Chapitre 3.

Les lèvres de Dean descendirent le long du sexe de Zed, tandis que d'une main, il malaxait ses boules. Le démon poussa des grognements animal, se laissant faire aux bons soins de son partenaire.

— Touche-moi aussi, ordonna le Chasseur d'une voix rauque.

Ses pupilles s'étaient à nouveaux vrillées, virant au doré pailleté. Il recommençait à être excité et c'était bon signe. Ils allaient pouvoir passer à l'étape supérieure bientôt et il pourrait avoir ce qu'il était venu chercher dans ce bar. Il pouvait déjà sentir la puissance qui se dégageait de Zed, comme des étincelles de pouvoir dans l'air.

Le démon ne résista pas à la demande de son compagnon. Il obéit à l'humain en agrippant ses fesses, puis les écartant pour glisser un doigt entre-elles. Il caressa le muscle crispé qui se détendit sous son toucher. Les hanches de Dean tremblèrent d'impatience. Il le combla en faisant pénétrer deux jointures dans son orifice.

— Putain... ! s'exclama le plus jeune en serrant les lèvres.

Il respira bruyamment, puis murmura, désireux d'atteindre son but final :

— Je te veux à l'intérieur...

L'incube ne se fit pas prier. La faim le dévorait. Le désir aussi. Dean s'avança sur Zed, puis s'appuya sur ses genoux pour descendre lentement sur le sexe de son partenaire, tenant la base de sa queue à une main pour l'orienter. Il sentit chaque centimètre l'étirer, alors qu'il les prenait en lui. Il ouvrit la bouche en un O muet, prenant son temps pour ne pas se blesser tout en était très sûr de lui.

— Oh, oui, gémit Zed en attrapant les hanches de son vis-à-vis, y plantant ses ongles qui s'étaient un peu allongés sous l'effet du désir.

Il aimait laisser des marques sur ses partenaires. Dean n'avait pas l'air de s'en préoccuper.

— Ça y est, grogna Dean, une fois que Zed fut complètement en lui.

Alors que le lien était complet, leurs énergies commencèrent à se mêler. Zed se nourrit. Il maintint le Chasseur en place. Dean hoqueta, alors qu'il commençait à se sentir étouffé et fiévreux de désir. Le plaisir venait par vague qui menaçait de le faire chavirer. L'incube était en train de le vider de son énergie, le laissant pantelant. Des frissons recouvrit sa chair, des pieds à la tête, puis se répercutant directement dans son sexe dressé contre son bas-ventre. Il voyait la réalité sous un voile blanc et il ne parvenait plus à réfléchir de manière correcte. Sa peau était parcourue de chair de poule et couverte de sueur brillante.

Zed referma sa paume sur la hampe de Dean et lui imprima des mouvements de va-et-vient tout en bougeant son bassin pour pénétrer le Chasseur de manière toujours plus profonde. Son pouce taquina la fente du membre de son compagnon, étendant la pré-semence sur toute sa longueur. L'énergie vitale du Chasseur le remplissait.

— Tu es délicieux, fit-il remarquer, alors qu'il était presque repu.

Sentiment étrange et paradoxal, Dean était à la fois faible et plus fort. Il sentait son pouvoir croître, alors que la fatigue l'envahissait. Quand il finit par jouir, entraînant Zed à sa suite, son orgasme le laissa écroulé et vidé.

Il s'effondra sur le torse de Zed, incapable de bouger davantage, mais il n'était pas inquiété. C'était la même chose à chaque fois qu'il se livrait à une partie de jambes en l'air avec un démon. Un des seuls désavantages de sa condition pas tout à fait humaine. Il sentit le bras de Zed se poser sur son dos. Il se raidit aussitôt. Il détestait ce moment de faiblesse qu'il avait toujours après l'acte et où il était soumis au bon vouloir de son partenaire. Les doigts du démon coururent sur sa peau, le faisant frissonner.

— Merci, murmura Zed avant de le repousser et de le faire rouler à côté de lui sur le lit sans la moindre difficulté, ma faim est comblée grâce à toi.

Dean gémit en sentant le fluide glacé de l'incube couler sur ses cuisses. Les démons étaient à l'abri des ITSS et des autres maladies d'humains, alors ils ne s'encombraient jamais de préservatifs, surtout que cela les empêcherait de se nourrir correctement.

L'incube se leva et commença à récupérer ses vêtements disséminés aux quatre coins de la pièce en titubant. Dean ouvrit les yeux et le fixa.

— Tu t'en vas ?

Zed haussa les épaules.

— Bah ouais, c'était cool, cette petite sauterie, mais mes amis m'attendent. C'est mon anniv', tu sais, mec ! J'ai encore des dizaines et des dizaines de shots et de bières à vider !

Dean était un solitaire de nature et il détestait être dépendant ou à la merci des autres, mais quelque chose lui déplaisait dans la situation. À l'instant, il était faible. Dans quelques heures, il aurait retrouvé toutes ses capacités et plus encore, mais pour le moment, il restait au plus mauvais de sa forme. Il ne pourrait pas combattre le plus petit des démons. Ça le faisait chier, mais dans ses moments-là, il préférait avoir une source de protection pas loin.

— Tu me laisses ici ?

S'il le fallait, il jouerait la carte du petit soumis faible et esseulé. Tant pis s'il devait mettre son égo sur la table.

— Je n'ai pas l'habitude de jouer avec la nourriture.

— Je me sens mal...

— Je viens d'aspirer ton énergie, c'est normal. Tu as dit que ce n'était pas ta première fois.

Maintenant, Zed hésitait à tourner les talons. Il était un connard bourré – même s'il avait pas mal dessaoulé, – mais il n'était pas sans-cœur pour autant.

— Je suis un Chasseur, les démons que je chasse n'attendent que ce moment de faiblesse de ma part pour m'attaquer. J'aurai retrouvé mes facultés dans quelques heures. Reste.

Dean avait essayé d'être gentil pour attendrir l'incube, mais c'était un ordre. Il l'avait nourri, après tout, il lui devait bien ça.

— C'est bon, finit par abdiquer Zed, mais pas plus longtemps. Mes potes ne m'attendront pas infiniment et je vais manquer le reste de la fête.

L'humain esquissa un sourire, un sourire très faux. Le démon se rallongea dans le lit près de lui et ils fermèrent les yeux.

Sans même s'en rendre compte, ils tombèrent tous les deux endormis.

***

Le lendemain matin, Dean était en panique. Il avait perdu beaucoup trop de temps ! Quand Zed ouvrit les paupières, le Chasseur était habillé de pied en cap au bout du lit et était en train de remettre sa dague à sa ceinture. Le démon plissa les yeux et fouilla dans sa poche pour voir l'heure sur son téléphone portable.

— Midi ?! Merde ! jura-t-il. J'ai manqué toute la soirée !

Il avait dix appels manqués et des textos de ses amis pour lui demander ce qu'il foutait avant de se transformer en commentaires lubriques et en félicitations pour sa prise du soir.

— Oh, il y en aura d'autres, c'est pas comme si tu allais mourir demain, lui fit remarquer Dean en roulant les yeux, finissant de prendre soin de son arme.

Zed fronça les sourcils.

— Hey ! On n'a pas deux-cents ans tous les jours ! Et où tu vas de toute façon ?

— Je pars en mission. J'ai reçu un appel.

— Je viens avec toi.

Dean prit une seconde pour analyser ce que venait de dire le démon.

— Quoi ? Non ! Il n'en est pas question!

C'était quoi, ce délire soudain, de toute façon ?!

— Oh, aller, dis oui ! J'ai toujours voulu voir le boulot d'un Chasseur en action !

Zed avait toujours été fasciné par les humains et leurs étranges coutumes. Le travail de Dean l'intriguait énormément. De plus, il n'avait rien de spécial pour combler sa journée.

— On dirait un gamin..., souffla son interlocuteur avec exaspération.

Malgré tout, Dean prit le temps de réfléchir. Maintenant qu'il y pensait, ce n'était peut-être pas idiot d'amener Zed avec lui. Il serait pratique d'avoir la source de sa puissance – la nourriture – à proximité si jamais il en avait encore besoin dans les prochains jours. Le démon qu'il s'apprêtait à affronter était un des plus puissants qu'il n'avait jamais rencontré.

Zed lui fit de gros yeux de chien battu.

— Tu peux venir, abdiqua-t-il avec sérieux, puis il rajouta sur le ton de la menace : mais si tu fais foirer ma mission, je te jure que, mauvais ou pas, tu es le prochain démon que j'extermine et que je renvois pourrir en Enfer.