Comment pouvait-il être au courant pour les voix? Est-ce à cause de son père! Il est médecin peut-être m'avait-il diagnostiqué une sorte de schizophrénie. Le Dr Marc Bellemare m'a vue grandir, étant jeune je passais plus de temps chez eux que chez moi, ça lui a donné probablement le temps qu'il faut pour me voir évoluer dans une sorte de maladie mentale.
Non, c'est pas possible, le père d'Eric est urgentologue et non spychiatre , et jamais je n'ai eu de symptômes avant aujourd'hui qui pourrait penser que je souffre d'une maladie mentale. Alors, comment Éric pouvait-il savoir que j'attendais des voix?
J'essaie de me creuser la tête pour me souvenir du reste de notre conversation. Mais, tout est flou dans ma mémoire. Je prends une grande respiration pour ne pas paniquer, je dois rester concentrée.
Je me remémore les derniers souvenirs dont je me souviens :je suis dans ma voiture, mon téléphone à la main, je découvre qu'Eric est au courant de ce qu'il m'arrive. Tout doucement le brouillard dans mon cerveau se dissipe et les souvenirs reviennent en mémoire.

-Tu as commencé à les entendre n'est ce pas Kathy?
-Comment as-tu...? Comment es-tu...?

Je me rappelle que j'avais été incapable de faire une phrase complète. Trop abasourdie par ce qui m'arrivait.

-Tout va bien ce passer, tu m'entends Kathy? Tout va bien aller.

Je savais au ton de sa voix, qu'il voulait me rassurer, et grâce à cela j'avais réussi à calmer mes sanglots pour ensuite lui poser la question que je me pose depuis que je suis sortie en courant de ma classe.

-Éric. Est ce que tu crois que ma vie est fini?

Je l'avais entendue pousser un long soupir pour ensuite me répondre

-Non, elle change. Maintenant, je dois rejoindre ma mère, c'est elle qui pourra t'aider. D'accord? Ne bouge pas, reste où tu es.

Il ne m'avait pas laissé le temps de lui répondre qu'il avait raccroché. J'ai remis mon cellulaire dans mon sac à main, pour ensuite prendre les clefs de ma voiture pour les mettre dans le contacte, je voulais écouter un peu de musique. Pour me détendre un peu.

-Où vas-tu, Kathy?

J'avais sursauté en attendant la voix d'Arana la mère d'Eric, elle était derrière moi. J'ai levé les yeux vers le rétroviseur et je l'ai vue assise sur ma banquette arrière, comment avait-elle fait pour ouvrir ma portière sans que je m'en rendre compte et comment avait elle pu me trouver aussi vite, peut-être m'avait elle vu sortir du campus. Mais au moment où j'ai voulu la questionner, j'ai ressenti une petite pression sur ma nuque, ma tête est devenue soudainement lourde puis deux mains m'avaient soutenue pour m'empêcher de tomber sur le bras de vitesse et puis plus rien.
La sonnerie de mon téléphone sonne de nouveau, je regarde l'afficheur. Je peux y lire le nom d'Éric. Est-ce qu'il est au courant que sa mère m'avait drogué et que c'était probablement elle qui m'avait amener ici.
Je décide de lui répondre

-Oui allo?
-Kathy

Il a dit mon nom dans un soupir, je pouvais entendre du soulagement dans sa voix.

-Je suis content que tu répondes enfin. Je sais que tout dois te sembler bizarre mais je peux t'assurer qu'il y a une explication.
-Vas-y. Je t'écoule. J'ai besoin d'explication. Je ne sais même où je me trouve.
-Tu es présentement chez...heu... au chalet de mes parents.

Tout en lui parlant je décide de sortir de la chambre. Il y a un long corridor sur ma droit avec 4 autres portes et sur ma gauche il y un escalier en bois massif qui descend, je présume, vers le rez-de-chaussée.

-Tu m'as jamais dit que tes parents avaient chalet.

Je commence ma descente vers le rez-de-chaussée, à chacun de mes pas, les marches font un petit craquement qui résonne dans le reste de la pièce.

-Ils l'ont fait construire, il y quelques années seulement.

J'arrive au pied de l'escalier, ce que je vois me le laisse sans voix. C'est immense! La salle de séjour a plusieurs fauteuils, deux canapés trois places qui ce font face avec une table centrale entre les deux, près de la cheminée il y a deux sofas une place et un autre canapé trois places sur le bord de la fenêtre.

-Pourquoi ont-ils fait construire ce chalet?

Je l'entend hésiter

-Je crois que...Ils l'ont fait construire pour leur retraite.

Pourquoi j'ai l'impression que mon ami me ment.

-Et pourquoi je suis ici?

Tout en posant la question je me dirige vers une autre pièce. C'est la salle à manger. Ma mâchoire se décroche, dans cette pièce il y a une immense table pour au moins une douzaine de personnes.

-Tu t'en souviens pas, mes parents nous a prêté le chalet pour la soirée et nous avons vider le mini bar. Alors comme tu n'as jamais tenue l'alcool tu as perdu connaissance.

Je sens la colère monter en moi, comment ose-t-il me mentir à moi? Je le laisse finir son baratin, je l'entends me raconter "notre supposer soirée de boissons " et s'il lui n'était plus là ce matin, c'est parce qu'il était de service à la caserne aujourd'hui et qu'il a fallu partir tôt.
-Ma mère va bientôt arriver, elle va s'occuper de toi. D'accord, en attendant tu peux relaxer et si tu as faim la cuisine est plein de bonne chose.

Je prends une longue inspiration par le nez pour me calmer.

-Éric, pourquoi me mens-tu?

-Quoi? Pourquoi est ce que tu crois...

Je ne laisse pas finir

-Comment peux-tu imaginer que je peux oublier ma journée? Les voix que j'ai entendu et je sais que c'est ta mère qui m'a droguée et c'est probablement elle qui m'en amener ici. Éric que me caches-tu? Comment étais tu au courant pour les voix et comment ta mère m'a trouvé aussi vite? Elle me suivait? Pourquoi est ce que tu me mens? Je croyais qu'on se disait tout.

Il y a un long silence. Je compte jusqu'à 10 dans ma tête, pour le laisser le temps de s'excuser et de m'expliquer ce qui se passe.

-Comment as-tu réussi à te souvenir des dernières heures?
-Quoi!?