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34 - Passer l'éponge


Coucou les copaines, nouveau chapitre :)

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Les derniers mots de Jimin résonnaient encore dans le bureau du vampire.

— J'aurais pu le faire... rien que pour vous.

Ils semblaient avoir paralysé Jungkook. Sa bouche était entrouverte, mais rien n'en sortait. Ni air ni mot. Jimin secoua la tête, envieux que ce mouvement chasse l'espoir d'humanité qu'il avait (une fois encore) souhaité voir se manifester et ajouta :

— Mais qu'est-ce que mes états d'âme peuvent bien vous faire, vous qui avez transformé la remorque d'un camion en votre petit abattoir personnel...

Il convoitait une réaction, un éclat de colère, une justification, n'importe quoi pour alimenter le brasier de sa propre rage. Mais il n'eut le droit qu'à un silence insoutenable. Cependant, les yeux du vampire, ces deux abîmes sombres qui, d'ordinaire, défiaient le monde, vacillaient comme s'ils imploraient une clémence impossible à formuler. L'éclat s'y lisait à peine, mais suffisamment pour que la poitrine de Jimin se comprime.

Ce n'était pas ce qu'il avait cherché, pas ce qu'il avait voulu provoquer. C'était douloureux. C'était... pire que tout. Le feu en lui s'éteignit d'un coup, comme si on avait soufflé sur ses braises. Une seconde s'écoula. Puis une autre. Seule la vibration sourde d'une horloge – ou était-ce son propre cœur ? – venait perturber ce néant oppressant. Avant que l'un ou l'autre ne puisse le rompre, Namjoon entra dans le bureau. 

Il y pénétra d'un pas mesuré, un air d'évaluation sur le visage. Son regard passa entre Jimin, encore tremblant, et son frère, qui avait déjà revêtu son masque d'impassibilité.

— J'interromps quelque chose ? demanda le vampire arrivant d'un ton neutre, mais son regard brillant de malice trahissait son plaisir.

Jungkook fit volte-face et se posta derrière son bureau, reprenant son rôle de leader imperturbable. Pas un seul regard pour Jimin, pas une seule trace de l'échange précédent. Tout avait été effacé, comme si rien de crucial, rien de déchirant, ne venait de se produire, ne venait d'être prononcé.

Quand il prit la parole, Jimin comprit que celle-ci lui était destinée.

— Le bétail rapporté est en train d'être abattu. Reste au sous-sol pour aider les autres.

— Je ne suis pas sur la liste, rétorqua-t-il.

Jungkook lui accorda une brève œillade.

— Moi non plus.

L'irritation titilla Jimin, mais il savait qu'il n'avait rien à gagner à insister ici. Il bouillonnait encore lorsqu'il se tourna pour quitter la pièce. Namjoon, cependant, lui barrait le passage. Ses larges épaules réduisaient le cadre de la porte à une étroite fissure et chaque détail, de ses lèvres serrées entre elles à l'inclinaison légère de sa tête, semblait conçu pour rappeler à Jimin à quel point il était insignifiant à ses yeux.

— Laisse le passer.

La voix de Jungkook contenait une note de commandement lasse qui ne laissait pourtant place à aucune contestation. Namjoon fit un pas de côté, mais ses yeux restèrent braqués sur Jimin une fraction de seconde de trop, comme s'il cherchait à percer son âme. Puis il esquissa un sourire qui n'avait rien de chaleureux.

— Après vous, lança-t-il d'un ton mielleux.

Jimin déglutit et avança, ses propres épaules tendues comme des arcs. 

— Nous finirons cette conversation plus tard, lui intima Jungkook.

Au seuil de la porte, Jimin hésita une fraction de seconde. Une partie de lui voulait se retourner, se confronter à nouveau ces yeux abîmés. Mais il se força à avancer, ses poings crispés, comme s'il pouvait écraser entre ses doigts tout ce qu'il ressentait à l'égard de cet homme qui n'en était pas un.

L'atelier souterrain était à nouveau fonctionnel, presque comme avant. Les machines tournoyaient dans un ronronnement discret, et le ruissèlement des grilles à la gouttière donnait l'impression d'un retour à la normale. Mais il n'en était rien. Là où l'espace aurait dû grouiller d'ouvriers affairés, il n'y avait qu'une poignée d'entre eux.

Qu'importe. Jimin ne prêtait attention à aucun de ces élus figurant sur la liste. Il s'efforçait de maintenir la gouttière dans son axe, son regard ne cessant de dévier vers l'autre bout du sous-sol. Vers Namjoon. Mais, surtout, vers celui qui se tenait à ses côtés. Jungkook, bien sûr.

Les deux frères parlaient entre eux, comme si ce sous-sol imprégné de sang et de désespoir n'était qu'un lieu de travail ordinaire. Pendant ce temps, le t-shirt que Jimin avait sur le dos suintait encore le carnage qu'il avait nettoyé dans le camion ; des traces de vie qu'il avait effacées de ses propres mains, qui le hantait et qui faisait de lui une jolie petite éponge humaine.

À plusieurs reprises, son regard croisa celui de Jungkook. Chaque fois, il se força à détourner les yeux. Mais la vérité, c'est qu'il voyait encore ce visage dans son esprit même lorsqu'il refusait de le regarder en face.

S'il ne pouvait nier avoir vu cette douleur presque humaine que Jungkook avait laissée transparaître dans le bureau, elle n'effaçait rien. Ni le massacre. Ni la froideur calculée. Ni cette manière implacable dont le vampire avait joué avec ses amis, avec lui, le manipulant pour le soumettre à ses desseins. Elle n'effaçait rien, mais rien ne l'effaçait.

Hoseok lança un regard furtif dans la direction où les prunelles de Jimin ne cessaient de revenir.

— Ils parlent sûrement logistique, supposa-t-il. Namjoon va charger le camion. Ça va enfin s'arranger.

Jimin opina mécaniquement, la tête ailleurs. Il sentait la brûlure du regard de Jungkook sur lui, un feu difficile à ignorer. Le vampire se tenait à une distance plus que respectable pourtant, mais cela ne l'empêchait pas d'endurer l'attention qu'il suscitait. 

Quand il risqua à son tour un coup d'œil vers Jungkook, ce dernier se détourna rapidement, mais pas avant que Jimin n'ait noté le mouvement imperceptible de ses doigts tapotant légèrement contre sa cuisse. C'était inaudible, mais le rythme irrégulier trahissait une nervosité qu'il ne montrait jamais. Était-ce à cause de lui ? De leur conversation ? Cette pensée, bien que déraisonnable, s'accrocha à son esprit et le troubla davantage.

Les deux frères finirent par s'enfermer dans le bureau. Jimin en fut soulagé, bien que le malaise ne disparût pas. Il était , omniprésent, comme une plaie qui pisserait le sang malgré le bandage.

— À cause de la "pénurie", lança soudainement Hoseok d'un ton conspirateur, dix ouvriers du sous-sol ont décidé d'en finir. Et six autres ont plié bagages.

Le poids de cette révélation s'abattit sur Jimin. Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu'un grand gaillard à moustache s'immisça dans la conversation.

— C'est de leur faute si Justin est parti, et si Yoonsuk s'est passé la corde au cou, grogna-t-il, la colère bruissant dans son timbre.

Jimin savait déjà où cette conversation les mènerait, il ne put pourtant empêcher sa propre voix de s'élever.

— Leur faute à qui ?

— Aux dirigeants, cracha l'ouvrier, l'amertume empoisonnant chaque syllabe. Et cette pauvre Sunny... Si jeune.

Hoseok se pencha à l'oreille de Jimin.

— Tu te souviens des deux filles récemment arrivée ?

— Les sœurs ?

Hoseok acquiesça.

— Sunny est la sœur de la jeune fille morte, lui apprit-il. Elle n'a pas reçu suffisamment d'hypnose pour... maintenir l'illusion. C'est toujours pareil quand on en a pas assez, l'esprit finit par rattraper ce qu'on essaie d'effacer. Elle s'est rappelée de tout, trop vite, et... elle n'a pas tenu le coup.

Jimin sentit un frisson glacé dévaler sa colonne vertébrale.

— La gamine s'est foutue la tête dans un sac plastique ! 

— C'est à cause de la pénurie, raisonna Jimin.

Mais le moustachu parla en même temps que lui, et plus fort que lui.

— C'est à cause des dirigeants ! s'insurgea l'ouvrier

Bientôt, les travailleurs se regroupèrent autour d'eux et les accusations fusèrent comme des balles.

— Ils nous ont fait miroiter le paradis, mais c'est l'enfer ici ! chuchota à crier une ouvrière.

Un vieil homme borgne posa son œil valide sur la porte du bureau.

— Ces deux-là ont fermé l'abattoir sans même se soucier de nous ! aboya-t-il. Et que dire du troisième dirigeant ? Aussi invisible qu'inutile, ha !

La discussion enfla rapidement, alimentant l'indignation collective.

— On a de la chance d'être là, marmonna une femme à l'air épuisé, ses mains sales serrées contre sa poitrine. On aura notre dose avant de partir, mais... Et ceux qui ne sont pas sur la liste ? Combien de temps ils vont tenir avant de décider que c'est trop, comme Yoonsuk ?

Jimin avait un pied dans leur monde, le second déjà aspiré par celui des vampires. Se positionner lui paraissait impossible. Il trouvait la colère des ouvriers justifiée, surtout après qu'ils aient dû endurer la privation d'hypnose. Mais, en même temps, il savait que Jungkook n'était pas responsable de tous leurs maux, qu'il ne les négligeait pas par choix. Jimin n'était cependant pas prêt à le défendre ouvertement. Surtout pas après le camion.

Ce camion. Ce maudit camion.

Il serra les poings si fort que ses ongles abimés manquèrent de crever la peau de ses paumes. Il voulait haïr Jungkook. Il voulait que cette haine le libère, qu'elle efface... cette attraction insensée. Mais elle glissait, incapable de s'ancrer. À la place, elle se diluait dans un besoin absurde d'aller plus loin, de creuser cette noirceur jusqu'à en découvrir la racine.

À sa grande surprise, Hoseok ne défendit aucun des dirigeants. Pas même SeokJin. Au lieu de ça, il acquiesçait aux piques en dodlinant de la tête. C'est alors que Jimin se remémora ces quelques mots de Jungkook :

« Qui pourrait bien nous aimer, Jimin ? Regarde autour de toi. Ceux qui travaillent ici nous craignent. »

Jungkook avait raison, pensa Jimin, même si l'admettre n'adoucissait rien. Meonville n'était pas une communauté, c'était une arène où chacun survivait comme il le pouvait et où les dirigeants, malgré leur puissance, étaient tenus responsables de chaque goutte de sang versée.

Ces gens les toléraient comme on tolère un loup parmi les brebis, en retenant son souffle et en priant pour voir l'aube. La peur était le seul ciment de cette ville, pas la loyauté. Et certainement pas l'amour.

Ce constat mordit Jimin plus fort qu'il ne l'aurait cru. Et il eut la preuve flagrante qu'il visait juste lorsque la porte du bureau finit par se rouvrir. Les discussions, enflammées de ressentiment, moururent aussitôt, abandonnées en plein vol comme des oiseaux abattus en plein ciel.

Namjoon quitta le bureau le premier, le menton haut. Il ne jeta même pas un coup d'œil aux ouvriers ; il n'en avait pas besoin. Sa seule présence clamait : Restez à votre place, vermisseaux.

Puis Jungkook apparut dans l'embrasure de la porte et son regard heurta celui de Jimin. Il y avait une noirceur dans ses yeux que Jimin ne comprenait pas, mais qui flirtait avec ses propres ténèbres lovées dans un recoin de son âme qu'il préférait ignorer.

Tout au fond de son être, une peur sourde était née de ces meurtres. Pas la même que celle des ouvriers, non. C'était une terreur plus intime qui portait un immense point d'interrogation : Pourrais tu t'éloigner de lui s'il s'avérait n'être qu'un monstre de plus ?

Le mot monstre avait toujours eu une résonance particulière pour Jimin. Il ne s'agissait pas de créatures issues de contes, ni d'êtres surnaturels qu'il aurait croisés au détour d'une ruelle obscure. Non, pour lui, les monstres n'étaient pas des mythes. Ils portaient des visages humains. Des visages qu'il connaissait. C'était son oncle. C'était son frère. C'était tuer sans remords, traverser cette frontière et ne jamais revenir.

Il arracha son regard à celui de Jungkook comme on retire une épine enfoncée dans la chair, et se concentra à nouveau sur la gouttière afin d'échapper à une guerre d'émotions qu'il n'avait jamais demandé à livrer.

Mais les interrogations se bousculaient, et une attendait son heure. Une qu'il fuyait depuis trop longtemps et qui continuait de le poursuivre, prête à bondir : Et si toi aussi tu en étais un, de monstre ?

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Si tout va bien, on se retrouve ce week-end !

Love

<3

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