Je me réveille sur un lit dans une chambre baigné dans l'obscurité, mes yeux doivent prendre quelques instants à s'adapte à la noirceur. Je me redresse en douceur et regarde autour de moi, je ne reconnais pas la chambre d'où je me trouve. Non, elle me dit quelque chose, je suis déjà venue ici. Je pause ma main sur le front pour m'aider à me concentrer sur mes souvenirs. Je rappelle de mettre réveillée ici un peu plus tôt, je me suis cognée la main sur l'armoire juste à côté de moi. Ensuite, j'ai reçu un appel d'Eric.
Eric! L'interview à la télévision, ma voiture dans le fleuve et Arana. Je sens la colère remonter en moi, je me souviens maintenant. Elle m'a drogué de nouveau!
Je saute du lit d'un bond, j'ouvre la porte de la chambre si fort qu'elle rebondit contre le mur. Le couloir est dans la noirceur total, la seul source de lumière provient d'en bas de l'escalier. Je dévale les marches, je suis très déterminé à confronter Arana. J'entends du bruit dans le salon, mais je ne vois personne. Un sofa est tourné vers le foyer allumé et la personne assise fait tourné les bûches avec un tisonnier. J'entends une mélodie, la personne fredonne une chanson, je reconnais cette air c'est une chanson d'Elton John. Sans le vouloir cette personne m'a calmée, sa voix grave est apaisante.
Je toussote pour la prévenir de ma présence, mais elle ne s'arrête pas de fredonner. Je me déplace vers la fenêtre pour mieux voir la personne installé sur le sofa. C'est Marc, le mari d'Arana, il écoute de la musique, je peux voir l'écouteur dans une de ces oreilles. Sa tête est appuyé contre sa main, je peux apercevoir son alliance briller par la lumière des flammes. Il a du sentir ma présence, car son visage se tourne vers moi.

"-Déjà réveillée, Arana m'avait assuré qu'elle serai inconsciente encore un bon moment."

Je grimace, est ce que je vais entendre les autres penser pour le reste de ma vie? Je tombe sur le canapé derrière moi, je ne veux pas de ça, je ne veux pas de ce "don" c'est plus tôt une malédiction

-Je veux être normale, je veux pas être différente.
-Je suis désolé, Kathou.

Kathou. L'image de mon père apparaît dans ma tête, c'est ainsi qu'il m'appelait quand j'étais jeune. Vers l'âge de 12 ans, a un souper chez les Bellemarre, je me suis mise en colère contre lui de m'appeler encore Kathou. Lui et Marc avaient bien rigoler de ma frustration et depuis ce temps il avait commencer à m'appeler ainsi aussi et même après la mort de mon père.
La présence de Marc à mes côtés me fait revenir au moment présent, je n'avais pas remarqué qu'il s'était déplacé jusqu'à moi. Il pose une main sur mon genou. Je peux sentir sa chaleur au travers mon jeans.

-Je sais que tu dois passer un mauvais moment, découvrir que sa vie ne sera pas du tout la même ça peut faire peur.
-Alors, c'est vrai ce qu'Arana m'a dit. Je suis un un ... clone extraterrestre.

Il hoche en signe d'affirmation.

-C'est même moi qui a implanté l'embryon à ta mère.

L'image de ma mère plus jeune apparaît dans ma tête, elle est étendue sur un lit, inconsciente. Arana est prêt d'elle, elle lui tient les cuisses pour qu'elles restent écartées. Je tiens un long tube et je m'apprête en l'enfoncé en elle.

Je me relève brusquement, je secoue ma tête pour faire sortir ces images de mon esprit. Au même moment, j'accroche la table basse, je perds pied et si Marc m'avait pas retenu, j'aurai tombé sur la table en verre.

-Qu'est qui m'arrive? J'ai vu ma mère, je lui.... elle était étendue....

Ces mains se posent sur mes épaules pour me faire face.

-Ça va Kathou, ça va. Se sont mes souvenirs que tu as vus. Ton don continue à se développer, maintenant tu es capable de voir ce que les autres pensent. Je suis désolé de se que tu as pu voir.

Les images de ma mère étendu et vulnérable me fait monter les larmes aux yeux et puis soudain les larmes ne s'arrête plus. Tout ce que je souhaite c'est de me réveiller et de réaliser que tout ça est un cauchemar.
Marc me prend dans ces bras et me flatte le dos. Nous restons ainsi pendant un moment, juste qu'à temps que mes sanglots cessent. Il n'a pas arrêter de me répéter, que tout va bien aller. Je relève la tête, tout en m'essayant les yeux du revers de la main. Marc s'étire le bras pour prendre la boîte de papier mouchoir sur la table basse et puis me la tend.

-Merci.
-Je t'en pris, ça va mieux.

Je mouche le nez puis je lui fais signe affirmative de la tête. 

-Est ce que tu as faim? J'ai fais des pâtes sauce rosé. Tu en veux?

Je réalise soudain que j'ai faim, mon dernier repas remonte à ce matin et même au petit déjeuner j'ai pratiquement rien avaler à cause du stress pour mon examen. Wow, j'ai l'impression que ces souvenirs remonte à loin, il s'est passé tellement de chose depuis ce matin.

-Je veux bien, merci.

Il pose un bras sur mes épaules et on se dirige vers la salle à manger.

-Et je vais essayer de penser à rien pendant le reste de la soirée, ça devrait être facile puisque je suis un homme.

Cette petite blague me fait sourire.

-Et ne t'inquiète pas, Arana ne va pas tarder a revenir. Elle avait quelque chose d'important à faire qui ne pouvait attendre et à son retour elle va te montrer comment contrôler ton don.

En allumant la lumière de la salle à manger, il me fait signe de m'installer à la table et sort de la pièce pour ensuite revenir aussitôt.

-Tu sais Kathou, quand Arana me parlait de toi et de ton don, j'étais vraiment impressionné . Quand tu sauras le contrôler, il ne te paraîtra plus comme une malédiction mais plus comme une bénédiction.

Il me sourit et je lui souris a mon tour. Ensuite, il quitte la pièce me laissant seule dans cette immense salle à mangé. Je regarde toute les chaises vides autour de moi et puis soudainement je me rappelle de ce qu'Arana m'avait dit plutôt "avant que les autres soient prêts". Je me lève de ma chaise et je vais rejoindre Marc dans la cuisine, il est entrain de déposer de la sauce rosé sur des pennes. Il suspend son geste en me voyant.

-Marc, combien sommes nous de clones?