Albus Severus connaissait par cœur cette musique et il ne s'en lassait pas. Il connaissait chaque silence, chaque note plus haute que la précédente. Il savait exactement à quel moment il allait les voir sauter, faire un plié, monter leur bras... Et pourtant à chaque fois Albus était ébloui. Il observait avec émerveillement la grâce de chaque geste.

Un pas. Saut. Révérence. Pas chassé. Tourne...
Deux pas. Grand plié. Main en haut. Pointe devant. Tourne...

Elle était seule sur la scène et s'entraînait une énième fois. Elle connaissait pourtant chacun de ses mouvements, elle était dans le rythme et sa prestance se ressentait à chaque mouvement de tête.
Lorsque le boléro cessa, elle se stoppa net, telle une statue qui prendrait vie seulement lorsque la musique reprendrait.

Albus applaudit légèrement et elle releva le visage.
Elle s'appelait Anouk Dolstoï, elle était née à Saint Petersbourg et elle y avait commencée la danse quelques années après sa naissance.

"Tu viens danser ?"

À la fin de chacune de ses phrases son accent russe pointait et Albus ne trouvait rien d'autre plus charmant. Elle défit ses chaussons de danse et laissa nu son fin pied. Albus retira manteau et chaussure, et parcourut la distance entre eux. Le bois craquait légèrement sous ses pieds. Albus n'avait jamais pris de cours de danse, en fait il n'avait jamais dansé avant de la rencontrer. Il n'avait jamais été particulièrement attiré par cet art. Puis il l'avait vu sur scène et il était resté hypnotiser. Elle posa sa main sur son épaule et la sienne vint tout naturellement sur sa hanche. Elle avait décidé de lui apprendre la valse et Albus n'avait pu lui refuser.

Un pas, deux pas et le troisième. Il s'améliorait et la voir sourire de ces quelques pas le réjouissait.

"Jolie mister." Commenta-t-elle et Albus en profita pour l'embrasser. Parce qu'il fallait bien l'avouer, s'il s'intéressait tant à la danse c'était pour ses beaux yeux. Anouk Dolstoï avait une peau blanche laiteuse, de longs cheveux châtain, des lèvres d'un rose pâle et des yeux noirs qui contrastait avec la blancheur de sa peau.

La première fois qu'il l'avait vue, c'était dans un Opéra en Russie, il était venu en soupirant et était sorti du théâtre l'esprit obnubilé par celle qui incarnait Cendrillon. Albus Severus avait la personnalité d'un passionné, il adorait ou il détestait. Ses choix étaient tranchés par nature et il lui était difficile de changer d'avis. La première qu'il l'a vue, il tomba amoureux de la grâce qui émanait de sa personne. Bien entendu, il chercha à la revoir et son caractère obstiné lui permit de se trouver au bon moment au bon endroit lorsqu'elle sortit d'une répétition.

La première fois qu'il lui parla, il lui sembla que la musique continuait de jouer derrière ses paroles, qu'elle marchait à un certain rythme. Ils discutèrent longtemps et Albus finit par aimer tous ses mots, tous ses gestes...

La première fois qu'il la décrivit à Scorpius, c'est-à-dire le soir même, son ami l'avait regardé, un sourire en coin et lui avait simplement demandé s'il croyait au coup de foudre.

"Dit princesse, tu te souviens que l'on dîne chez Scorp ?" Dit Albus en la chatouillant pour qu'elle se dépêche d'aller se préparer. Elle s'en alla dans les vestiaires en tournant sur ses pointes et Albus sourit de son attitude.

Il pensa qu'il avait de la chance. Beaucoup de chance de l'avoir.

A la fin du salon, les deux amis et patrons devaient repartir chez eux et Albus aurait voulu rester près d'elle encore. Il lui avait évidemment expliqué qu'il était en Russie pour un déplacement professionnel, mais cela ne les avait pas empêché de jouer à ce fameux jeu de séduction. Il lui avait proposé de se revoir si, par hasard, elle voulait visiter Londres. Elle lui avait retourné l'invitation et Albus était parti le cœur lourd.

Il avait beaucoup de chance qu'elle croit, elle aussi, au coup de foudre.

Quelques semaines après son retour, un soir où il avait été invité chez James, il revint chez lui et découvrit son appartement éclairé.

Elle était là.

Assise sur une chaise, sa valise à ses pieds.

« C'est ton ami qui m'a ouvert. » Avoua-t-elle en s'approchant. Pour une surprise, Albus pensa que c'était la meilleure.

« Tu veux visiter Londres ? »

« A vrai dire La Royal Opera House cherche des danseuses qualifiées alors je me suis dit que la vie Londonienne ne pouvait pas être si terrible. »

C'était un pari risqué mais elle avait commencé un ballet avec lui et il y avait encore des pas à danser. Finalement elle avait bien fait car le jeune sorcier fit le premier pas vers elle en l'embrassant.

Anouk s'adapta facilement à la vie anglaise, elle passa les nombreuses auditions et fut finalement sélectionnées. Elle n'eut pas le problème de s'adapter à la magie, si elle avait su le retrouver c'était grâce à sa sœur. Effectivement la sœur de la danseuse était la seule sorcière de la famille et travaillait pour l'Etat, elle eut rapidement accès à des informations concernant le jeune homme et Anouk partit le rejoindre une fois le dossier du Kremlin bien remis à sa place.

« Je suis prête ! » Annonça-t-elle en sortant des vestiaires.

Ils allaient tous les lundis déjeuner chez Scorpius, ce n'était pas vraiment dérangeant étant donné que l'appartement d'Albus était exactement sur le même palier que son meilleur ami sorcier, ensuite tous les dimanches ils allaient soit chez James, soit chez ses parents. Anouk et Albus n'était pas marié, ils vivaient ensemble depuis quelques mois. Ils allaient rendre visite au parent d'Anouk au moins une fois tous les deux mois. Le plus surprenant pour elle fut sans doute cette amitié entre les deux garçons, toujours ensemble. Vous en cherchez un, vous trouvez l'autre. Ils travaillaient ensemble, parlaient de tout ensemble. Anouk disait souvent qu'ils ressemblaient à des frères.

Inséparables.
Ils étaient inséparables.

Ce que certaines femmes auraient trouvé dérangeant car encombrant, ou, malvenu dans une relation amoureuse, Anouk n'y voyait rien de tout cela. Elle était la plupart du temps au studio ou au théâtre et la fiancée de Scorpius était aussi une sportive de haut niveau. Elles étaient souvent occupées et lorsque les tournées débutaient et qu'elles partaient pendant quelques mois, c'était rassurant de les savoir ensemble.

Ils entrèrent dans l'appartement et Scorpius accueillit les deux tourtereaux avec cet habituel sourire.

"Lily ils sont arrivés !"

Ils venaient de travailler toute la journée ensemble et pourtant ils s'étreignirent comme à leur habitude. Scorpius fit la bise à la jeune femme, il aimait bien Anouk, il la trouvait naturelle et timide à la fois. Lily, ou appelée la tornade rousse par son équipe, déboula en vitesse dans l'appartement, les salua, puis entraina à sa suite la petite amie de son frère lui racontant qu'elle avait trouvé un objet moldu et qu'il fallait qu'elle l'aide à en comprendre le principe...

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A suivre ...