Chapitre 4
Thalia ne sut pas tout de suite comment interpréter la nouvelle.
Elle était partagée entre l'envie de fuir, de crier, ou simplement de rire.
Mme Jenssac s'avança vers elle, et, une fois arrivée à sa hauteur, elle lui pressa maladroitement l'épaule d'un geste qui se voulait rassurant :
- Je sais, cette nouvelle n'est pas facile à avaler. Mais... tu dois t'y faire. Et tu dois faire attention. Crois-tu en être capable ?
- je... je ne..., bredouilla Thalia, enfin je... Pardonnez-moi.
La jeune fille se dégagea de l'étreinte de la directrice et, à la vitesse de l'éclair, elle courut vers la sortie.
Ses larmes coulaient à flot sur ses joues.
Elle s'était toujours montré brave, pour rassurer sa soeur, mais cette nouvelle était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase de ses sentiments refoulés.
Thalia, si absorbée dans sa course, n'entendit pas Emma qui lui cria de ne pas aller dans cette direction. Elle n'entendit pas non plus les hurlements lointains provenants de couloirs sombres de l'orphelinat.
Elle entendait seulement les voix.
Les petites voix censés causer sa perte.
- Suis-nous, sifflotaient-elles, suis-nous et tu verras... tu verras ta vie... en mieux... Suis-nous...
Elle avait envie de les repousser, de leur crier d'arrêter, mais elle n'en trouvait pas la force.
Elle continuait sa course, sans se soucier de ce qui l'entourait.
Sans se soucier de l'homme dans lequel elle fonçait.
Mais ce dernier ce soucia bel et bien d'elle.
Et il la stoppa.
Il stoppa net, sa course, et Thalia, lors de cet arrêt, sentit sln coeur faire des bons dans sa poitrine.
- Alors ma jolie, lança l'homme, on se balade seule ? On ne devrait pas... On risquerait de faire... de mauvaises rencontres.
- Lachez moi ! s' écria Thalia en se débattant.
- Oh non... je ne compte pas te...
Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase.
Une énorme massue s'abbatait sur son crâne, et il s' effondra lourdement au sol.
Thalia cria de stupeur, et elle courut en sens inverse, fuyant la chose qui tenait la massue, désormais ensanglantée.
Mais la chose retint la jeune fille, lui faisant faire volte-face.
La sorcière faillit crier - une nouvelle fois - mais la chose plaqua une main blême sur sa bouche.
- Chut, ordonna-t-elle, on va se faire remarquer avec tous tes cris !
La "chose" était en fait un humain, étrangement blanc, aux cheveux blonds et aux yeux bleus. Il semblait si blanc, qu'on aurait pu dire que cet homme représentait la pureté.
Il retira doucement sa main de la bouche de Thalia, et il se présenta :
- Je m'appelle Hemra, Guide de votre esprit, pour vous servir, fit-il en lui embrassant la main, comme pour les princesses.
- Euh... Moi c'est...
- Je sais, la coupa Hemra, il faut aller chercher Emma. Vous êtes en danger ici.
- Attendez, je crois savoir comment aller plus vite !
Thalia, sans attendre l'approbation de Hemra, ferma les yeux et chercha à établir le contact télépathique avec sa soeur.
Lorsqu'elle entendit le léger bourdonnement, elle se mit à parler :
- Emma, rejoint moi en haut de la tour... (Elle observa les alentours avant de reprendre :) Nord... La tour Nord.
- Je... J'arrive, répondit sa soeur.
Peu après, Emma retrouvait sa soeur, et faisait la connaissance de Hemra.
Mais celui-ci ne s'attarda pas sur les retrouvailles ; il emmenait déjà les filles hors de l'enceinte de l'orphelinat.
Lorsqu'ils passèrent devant le bureau de la directrice, ils le trouvèrent en feu, sans personne à l'intérieur.
Thalia et sa soeur s' inquiéttaient du sort de Mme Jenssac, mais Hemra semblait y être indifférent.
- Il faut y aller, disait-il à tout bout de champ, nous n'avons pas beaucoup de temps.
Tout en courant, Thalia regardait autour d'elle. Plus rien ne ressemblait à la bâtisse qui l'abritait chaque jour. Rien.
Tout n'était que désolation et désespoir. Tout était en feu. Tout était détruit.
En sortant du bâtiment, Hemra n'hésita pas un instant sur la direction à prendre.
Il entraîna les deux jumelles vers la grande grille de fer forgé qui fermait l'enceinte de l'orphelinat. Parvenu là, il s' acharna sur la porte pour l'ouvrir.
En vain.
C'est alors que Thalia proposa :
- On pourrait essayer de se téléporter de l'autre côté.
- Non, trancha Hemra, on est coincé.
- Pas vraiment, dit Emma, je peux essayer de faire tomber la grille. Avec du vent. Ou je peux noyer les alentours et nous pourrions nager par dessus.
- Je suis pour le vent, lança Thalia en levant la main.
- Oui, bonne idée.
Emma s' appliqua donc à faire lever un grand vent. Mais ce n'était pas assez puissant.
Elle redoubla de concentration et invoqua une tornade. Mais rien n'y faisait, la grille restait de marbre.
- Je sais, murmura Thalia. J'ai une idée.
Alors que sa soeur abandonnait, Thalia s'avança et elle ferma les yeux.
Elle fit apparaître une créature. Un Hippogriffe, plus exactement.
Une créature ailée surgit alors de derrière les nuages avec un brussement d'aile.
Son beau pelage gris-doré luisait sous les rayons du soleil du matin.
Il se posa majestueusement et s'inclina lentement.
Son grand bec imposant se pointa sur Thalia.
-C'est un hippogriffe, annonça la jeune fille. Il s'appelle Tornade. Il peut nous amener n'importe où.
-D'accord, dit Hemra. Dit lui de nous amener à la ASA.
-La ASA? l'interrogea Emma.
-L'académie de Sorcellerie Appliquée, répondit l'elfe.
Thalia fixa Tornade dans les yeux et s' inclina.
Après quelques minutes, l'hippogriffe s' inclina à son tour, et les deux jumelles ainsi qu'Hemra montèrent sur l'animal.
Tornade déplia ses belles ailes et il s' éleva haut dans de ciel.
Au bout d'une demi-heure de trajet, ils arrivèrent à destination.
L'hippogriffe les déposa devant une vielle maison délabrée avant de faire une petite courbette et de redémarrer.
On aurait dit qu'elle ne tenait qu'avec quelques briques,pas de mal de ciment et beaucoup - beaucoup beaucoup beaucoup - d'espoir.
-C'est ça l'école? s'étonna Thalia.
-Oui mais tu verras, dit malicieusement Hemra, elle ne ressemble pas du tout à ce que tu crois.
Il s'avança devant ce qui ressemblait le plus à une porte puis tapota sur quelques briques.
D'étranges symboles apparurent.
De grandes courbes noires se tracèrent sur les briques. Des lignes droites, des noeux, des inscriptions... la forme qui se dessinait peu à peu semblait indescriptible.
Un rond entourait le tout.
Alors, autour du symbole, les briques tombèrent vite et une ouverture se fit, découvrant un magnifique salon richement décoré.
Une dame, vêtue d'une longue robe pourpre nouée par une ceinture dorée, apparut brusquement en s'avançant vers eux.
Avec une belle voix toute douce qui pourrait vous faire croire n'importe quoi, elle leur dit:
-Bienvenue à l'Académie de Sorcellerie Appliquée. Je vous attendais.
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Désolé pour la longue absence x)
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