Merci d'avoir montré autant d'intérêt pour cette histoire toute fraîche, je vous envois la suite ! 

Chapitre 2.

Le club avait bien sûr tout prévu. Il suffisait d'aller voir le barman, de présenter sa preuve de membre et on vous remettait une carte magnétique qui donnait accès à une des chambres privées à l'arrière de la boîte pour que les incubes puissent se nourrir en paix avec leurs humains.

Un peu bourré – mais pas trop – et avec ses amis qui lui lançaient des pouces en l'air depuis leur table, Zed ne se fit pas prier pour récupérer une carte et un numéro de chambre en titubant. Avec un grand sourire, il rejoignit Dean qui avait l'air exaspéré.

— J'ai la chambre ! s'exclama-t-il, trop joyeux.

Le Chasseur soupira.

— Alors, allons-y.

D'accord, il devait avouer que l'incube était tout à faire son type, mais côté personnalité... Dean s'était peut-être trompé. Il espérait que Zed soit moins bavard et agaçant au lit que lorsqu'il était ivre.

Zed arriva devant la porte de la chambre et essaya de passer la carte dans la petite fente, mais il la mettait toujours à côté. De plus en plus impatient, Dean finit par lui arracher des mains pour ouvrir lui-même la porte de leur nouveau nid d'amour.

Sautillant, l'incube retira aussitôt ses vêtements un à un, les balançant aux quatre coins de la pièce. Puis, il s'allongea dans le grand lit King, repliant ses bras derrière sa tête et regardant Dean avec un sourcil levé, le mettant au défi.

Le Chasseur lâcha un énième soupir. Putain... ce démon était vraiment un connard prétentieux. Il était déjà nu, l'attendant comme un prince sur les draps ! Devrait-il lui faire la révérence pour lui baiser la bite, aussi ?! Dean se le demandait... !

Au moins, pour se rattraper, Zed avait un beau corps. La plupart des démons, surtout les incubes dont la survie en dépendait pour attirer leurs proies, étaient d'une beauté et d'un magnétisme troublant. Celui qui l'attendait sur le matelas n'y échappait pas. Grand, musclé, avec les cheveux aussi noirs que la nuit, de grands yeux dorés que bordaient une rangée de cils épais, des pommettes hautes et sculptées comme dans le marbre et des lèvres pulpeuses qui appelaient aux baisers. Il avait aussi de petites cornes sur le haut de son front, discrètes, maisqui renvoyaient à son héritage démoniaque, mystérieuse et excitante. N'importe où, Dean se serait retourné sur son passage. Et il aurait même pu aller jusqu'à l'interpeller pour prendre son numéro... s'il n'avait pas été aussi égocentrique et idiot, bien entendu....

— Tu ne te déshabilles pas ? s'enquit l'incube, impatient. J'ai faim. Tu devrais venir t'allonger....

Il tapota la place près de lui sur le lit.

Plus un démon était âgé, plus il était puissant. Zed venait de fêter ses deux-cents ans. Pour autant de force, Dean était prêt à supporter son caractère désagréable. Il en avait vraiment besoin pour sa prochaine mission... Sans ça, il ne ferait pas long feu.

Soupirant une énième fois, il commença par faire passer son T-shirt au-dessus de sa tête, dévoilant son torse athlétique. Zed saliva, ne le lâchant pas du regard une seule seconde. Dean attrapa le haut de sa fermeture éclair et la descendit en regardant à peine son spectateur, puis se débarrassa de son pantalon. Il se retrouva en boxer. Il hésita une seconde avant de l'ôter lui aussi, le descendant sur ses cuisses musclées et s'exposant à la curiosité du démon qui n'en perdait pas une miette.

Nu, il essaya de se mettre dans l'ambiance et s'autorisa à regarder l'incube, promenant son regard sur son corps parfait, s'arrêtant sur le sexe épais qui commençait tout juste à se réveiller. Dean grimpa sur le lit et rampa sur Zed qui ne bougea pas.

— Tu me suces ? demanda-t-il avec suffisance, arquant un sourcil.

Eh bah, il était confiant ! Dean fronça les sourcils, n'appréciant pas particulièrement de se faire donner des ordres.

Voyant qu'il ne répondait pas, Zed bougea et posa son index et son majeur sous le menton de son partenaire.

— Tu veux que je t'aide ?

Dean grimaça. Il détestait qu'on le prenne de haut ! D'une main, il chassa les doigts de l'incube et secoua la tête.

— C'est bon, je suis un grand garçon.

Souhaitant prouver à Zed ce dont il était capable et lui faire regretter ses paroles, il attrapa la base de son sexe dans sa paume et posa ses lèvres contre le gland, glissant sa langue dans la fente, caressante. Il sentit les mains de l'incube agripper sa chevelure, tirant ses mèches brunes, tandis qu'il prenait, centimètre par centimètre, toute la longueur de sa hampe dans sa gorge.

— Oh, putain ! gronda le démon en sifflant bruyamment.

Zed était peut-être bourré, mais il savait reconnaître quelqu'un de doué avec sa bouche. Ses prunelles se vrillèrent sous l'effet du désir qui montait. Dean sourit tout en s'exécutant, satisfait de sa performance.

Même le Chasseur commençait à être excité. Surtout quand Zed étira son bras libre pour venir toucher ses fesses, les molestant entre ses doigts et glissant son index entre-elles pour caresser le muscle rosé.

Dean ferma les yeux en jurant.

— Merde... !

Quand il rouvrit les paupières, ses yeux étaient semblables à ceux de Zed : dorés et brillants.

En le remarquant, l'incube flippa.

— Woh, putain ! Qu'est-ce que c'est que ça ?!

Rapidement, il ôta ses doigts et repoussa Dean à l'autre bout du lit, sur ses gardes :

— Tes yeux ! s'exclama-t-il. Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu es quoi ? Tu veux me buter ?

Seuls les démons avaient de pareils yeux. Chez un Chasseur, ce n'était pas normal, encore moins chez un humain.

Dean serra les dents, n'appréciant que peu de se faire ainsi rejeter en plein milieu d'un acte sexuel.

— Ce n'est rien, répondit-il, je ne cherche pas à te tuer.

Non, puisque j'ai besoin de toi pour le moment...

Mais Zed n'était pas convaincu par l'explication. Il croisa les bras sur son torse, implacable :

— Alors, il va falloir m'expliquer ça.

L'incube désigna ses prunelles qui venaient tout juste de reprendre leur couleur bleu habituelle. Dean était exaspéré. Il voulait juste baiser et récupérer la puissance qui lui était nécessaire, pas se lancer dans un monologue biographique et chiant.

— Ça arrive quelque fois, c'est tout.

Il tenta de se rapprocher à nouveau de Zed, mais ce dernier appuya une main sur son front et le repoussa à nouveau.

— Tu ne m'approches pas tant que je ne sais pas à quoi j'ai à faire. Es-tu un démon ? Je ne peux me nourrir que de l'énergie vitale d'humains. Si tu essaies de me tuer, sache que tu seras le premier à mourir.

Le Chasseur ferma les poings. Ce serait con de passer à côté d'un démon puissant de deux-cents ans pour une histoire d'iris.

— D'accord, cracha-t-il. Je suis humain et je suis un vrai Chasseur. Mes yeux ont toujours pu changer, comme ça, depuis que je suis tout petit. Je peux aussi faire d'autres choses magiques... C'est pour ça que j'ai été trimballé de famille d'accueil en famille d'accueil durant toute mon enfance. Je ne sais même pas si « Dean » est mon véritable prénom...

Zed n'allait pas le lâcher comme ça.

— Et quel est l'intérêt de t'offrir en nourriture aux incubes comme moi ? N'as-tu pas assez de frissons et d'adrénaline dans ton job ?

— J'ai découvert que partager mon énergie avec celle de démons me permettait d'accroître mes pouvoirs et ma résistance. Je cherche à retrouver et à tuer le démon qui a assassiné ma mère, mais il est puissant, très puissant... et je ne suis, pour l'instant, pas assez fort pour l'affronter. Puis... merde ! Je ne sais même pas pourquoi je te raconte tout ça !

Au fond, il le savait. Zed était bourré et Zed était un incube, un puissant incube. S'il pouvait le convaincre de coucher avec lui, puis le saouler assez pour qu'il oublie tout dès le lendemain, ce serait la perfection. Il détestait se livrer aux autres.

— Tu voles de l'énergie aux démons ?

Dean corrigea en secouant la tête :

— Non, je partage.

Ce n'était pas la même chose.

— Et où serait mon intérêt dans tout ça ?

Évidemment, rien n'était gratuit avec Zed. Dean décida de jouer la carte du séducteur. N'importe quoi pour accomplir ses desseins. Il ferait tout le nécessaire pour venger sa mère.

— Tu m'aides et je te nourris, ça me semble être un bon compromis. Je sais que tu as faim... Prend-moi..., susurra-t-il sur un ton grave et érotique.

Zed se mordit la lèvre, à deux doigts de craquer. Dean l'acheva à grimpant sur lui à quatre pattes pour caresser son torse et redéposer le bout de ses lèvres contre son sexe robuste. Un grognement animal échappa au démon.

Il rendit les armes.

— D'accord..., mais juste pour cette fois. Aller, termine ce que tu avais commencé.

Le Chasseur posa son index contre les lèvres de l'incube.

— Chut. Celui qui contrôle la situation est celui qui fournit la nourriture et pas celui qui la consomme...