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Chapitre XIII : L'Automateur du marché noir

La nuit n'avait pas été d'un grand réconfort pour qui que ce soit sur l'Arche. Surtout pas Dream qui, le soleil à peine levé, avait déboulé dans le salon des pirates pour préparer ses affaires. Dust avait dormi sur le canapé et dormait toujours, il semblerait qu'il avait gagné le sofa finalement. Horror n'était pas là, il se trouvait dans un petit bureau, quelques pas plus loin dans la modeste maison. 

Dès le matin, il écrivait une lettre sur un papier lilas en prenant le temps et le soin de bien tracer ses lettres avec une plume d'airain. À mi-voix, il murmurait ce qu'il voulait écrire et faisait ses corrections à l'oral en s'assurant d'être le plus harmonieux possible. Devant lui, une autre lettre écrite sur du papier carmin était décachetée et parcourue de magnifiques arabesques. 

-Horror ? appela doucement Dream. 

Ce dernier sursauta et manqua de renverser l'encrier sur la feuille. Surpris dans son travail, il rougit violemment et cacha les mots. 

-Qu'est-ce que tu fais là, ton altesse ? Ce n'est pas encore l'heure du petit-déjeuner ! 

-J-Je suis désolé, s'excusa le prince, mais je ne tenais plus en place... Qu'est-ce que vous écriviez ? 

Mais le squelette au crâne refait grimaça et rougit de plus belle. 

-Une simple lettre, c'est personnel ! 

Une odeur de parfum attira l'attention de Dream qui reconnut la fragrance pour l'avoir maintes fois senties au palais. 

-C'est le parfum de Plum ? 

Cette remarque ne fut pas pour arranger les pommettes déjà rouges du pirate. 

-Tu dois confondre ! Maintenant va jouer ailleurs ou va mettre la table ! Ripe tes galoches de mon bureau ! 

Sans totalement comprendre le sens de la phrase, Dream obéit et sortit du bureau, presque poussé par Horror qui referma la porte. 

-Eh ben, bailla Dust qui venait de se réveiller. Il est déjà en train d'écrire à cette heure ? 

-À qui écrit-il ? demanda le prince, curieux. 

-À Milady apparemment ! ricana l'encapuchonné en se levant et en s'étirant paresseusement. Il fait ça dès qu'il reçoit ces jolies lettres parfumées. Je ne l'ai jamais vu être aussi soigneux avec autre chose que la bouffe alors je me souviens de ce genre de détail. 

Il grimaça en faisant craquer ses vertèbres et alla à la cuisine. 

-Tu veux quelque chose ? Thé, scones, café, cacao, lait chaud ? 

-Vous avez du cacao ? s'étonna Dream qui savait que le chocolat était un met rare et cher. 

Dust dut se douter de sa surprise car il ricana et sortit un petit sac de toile dans lequel il y avait des grains de cacao. 

-On peut se procurer ce qu'on veut pour un prix moindre au marché noir, tu sais. 

-Hé là ! Pas touche à mes affaires ! 

Horror était revenu en quatrième vitesse dans la cuisine et lui arracha presque le paquet des mains. 

-Tu peux toucher à la vaisselle et même la briser en mille morceaux si ça te chante, mais tu ne touche absolument JAMAIS à la nourriture si je suis dans cette baraque ! 

Dream essaya de se retenir mais éclata de rire devant l'air outré du cuisinier auto-proclamé et le visage passablement blasé de Dust. Quelques instants plus tard, Blue descendait les marches, à moitié réveillé. 

-Qu'est-ce qui se passe ? bailla-t-il en observant le manège des trois squelettes. 

Horror s'occupa donc de préparer du chocolat chaud pour tout le monde et Dust retourna roupiller cinq minutes sur le canapé. Dream s'occupa de mettre la table et attendit en relisant encore une fois les rapports que lui avait confié Plum, Blue à ses côtés. 

Killer descendit les marches à son tour un bon quart d'heure après, il n'avait visiblement pas dormi de la nuit. Un silence respectueux se fit dans la pièce. Horror venait de finir le petit-déjeuner et servait les bols en chantonnant. 

-Pourquoi avez-vous cette attitude protectrice envers la nourriture ? finit par demander Blue en dégustant son chocolat. 

Le concerné cessa de fredonner sa chanson et pencha le crâne sur le côté, son sourire s'étant fait plus mordant. 

-Dis-moi gamin, as-tu déjà dégusté un plat -et je dis bien "dégusté", pas simplement mangé- un plat donc, tout à fait immonde qui t'arrache des haut-le-cœur à chaque bouchée ? 

La simple image d'un pareil repas suffit à donner la nausée à Dream qui manqua de recracher son chocolat. 

-C'est horrible, bredouilla-t-il. Personne ne peut apprécier une telle chose !

-Personne sauf quelqu'un qui n'a rien mangé depuis des semaines, termina abruptement Killer en craquant un bout de pain dur pour le garnir de confiture. 

-C'était moi qui racontait, se plaignit le cuisinier qui ne sembla pas s'émouvoir du tout de la réponse. 

-Il y a des gens si pauvres à Éclipse ? s'étonna Dream qui ne savait pas qu'un tel niveau de pauvreté existait sur la même Arche qu'il dirigeait avec son frère. Mais il y a des réformes en vigueur pour garantir un meilleur accès à la nourriture sur l'Arche pourtant. 

Horror et Dust ne purent se retenir de ricaner. Killer, quant à lui, se contenta d'un sifflet méprisant. 

-Tu es trop naïf, trancha le pirate en se levant. Dépêchez-vous tous les quatre, on n'a pas que ça à faire. 

Après avoir donné cet ordre impérieux, il vérifia qu'il avait tout ses couteaux, prit un pistolet qu'il plaça à sa ceinture et s'enveloppa dans une cape brune avant de sortir. Blueberry roula des orbites et termina son chocolat en vitesse, le jeune prince l'ayant déjà terminé. Les deux pirates suivirent mais Horror retint Dream par le bras et lui tendit une chemise et un pantalon propres. 

-Tu es couvert de suie, va te passer un coup de flotte sur le museau, on se retrouve ensuite. 

Dream le remercia et fit ce qu'on lui demandait, trouvant sans mal la salle de bain aux tuyaux d'étain et de cuivre rouillés que lui montra le cuisinier. Il se dépêcha de se débarrasser de la suie, plia soigneusement ses vêtements sur le rebord d'une chaise et observa son reflet. 

La chemise écru lui allait à merveille, elle était simple et pratique. Le pantalon de toile était un peu inconfortable mais il n'allait pas critiquer les habits que lui offraient de jeunes gens pauvres. En rentrant, lorsqu'il aurait innocenté son frère, il lui parlerait des conditions de vie de ces malheureux. 

Il finit par se présenter devant ses hôtes. Blue discutait cuisine avec Horror devant la maison, Killer attendait, stoïque, et Dust n'était pas là. 

-Enfin là ? grogna le squelette aux larmes noires. On y va, on a déjà perdu assez de temps. 

-Et Dust ? demanda néanmoins Blue. 

-Il nous rejoindra chez l'Automateur dès qu'il aura trouvé ton ami inventeur et peintre, répondit vaguement Horror en redonnant son sac à Dream. On doit vraiment se dépêcher, il est tôt et il sera probablement de pas trop mauvais poil. 

Le prince ne fit aucune réflexion mais pria pour que ledit Automateur daigne bien les recevoir sans faire de manière. Il remit sa casquette sur son crâne et suivit les pirates. 

La ville basse était exactement comme ils l'avaient décrite : pauvre, isolée des beaux quartiers et elle semblait coincée dans une crevasse. Cette dernière affirmation, toutefois, n'était pas exacte : en réalité, les gens avaient creusé cette faille au fil des ans pour s'y installer à flanc et paroi, parois qu'ils avaient recouvertes de tôles, d'étain, de cuivre, d'acier et de plomb, et sur lesquelles se trouvaient leurs maisons. Elle s'étendait de ce fait sur plusieurs niveaux, les plus aisés des pauvres se trouvant pour la plupart vers le haut, là où l'air était le plus pur et où le soleil pouvait être aperçu sans trop d'effort. 

Les pirates vivaient plus vers le haut mais ils descendirent en empruntant des passerelles instables et des rues étroites qui filaient en pentes douces. L'odeur de charbon et de vapeur imprégnait les airs, en plus de l'odeur de la pauvreté. Plus ils descendaient et plus Dream voyait des femmes et des hommes errer dans la rue, en haillons, en quémandant une pièce ou un morceau de pain. Certains avaient la mine basse et l'œil humide, ils revenaient des usines plus haut et partaient se coucher en ayant gagné à peine de quoi subvenir à leurs maigres besoins. C'était-là un spectacle affligeant et qui fendait le cœur des deux amis. 

Killer leur jeta un simple coup d'œil et Horror lui lança un regard réprobateur qu'il ignora superbement. 

Parfois, un automate ou cyborg faisait des petits boulots mal payés ou se laissait aller à la rouille et aux ravages du temps, incapable de payer un automateur pour les réparer. 

La faible lumière de l'aube ne leur parvenait pas. Les bas-fonds de l'Arche étaient désespérément sombres et chaque ombre semblait être un voleur ou un assassin en quête du peu d'argent qu'il pourrait dérober. 

Ils arrivèrent enfin au plus bas de la faille. Là, une arche en métal habillait une entrée creusée à même la roche où il était écrit IRON CHARME, éclairée par deux lanternes aux flammes multicolores. 

-Qu'est-ce que ça veut dire ? fit Blue en fronçant les sourcils. C'est le nom de la boutique de l'Automateur ? 

Les deux autres ne répondirent rien et entrèrent simplement par ce passage. Blue et Dream se regardèrent un instant et déglutirent avant de les suivre et de rester dans leurs pas. À l'intérieur, ils traversèrent un long couloir à peine éclairé par les mêmes lanternes qu'à l'entrée et durent faire un effort pour distinguer les parois de pierre. Puis, au bout de ce couloir, une épaisse lumière les aveugla presque. 

Le squelette aux pupilles dorées ferma un instant les orbites avant de les rouvrir. Ce qu'il vit alors lui coupa le souffle. 

Ils étaient dans l'Arche. Devant eux s'étendait une ville souterraine composée de maisons, de boutiques, de commerces et de saltimbanques. Les rues étaient pavées, comme à la surface, et des centaines de bec-de-gaz, de lanternes et de lampadaires illuminaient l'endroit en se reflétant sur les vitrines hétéroclites. Le tout ressemblait à une cour des miracles, coloré et empli de tant de diversité que ça en donnait presque le tournis. 

Cela avait beau ressembler à un labyrinthe impraticable pour les néophytes, Killer et Horror semblaient savoir exactement où ils se rendaient. Ils quittèrent la rue principale et s'engagèrent dans une rue secondaire qui était également un cul-de-sac. Au bout, trônant comme un roc solitaire parmi les habitations, une maison qui avait dû être magnifique mais était aujourd'hui quelque peu délabrée portait sur sa devanture les inscriptions "Automateur", avec cette particularité que le "o" était coupé pour ressemblé à un croissant de lune. 

Blue et Dream eurent le même regard anxieux et impatient en comprenant qu'ils étaient arrivés à destination et suivirent les deux pirates qui rentraient déjà sans toquer. 

Un petite clochette tinta lorsqu'il poussèrent la porte. L'intérieur ressemblait à une boutique tout à fait normale, si ce n'était qu'elle était encombrée de tas de choses, de mécanismes inachevés, de pièces mécaniques et de bras et de jambes articulés qui mettaient mal à l'aise. On se serait cru dans un musée des horreur ou dans une maison de poupées mécaniques ; c'était inconfortable d'être épié par des automates morts. 

Killer s'avança parmi ce fatras d'outils et de mécanismes et toqua à la porte du fond. Personne ne lui répondit et il n'entendit qu'un faible bruit de soudure. 

-Il bosse encore ? râla Horror. Il n'arrivera donc jamais à se détacher de ses jouets... 

Le squelette aux dagues haussa les épaules d'un air indifférent et poussa le battant pour entrer. Dream se pencha légèrement et regarda à l'intérieur. Cette pièce était dans un état contraire à l'entrée : elle était rangée, chaque outil et chaque vis ou boulon avait sa place à un endroit précis, dans les caisses à outils et les tiroirs métalliques tout autour, et une simple table trônait au centre de la pièce. Une silhouette était penchée dessus, habillée d'une tenue beige et d'un tablier en cuir brun, une paire de lunettes de précision sur le visage. Ses mains étaient enfermées dans des gantelets fins mais protecteurs qui l'empêchaient de se brûler ou de s'électrocuter avec les fils et les étincelles de la soudure à l'arc qu'il était en train de faire. 

-On a besoin de toi ! clama Killer pour se faire entendre, faisant sursauter l'ingénieur qui manqua de lâcher son fer à souder. 

-Nom de Dieu Killer ! râla l'automateur en balançant presque son matériel sous le coup de la surprise et de l'énervement. 

Il se tourna vers les nouveaux venus et releva ses lunettes sur son crâne. C'était un squelette aux os noirs et aux pupilles tricolores qui rappelaient à Dream celle du roi des vampires. Il avait également d'étrange marques bleues sous les yeux et plissa les orbites en voyant Horror et les deux amis. 

-Que tu viennes avec Horror pour que je m'occupe de réparer encore une fois son foutu crâne, je peux le concevoir. Mais les gamins ça reste dehors ! 

-On n'est pas des gamins ! s'emporta Blue. Et vous pourriez faire preuve d'un peu plus de respect, vous parlez à... ! 

Mais Horror lui pressa doucement mais fermement l'épaule pour lui intimer de se taire. Le garde grimaça et se tut. 

-Je sais que je parle à des idiots, railla l'Automateur en se débarrassant de ses gants et en s'essuyant les mains avec un vieux torchon plein de graisse. Vous n'êtes pas d'ici, sinon vous sauriez que je serais prêt à vendre père et mère si le prix me convient. 

-Êtes-vous donc sans cœur ? s'horrifia le garde royal. 

-Ouaip, pas des bas quartiers, en déduit l'ingénieur avec un sourire mesquin. Tu ferais mieux de me dire à qui j'ai affaire, Killer, parce que tu sais que j'ai horreur des plaisanteries et des cachoteries. Des sous-fifres de Nightmare qui se déplace jusqu'au marché noir ? 

Le squelette aux larmes noires s'apprêta à dire quelque chose mais Dream s'avança avec calme, déterminé.

-Nous devons aider Nightmare. Il est accusé à tort d'avoir tué quelqu'un au palais il y a deux nuits. 

Killer lui jeta un regard incendiaire mais le prince s'en défit et darda ses pupilles dorées sur l'Automateur qui plissa de nouveau les orbites. 

-Error. Error l'Automateur. Et toi ? 

Le prince hésita un instant.

-Mon nom n'a pas d'importance. 

Cette méfiance, loin d'embarrasser ou de contrarier Error, le fit seulement sourire. Il le laissa finalement après l'avoir dévisagé une dernière fois et partit dans un coin de la pièce pour s'installer à un bureau encombré de papiers, d'une loupe et d'une lampe qui l'éclairait faiblement de son ampoule à filament. 

-Si les pirates sont venus jusqu'ici, c'est que Nightmare veut que j'examine certaines choses. De quoi s'agit-il ? 

Ils s'approchèrent tous et Killer jeta un autre regard à Dream pour lui dire de se méfier, sans intervenir pour autant. Le prince était d'un naturel généreux et accordait facilement sa confiance. Cependant, il se força à rester méfiant. 

-Vous avez dit que vous seriez prêt à vendre votre famille pour un prix qui vous intéresserait, commença-t-il calmement. Le genre d'informations que l'on vous demande n'est pas gratuit, j'imagine. 

Une ombre amusé passa sur le visage d'Error dont la bouche se pinça en un rictus amer. 

-Futé, le gamin. En effet, rien n'est gratuit en ce bas-monde. Et surtout pas au marché noir. 

La petite bande se crispa et attendit en silence. Error prit un certain plaisir à faire durer ce suspense et les observa calmement avant de ricaner. 

-J'accepte de vous dire ce que je sais, à une condition. 

-Laquelle ? le pressa Blueberry. 

Sans se départir de son sourire, il sortit une affiche de sa poche de tablier. Dessus, il y avait le portrait de Dream. L'affiche disait "Recherché pour complicité de meurtre et délit de fuite".  

-Expliquez-moi pourquoi la garde du palais vous a fait passé de simple fugitif à complice de meurtre activement recherché, Dream, prince d'Éclipse ?~ 

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