Chapitre 19 : Certaines inquiétudes sont toujours présentes
Plus on s'enfonçait dans cette maison et plus j'avais l'impression de retrouver mon adolescence désastreuse. L'alcool coulait à flots, la drogue circulait sans aucune honte et le sexe était omniprésent. Une vraie soirée de débauche. Je n'en avais vraiment plus l'habitude.
Parfois quelques personnes trébuchaient sur moi puis s'excusaient, toutes plus éméchées les unes que les autres. Le pire étant cet homme – sûrement tout aussi connu que les autres – qui m'avait fait des approches bien trop osées, se collant à moi. Aussitôt, j'avais rattrapé Stan pour continuer nos recherches.
— C'est vraiment le bordel, lâchai-je presque de manière inconsciente.
Stan se tourna vers moi, n'ayant pas entendu à cause du volume de la musique bien trop élevé.
— Qu'est-ce qu'il y a ? s'enquit-il, le ton proche du cri.
— Rien, mentis-je sur le même ton.
Il fronça les sourcils brièvement l'air de ne pas croire puis ne s'en soucia pas bien plus longtemps. Nous continuâmes alors notre périple, demandant parfois à quelques personnes s'ils avaient aperçu Sandy. Jusqu'alors, toutes les réponses avaient été négatives.
Après de longues minutes d'inquiétude, nous arrivâmes dans un des nombreux salons où quelques gages alcoolisés étaient en train de se dérouler.
— Allez ! Tu as perdu ! Danse ! s'exclama un homme un peu trop ivre.
Avec Stan, nous nous approchâmes lentement jusqu'à ce que nous aperçûmes Sandy monter sur une table, se mettant à danser. Rapidement, Stan vint près d'elle.
— Sandy, descends de là ! s'écria-t-il.
— Mais je m'amuse ! répliqua-t-elle, complètement inconsciente de ses gestes.
Lorsqu'elle s'apprêtait à tomber – n'arrivant pas à tenir en équilibre –, Stan la rattrapa pour la prendre sur son épaule.
— Mais laisse-moi m'amuser ! reprit-elle de plus belle.
— Non. On s'inquiétait pour toi, rétorqua-t-il fermement.
Il la conduisit jusqu'à la chambre où nous nous étions posés précédemment tandis que je le suivais, presque gênée par la situation. Il l'allongea délicatement dans le lit bien qu'elle tentait de se débattre. Ryan ne tarda pas à nous rejoindre dans la pièce.
— Ouf ! Tu l'as enfin trouvé ! soupira-t-il, soulagé.
— Oui... Mais elle a l'air d'avoir beaucoup bu, déclara-t-il, assez nerveux.
— Mais non ! J'ai juste pris un verre ! se défendit la concernée.
— Je vais appeler Jamie, il pourra peut-être la chercher, annonça Ryan, prenant les devants. Elle n'est pas en état de partir seule.
— Non ! vociféra Sandy. Ne l'appelez pas !
Pendant quelques secondes qui parurent sembler une éternité, nous nous regardâmes, plutôt surpris par sa réaction si vive, même malgré l'alcool. Ryan et Stan ne semblaient pas savoir comment réagir tandis que je m'approchai de Sandy. Sa réaction me montrait une réponse bien trop évidente.
— Est-ce que je pourrais lui parler, en privé ? demandai-je en me tournant vers Ryan et Stan.
Ils avaient l'air étonné de ma proposition, mais jusqu'à là, j'avais l'impression qu'ils ne comprenaient pas tout et je ne leur en voulais pas. Après un court moment d'hésitation, ils quittèrent la pièce et je pus m'approcher de Sandy, m'asseyant sur mes genoux à côté du lit tandis qu'elle restait allongée, presque recroquevillée sur elle-même. C'était peut-être totalement stupide de parler à quelqu'un de complètement ivre, peut-être même qu'elle aurait tout oublié demain, cependant, je pouvais confirmer mes doutes.
— Je crois savoir ce que Jamie te fait subir, lançai-je d'une voix fébrile.
Son regard s'attrista, comme si je venais de viser juste. De toute manière, je ne pouvais avoir que bon.
— Non, personne ne me croit, rétorqua-t-elle, les larmes lui montant aux yeux.
— Tu peux penser ce que tu veux de ce que je vais te dire, mais je t'assure que peu importe ce que tu me diras, je te croirai.
L'air toujours perturbé, elle ne semblait pas prête à se confier. Après tout, elle avait bien trop bu et elle ne me connaissait pas. Peut-être vaudrait-il mieux que j'attende le lendemain pour la réconforter et même l'aider.
— Pour l'instant, tu as besoin de repos, ajoutai-je doucement. On reparlera de ça demain...
Elle hocha la tête et ferma les yeux aussitôt. Même si certains pouvaient croire qu'elle était désormais sereine, je percevais encore son angoisse. Je m'assurai qu'elle ne bougerait pas, puis quittai la pièce, retrouvant Stan et Ryan parmi le brouhaha sonore incessant.
— Comment va-t-elle ? s'enquit Ryan qui tentait tant bien que mal de se faire entendre parmi le bruit.
— Elle n'était pas en état de parler, il faudrait sûrement que je lui reparle quand elle aura dessaoulé, expliquai-je calmement. En attendant, il faut qu'elle reste en sûreté dans la chambre et ne pas appeler son mari.
— Que se passe-t-il avec son mari ? Jamie est quelqu'un de bien.
— Je préfère ne pas donner de conclusion sans que je ne sache vraiment pourquoi.
Ryan fronça les sourcils pendant un bref moment, mais, de toute manière, je n'allais pas m'étaler sur le sujet, surtout parce que dans le fond, je ne savais pas grand-chose, je n'avais que des hypothèses qui me semblaient bien trop réelles.
La discussion s'arrêta ainsi et j'en fus soulagée. Je savais que ça ne mènerait nulle part. Ryan s'écarta pour rejoindre d'autres invités tandis que Stan me conduisit vers une autre chambre à proximité de celle où se trouvait Sandy.
— Je ne suis pas sûr de tout avoir bien compris, lança-t-il d'une voix faiblarde.
— Je n'ai que des hypothèses, rétorquai-je dans ce qui pourrait sembler à un murmure.
J'avais envie de tout lui dire, de lui faire part de ce que j'en pensais réellement, mais j'avais quand même une part de doute, j'avais vu bien trop de réactions négatives tout au long de ma vie pour en être optimiste.
— Pourquoi j'ai l'impression qu'il se passe quelque chose de grave ? s'enquit-il, l'air assez perturbé.
— J'ai bien peur que ce soit le cas. Je ne sais pas vraiment ce qui se passe... mais je pense que le mari de Sandy est dangereux pour elle...
— C'est assez bizarre, lâcha-t-il presque naturellement.
— Je préférerais lui en parler avant pour en être certaine. Je n'aime pas accuser quelqu'un à tort. En tout cas, ça doit se passer très mal avec son mari...
— D'accord, attendons d'être sûrs avant de faire quoi que ce soit... Surtout parce que Jamie est un ami... et je n'ai jamais eu rien à lui reprocher.
Je baissai les yeux un instant. De nombreux souvenirs que j'avais enfouis bien profondément étaient en train de remonter à la surface. J'avais pourtant arrêté d'y penser, sauf que certaines images resteraient à toujours gravées dans mon esprit. Commençant à perdre l'équilibre, je m'assis sur le rebord du lit. Stan fit de même sans dire un mot. Je voyais bien qu'il voulait dire quelque chose, mais hésitait. Ne voulant pas rendre la situation bien plus embarrassante qu'elle ne l'était déjà, je l'embrassai délicatement en espérant pouvoir calmer quelques tensions. Il prolongea mon étreinte, posant sa main dans le creux de mon dos tandis que mes mains se posèrent sur sa mâchoire. Nous allions enfin continuer ce pour quoi nous avions été interrompus quelques minutes auparavant.
Je m'allongeai sur le matelas, l'attirant vers moi puisque n'ayant pas arrêté notre échange. Il posa une main sur mon cou et l'autre sur ma taille qui descendit jusqu'à ma robe, s'immisçant doucement jusqu'à ma culotte. Notre embrassade se poursuivait, toujours aussi passionnée qu'au début.
Rapidement, ma culotte se retrouva au sol et son pantalon sur ses genoux. Il écarta ses lèvres des miennes et plongea son regard dans le mien.
— Vas-y, murmurai-je entre quelques halètements.
Alors qu'il entrait en moi, après avoir enfilé rapidement une capote, je m'agrippai à son dos, serrant fermement sa veste entre mes mains tout en posant ma tête sur son épaule droite, les yeux fermés. Je sentais ses va-et-vient qui s'accéléraient en même temps que le rythme de ma respiration. Mon bas-ventre se mit à s'enflammer et je dus me retenir de faire le moindre bruit, voulant garder une part de discrétion malgré la foule aux alentours. Je me contentai donc de quelques murmures, laissant mon souffle aller dans sa nuque.
Sur le bord de l'extase, il resserra son étreinte au niveau de ma taille, plantant ses doigts dans ma chair. Ma respiration devint plus saccadée, s'arrêtant à quelques instants pour expirer longuement et lâcher un léger cri que je ne pouvais plus retenir. Mon dos se cambra une dernière fois lorsqu'il finit par se lâcher en moi, arrêtant ses mouvements pour m'embrasser délicatement dans le cou. Il se retira, remonta son pantalon et nous finîmes par nous allonger, complètement épuisés. Le sommeil s'empara de nous rapidement, l'un dans les bras de l'autre sans nous soucier du reste tant que nous le pouvions encore...
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