chapitre 18
Soudain, durant un moment d'inattention, Avery pose son regard sur les deux ombres dansantes au détour du couloir. Sur les deux petites ombres, bien trop proches et dissimulées pour ne pas les observer. Elle se détache de Remus et se dirige vers elles. Amalia sent sa présence se rapprocher et incite sa sœur à la suivre, rapidement.
La rousse se mit à courir, sans prendre gare au bruit qu'elle pouvait émettre, bien vite suivie par Anna. Toutes deux s'enfuient dans ces couloirs inconnus du château, Avery les ayant vite abandonnées quand elle remarqua que ce n'était que deux petites. Pas son frère et Sirius. Pourtant, les jumelles ne stoppèrent pas leur course effrénée, partagées entre l'excitation de la découverte et le grisement d'être surpris. Mais prises dans leur foulée, elles ne remarquèrent pas que quelqu'un venait dans leur sens. Quelqu'un de brun, imposant, aux yeux noisette et pétillants. Et alors qu'il regardait ailleurs, elles lui rentrèrent dedans. Abasourdies, elles se relevèrent avec difficulté et s'excusèrent sans oser lever le regard. En vérité, elles avaient peur de tomber sur Rogue ou pire. Il pourrait les détester pour cela.
- Vous inquiétez pas, c'est ma faute, répliqua la voix.
Mais cette voix était reconnaissable entre mille aux oreilles d'Amalia qui posa ses yeux verts sur lui. Elle se retrouvait enfin face à son père, qu'Anna aussi avait reconnu. Mais elles ne pouvaient rien dire. Elles se contentèrent de le regarder, muettes. Lui, arborait un sourire charmeur, comme si cela lui plaisait d'être admiré par deux petites premières années. Soudain, les rayons du soleil cognèrent un objet doré au creux du cou de la brune. Un objet qu'il ne connaissait que trop bien car appartenant à sa bien-aimée, Lily Evans. Enfin, celle qui espérait être un jour sa bien-aimée.
- Mais... bafouilla-t-il. C'est le collier de... d'Evans ?
Anna percuta en un clin d'œil vers le collier de sa sœur. Et la brune intima Amalia de la suivre, très vite. Elle ne prit même pas le temps de divertir James et le contourna simplement pour attraper la main de sa sœur et fuir dans un couloir. Il se lança à leur poursuite, avec quelques secondes de retard. Il ne comprenait vraiment pas ce que le collier d'Evans faisait autour du cou d'une première année. Surtout à moitié complété.
Les jumelles étaient rapides et disparurent dans un coin. Ce temps leur fut juste utile pour disparaître dans le Poudlard qu'elles connaissaient, et laisser James Potter face à une alcôve vide.
***
Le lendemain matin était un dimanche dégagé. Les rayons du soleil se reflétaient sur la fine couche de neige qui recouvrait le parc. Mais plus important que la météo, il y avait en ce dimanche de décembre un match de Quidditch. Et pas n'importe lequel ; les équipes de Serdaigle et Serpentard s'affrontaient aujourd'hui sur le terrain de Poudlard.
Evidemment, les jumelles attendaient ce match avec impatience, pour prouver à l'autre que sa maison était meilleure.
Anna se pressait de se préparer. Toutes ses camarades étaient déjà parties, et si elle continuait elle allait être en retard, encore une fois. Elle courra jusqu'à sa salle commune et se rappela les événements de la veille : Rogue n'était toujours pas venu la voir pour lui donner une punition, cela ne saurait tarder. Et alors qu'elle s'engouffrait dans les couloirs humides des cachots du château, elle remarqua qu'elle n'avait pas pris son écharpe, aux couleurs de sa maison. Embêtant quand elle devait montrer tout son soutien. Rapidement, elle fit demi-tour et fouilla sa chambre de fond en comble pour retrouver son écharpe avant de percuter : elle l'avait oublié dans le passé, tout comme son autre cape d'hiver. Elle l'avait laissé près de la bibliothèque, dans un coin, pour que personne ne remarque qu'elles venaient d'une autre époque.
Au même moment, Amalia saisit l'information, alors qu'elle descendait dans l'herbe recouverte de neige. Elle était déjà frileuse, et ça ne faisait que cinq minutes qu'elle était dehors mais le froid saisissait déjà ses extrémités. Il lui faudra s'armer de courage. Ou il lui faudra encourager son équipe avec d'autant plus de ferveur. La rousse grimpa dans les gradins dédiés à sa maison et se faufila pour dénicher une place avec vue sur le terrain. Ce n'était pas le premier match qu'elle venait voir à Poudlard mais cela ne l'empêchait pas d'être toujours impressionnée. Que cela devait-il être quand on venait d'une famille moldue ! Le coup d'envoi allait bientôt être lancé, les équipes rentraient fièrement sur le terrain.
Anna arriva juste à temps pour voir les deux équipes arriver sur le terrain, arborant les couleurs de leur maison avec bravoure. Elle repéra Amalia dans la foule, par sa chevelure flamboyante et lui adressa un clin d'œil de l'autre côté du terrain. Elles avaient fait un pari, misant chacune deux gallions sur sa propre maison.
Rapidement, après le coup de sifflet de Madame Bibine, les deux équipes s'envolèrent, avec les quatre précieuses balles nécessaires au jeu. Les passes étaient vives, fascinantes et impressionnantes. Amalia, trop concentrée à encourager sa maison et à applaudir à chaque but marqué ne remarquait pas qu'elle était transie de froid. Ses joues étaient rosies, tout comme son nez, et ses mains étaient anormalement blanches. De l'autre côté, Anna était envahie par ce même engouement, ces cris d'enthousiasme qui parcouraient ses gradins lorsque les vert et argent passaient la défense des bleu et bronze et marquaient un nouveau but. Elle non plus ne remarquait le froid qui la prenait et qui accaparait tous ses membres.
Alors que Serdaigle menait 90 à 70, Amalia prit la douleur qui lui traversait le crâne pour une montée de chaleur due à l'excitation de la foule, à en faire bouger les gradins. Mais la douleur était aigue, vive et puissante, et lui rappelait celle qu'elle avait vécue en début d'année. Mais elle préféra l'oublier, comme elle réussissait si bien à le faire quand sa tête la lançait à force d'user la télépathie avec sa sœur.
A l'autre bout du terrain, Anna ne ressentait même plus le froid qui envahissait son corps tant il était puissant. Elle ne sentait même pas la vive douleur qui martelait son crâne, associant cela à son manque de petit déjeuner et le froid, évidemment. Puis soudain, elle se sentit faiblir. Sa tête tambourinait et ses membres étaient faibles, comme incapables de soutenir son poids à présent. Elle tenta, en vain, de prévenir sa sœur par la pensée. Accrochée à la rambarde, elle se retenait de tomber et ne prêtait plus une once d'attention au match pourtant intéressant qui se déroulait sous ses yeux. Son esprit tournait tellement qu'elle fut prise de nausée. Anna n'en pouvait plus, il fallait qu'elle se stabilise immédiatement. Alors qu'elle reculait pour trouver refuge sur l'un des bancs, elle perdit l'équilibre et se rattrapa de justesse au bras de Hyacinth, apeurée.
- Anna, t'es sûre que ça va ?
La brune n'eut même pas la force de répondre et s'assit à même le sol, considérant que le banc était trop loin, ou trop inaccessible à travers la foule dense de vert et argent. La jeune fille ne se doutait même pas que sa sœur vivait le même calvaire à quelques dizaines de mètres d'elle.
Hyacinth, en son âme et conscience, ne pouvait l'abandonner ici, au milieu de ces élèves excités et fous de l'avance de Serdaigle sur leur équipe ; il fallait qu'elle prévienne un professeur immédiatement.
- Anna, ne bouge pas, je vais immédiatement prévenir Mme Pomfresh. Je reviens dans un instant.
Son amie s'enfuit en courant pour chercher de l'aide, sans entendre des cris d'exclamation s'élever du gradin des Serdaigles.
***
Amalia, assaillie par la douleur autant dans sa tête que dans le reste de son corps ne pouvait plus tenir debout ; et malgré l'appui sur les épaules de Sarah et Hazel, l'attraction fut plus forte. La rousse observait le match du haut des gradins, et lorsque ses forces la quittèrent, son corps dévala les quelques rangées de banc lourdement, faisant s'exclamer tous ses camarades de maison. Les cris envahirent le stade, jusqu'à interrompre le match un instant. En quelques secondes, Mme Pomfresh et le professeur McGonagall étaient à ses côtés pour la transférer de toute urgence à l'infirmerie. La professeure de métamorphose fit léviter son corps inerte au-dessus des élèves abasourdis jusqu'au repère de Mme Pomfresh. Cependant, sur le chemin, les deux femmes furent rattrapées par une première année aux couleurs de Serpentard, aux joues rouges et au souffle court.
- Professeur McGonagall je... s'interrompit la jeune fille.
La femme vêtue de tweed écossais se retourna.
- Mademoiselle Pertinger, que puis-je faire pour vous ? Vous devriez être devant le match, non ?
Hyacinth était sans voix en voyant l'état d'Amalia. Ce qu'avait Anna n'était sans doute pas anodin. L'infirmière lut l'inquiétude dans ses yeux et l'interrogea :
- Y aurait-il quelque chose relatif à Mademoiselle Potter ?
La brune ne put qu'hocher la tête.
- Mais mademoiselle Potter est entre de bonnes mains, renchérit le professeur McGonagall.
- Je parlais d'Anna, se justifia Hyacinth. Elle ne va vraiment pas bien.
Il ne suffit pas d'un mot de plus pour que Mme Pomfresh s'élance en courant dans la lande humide, suivie de près par Hyacinth, inquiète pour son amie.
***
Anna arriva à peine à ouvrir les yeux. Il faisait sombre et la pièce dans laquelle elle se trouvait était calme, voire complètement silencieuse. Difficilement, la brune se releva dans son lit et observa ses alentours : elle se trouvait à l'infirmerie. Son lit était entouré de rideaux blancs, et il faisait nuit à l'extérieur, de ce qu'elle pouvait constater. Mais pourquoi était-elle donc là ? Et depuis combien de temps ? Elle ne se souvenait pas être venue ici volontairement. Alors qu'elle remuait dans son lit, une voix passa par-dessus les rideaux.
- Anna ?
Immédiatement, la Serpentard reconnut cette voix.
- Amy !? Tu es là toi aussi ?
- Oui, je me suis réveillée il y a quelques heures.
- Alors Mme Pomfresh t'a expliqué pourquoi nous sommes ici ?
Personne ne répondit. A la place, une petite ombre emmitouflée dans une robe de chambre bleue se glissa à travers les rideaux et rejoint Anna sur son lit. Un sourire sincère éclaira son visage quand elle vit sa sœur débarquer, c'était la seule personne capable de la rassurer dans ce genre de moment. La rousse prit la main de sa sœur dans la sienne, en signe de réconfort.
- Ca fait cinq jours que nous sommes ici. On a fait un malaise pendant le match de Quidditch.
- Quoi ? s'étonna Anna. Cinq jours ?
- Oui, on a dormi pendant tout ce temps... ou enfin nous étions inconscientes. Ils ne savent pas vraiment ce qui a pu nous arriver, c'était assez étrange m'a assuré Mme Pomfresh... mais nous ne devrions pas avoir de séquelles ne t'en fais pas.
L'esprit d'Anna bouillonnait et tentait de se remémorer tout ce qui avait pu se passer pendant ce match de Quidditch.
- Je me rappelle juste avoir eu très froid et... très mal à la tête, se souvint Anna. Mais d'ailleurs, qui a gagné le match ?
- Anna tu es irrécupérable ! rit Amalia. Mais... tu me dois deux gallions, Serdaigle a battu Serpentard à plates coutures.
La brune grimaça tandis que sa sœur explosa de rire. Après avoir vérifié que l'infirmerie était vide, elles discutèrent toute la nuit, comme elles le faisaient autrefois chez les Richards, dans leur petite chambre du dernier étage.
***
Le lendemain matin, elles furent réveillées par l'agitation. Les jumelles s'étaient assoupies dans le même lit, l'une contre l'autre. Et quand elles entrouvrirent les yeux, Mme Pomfresh, le professeur McGonagall et le professeur Dumbledore étaient à leurs côtés. Elles étaient plutôt surprises de les trouver là à une heure qui leur semblait bien matinale.
- Bonjour, mesdemoiselles Potter, engagea le professeur Dumbledore, avec un léger sourire.
Les deux femmes derrière lui ne firent qu'acquiescer, et seul un sourire pincé effleura les lèvres de la professeure de métamorphose. Le vieil homme continua.
- Vous vous demandez certainement pourquoi vous êtes ici. Après quelques enquêtes sur votre état, nous en sommes arrivés à une déduction... Avez-vous récemment utilisé le retourneur de temps de Lily Potter, offert pour vos dix ans ?
A l'énoncée de ce nom, McGonagall frémit puis se ressaisit. Amalia regardait la scène, inquiète, alors Anna prit la parole.
- Hum... oui professeur, avoua-t-elle à mi-voix.
- Ne vous excusez pas, vous n'en êtes pas encore interdite. Avez-vous changé quelque chose dans ce passé ? Y avez-vous laissé quelque chose ?
- Nos capes d'hiver, dit à son tour Amalia. On ne...
- Très bien, dit Dumbledore en incitant Mme Pomfresh à prendre des notes. Je vous avais mis en garde : il ne faut jamais modifié le passé, les conséquences peuvent être très graves, d'autant plus que votre retourneur de temps est d'une magie très rare et puissante. Le passé peut être dangereux, et le futur encore plus si le passé a été modifié. Votre état découlerait de cette modification temporelle, vous avez de la chance de ne rien avoir vraiment modifié. Prenez garde.
- Il n'est jamais bon de remuer le passé, ajouta McGonagall qui était jusque-là restée muette. Vous ne pouvez pas le changer. Vous pouvez être tenté de le modifier, mais cela serait encore plus dangereux, qui sait ce qui aurait pu arriver ?
- Ne retournez plus dans le passé de la sorte, mesdemoiselles, dit Dumbledore. Je pourrai être dans l'obligation de vous retirer votre collier.
Amalia posa immédiatement sa main sur sa poitrine, comme pour protéger ce collier qui la rapprochait de sa mère. Anna ne sut quoi dire face à cette menace. Comment pourraient-elles élucider le mystère d'Avery sans le retourneur de temps ? Devraient-elles le faire à leurs risques et périls ?
J'ai eu quelques galères de cours et d'ordinateur donc je n'ai pas pu beaucoup écrire ! J'espère que ça vous a plu et à bientôt !!
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