chapitre 17
Amalia patientait, recroquevillée dans un coin, entre les médailles de préfet et les trophées de Quidditch. Cette salle la fascinait plus que toute autre dans le château, mis à part la bibliothèque et la Grande Salle. Cela faisait bien vingt minutes qu'elle fixait les aiguilles de la montre autour de son poignet. Anna avait coupé court à toute discussion mentale avec elle, la laissant livrée à elle-même dans cette salle seulement éclairée par les rayons de la lune. Le temps était long. Il s'écoulait plus vite si elle regardait aussi la Carte du Maraudeur ; elle pouvait voir tous les élèves, parfaitement rangés dans leurs dortoirs. Pas grand-chose d'intéressant à vrai dire.
Soudain, elle entendit des bruits de pas saccadés. Amalia se rua sur son emplacement sur la carte et repéra la personne qui se dirigeait vers elle. C'était enfin Anna. La rousse se leva d'un bond et se dirigea vers sa sœur qui arrivait en courant.
- Je suis désolée du retard, je te le jure ! s'exclama la brune, un peu trop fort.
Amalia bailla avant de lui répondre. La fatigue l'avait gagnée durant cette longue attente.
- On y va maintenant ! Ça fait vingt minutes que je suis là ! Et tu viens de hurler...
- Et j'ai dévasté ma salle commune...
Amalia fit des yeux ronds.
- An' ! Je t'avais dit de ne rien faire de bête ! Tu vas te faire punir pour ça, et moi aussi !
- T'en fais pas ! la rassura la brune. On y va ?
La rousse se calma un instant, évitant de hausser la voix. L'intrépidité de sa sœur avait parfois du bon ; mais sa propre tempérance était plutôt utile et salvatrice. Après avoir soufflé un bon coup, elle joignit les deux morceaux du collier, et, comme si elle s'était entraînée des milliers de fois, elle tourna l'objet entre ses doigts et le décor défila autour d'elles. Puis tout se figea et Amalia lâcha les deux pièces qui retombèrent sur leurs poitrines.
Elles étaient toujours dans la salle des trophées qui était cette fois-ci illuminée par le soleil éclatant, comme il n'y en a qu'au printemps. Les jumelles en furent presque éblouies. Quelques élèves isolés passaient autour d'elles, sans réellement les voir. C'était un peu comme si elles avaient été intégrées dans le décor.
- Il faut qu'on retrouve Avery, commença rapidement Anna.
- Ou Lunard. On pourra en savoir plus sur ces Maraudeurs.
Amalia commença à sortir de la salle des trophées, mais sa sœur la rattrapa par la manche.
- Mais où tu vas ? Le château est immense !
- Je sais qu'il est immense ! Mais il faut bien commencer quelque part, non ?
- Et... puis-je savoir où est ce quelque part ?
- Quelque part où tout le monde va. La bibliothèque.
- Rectification : où tous les Serdaigles vont.
Avec un sourire, Anna suivit sa sœur dans les couloirs d'un Poudlard passé. Pourtant, rien ne semblait différent, hormis les élèves et leur démarche. Les jumelles auraient très bien pu se fondre dans la masse de premières années qui affluaient sans trop se faire remarquer.
Amalia connaissait le chemin de la bibliothèque sur le bout des doigts, et s'y dirigea d'un pas ferme, même un peu rapide.
- J'ai chaud avec cette cape d'hiver moi ! s'exclama Anna. On doit pas avoir l'air malines...
Sa sœur explosa de rire. C'est vrai qu'elles auraient pu se fondre dans la masse, mais leurs pulls, écharpes et capes ne trompaient pas ; elles venaient d'un autre monde, vu le soleil éclatant et le nombre d'élèves qui ne portaient même plus de capes.
Elles arrivèrent très rapidement à l'endroit si convoité : elles décidèrent de laisser leurs affaires encombrantes dans un coin, pour passer plus inaperçu dans la foule. Puis elles entrèrent. Amalia resta figée un instant avant de rentrer véritablement dans son lieu favori du château. Mme Pince rangeait les livres, droitement, comme à son habitude. Mais la jeune fille s'attendait à la voir avec vingt ans de moins, pourtant, elle ne semblait pas beaucoup plus jeune. Quelle âge pouvait-elle bien avoir ? Là n'était pas la question, mais quand même, il serait bon de savoir.
Anna prit les devants et s'engouffra dans la foule d'élèves qui préparait ses examens, semblait-il. Elle se tint droite, pour avoir l'air plus âgée, ce qui ne manqua pas de faire sourire Amalia qui l'imita, avec une pointe d'amusement. Elles scrutaient attentivement les tables, faisant mine de regarder des livres qui ne les intéressaient pas le moins du monde. Qui, ô Merlin, pouvait bien s'intéresser à la troisième guerre des Gobelins ? Et pourtant, ce fut l'ouvrage que feuilleta Anna pour s'intéresser à la discussion de la table dans son dos.
- Lunard, rends moi ça ! s'exclama une voix qui sonnait familière aux oreilles d'Amalia.
La rousse se précipita derrière l'étagère et observa la scène. Anna avait lâché son passionnant livre pour la rejoindre. Quatre garçons se chamaillaient pour une plume argentée que le plus grand tenait hors de portée.
- Lunard, s'il te plait ! répéta cette même voix.
Amalia comprit vite pourquoi cette voix lui était familière. C'était la voix de ses rêves, la voix de ses songes, la voix dans sa tête qu'elle écoutait quand elle avait le moindre doute. La voix de son père. Elle mémorisa chaque seconde, chaque intonation. Elle voulait tout conserver dans son esprit, ne rien perdre. James Potter coursait le dénommé Lunard. Anna redoutait déjà l'arrivée de Mme Pince.
- Potter ! s'exclama une autre voix qui figea de nouveau Amalia. Si c'est pour faire le clown, y a une cour faites pour ça !
- Evans, tu ne me croirais pas si je te disais que c'est la faute de Remus !
Lily Evans, assise deux tables plus loin roula des yeux et retourna à son travail, sachant très bien que Mme Pince ferait tout aussi bien le travail. En effet, Anna se raidit en voyant la bibliothécaire venir les déloger. Puis elle se dit que ses renvois de la bibliothèque n'étaient peut-être qu'héréditaire. La bibliothèque n'était surement pas faite pour un Potter. Pour une Evans pure souche comme Amalia peut être. Mais pas pour une Potter ébouriffée comme James ou Anna.
James et Remus s'en allèrent rapidement, prenant toutes leurs affaires sous leur bras sans même prendre la peine de les ranger dans leur sac. Plus simplement, ils prirent la fuite. Et, dissimulées derrière les rangées de livres, les deux petites les suivirent jusqu'à la sortie, discrètement. James prit la direction de la salle commune des Gryffondors, l'air presque renfrogné et Remus s'en alla dans la direction opposé, prétextant quelque chose.
- Eh James, tu es si triste que ça de quitter la bibliothèque ? C'est à cause d'Evans n'est-ce pas ? Je devais voir un truc avec... Louisa... je te retrouve toute à l'heure !
Le jeune homme, fin et élancé marchait dans les couloirs quasiment vides à cette heure-ci. Les jumelles auraient pu suivre leur père, découvrir un peu plus de sa vie. Comme elles auraient pu rester auprès de leur mère dans la bibliothèque. Mais pour le bien de leur enquête, elles choisirent de suivre Remus qui ne se souciait pas que deux petites puissent le suivre. Le dénommé Lunard s'enfonçait dans le château, dans des endroits qu'elles ne connaissaient presque pas. Les cachots étaient sombres et humides, même à cette heure avancée de la journée.
- Qui peut bien être Louisa ? murmura Amalia, piquée par la curiosité depuis le début.
- Mais j'en sais rien ! rit Anna. Ca peut être sa copine, sa cousine, sa sœur, sa camarade, aucune idée !
- Ou sa chouette, pouffa Amalia.
Les deux fillettes se retinrent de rire pour ne pas se faire remarquer dans ces couloirs vraiment très peu fréquentés. Au pire, Anna pourrait prétexter un très mauvais sens de l'orientation, et qu'elle ne retrouvait pas la salle commune des Serpentards. Cependant, Amalia n'avait pas réellement d'excuse.
Un peu plus loin, elles distinguèrent dans la pénombre une jeune fille. Celle-ci sauta au cou de Remus à peine elle l'aperçut. Et ses yeux étaient tant aveuglés par l'amour qu'elle ne remarqua même pas les deux enfants qui suivaient son amant.
- Voilà donc Louisa... sourit Anna, cachée derrière un pan de mur.
Amalia regarda la scène plus attentivement. Les deux amants étaient collés au mur et se murmuraient des mots doux, qu'elles ne préféraient pas distinguer. Pourtant, un seul mot, prononcé un peu plus fort, attira son attention.
- Ce n'est pas Louisa ! s'exclama Amalia. C'est Avery !
Anna n'y croyant pas, elle se pencha un peu plus et distingua en effet le visage de la brune qu'elles avaient vu lors de la soirée d'Halloween.
- Avery est donc la copine de Remus...
- Et papa n'est au courant de rien... compléta Amalia.
encore désolée pour l'irrégularité de mes posts ! Mais j'essaye de gérer au mieux avec le confinement, le travail etc... J'espère que vous apprécierez toujours autant, je compte bien aller au bout de cette histoire (du moins le tome 1 !)
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