Un vrai acharné... Et je n'arrivais plus à comprendre mes propres sentiments.
— Ne t'en fais pas, ce n'est pas un rendez-vous... pas comme au bar... C'est pour le shooting. Je me suis dit qu'on pourrait commencer ce samedi. On a déjà quelques idées avec le groupe.
— Eh bien... Pourquoi pas, répliquai-je, assez perdue.
— Parfait. Je te donnerai plus d'informations plus tard alors.
Il m'adressa un sincère sourire que je lui rendis à peine avant de filer à l'extérieur.
Samedi. Et voilà que maintenant j'angoissais déjà... Va savoir pourquoi d'ailleurs.
*
Le lendemain, j'avais retrouvé Moly en amphi. Elle relisait attentivement son cours alors que je m'asseyais à ses côtés. Elle ne releva même pas ma présence et continua de se concentrer sur ses notes. Puis je vis ses écouteurs dans les oreilles, elle n'avait donc pas dû m'entendre arriver. Je lui tapotai l'épaule et elle remarqua enfin ma présence, enlevant aussitôt ses écouteurs.
— Tu ne m'as pas répondu hier ! lança-t-elle d'un air faussement sévère.
— J'étais avec quelqu'un, répondis-je comme pour éluder sa remarque.
— C'était encore ce mec ? me demanda-t-elle, curieuse.
— En quoi ça te regarde ?
— Ça fait longtemps que je n'ai pas entendu les histoires amoureuses de mademoiselle, ça me manque presque, ironisa-t-elle.
— Tu seras, comme toujours, très déçue. En particulier parce qu'il ne se passe rien... Je te l'ai dit, on s'amuse.
— Mais oui, mais oui...
Elle n'y croyait absolument pas et se foutait désormais complètement de ma gueule. Elle s'arrêta brusquement lorsque le professeur commença son cours tout en se plaignant du bruit. Aussitôt Moly s'empressa de prendre des notes, me glissant quelques fois qu'elle trouvait le prof très charmant, alors que je le trouvais juste banal...
Pendant ce temps, je traînais sur mon portable, sachant que je pourrais retrouver son cours sur internet, mais aussi pour m'éviter de dormir. Moly soupira dès qu'elle me vit faire.
— Tu ferais mieux de suivre le cours ! me réprimanda-t-elle dans un murmure.
— Eh bien, suis-le toi-même si ça te plaît tant...
Elle leva les yeux au ciel et continua de plus belle de prendre quelques notes toujours aussi assidûment tandis que je ne cessais de parcourir les réseaux sociaux à la recherche d'une bonne occupation. La plupart des nouvelles n'étaient pas intéressantes, cependant, une en particulier retint mon attention, une qui n'était pas passée inaperçue. Celle-ci parlait de Stan Black en compagnie d'une inconnue. La photo était assez floue et personne n'avait réussi à m'identifier... mais je savais que ce n'était qu'une question de temps... Et j'ignorais ce que j'allais faire quand je serais enfin démasquée.
C'est la merde...
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