chapitre 15
Quelques jours s'écoulèrent après leur voyage dans le temps et leur rencontre malencontreuse avec Rogue, mais aussi les jumeaux Weasley. Elles les voyaient peu, puisqu'ils étaient âgés d'un an de plus et étaient dans une maison différente, mais ils avaient prévu de se revoir le week-end suivant pour faire plus ample connaissance. Enfin, c'était la couverture que s'étaient données les jumelles pour en apprendre plus sur cette fameuse carte.
Anna et Amalia aimaient se retrouver le samedi après-midi dans le parc, adossées à ce chêne centenaire engravées de dizaines d'initiales. Elles s'amusaient à penser que leurs parents venaient là, se cachaient dans ces branches et s'aimaient tendrement. C'était sûrement pour ça que cet arbre était devenu leur repaire. De plus, elles avaient une vue imprenable sur le terrain de Quidditch en contrebas. D'ailleurs, Anna qui n'était pas très absorbée par son livre, vit deux silhouettes vêtues de rouge en venir. Et patiemment, elle attendit que ces silhouettes identiques viennent à elles.
- Bonjour, mesdemoiselles Potter, sourit le jumeau le plus à gauche.
- Quel plaisir de vous revoir ! s'exclama l'autre.
La suite ne fut que faibles échanges et sourires embarrassants. Et les filles ne réussirent à soutirer de nouvelles informations sur cette carte, étant donné que les garçons ne les avaient pas eux-mêmes. Elles apprirent simplement que Dumbledore adorait faire les cent pas dans son bureau et qu'une Poufsouffle de deuxième année du nom d'Amabella Swift ne quittait jamais son dortoir en dehors des heures de cours.
- Mais, commença celui qu'elles pensaient être George, on peut vous montrer quelque chose d'autre...
- La carte indique tous les passages secrets du château ! s'exclama Fred. Et... un de ceux-là mènent à Pré-au-Lard.
Les jumelles laissèrent échapper un soupir émerveillé. Timothy et Bethany leur avaient tant parlé de ce village sorcier qui serait recouvert par la neige et la magie de Noël dans quelques semaines.
- Mieux encore, enchaîna George. La prochaine sortie est prévue dans deux semaines !
- Mais on ne peut y aller qu'en troisième année ? s'enquit Amalia. Ni nous ni vous n'êtes en troisième année à ce que je sache.
- Tu le remarques bien, chère mademoiselle. Mais, tout comme vous, nous ne sommes jamais allés à Pré-au-Lard. Tout comme vous, nous aimerions beaucoup. Et nous passerons inaperçus s'il y a déjà d'autres élèves !
Anna se retint de sautiller d'excitation et de sauter à leur cou pour leur dire qu'ils étaient des génies. Elle ne voudrait pas flatter leur ego si rapidement. Depuis le jour où Timothy lui avait envoyé une photo du village sous la neige, pendant sa troisième année, ses yeux s'étaient illuminés de la même façon que les décorations de Noël. Et elle ne tenait plus en place à l'idée d'y aller. Amalia sourit face à l'excitation de sa sœur. Elle n'en était pas moins heureuse.
***
Les deux semaines d'attente s'écoulèrent lentement, semaines pendant lesquelles elles virent peu les jumeaux, et eurent elles-mêmes peu l'occasion de se voir. La neige commençait à se déposer sur la lande écossaise, et il devenait quasiment impossible de rester plus d'une heure dehors, qui plus est, sans bouger. Les couloirs n'étaient pas non plus très chaleureux, alors tout le monde profitait du foyer réconfortant qu'offraient les salles communes. Le mois de novembre touchait presque à son terme et une certaine ambiance, à mi-chemin entre celle d'Halloween et celle de Noël s'installait dans le château.
En ce samedi après-midi, les troisième années étaient surexcités à l'idée d'aller pour la première fois à Pré-au-Lard. Assise au fond d'un fauteuil vert sombre de sa salle commune, Anna les écoutait discuter avec un sourire en coin. Hyacinth était engloutie sous un gros pull noir et lisait la Gazette du Sorcier, étendue dans un canapé. Elle ne remarquait pas qu'Anna ne tenait plus en place, que la brune pétillait et était prête à partir.
- Tu es prête ? murmura Amalia.
La rousse était dans sa chambre, assise sur son lit aux draps bleu roi et se décida enfin à balancer ses jambes hors de celui-ci. Elle arborait un sourire identique à celui de sa sœur, quoique son excitation ne pouvait pas dépasser la sienne. Elle n'eut pas à attendre longtemps avant d'avoir une réponse positive de sa jumelle qui se dépêcha de lui demander quand elles pourraient enfin partir.
- Je tiens plus en place !
- On doit attendre que les troisième années soient partis, tu le sais bien ! prépare-toi, on se retrouve en bas de la tour de Gryffondor.
Amalia se leva et enfila un gros pull vert émeraude qu'Helen lui avait donné. Il sentait bon le lys. L'odeur ne partait pas, et elle suspectait Helen d'y avoir lancé un sort pour qu'elle persiste. Pour que l'odeur de sa mère, à qui avait appartenu ce pull persiste. Certes, il était un peu grand ; les manches avaient été retournées plusieurs fois et ses jambes étaient à moitié recouvertes, mais elle pouvait se résoudre à s'en séparer. Par-dessus, elle arbora fièrement le collier de ses dix ans, puis elle s'empressa de prendre sa cape d'hiver, son écharpe et ses bottes, puis s'enfuit dans la salle commune de Serdaigle, agitée par le départ des troisième années.
Anna était déjà prête. Depuis deux heures, ses bottes l'attendaient au pied de la cheminée, son écharpe verte et argent côtoyait sa cape sur le rebord de son siège. Même pas la peine de descendre dans sa chambre pour chercher ce dont elle avait besoin, tout était déjà prêt. Et en voyant que les troisième années commençaient à sortir de la salle commune, tous plus excités les uns que les autres à l'idée de voir enfin ce village sorcier, elle se fondit dans le flot et les suivit. Elle bifurqua pour prendre les escaliers, et se retrouva à contresens d'un groupe de quatrième année de Serdaigle, qui devaient aussi aller à Pré-au-Lard. La brune n'arrivait pas à réaliser qu'elle y allait aussi. Elle ne réalisait tellement pas qu'elle n'avait jamais pris conscience des risques que cela encourrait. S'ils se faisaient prendre, elle ne savait même pas ce qu'elle risquait. Mais ça ne serait sûrement pas un travail d'intérêt général. Anna montait d'un pas rapide et déterminé les marches qui menaient jusqu'à la tour de Gryffondor, et l'excitation d'aller à Pré-au-Lard se mêlait désormais à l'excitation d'enfreindre le règlement.
De son côté, Amalia dévalait les marches, laissant voler sa chevelure flamboyante dans son dos. Et sa démarche rapide la mena la première à la tour de Gryffondor. Plus le temps passait, et plus l'impatience la gagnait. Le bruit émit par les troisième années et tous les autres en sortie se dissipait de plus en plus, ce qui signifiait que les autres ne devraient plus tarder. En effet, à peine cette pensée eut effleuré son esprit que deux têtes rousses émergèrent de derrière un portrait, qui devait être l'entrée de la salle commune des rouge et or. Anna ne mit que quelques minutes de plus à arriver, à bout de souffle.
- Et maintenant, où allons-nous ? s'exclama-t-elle, rougie par l'effort.
Les jumeaux ne prirent pas la peine de répondre et les incitèrent juste à les suivre. Au grand désespoir d'Anna, il fallait redescendre.
- Descendre ? Vous êtes sérieux ? Je viens des cachots moi ! s'exclama-t-elle, dépitée.
- Eh, fallait pas être à Serpentard ! rit Fred, vêtu d'un pull rouge où son initiale brodée trônait.
Alors qu'ils se disputaient, Amalia aiguillait George qui avait un peu de mal à lire la carte du Maraudeur, qui devait les mener jusqu'au passage, situé au deuxième étage.
- C'est ici ! s'exclama enfin George en s'arrêtant devant une vieille statue.
Amalia eut un mouvement de recul à première vue, puis s'approcha doucement pour lire ce qui était inscrit en dessous.
- Gunhilda de Gorsemoor...
- Autrement appelée la sorcière borgne, compléta Fred. Et derrière cette statue se trouve Pré-au-Lard !
Enveloppée d'excitation et ne contrôlant plus trop ses faits et gestes, Anna se surprit à regarder littéralement derrière la statue. Evidemment, il n'y avait rien, et évidemment, tous les autres explosèrent de rire. Mais, sans attendre, George brandit sa baguette et murmura :
- Dissendium !
Devant leurs yeux ébahis, le passage s'ouvrit.
***
Les quatre clandestins débarquèrent dans une cave poussiéreuse. Elle n'avait rien d'accueillante : elle était sombre, vieille et sentait le renfermé. Amalia avait allumé sa baguette pour y voir plus clair, et réussit à lire une inscription sur une des boîtes entreposées.
- On est chez Honeydukes ! s'écria-t-elle à voix basse.
- Je veux monter immédiatement ! sautilla Anna.
La brune, téméraire, se dirigea vers l'escalier de bois qui devait certainement mener à la boutique. Ses marches étaient dégagées de la poussière ambiante, signe qu'il devait être certainement emprunté de temps à autre. Elle se hissa sur la dernière marche, regarda les autres avec son sourire malicieux et poussa légèrement la porte. Elle ne dit rien mais son silence laissa entrevoir son émerveillement.
- Laisse nous voir ! s'exclama Amalia en la poussant presque de l'escalier.
- Nous aussi ! s'exclamèrent les jumeaux en chœur.
- Pas tous ensemble on va tom...
Avant qu'Anna n'ait put terminer sa phrase, les quatre jeunes élèves s'étalèrent de tout leur long dans la cave poussiéreuse, faisant s'envoler des volutes de poussière épaisse. Leur chute émit un bruit assourdissant que les gérants ne pouvaient pas ignorer. Fred eut le réflexe de les cacher rapidement sous l'escalier, au moment où une femme petite et ronde s'engouffrait dans la pièce, une lampe à huile à la main. Les quatre élèves étaient recroquevillés, les uns sur les autres sous l'escalier et contemplaient les dégâts qu'ils avaient fait. La poussière s'envolait encore et une pile de carton était étalée au sol. La femme descendit lentement, en regardant dans chaque recoin de la pièce. Elle s'engouffra dans le fond le plus sombre, où des clandestins auraient pu se dissimuler ; George choisit ce moment pour entraîner ses amis hors de la cave qui avait été laissée ouverte par la gérante. Ils s'enfuirent, non sans faire de bruit par l'escalier.
La lumière dégagée par la boutique les éblouit un instant, et même si celle-ci les fascinait, ils comprirent bien rapidement qu'ils ne pouvaient pas rester bien longtemps ici. Ils étaient quatre, recouverts de poussière, bien plus jeunes que les autres, et la gérante les avait entendus partir en fracas. Alors ils prirent la porte, non sans s'emparer d'un paquet de dragées surprises de Bertie Crochue, posés près de l'entrée.
Pré-au-Lard s'étendait devant eux ; malheureusement ils n'avaient pas le temps de s'attarder, ils devaient se trouver hors de portée de la patronne d'Honeydukes. Anna ne put s'empêcher de laisser échapper un cri d'excitation en voyant le village sorcier sous la neige, et rattrapa en courant ses amis, partis dans le sens opposé.
Les quatre se dirigeaient à contresens des autres. Là où il n'y aurait personne. Et même s'ils ne sentaient plus la patronne de la confiserie dans leur dos, ils prirent goût à cette course sur les pavés glacés, riant aux éclats et profitant de ce moment qu'ils pouvaient nommer « magique ». Les jumeaux couraient devant, et les jumelles souriaient à n'en plus pouvoir, tout en se regardant. Tout en ne regardant pas où elles posaient les pieds.
Ils avaient changé de terrain. Leurs pas ne foulaient plus les pavés glacés mais une herbe humide et gelée. Soudain, Amalia trébucha et s'étala de tout son long entre les racines apparentes. Ils stoppèrent tous leur course pour l'attendre. Anna se précipita à ses côtés pour l'aider à se relever. La rousse examina ses mains légèrement écorchées, son arcade sourcilière qui saignait un peu et sa bottine abimée. Ce n'était pas très grave, Helen la réparerait d'un simple sort. Cependant, alors qu'elle examinait sa chaussure, elle remarqua qu'elle n'avait pas trébuché sur une racine ordinaire. En fait, ce n'était même pas une racine. Anna remarqua son trouble et se joignit à elle pour observer la raison de sa chute.
C'était une petite pierre, de la taille d'un grimoire, grisâtre et légèrement inclinée. Elle n'était pas posée à même le sol. Anna dégagea la neige qui avait recouvert la pierre et remarqua des écritures sur celle-ci. Après quelques secondes de déchiffrage, elle réussit à lire avec trouble :
- En mémoire d'Avery. A jamais à nos côtés. Les Maraudeurs.
Anna releva la tête pour voir l'étonnement d'Amalia, similaire au sien. Les Maraudeurs et Avery étaient donc liés.
Hello ! Désolée pour mon absence, je suis un peu prise par le temps et les cours... et je suis un peu fatiguée en ce moment, je dois gérer des petits problèmes de covid enfin voilà voilà ! J'espère sincèrement que ce chapitre avec les jumeaux vous aura plu !
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